HOMME QUE NOUS AIMONS LE PLUS (L') - VERSION LONGUE
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- Réalisateur.ice.sVictoria MERCANTON
- Année(s)1949 précisément
- Durée00:22:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 35 mm
- SonSonore
L'homme que nous aimons le plus est une plongée soignée (et saisissante) dans l'organisation par le P.C.F. du culte à Staline durant la guerre froide. Ce film, interdit par la censure, n'obtint pas de visa (commercial ou non commercial). Prix du court-métrage au festival de Karlovy-Vary en 1950...
Après avoir parcouru la France, des camionnettes et des camions, chargés de présents, confluent vers Paris où sont exposés au centre Jean-Pierre Timbaud dit « la maison des métallos » tous les cadeaux qui vont être envoyés à Moscou. Quatre reconstitutions illustrent l'attachement du « peuple de France » au « Vainqueur de Stalingrad » et à « l'homme de la paix »: un paysan de Grigny manifeste sa reconnaissance à Staline pour la libération du pays, un groupe d'ouvriers de l'entreprise Aubry (chantier Bonnenouvelle) acclame une déclaration lui rendant hommage, les ouvriers d'un atelier de Belleville réalisent bénévolement un tour miniature, une jeune mère collecte des signatures et écrit une lettre au dirigeant soviétique...
L'exposition consacrée à Staline présente un assemblage hétérogène de productions artisanales, artistiques (Picasso et Fougeron...) et enfantines (dessins du chef soviétique) ; toutes les pièces exposées rendent hommage au maréchal, manifestent leur dévotion (plan sur un chapelet) ou évoquent tant l'histoire du mouvement ouvrier (Louise Michel, Jaurès, révolte vigneronne de 1907) que les figures de la Résistance (portraits de Danièle Casanova et de Jean-Pierre Timbaud, médaillon de Jacques Decours, citation de Pierre Rebière).
Plusieurs plans documentaires illustrent le lien existant entre la France qui travaille et « Le penseur à habit de soldat » (Paul Eluard) : vues de quais et de bateaux, de mineurs, métallos, travailleurs et travailleuses du textile, cheminots et pêcheurs... Le film s'achève sur le discours de Thorez à la Mutualité et par une image de Staline.
La version exploitée jusqu'ici de ce film, que l'on pensait complète, était en fait une version expurgée des passages où apparait André Marty - coupes vraisemblablement effectuées après son éviction du PCF en 1952. Cette version longue, redécouverte en 2015, comporte donc trois minutes supplémentaires.
Générique : En hommage au maréchal Staline, les intellectuels, techniciens, travailleurs du cinéma français ont réalisé ce film qu'ils lui offrent à l'occasion de son 70ème anniversaire »
Texte écrit et dit par Paul Eluard.
Musique : Jean Wiener. (Orchestre sous la direction de Roger Desormière).
Directeur de production : Antoine Maestrati
Opérateur : André Dumaître
Montage : Victoria Mercanton (dite Toto) et Suzanne De Troye (Detroyes).
Assistants : Anatole (Nat) Lilenstein, Gillo Pontecorvo, Claude Sautet..
Participation de Georges SADOUL (selon V. Mercanton, il aurait fait le découpage du film)
Extrait : Vive Staline (2min30).
Intervenant : Maurice Thorez (extrait de Vive Staline).
Lieux et monuments : Paris, Grigny, routes de France...
Personnalités : Staline, Thorez, Monmousseau, Joliot-Curie, Jean Wiener...
Réalisation attribuée à Raymond Vogel par (Nat (Anatole) Lilenstein)
Réalisation revendiquée par Victoria Mercanton.
Film disponible en DVD dans le coffret <a href="https://www.cinearchives.org/Edition-DVD-Grands-Soirs-et-Beaux-Lendemains.-1945-1956_-le-cinema-militant-de-la-Liberation-et-de-la-Guerre-froide-827-6-0-0.html"><b>Grands soirs et beaux lendemains, 1945-1956 - Le cinéma militant de la Libération et de la Guerre froide</b></a>
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives Françaises du Film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images