Depuis les années 1920, le Parti Communiste français a produit et distribué un grand nombre de films, pour appuyer les mouvements sociaux, diffuser les théories et orientations du Parti en direction des militants et des sympathisants ou encore participer à un travail d'éducation des masses.
Le parti communiste s'est donc très vite doté de structures de production et de diffusion cinématographiques, mises à la disposition de diverses organisations du mouvement ouvrier avec lesquelles il partageait une proximité : la CGT, les municipalités ouvrières, les organisations de masse comme le Secours populaire, le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP), la Fédération Sportive et Gymnique du travail (FSGT) ou l’Union des Femmes Françaises (UFF).
L’ensemble de ce fonds brosse un portrait de la France ouvrière du XXè siècle. En plus de porter un regard sur les grands événements de l'actualité politique, économique et sociale, les films apportent un témoignage précieux sur la « contre-culture » encouragée par le PCF depuis l'entre-deux-guerres.
Au fil des décennies, plusieurs sociétés de production et de distribution se sont succédé, certaines étroitement liées au parti communiste, d'autres plus éloignées.
À la Libération, on trouve Ciné-France, la Coopérative Générale du Cinéma Français (CGCF), puis Procinex et la Coopérative de Production et de Diffusion du Film (CPDF).
Après une décennie de creux, la production cinématographique liée au parti communiste connaît un renouveau avec la création de Dynadia en 1968, qui devient Canal 10 puis Uni/ci/té en 1972. La production cinématographique décline à partir de la fin des années 1970, et la communication du PCF s'oriente alors vers les formats de flux télévisuels.
Ciné-Archives, association loi 1901, a été créée en 1998 pour gérer le patrimoine cinématographique issu de toutes les sociétés qui l'ont précédée.
L'association a pris la suite du travail pionnier effectué par Claude Thiébaut1. Lui-même réalisateur et membre d'Uni/Ci/Té, la société de production et de distribution du PCF, il s'attacha dès le milieu des années 70 à retrouver un maximum de bobines tournées depuis les années 1920. À cette fin, il créa et anima à partir de 1975 un secteur Archives au sein d'Uni/Ci/Té, et, tout en faisant le tour des caves, des greniers, des hangars et des laboratoires, en banlieue parisienne, en RDA ou en URSS pour sauver les bobines de l'oubli ou de la destruction, il organisa le dépôt des films sur support nitrate aux Archives du Film du CNC, à Bois d'Arcy. Lors de l'arrêt des activités d'Uni/Ci/Té au début des années 1980, Claude Thiébaut fonda sa propre société, Zoobabel, pour poursuivre le travail de sauvegarde de ces films.
Ciné-Archives fut créée après son décès pour poursuivre le travail de conservation, d'inventaire et de diffusion de ce patrimoine inestimable. La direction en fut confiée à Joëlle Malberg.
1 Voir ici l'évocation qu'en fait sa fille Élise Thiébaut : https://blogs.mediapart.fr/elise-thiebaut/blog/290917/qui-appartient-l-internationale-episode-5-les-lendemains-qui-dechantent
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