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Thématiques et esthétique

Le corpus cinématographique de Guerre froide du PCF est assez volumineux. Jusqu'au milieu des années 1950, la production de films est stimulée par la direction du PCF. C'est ce qui explique la réalisation de courts-métrages, majoritairement documentaires, à l'initiative du PCF ou de ses satellites, au premier rang desquels la CGT ou le Mouvement de la Paix. Procinex et la CPDF assurent un cadre de production aux films, qui sont généralement confectionnés grâce aux réalisateurs et techniciens communistes, qui envisagent leur participation comme un acte militant.

De l948 au milieu des années 1950, les films produits relaient le discours de Guerre froide : on retrouve, de manière plus ou moins centrale selon les réalisations, la critique du gouvernement français, la valorisation des luttes sociales, la défense de l'URSS, la promotion de la paix, l'anticolonialisme et l'antiaméricanisme. Certains courts-métrages sont aussi l'occasion de présenter le PCF, par le biais de ses Congrès ou de la fête de l'Humanité.
Sur un plan formel, la plupart des films sont construits sur une trame narrative qui met en avant la logique d'affrontement. Le propos est souvent dramatisé par le recours à des images très fortes (par exemple de combats, de blessés et de morts pour défendre la paix), dont l'effet est renforcé par le montage sonore (discours et ton de la voix off, choix des musiques et des sons).

Les hommes sont faits pour être des maris, des pères et non pour faire la guerre
"Les hommes sont faits pour être des maris, des pères et non pour faire la guerre", citation d'Henri Barbusse au coeur d'un meeting pour la paix - Photogramme de Les Américains en Amérique (1950)

La reprise des cartes
Extrait de Notre Cellule (Raymond Bossot, 1954-1957)

Le cinéma militant amateur ou « franc-tireur »

Au tournant des années 1940 et 1950, la production de films communistes est enrichie par un ensemble de projets initiés par des militants communistes cinéastes amateurs. Par exemple, dès la Libération, Paul Carpita (1922-2003) réalise, parallèlement à son activité professionnelle, plusieurs courts-métrages à Marseille ; il se lance ensuite, avec l'aide du PCF, dans un long-métrage, Le rendez-vous des quais (1950-53), dont la diffusion a été censurée en 1955.
Ce cinéma amateur a souvent été l'occasion pour les militants de relater en images leurs activités politiques et les causes défendues selon un point de vue souvent local.
De plus, certains jeunes cinéastes « francs-tireurs » s'emparent de la caméra pour traduire en images leur engagement communiste dès le début des années 1950. C'est ce qui motive René Vautier à réaliser Afrique 50 (1950) avec l'aide de Raymond Vogel. Ce dernier coréalise ensuite avec Jean-Jacques Sirkis Terre tunisienne (1950-1951) pour dénoncer les méfaits du régime colonial en Tunisie.

 

Un contre-point cinématographique ?

Ces films sont rendus possibles par l'évolution des caméras amateurs et semi-professionnelles, mais ils sont plus ou moins aboutis techniquement car la postproduction reste difficile.
Au travers de ces courts-métrages, certains centres d'intérêts thématiques se révèlent ; même s'il n'y a pas de rupture avec les préoccupations communistes de Guerre froide, un autre regard est donné, notamment sur la « base militante » communiste.
Avec ce cinéma amateur ou franc-tireur, de nouveaux pôles d'initiatives cinématographiques se développent au sein de l'univers communiste. Les instances cinématographiques du PCF font preuve d'une certaine ambivalence à leur égard : le discours officiel encourage la pratique cinématographique des militants mais dans les faits celle-ci n'est que rarement soutenue, notamment en ce qui concerne la diffusion des films réalisés.

Rassemblement des jeunes pour la paix à Nice
Rassemblement des jeunes pour la paix à Nice, dans le film collectif et non professionnel Le Rendez-vous de l'espérance (1950)

Auteur : Pauline Gallinari
Maitre de conférence à l'Institut d'études européennes de l'université Paris 8. Docteure en histoire contemporaine sur le sujet "Cinéma et communisme en France de la Libération au milieu des années 1960
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