Guerre froide
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Le comité de défense du cinéma français du 18e arrondissement.
Extrait de Défense du cinéma français (Réalisation collective, 1947-1950)
Le Parti du Cinéma Français
Fort de tout un héritage cinématographique, le PCF reprend ses activités cinématographiques dès la Libération pour leur donner une nouvelle envergure. D'une part, le PCF s'implique dans le devenir du cinéma français en défendant dans l'Après-guerre la mise en place d'un soutien réel de la part des pouvoirs publics. Avec la Guerre froide, la défense du cinéma français est associée à la lutte contre le cinéma américain, particulièrement après la signature des accords Blum-Byrnes en mai 1946, dont une annexe règle la question des importations cinématographiques américaines en France. Cet « arrangement » suscite un mouvement de protestation des professionnels du cinéma français qui finissent par obtenir la révision des accords en septembre 1948.
En outre, le PCF relance à la Libération une dynamique de production cinématographique afin de constituer un « cinéma de Parti », capable de véhiculer le discours politique du PCF. Pour reprendre la terminologie de l'époque, le PCF développe une « propagande par le film », qui doit participer à la bataille idéologique de Guerre froide. Pour étoffer son catalogue cinématographique, le PCF y intègre des films d'Europe de l'Est, essentiellement soviétiques, dont il fait la promotion et essaie de favoriser la diffusion.
Les cadres de production et de diffusion
Pour réaliser des films, le PCF utilise certaines structures créées dans son sillage dès la fin des années 1930 : Ciné-France, qui est active dès 1945, prend la suite des Films populaires, nés en 1937. A compter de 1948, Ciné-France est remplacée par Procinex : cette société de production, dont la gestion est confiée dès 1950 à Claude Jaeger, s'inscrit dans la continuité institutionnelle de La Marseillaise, qui avait vu le jour en 1937 pour produire le film éponyme de Jean Renoir. De plus, la Coopérative de production et de distribution des films, la CPDF, est lancée en 1948 pour diffuser les films cautionnés par le PCF, qu'il s'agisse de ses propres réalisations ou des films venus d'Europe de l'Est.
Tout au long de la période, la question de la diffusion pose un véritable problème. Dans le climat de Guerre froide, les films soutenus par le PCF se voient la plupart du temps refuser les visas d'exploitation pour des motifs politiques et ne peuvent être vus dans les réseaux de l'exploitation dite commerciale. D'où la tentative de développer un réseau de diffusion alternatif, au sein des cellules et sections communistes, dans les associations « satellites » (comme France-URSS pour le cinéma soviétique) ou par le biais des ciné-clubs de la FFCC. Malgré les efforts, la diffusion reste assez circonscrite et même dans l'univers communiste le « cinéma de Parti » circule finalement assez peu. C'est la prise de conscience de cette limite qui conduit PCF à ralentir sa production cinématographique à compter du milieu des années 1950.
Carton générique de "Mon ami Pierre", une production Procinex |