Paul Neilz
Né en 1942 à Laval (Mayenne), Paul Neilz a grandi, au gré du travail de son père, d’abord à Dinard, puis à Nice.
Après des études secondaires et le service militaire, il travaille comme employé au Crédit Agricole. Cinéphile, il lit tout ce qu'il trouve sur les techniques cinématographiques et suit des cours par correspondance au CICF (Conservatoire Indépendant du Cinéma Français, devenu plus tard le Conservatoire Libre du Cinéma Français). Le cycle prévoyant des cours du soir, il parvient à se faire muter à Paris en 1966. Une fois la formation terminée, il cherche du travail dans le domaine du cinéma, sans succès.
C’est aussi à cette période que ses convictions d’ordre « économique » et « politique » s'affirment. Le cinéma, « langage universel » (les films de tous les pays sont compréhensibles par tous), représente un moyen d’expression permettant de dénoncer les travers de la société et de contribuer à son évolution dans l’intérêt général. Les films documentaires et les films néoréalistes italiens en constituaient de bons exemples. D’où mon intérêt pour le cinéma.
Début 1968, ayant appris qu’une section syndicale CGT était sur le point de se créer (en prévision de négociations nationales pour mettre en place une Convention Collective Nationale), il décide de s’y associer, la CGT représentant à ses yeux le seul syndicat valable pour la défense des intérêts des salariés. Sa mère lui avait beaucoup parlé de son frère (ouvrier dans des entreprises automobiles), militant à la CGT et au PC lors du Front Populaire, fusillé au Mont Valérien, l’année de sa naissance.
Paul Neilz ne pensait pas à cette époque faire carrière dans la banque. Mais progressivement, ses activités syndicales l’ont amené à s’impliquer davantage dans ses fonctions professionnelles. Un syndicaliste doit être compétent dans son travail et bien connaître le fonctionnement et l’organisation de son environnement professionnel. C’est ainsi qu’en février 1968, date de la création de la section syndicale, il devient militant syndical CGT au Crédit Agricole. En 1969, il rejoint le PC et milite à Vincennes dans les années 70. Mais c’est l’activité syndicale qui a été prépondérante. Activité syndicale dans l’entreprise de la Région parisienne mais également dans le cadre d’une Union nationale regroupant les syndicats de plusieurs départements.
C’est en raison de ces engagements (ayant acheté une caméra 16 mm en 1971) qu'il a filmé durant les années 70 les lieux et évènements qui constituent le contenu des films qu'il a conservés.
C’est aussi cet engagement qui explique sa curiosité pour l’URSS et les « pays de l’est » (surnommés comme tels à l’époque), la RDA, mais aussi la Pologne, la Hongrie et la Tchécoslovaquie (en 1970, sans caméra), et plus tard, le Portugal en 1975 (après la révolution des œillets) et Cuba en 1977.
Il continue d’utiliser sa caméra de 1978 jusqu’en 1985/1986, pour des films personnels et lors des vacances en France et en Espagne (d’où est originaire son épouse). L’arrêt de la commercialisation par Kodak des films inversibles avec l’arrivée des caméscopes ne lui permet plus de continuer.
Ayant quitté la Région parisienne pour la Touraine en 2002, son activité militante s’est poursuivie à partir de 2009, dans deux associations, dont les activités étaient liées au cinéma. L’une éditant une petite revue, assurant à travers des articles (écrits par des cinéphiles et des enseignants de cinéma) la promotion de films de patrimoine ; l’autre, organisant un festival de cinéma italien dont il est trésorier de 2014 à 2019.
La question du devenir de ses films a amené Paul Neilz à contacter Ciné-Archives en 2023.