VIVRE MIEUX, CHANGER LA VIE
© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
En savoir plus
En savoir plus
- Réalisateur.ice.sJean-Patrick LEBEL
- Année(s)1972 précisément
- Lieu(x)Essonne (91), Grigny (91)
- Durée00:32:00
- ColorationCouleur
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionUNICITÉ
Commandé par le P.C.F. à l'occasion de la campagne des élections législatives de début 1973, ce film présente le programme commun des partis de gauche (communistes, socialistes, radicaux de gauche) à travers l'expérience vécue d'un couple de travailleurs. A partir d'images de leur existence quotidienne, le film montre quelques aspects de ce qui pourrait changer concrètement avec le programme commun de gouvernement. Parallèlement, il trace l'itinéraire qui va de la réflexion sur la vie telle qu'elle est à l'action politique pour changer la vie. [Notule catalogue UNICITÉ]
Mise en scène sophistiquée visant à une présentation "attrayante" du programme commun. Didactisme, comique. Par exemple, certaines propositions du programme commun sont énoncées sur un mode dérisoire par tel personnage en position de "faire l'acteur" et ré énoncées par le même en position "d'être militant". Brechtisme.
A noter une balade poétique et décalée dans la Cité de la Grande Borne, construite par l'architecte Emile Aillaud. On y voit les courbes de la cité alors toute neuve, les jeux de couleurs, le dédale des rues intérieures, les sculptures et les mosaïques (comme ce portrait de Rimbaud) qui émaillent les rues de la "Cité des enfants", piétonne et poétique, voulue par l'architecte. « Qu’ont-ils à faire de Rimbaud, ces immigrés qui partent à pied prendre le train de Juvisy, à cinq heures du matin ? Rien, bien sûr, sinon que ce n’est pas Rimbaud qui les prive d’autobus ou de bureau de tabac. Je ne peux pas ouvrir un café à la Grande Borne pour que ce soit plus gai. La seule chose que je puisse faire, c’est, à tout hasard, d’offrir Rimbaud en plus de l’HLM. »
— Émile Aillaud, Désordre apparent, ordre caché, Éditions Fayard.
Lieux : Morsang-sur-Orge (91), La Grande Borne (Grigny, Viry-Châtillon, Fleury-Mérogis), Essonne
GÉNÉRIQUE:
Production, UNICITÉ
Assistant, Jacques FRAENKEL
Images, Jacques MIRONNEAU
Montage, Christianne LACK
Participation de D.LANFRERE, R.BOUILLETTE, C.ZINS, J.C BRISSON, M.F GUYONNEAU, B.ROCHUT, P.LERICHE, Jean-Pierre RIFFET, Lolita CHEREL, L.THOULUC
Avec Chantal MUTEL, Patrick LARZILLE, René LOYON et la famille DELBOUYS.
Texte off Albouy
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Mise en scène sophistiquée visant à une présentation "attrayante" du programme commun. Didactisme, comique. Par exemple, certaines propositions du programme commun sont énoncées sur un mode dérisoire par tel personnage en position de "faire l'acteur" et ré énoncées par le même en position "d'être militant". Brechtisme.
A noter une balade poétique et décalée dans la Cité de la Grande Borne, construite par l'architecte Emile Aillaud. On y voit les courbes de la cité alors toute neuve, les jeux de couleurs, le dédale des rues intérieures, les sculptures et les mosaïques (comme ce portrait de Rimbaud) qui émaillent les rues de la "Cité des enfants", piétonne et poétique, voulue par l'architecte. « Qu’ont-ils à faire de Rimbaud, ces immigrés qui partent à pied prendre le train de Juvisy, à cinq heures du matin ? Rien, bien sûr, sinon que ce n’est pas Rimbaud qui les prive d’autobus ou de bureau de tabac. Je ne peux pas ouvrir un café à la Grande Borne pour que ce soit plus gai. La seule chose que je puisse faire, c’est, à tout hasard, d’offrir Rimbaud en plus de l’HLM. »
— Émile Aillaud, Désordre apparent, ordre caché, Éditions Fayard.
Lieux : Morsang-sur-Orge (91), La Grande Borne (Grigny, Viry-Châtillon, Fleury-Mérogis), Essonne
GÉNÉRIQUE:
Production, UNICITÉ
Assistant, Jacques FRAENKEL
Images, Jacques MIRONNEAU
Montage, Christianne LACK
Participation de D.LANFRERE, R.BOUILLETTE, C.ZINS, J.C BRISSON, M.F GUYONNEAU, B.ROCHUT, P.LERICHE, Jean-Pierre RIFFET, Lolita CHEREL, L.THOULUC
Avec Chantal MUTEL, Patrick LARZILLE, René LOYON et la famille DELBOUYS.
Texte off Albouy
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Le parti communiste français présente « vivre mieux changer la vie »
Sur fond noir, tic tac d'un réveil, suivi de sa sonnerie stridente. Un homme l'éteint et se lève. Une voix off présente cet homme et sa famille, à mesure qu'on les découvre à leur réveil : Bernard Delbouis dit Nanard, 3 enfants. Karl, 11 ans, Caroline 8 ans et Yvan, 6 ans. Les enfants en pyjama prennent leur petit déjeuner dans la petite cuisine familiale. Bernard est chauffeur livreur (on le voit dans sa camionnette) et gagne 1500 francs par mois. Georgette sa femme, travaille à la protection maternelle et infantile de Morsang sur Orge et touche 932 francs par mois. Avec les allocations, leur revenu total est de 3000 francs par mois.
Images des enfants à l'école, et de "Nanard" conduisant son camion. La voix off énumère les nombreux postes de dépense du ménage (loyer, nourriture, transport, électricité, eau, impôts, fournitures pour les enfants, assurances) total : 3120 francs. Ajoutons qu'ils doivent changer leur voiture s'ils veulent partir en camping sauvage, seule forme de vacances qui s'offre à eux. Le couple dans sa cuisine : elle fait la vaisselle, il essuie. Ils ne sont pas les plus mal lotis, et pourtant ils vivent mal.
Interlude sur le programme commun : photos de Mitterrand et de Marchais, unes de journaux Combat et L'Humanité. Des voix caricaturales se font entendre pour critiquer le projet, qu'elles présentent comme une entreprise démagogique dictée par le PCF, sur des images de caricatures d'hommes politiques de droite (Poher, Pinay, Pompidou)
--- Le Programme Commun augmentera le pouvoir d'achat des français --- Retour à la cuisine ; Nanard prépare le café, il fait encore nuit. Il fait sa toilette en expliquant que la vie des ouvriers tient de la survie. Nanard et Georgette au supermarché en train de faire leurs courses, hésitant sur les produits à acheter. Le dîner en famille, dans la cuisine. "On ne peut pas bien manger quand on est ouvrier. On calcule de plus en plus. Elles peuvent devenir comptables les ménagères! Il faudrait moins de taxes sur les produits de consommation" dit Bernard. Le programme commun établira un salaire minimum à 800 francs par mois, de vraies augmentations et pas des simples rattrapages, le relèvement des allocations, le blocage des prix, la baisse des impôts.
--- La réduction du temps de travail et du temps de transport --- De nuit, en voiture. Nanard prend la voiture car il gagne du temps, mais cela lui revient cher, avec l'essence et l'assurance. La plupart des gens habitent très loin de leur lieu de travail. 00:07:00:00 des passagers descendent du bus. Vues de passagers sur des quais de train et du RER "Les transports devraient être payés par les patrons." 00:07:35:00 « La durée effective du travail sera ramenée à 40h en 5 jours pour l'ensemble de salariés avec maintien intégral du salaire » annonce un comédien, dans une télévision en carton. 00:08:10:00 La sortie d'une usine, hommes et femmes, jeunes dans l'ensemble, certains en bleu de travail et blouse. Images du travail à la chaine dans l'usine. "La réduction du temps de travail permettra de réduire le chômage, alors qu'en ce moment on est plutôt à diminuer le nombre de travailleurs." 00:08:50:00 Des ouvrières sur leurs machines. Gestes prévis, rapides, monotones, toujours les mêmes. "Le comité d'entreprise aura son mot à dire pour les licenciements et les embauches. Quand un ouvrier trouve un moyen d'augmenter sa production, immédiatement on augmente les cadences et on licencie ("ils vont faire des chômeurs avec ton invention"), alors qu'on devrait en profiter pour diminuer le temps de travail, explique Nanard. Travelling dans une usine où travaillent majoritairement des femmes.
---- Pour une formation continue, sur le temps de travail --- Chacun devrait pouvoir choisir son travail, explique Nanard, au volant de sa camionnette sur le périphérique et dans les rues de Paris. Il décharge son camion, porte des cartons, pousse un diable, la clope au bec. Il faut une éducation professionnelle dans les entreprises, sur le temps de travail. "Un chauffeur livreur ne voit pas plus loin, mais si on lui offre les possibilités, il pourra chercher, et apprendre. Chauffeur livreur, c'est pas harassant physiquement, mais nerveusement." Quand on est fatigué, c'est difficile de se concentrer à un cours le soir après le travail. 00:11:45:00 Vue sur le périphérique bloqué, embouteillage, klaxons.
Nanard rentre chez lui tard, dans le noir, seul. Il faut donc que ce temps de formation ait lieu sur le temps de travail. Il trouve un mot de sa femme « Mon biquet, trop fatiguée pour t'attendre. Il y a de la viande froide dans le frigo. »
---- Le travail des femmes ---- Interlude : le comédien déguisé avec des journaux conservateurs (propriétés de Hersant et de Amaury : Le Parisien, l'Aurore, Le Figaro) annonce que le gouvernement veut la résorption du chômage et du sous emploi chronique pour les jeunes et les femmes. 00:12:52:00 Georgette part à vélo au travail, depuis sa cité. 00:13:23:00 On la voit à son travail, pendant que son mari parle des choix de « la femme », qui pourra choisir si elle veut travailler ou rester chez elle. On voit Georgette faire le ménage, laver les enfants, leur donner à manger, faire de la couture. 00:13:55:00 « Moi je me sens 10 fois mieux depuis que je vais travailler » Nanard continue d'énumérer les avantages du programme commun : "Il y aura égalité des salaires entre hommes et femmes. Il faudra des crèches et des équipements pour faire garder les enfants si les femmes veulent travailler."
---- Visite de la Cité de la Grande Borne : la diminution du temps de travail permettra aux travailleurs de profiter de leur cadre de vie --- La camionnette de Nanard, agrémentée d'un gyrophare bleu, sillonne la Grande Borne, symbolisant une ambulance : "Le travailleur touchera l'intégralité de son salaire en cas de maladie. Les foyers dans ces HLM là, les gars arrivent à la fin du mois le porte monnaie vide. Si l'un des deux tombe malade, c'est cuit!" 00:15:11:00 Nanard se balade à pied dans la Grande Borne. Séquence poétique, en musique. Des enfants s'amusent sur une sculpture/toboggan en béton (le Gulliver de la place de l'Oeuf) "Un effort a été fait pour le rendre plus agréable, mais les gens qui y habitent n'ont pas le temps d'en profiter : ils ont trop de soucis. Si le temps de travail et le temps de transport sont diminués, on retrouvera l'envie de faire quelque chose." Il s'arrête devant un portrait géant en mosaïque d'Arthur Rimbaud (par Fabio Rieti), et d'autres visages en mosaïque sur les colonnes, des fleurs, des nuages, un âne, une petite fille. "On a plaisir à flâner comme ça, à partir à la découverte, c'est des trucs rigolos. Si une conception de l'urbanisme comme ça était généralisée, avec en plus les transports, les emplois, les équipements nécessaires et moins de soucis d'argent, moins de fatigue, les gens qui habitent ici pourraient vraiment vivre et profiter." 00:16:47:00 Nanard colleur d'affiches « Un logement pour tous, accessible à tous, c'est possible avec le Programme Commun »
---- Du temps pour les loisirs, l'éducation des enfants et la culture --- Georgette se maquille, la nounou arrive : enfin, ils pourront aller au cinéma. Ça fait dix ans qu'ils ne sont pas allés au cinéma car il faut une baby-sitter pour les enfants, et payer le prix des places. On les voit au cinéma Le Calypso. "Et boire un petit verre, ce serait pas un luxe." On les voit en tête à tête. 00:18:00:00 Les enfants rentrent de l'école. Georgette aimerait avoir plus de temps pour s'en occuper. Elle fait la dictée à sa fille. Nanard : "l'enfant doit être pris en main par la société car toute sa vie future en découle" (vue sur la cour de récréation, puis sur l'intérieur d'une salle de classe)." Il faudrait plus de crèches, plus de maternelles, moins d'enfants par classe. Il ne faut plus de sélection, mais des véritables classes de rattrapage ; et puis des bourses. Au bout de 5 ans, les fils d'ouvriers pourront devenir ingénieurs s'ils le veulent." 00:20:15:00 Il colle une autre affiche « Gratuité réelle de l'enseignement pour tous, c'est possible avec le programme commun » 00:20:27:00 "C'est quoi la culture? C'est lire, voir une exposition." On les voit chez eux dans leur salon, puis dans un musée d'art moderne. Nanard explique que les travailleurs doivent avoir du temps pour réfléchir, s'ils veulent comprendre un Picasso. Et plus on comprend, plus on a envie de comprendre. 00:21:19:00 Balade en forêt
---- Nationalisation et gestion des entreprises par les travailleurs --- Retour à l'usine, des ouvriers en blouse bleue travaillent à leurs établis avec des étaux. "Le pouvoir de décision sera aux mains des travailleurs, de l'OS, du cadre, du technicien, de l'ingénieur. Dans le secteur privé, il y aura encore des représentants du patronat car on ne pourra pas tout nationaliser d’un seul coup. Mais les patrons seront contraints. Il y aura un plan à respecter. Enfin les gens sauront pourquoi ils font telle chose. (vue sur les ouvriers au travail sur leurs machines). Ils sauront à quoi leur travail aura servi. Le secteur nationalisé ce sera la voie ouverte au socialisme."
---- Comment mettre en œuvre ce programme commun? --- De nuit, des militants communistes devant une grande banderole « Programme commun de gouvernement : c'est le vôtre ». Nanard chez lui, puis avec ses amis et camarades de cellule, dans un bistrot. "C'est bien joli ton programme mais est-ce réalisable?" S'ensuit une séquence qui alterne les arguments de Nanard et ceux de Georges Marchais à la tribune. "On prendra l'argent où il y en a, dit Nanard, par les nationalisations mais aussi les taxes réelles, que nous on paie à leur place, à l'heure actuelle." 00:25:22:00 Marchais : "L'arrêt de la force atomique rapportera 10 milliards". Retour à Nanard : l’État fait des cadeaux aux entreprises privées. Marchais : supprimer "ces cadeaux faits aux grands monopoles et prélevés sur les fonds publics, nous rapportera chaque année 11 milliards". Contre la spéculation et la fuite des capitaux. Marchais : « nous mettrons un terme à la spéculation foncière qui grève lourdement le budget de la construction. La plus-value réalisée dans ce domaine atteint au minimum 30 milliards chaque année, soit l'équivalent de la construction de 500 000 logements par an» Nanard s'élève contre la TVA, taxe injuste qui frappe tout le monde sans distinction de revenu. Marchais préconise une "réforme de la fiscalité qui rapportera au gouvernement 20 milliards supplémentaires et cela en allégeant le poids de la fiscalité pour les petits et moyens contribuables, mais en faisant payer les grands monopoles sur les vrais bénéfices, que nous aidera à déceler la gestion démocratique dans les entreprises."
--- L'union de la gauche, l'union de tous les travailleurs --- Au bistrot, un homme exprime son espoir. Il pense qu'il ne faut plus se méfier des socialistes : ce programme est le leur également, et les militants socialistes ne vont pas le lâcher. A terme, c'est l'ensemble des travailleurs qui rejoindront ces positions : pas seulement les communiste,s les socialistes et les radicaux de gauche, mais aussi les catholiques, tous les travailleurs exploités en somme.
--- Les militants, garants de la démocratie et de l'application du Programme Commun --- Nanard est assis par terre dans une grande halle où va se tenir un meeting. La caméra part de lui et s'éloigne pour donner à voir l'ensemble de la foule. Voix off (masculine et féminine): "Comme Bernard vous êtes concerné par le programme commun. Ouvrier, technicien, cadre, enseignant, paysan, commerçant, jeune, retraité, homme, femme, vos conditions de vie et de travail sont peut-être pires ou moins mauvaises que celles de Bernard, mais le programme de la gauche peut vous aider. Bernard et les militants communistes ont tout fait pour le programme commun. Il seront vigilants sur son application. Vue du bandeau sur la tribune « Pour la victoire du programme commun, pour un gouvernement de la gauche unie » 00:30:36:00 L'acteur : "« c'est à vous de la prendre en main ». 00:30:57:00 Symbole de deux mains jointes symbolisant l'union, aux sons de "Union populaire ! " Cartons de fin et "Production Uncité".