VIE EST A NOUS (LA)
© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
En savoir plus
En savoir plus
- Réalisateur.ice.sJean RENOIR
- Année(s)1936 précisément
- Lieu(x)Gennevilliers (92)
- Durée01:02:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 35 mm
- SonSonore
- CollectionCINÉ-LIBERTÉ
Cachin MarcelDegeyter PierreDesrumeaux MarthaDimitrov GeorgiDouarinou AlainDuclos JacquesGitton MarcelHitler AdolfJean RenaudLaurent ThéodoreLe Chanois Jean-PaulLebon AndréLemarque FrancisLénine Vladimir Ilitch OulianovMarty AndréMaurette MarcRenault LouisSchneider Charles Prosper EugèneStaline JosephThorez MauriceUnik PierreVaillant-Couturier PaulWendel de (les frères)
La France, à la veille des élections législatives, entre la menace du fascisme national et international, la politique de crise et de répression organisée au bénéfice des « 200 familles», et l'espoir incarné tant par l'action quotidienne des militants du parti communiste que par les propositions de ses dirigeants.
La crise économique est soulignée dès l'ouverture du film par une séquence opposant le discours d'un instituteur sur les richesses de la France, et la réalité sociale vécue par ses élèves.
Le film expose la menace fasciste avec des images du 6 février 1934, l'entraînement militaire des Croix de Feu, les menaces de guerre et de mort incarnées par Hitler et Mussolini, un défilé des partisans du Colonel de la Rocque. Il prend fin avec les manifestations du Front populaire (images du 14 juillet 1935) et expose la politique du Parti Communiste présenté comme un parti solidaire et chaleureux.
Trois saynètes fictionnelles, complétées par une partie documentaire illustrent l'action concrète des militants communistes :
# Une cellule d'entreprise déclenche une grève contre les cadences infernales et le licenciement d'un vieux travailleur
# Des militants communistes s'opposent à la saisie des biens d'un paysan
# Un groupe de jeunes communistes (avec chorale) accueille et nourrit un jeune chômeur affamé et diplômé. Cette dernière séquence fictionnelle, la plus longue et la plus complexe, est sans doute destinée aux "classes moyennes" et à la petite bourgeoisie.
Une brève scène reconstituée montre un vendeur de L'Humanité, agressé par un petit groupe de fascistes, soutenu et défendu par la population d'un marché. Le film s'achève par les extraits de discours de dirigeants du P.C.F. à l'attention de catégories spécifiques de la population (les femmes, les jeunes, les paysans, les anciens combattants...), et par les plans d'une foule chantant l'Internationale à travers la campagne.
Note : Commandé à des fins de propagande par le parti communiste en février 1936, en vue des élections qui allaient porter au pouvoir le Front Populaire, La Vie est à nous est le résultat d'un travail collectif (cinéastes et politiques) sous la direction de Jean Renoir.
Interdit lors de sa sortie et durant toute la période du Front Populaire. Le film commença à être diffusé commercialement à partir de 1969. "Financé par collectes lors de meetings du Parti, le film coûta environ 70.000 F, soit le dixième d'un budget moyen de l'époque. N'ayant pas été présenté à la censure, il ne fut diffusé que dans les cellules et meetings communistes."
Générique : La vie est à nous. Un film réalisé collectivement par une équipe de techniciens, d'artistes et d'ouvriers ».
Production : Ciné Liberté pour le Parti Communiste Français, 1936.
Assistants : Jean-Paul Dreyfus (Le Chanois), Jacques Becker, Pierre Unik, André Zwobada, Jacques B. Brunius, Henri Cartier-Bresson, Marc Maurette, Maurice Lime.
Scripte : Renée Vavasseur
Images : Alain Douarinou, Claude Renoir, Jean Isnard, Jean Serge Bourgoin, Henri Alekan, Louis Page, Jean-Pierre Alphen, Jean Effel (dessins).
Musique : Internationale (Eugène Pottier / Pierre Degeyter), Appel du Komintern (Hans Eisler), Allons au-devant de la vie (Musique de Chostakovitch pour le film soviétique "Contre-Plan" de Youtkévitch et Ermler, les paroles françaises sont de Jeanne Perret (1935)), Ronde des Saint-Simoniens et autres chants révolutionnaires (interprétés par La Chorale Populaire de Paris). chansons de Komsomols (de Chostakovitch), Auprès de ma blonde, La Cucaracha (fredonnée, sifflotée); Chœurs: sous la direction de Suzanne Cointe.
Les chœurs parlés sont interprétés par le groupe Mars.
Son : les frères Havadier (extérieurs), Marcel Teisseire (intérieurs).
Commentaire : Jean Paul Le Chanois (ajout en 45) Julien Bertheau
Montage : Marguerite Renoir, Jacques B. Brunius.
Interprétation : Muse d'Albray, Marc Maurette, Jean Dasté (l'instituteur), Jacques B.Brunius (le président du conseil d'administration), Simone Guisin (une femme au casino), Teddy Michaux (un fasciste à l'entraînement), Marcel Cachin (lui-même), Pierre Unik (son secrétaire), Charles Blavette (Tonin), Gaston Clamamus (un ouvrier communiste), Max Dalban (le chrono), Madeleine Sologne (une ouvrière), Fabien Loris (un ouvrier), Emile Drain (le vieux Gustave), Roger Blin (un ouvrier), Jean Renoir (le patron du café où se tient la réunion de cellule), Madeleine Dax (secrétaire de séance), Georges Spanelly (le directeur de l'usine), Sylvain Itkine (le comptable), Fernand Bercher (le secrétaire), Eddy Debray (l'huissier), Henri Pons (M. Lecocq), Gabrielle Fontan (Mme Lecocq), Gaston Modot (Philippe), Léon Larive (le maquignon), Pierre Ferval (un client à la vente aux enchères), Julien Bertheau (l'ingénieur électricien en chômage), Nadia Sibirskaïa (Ninette), Marcel Lesieur (le patron du garage), O'Brady (Mohammed), Marcel Duhamel (M. Moutet), l'automobiliste Volontaire National), Guy Favières (vieux chômeur à la soupe populaire), Jacques Becker (jeune chômeur à la soupe populaire), Tristan Sévère (chômeur à la soupe populaire), Claire Gérard (une bourgeoise dans la rue), Jean-Paul Dreyfus (Petit Louis), Charles Charras (un chanteur), Francis Lemarque (autre chanteur), Michel Trajster (autre chanteur), Ojzer Kawka (soliste), Vaillant-Couturier (lui-même), Renaud Jean (lui-même), Marcel Gitton (lui-même), Jacques Duclos (lui-même), Martha Desrumeaux (elle-même), Maurice Thorez (lui-même), et Yolande Oliviero, Vladimir Sokoloff, Madeleine Sylvain, François Viguier et de nombreux militants et sympathisants anonymes, et (plans d'actualités) colonel de la Rocque, André Marty, Jean Mermoz, Lénine, Brontch-Brouévitch, Staline, Hitler, Mussolini.
Intervenants : Paul Vaillant-Couturier, Renaud Jean, Martha Desrumeaux, Marcel Cachin, Marcel Gitton, Jacques Duclos et Maurice Thorez.
Personnalités : Dimitrov, Lénine, Staline, Marty (filmé à Perpignan en juillet 1923), Mussolini, Hitler, Guy et François de Wendel, Eugène Schneider, Théodore Laurent, Louis Renault, André Lebon, Louis Marlio, de La Rocque....
Lieux et monuments : Versailles, Paris (Tour Eiffel, Place de la Concorde, Les Tuileries, Notre-Dame, les studios Frankeur, place de la Bastille, place de la Nation, l'Arc de Triomphe -la tombe du soldat inconnu-), Montreuil (la mairie, le marché, une ferme)...
Lieux, événements et personnes citées : Gennevilliers, Saint-Aubin Le Monial (Allier), Éthiopie ; Révolution Française, Valmy, La Commune, Révolution d'Octobre, 6 et 9 février 1934 ; (Louis) Lauchin, (Henri) Vuillemin (XXème arrondissement de Paris), (Jean) Lamy (Montargis), (Roger) Scorticatti (Livry-Gargan), Thaëlmann.
Quatre personnes font le salut fasciste depuis un balcon dans la scène de montage sur le fascisme au début : cette scène n'est pas documentaire, il s'agit d'une scène jouée par des membres de l'équipe du film : Jacques Becker, Marc Maurette, Marguerite Houllé et Suzanne de Troie, depuis le balcon de la mairie de Montreuil (souvenir raconté par Marc Maurette)
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
La crise économique est soulignée dès l'ouverture du film par une séquence opposant le discours d'un instituteur sur les richesses de la France, et la réalité sociale vécue par ses élèves.
Le film expose la menace fasciste avec des images du 6 février 1934, l'entraînement militaire des Croix de Feu, les menaces de guerre et de mort incarnées par Hitler et Mussolini, un défilé des partisans du Colonel de la Rocque. Il prend fin avec les manifestations du Front populaire (images du 14 juillet 1935) et expose la politique du Parti Communiste présenté comme un parti solidaire et chaleureux.
Trois saynètes fictionnelles, complétées par une partie documentaire illustrent l'action concrète des militants communistes :
# Une cellule d'entreprise déclenche une grève contre les cadences infernales et le licenciement d'un vieux travailleur
# Des militants communistes s'opposent à la saisie des biens d'un paysan
# Un groupe de jeunes communistes (avec chorale) accueille et nourrit un jeune chômeur affamé et diplômé. Cette dernière séquence fictionnelle, la plus longue et la plus complexe, est sans doute destinée aux "classes moyennes" et à la petite bourgeoisie.
Une brève scène reconstituée montre un vendeur de L'Humanité, agressé par un petit groupe de fascistes, soutenu et défendu par la population d'un marché. Le film s'achève par les extraits de discours de dirigeants du P.C.F. à l'attention de catégories spécifiques de la population (les femmes, les jeunes, les paysans, les anciens combattants...), et par les plans d'une foule chantant l'Internationale à travers la campagne.
Note : Commandé à des fins de propagande par le parti communiste en février 1936, en vue des élections qui allaient porter au pouvoir le Front Populaire, La Vie est à nous est le résultat d'un travail collectif (cinéastes et politiques) sous la direction de Jean Renoir.
Interdit lors de sa sortie et durant toute la période du Front Populaire. Le film commença à être diffusé commercialement à partir de 1969. "Financé par collectes lors de meetings du Parti, le film coûta environ 70.000 F, soit le dixième d'un budget moyen de l'époque. N'ayant pas été présenté à la censure, il ne fut diffusé que dans les cellules et meetings communistes."
Générique : La vie est à nous. Un film réalisé collectivement par une équipe de techniciens, d'artistes et d'ouvriers ».
Production : Ciné Liberté pour le Parti Communiste Français, 1936.
Assistants : Jean-Paul Dreyfus (Le Chanois), Jacques Becker, Pierre Unik, André Zwobada, Jacques B. Brunius, Henri Cartier-Bresson, Marc Maurette, Maurice Lime.
Scripte : Renée Vavasseur
Images : Alain Douarinou, Claude Renoir, Jean Isnard, Jean Serge Bourgoin, Henri Alekan, Louis Page, Jean-Pierre Alphen, Jean Effel (dessins).
Musique : Internationale (Eugène Pottier / Pierre Degeyter), Appel du Komintern (Hans Eisler), Allons au-devant de la vie (Musique de Chostakovitch pour le film soviétique "Contre-Plan" de Youtkévitch et Ermler, les paroles françaises sont de Jeanne Perret (1935)), Ronde des Saint-Simoniens et autres chants révolutionnaires (interprétés par La Chorale Populaire de Paris). chansons de Komsomols (de Chostakovitch), Auprès de ma blonde, La Cucaracha (fredonnée, sifflotée); Chœurs: sous la direction de Suzanne Cointe.
Les chœurs parlés sont interprétés par le groupe Mars.
Son : les frères Havadier (extérieurs), Marcel Teisseire (intérieurs).
Commentaire : Jean Paul Le Chanois (ajout en 45) Julien Bertheau
Montage : Marguerite Renoir, Jacques B. Brunius.
Interprétation : Muse d'Albray, Marc Maurette, Jean Dasté (l'instituteur), Jacques B.Brunius (le président du conseil d'administration), Simone Guisin (une femme au casino), Teddy Michaux (un fasciste à l'entraînement), Marcel Cachin (lui-même), Pierre Unik (son secrétaire), Charles Blavette (Tonin), Gaston Clamamus (un ouvrier communiste), Max Dalban (le chrono), Madeleine Sologne (une ouvrière), Fabien Loris (un ouvrier), Emile Drain (le vieux Gustave), Roger Blin (un ouvrier), Jean Renoir (le patron du café où se tient la réunion de cellule), Madeleine Dax (secrétaire de séance), Georges Spanelly (le directeur de l'usine), Sylvain Itkine (le comptable), Fernand Bercher (le secrétaire), Eddy Debray (l'huissier), Henri Pons (M. Lecocq), Gabrielle Fontan (Mme Lecocq), Gaston Modot (Philippe), Léon Larive (le maquignon), Pierre Ferval (un client à la vente aux enchères), Julien Bertheau (l'ingénieur électricien en chômage), Nadia Sibirskaïa (Ninette), Marcel Lesieur (le patron du garage), O'Brady (Mohammed), Marcel Duhamel (M. Moutet), l'automobiliste Volontaire National), Guy Favières (vieux chômeur à la soupe populaire), Jacques Becker (jeune chômeur à la soupe populaire), Tristan Sévère (chômeur à la soupe populaire), Claire Gérard (une bourgeoise dans la rue), Jean-Paul Dreyfus (Petit Louis), Charles Charras (un chanteur), Francis Lemarque (autre chanteur), Michel Trajster (autre chanteur), Ojzer Kawka (soliste), Vaillant-Couturier (lui-même), Renaud Jean (lui-même), Marcel Gitton (lui-même), Jacques Duclos (lui-même), Martha Desrumeaux (elle-même), Maurice Thorez (lui-même), et Yolande Oliviero, Vladimir Sokoloff, Madeleine Sylvain, François Viguier et de nombreux militants et sympathisants anonymes, et (plans d'actualités) colonel de la Rocque, André Marty, Jean Mermoz, Lénine, Brontch-Brouévitch, Staline, Hitler, Mussolini.
Intervenants : Paul Vaillant-Couturier, Renaud Jean, Martha Desrumeaux, Marcel Cachin, Marcel Gitton, Jacques Duclos et Maurice Thorez.
Personnalités : Dimitrov, Lénine, Staline, Marty (filmé à Perpignan en juillet 1923), Mussolini, Hitler, Guy et François de Wendel, Eugène Schneider, Théodore Laurent, Louis Renault, André Lebon, Louis Marlio, de La Rocque....
Lieux et monuments : Versailles, Paris (Tour Eiffel, Place de la Concorde, Les Tuileries, Notre-Dame, les studios Frankeur, place de la Bastille, place de la Nation, l'Arc de Triomphe -la tombe du soldat inconnu-), Montreuil (la mairie, le marché, une ferme)...
Lieux, événements et personnes citées : Gennevilliers, Saint-Aubin Le Monial (Allier), Éthiopie ; Révolution Française, Valmy, La Commune, Révolution d'Octobre, 6 et 9 février 1934 ; (Louis) Lauchin, (Henri) Vuillemin (XXème arrondissement de Paris), (Jean) Lamy (Montargis), (Roger) Scorticatti (Livry-Gargan), Thaëlmann.
Quatre personnes font le salut fasciste depuis un balcon dans la scène de montage sur le fascisme au début : cette scène n'est pas documentaire, il s'agit d'une scène jouée par des membres de l'équipe du film : Jacques Becker, Marc Maurette, Marguerite Houllé et Suzanne de Troie, depuis le balcon de la mairie de Montreuil (souvenir raconté par Marc Maurette)
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Générique
Cours de géographie de la France. Sur des plans illustrant les différents paysages de la France, l’instituteur donne à ses élèves un aperçu des nombreuses richesses du pays. Chiffres à l’appui, il souligne l’abondance de la nourriture issue des campagnes françaises, la production industrielle de masse et l’essor de certaines industries comme l’automobile. Il évoque ensuite les trésors du patrimoine architectural français, avant de souligner que Paris est également la capitale du luxe et de l’élégance.
L’exposé continue, mais la caméra est maintenant dans la salle de classe. Plan sur les enfants, qui écoutent bouche bée cette litanie de choses qu’ils ne connaissent pas. Le cours est terminé, l’instituteur regarde avec pitié « les pauvres gosses » regagner leurs logements misérables.
Les écoliers rentrent chez eux, en passant par des terrains vagues de la zone. Ils réfléchissent à ce qu’ils ont vu en classe, à l’aune de leur expérience sociale. 10:06:10:00 sur leur chemin, ils passent devant les stores baissés de commerces en faillite. Ils évoquent le chômage de leurs pères respectifs et se demandent, puisque la France est si riche, où va donc cette richesse.
La réponse est donnée par une jeune femme qui proclame : « La France n’est pas aux Français, car elle est à 200 familles » repris par un chœur : « La France n’est pas aux français, car elle est à ceux qui la pillent ». Roulement de tambour, et l’on feuillette "l’album des 200 familles" où sont présentés les grands patrons : de Wendel, Renault, Lebon...
Une réunion d’actionnaires. En termes alambiqués, l’un d’eux, mains soignées, cheveux gominés, explique qu’il faut procéder à des destructions de stocks et d’outils. Sur des images d’archives montrant du lait en train d’être jeté et du blé en train d’être brûlé, cet homme d’affaires se félicite de l’assainissement du marché. Il affecte de déplorer les licenciements auxquels les grands groupes sont « contraints » par la situation.
Les mêmes actionnaires fument le cigare et misent des sommes colossales aux cartes. Leurs femmes comparent leurs rangs de perles et leurs voitures américaines. Retour à la réunion d’actionnaires, ou le même explique qu’il faut une nouvelle compression salariale.
Dans la rue, agglutinés devant les grilles de l’usine fermée, une foule d’ouvriers leur répond en scandant « Du travail et du pain ! »
Alors que résonnent encore leurs cris, l’image montre maintenant une grande bourgeoise s’amusant avec ses amis dans le parc de sa propriété. S’ensuit une scène cocasse où les aristocrates s’exercent au tir sur une cible représentant un ouvrier.
Cette courte saynète fictionnelle laisse la place à de vrais exercices d’entrainements des paramilitaires fascistes.
"On les a déjà vus à l’œuvre" dit le carton : images des journées de février 1934 et de la tentative de coup d’état fasciste (Paris la nuit, coups de feu et départs d’incendies ; dégâts le lendemain)
Sur la chanson de Maurice Chevalier « Quand un vicomte rencontre un autre vicomte », images d’un défilé de fascistes français, alternées avec des vues comiques d’un acteur les parodiant. La bande son se fait de plus en plus parodie, quand des voix suraiguës se mettent à scander « Vive la Rocque ! » En surimpression des défilés, une croix gammée apparaît.
Détournement d’un discours de Hitler. Le son de son discours est remplacé par les aboiements d’un chien
Une foule de bras s’élève pour faire le salut nazi. On voit ensuite Mussolini passer en revue ses troupes. Le rythme du montage s’accélère, et les images de Mussolini s’enchainent avec des images de cadavres et de destructions. Retour ensuite aux défilés fascistes français.
A un homme qui regarde passer les défilés, maussade, un jeune homme lui dit qu’on peut agir : « Il y a le Parti Communiste ! ». Plan sur la façade du siège du Parti (120 rue Lafayette), puis sur les unes de l’Humanité appelant au rassemblement après le coup de force fasciste de 1934. Une chorale chante L’Appel du Komintern pendant que défilent des images d’ouvriers matraqués lors des journées de février 1934. Retentissent alors les cris: « L’unité vaincra ! ». Foule place de la République, place de la Nation et cours de Vincennes lors de la contre-manifestation du 12 février.
Funérailles des personnes tuées lors des journées de février, au son de la Marche funèbre.
Carton : Unité d’action, Front populaire
Images de la Colonne de Juillet décorée le 14 juillet 1935. Reprises des images du défilé des 500 000 manifestants : la foule défile le poing levé au son de la Marseillaise, en exigeant la dissolution des ligues fascistes. L’Internationale retentit.
Carton : Les fascistes ont exploité le soldat inconnu, ils ont voulu se servir des anciens combattants. Rassemblement autour de la tombe du soldat inconnu, tandis que les anciens combattants antifascistes descendent dans la rue.
Alors que retentit la chanson Les Partisans, carton « La Parti Communiste a fait reculer le fascisme. Pour écarter à jamais cette menace, pour supprimer la misère et la guerre ; suivons l’exemple des travailleurs de l’URSS »
Vue du siège du PCF, images de manifestations.
Célébration des figures de Lénine, Staline, Dimitrov (dirigeant du Komintern), André Marty, Marcel Cachin.
Dans une ville de banlieue (la scène a été tournée à Montreuil), des militants distribuent l'Humanité, en criant « contre la guerre et le fascisme, demandez l’humanité ».
Marcel Cachin, directeur de l’Humanité, à son bureau, se félicite de la progression de son journal. Le tirages de dimanche est passé à 360 000, tandis que la vente à la criée par les CDH (Comités de Défense, puis de Diffusion de l'Humanité) ne cessent de progresser.
Retour à la saynète des CDH de banlieue. Dans la rue patrouillent trois miliciens qui veulent attaquer les CDH. Ils sont chassés par la foule. On aperçoit ensuite la camionnette de l'Huma passer devant le siège du journal, 138 rue Montmartre, dont le rez-de-chaussée est occupé par la librairie de l'Humanité.
Retour au bureau de Marcel Cachin, qui ouvre son courrier. La lecture de la première lettre annonce la prochaine séquence du film : une longue séquence fictionnelle sur le renvoi d'un vieil ouvrier d'une usine de Gennevilliers.
Les ouvriers au travail dans l'atelier sont harcelés par le "chrono". Celui-ci accuse notamment un vieil ouvrier, Gustave, d'être trop lent. Le soir, un jeune couple s'embrasse, la femme demande "A quoi penses-tu?", son amoureux lui répond "Au chrono!".
Le soir, les ouvriers tiennent une réunion syndicale. Ils décident d'organiser une riposte à la direction contre le renvoi du vieux Gustave. Ils écartent la violence, mais veulent éditer un tract pour faire renvoyer le chrono et réintégrer Gustave. La fille de celui-ci arrive en pleurs ; il est désespéré et veut détruire les machines. Le délégué syndical lui explique que ce ne sont pas les machines qu'il faut détruire mais les profits des patrons.
Le lendemain matin à l'usine, tous les ouvriers débraient à 9h pile et coupent l'alimentation électrique. Ils quittent l'atelier (plan des ouvriers sur le monte-charge) et élisent rapidement des délégués pour aller parler à la direction. Fébriles, les quelques élus - dont une femme - montent voir le directeur.
La direction se prépare à la réunion, dont elle pense sortir vainqueur. 10:30:30:00, la rencontre a lieu. Paternaliste, le directeur réussit à faire taire le premier délégué, mais est obligé de s'incliner face à l'aplomb du délégué syndical communiste. Les ouvriers ont gagné : Gustave est réintégré, le chrono provisoirement écarté.
Retour au bureau de Marcel Cachin ; la lettre s'achève par les remerciements des camarades de l'atelier au Parti Communiste. Marcel Cachin ouvre une deuxième lettre provenant d'un village de l'Allier. Début de la seconde séquence fictionnelle.
Plan sur une jeune paysanne qui écoute l'huissier procéder à l'inventaire du modeste mobilier de ses parents. Le neveu communiste arrive en plein milieu de l'inventaire. La mère pleure à cause du blé qu'on ne peut pas vendre. Fonctionnement quasi-féodal des campagnes : la fille va au château tenter de convaincre la marquise de ne pas les renvoyer, en vain.
La vente aux enchères des biens de la famille a lieu. Les camarades communistes, menés par le neveu, sabordent la vente : par solidarité, personne ne fait d'enchères, sauf le neveu, qui parvient à racheter tous les biens de son oncle.
Retour au bureau de Marcel Cachin et à la fin de la lettre : "à la suite de cette action, les gens de notre village ont compris combien les communistes avaient raison de vouloir l'union de tous les paysans sans distinction d'opinion".
Troisième séquence fictionnelle. Un jeune couple dans sa mansarde ; lui, jeune ingénieur, est au chômage et ne voit plus aucun espoir. Il s'enfuit brusquement. Quand elle s'en aperçoit, la jeune femme va au balcon (10:42:10:00 : longue vue sur les toits de Paris.)
Le jeune homme erre dans Paris. Il réussit à se faire embaucher dans un garage. Son collègue semble très malade, preuve que le patron profite de la crise pour sous-payer ses employés. Le jeune homme se fait renvoyer le jour-même suite à un incident avec un client. 10:45:35:00 Le jeune homme reprend son errance ; il est rattrapé par le client, qui lui remet un bulletin d'adhésion aux volontaires nationaux. Il va faire la queue à la soupe populaire. Plan sur ses camarades d'infortune, entre deux quintes de toux. La soupe ferme sans qu'il ait pu manger.
Epuisé par la faim, il continue son errance et s'évanouit dans la rue. Des jeunes gens le ramassent et l'emmènent dans un café où se tient une goguette de jeunes communistes. Devant une banderole "Vive l'union de la jeunesse", le groupe Mars chante "Allons au devant de la vie" et "La Ronde des Saint-Simoniens".
Le jeune ingénieur est rasséréné par la nourriture qu'on lui donne et par la fraternité qu'il trouve. Ses talents d'électricien sont mis à profit dans l'éclairage du choeur, qui scande : "Camarade, tu n'es pas seul! Camarade, reprends courage, tu n'es pas seul. Vos n'êtes pas seul, la vie sera belle car nous le voulons ainsi. Paysans, ouvriers, chômeurs, jeunes gens, ouvriers, jeunes filles, fils du peuple, amis, camarades, le parti communiste vous appelle! Camarades, la vie est à nous!"
Discours de Paul Vaillant-Couturier. Il s'adresse aux masses laborieuses, aux jeunes (pour que "cesse le malheur d'être jeunes"). "Nous voulons faire quelque chose tout de suite. Un seul moyen : faire payer les riches!"
En contre plongée, debout à la tribune, Renaud Jean, qui s'adresse aux paysans. Dans le public figurent les paysans de la saynète de l'Allier.
Martha Desrumeaux, devant un portrait d'Ernst Thalmann, s'adresse aux femmes : "Femmes de France, mères, épouses, fiancées. Luttez avec le Parti Communiste pour obtenir du pain, la liberté, la paix, un sort meilleur. Femmes du peuple de France, travailleuses manuelles et intellectuelles, rassemblez vous pour sauver votre foyer en sauvant la paix."
Marcel Cachin évoque la menace fasciste de Hitler et Mussolini. Les communistes ont voté le pacte franco-soviétique d'assistance contre une agression éventuelle. Le parti appelle à prendre des sanctions contre "la honteuse boucherie d'Ethiopie". Les communistes appellent à lutter fraternellement contre la fascisme et la guerre, aux côtés du rempart qu'est l'Union Soviétique.
Marcel Gitton célèbre la force créatrice immense des militants communistes, homme et femmes. Ils veulent faire l'humanité plus belle et assurer le bonheur de la famille ouvrière.
Jacques Duclos s'adresse à la jeunesse française. ("Jeunes de France!" est l'anaphore qui structure son discours). La jeunesse regorge de courage et d'abnégation, comme elle l'a montré dans l'histoire de France : à Valmy, en 1789, pendant la Commune de Paris, pendant les journées de février 1934. Il évoque des noms de jeunes tombés en combattant le fascisme : Louis Lauchin, tué le 6 février ; Henri Vuillemin, jeune ouvrier du 20ème tué par la police le 26 février 1934 en s’opposant à un meeting fasciste rue des Pyrénées ; Jean Lamy tué par le fasciste Trochu à Montargis le 15 mai 1934 ; Roger Scorticatti, 16 ans, tué le 9 mai 1934 sur une barricade anti-croix de feu de Livry-Gargan par un commissaire de police. Le jeune couple de la troisième séquence est dans la salle. Duclos finit son discours : "Jeunes de France, unissez-vous d'un même coeur, d'un même enthousiasme, à la conquête de la vie, à la conquete du bonheur!"
Maurice Thorez appelle à l'internationalisme. Aux côtés de l'Union Soviétiques, les communistes de France doivent combattre les fascismes. Il faut sauver Ernst Thälmann, dirigeant du Parti Communiste Allemand, emprisonné depuis 1933, comme on a par le passé sauvé Dimitrov, communiste bulgare accusé de l'incendie du Reichstag et devenu le dirigeant de l'Internationale ouvrière. Le Parti Communiste français entend réaliser l'unité de la classe ouvrière, contre les 200 familles et leurs alliés fascistes. "En avant sous le grand et invincible drapeau de Marx, Engels, Lenine et Staline! En avant pour un succès du Front populaire! (...) Vive la France forte, libre et heureuse, que veulent et que feront les communistes!"
On retrouve tous les personnages du film, qui marchent en chantant l'Internationale. Les différents cortèges qu'ils forment finissent par se rejoindre.