RENDEZ-VOUS DE L'ESPÉRANCE (LE)
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- Réalisateur.ice.sPierre BIRO
- Année(s)1950 précisément
- Durée01:05:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
Ce documentaire suit le parcours à travers la France des «coureurs de la Paix» et de nombreuses délégations de jeunes se rendant aux Rencontres Internationales de Nice du 13 au 20 août 1950, rassemblement franco-italien organisé par le Mouvement de la Paix pour l'interdiction absolue de l'arme atomique : «vos plus belles vacances aideront à sauver LA PAIX»
Préparant le rassemblement Niçois, des jeunes collent sur les murs l'affiche de la colombe de la paix signée Picasso. Les caravanes de la Paix se transforment en autant de centres de propagande parcourant une France souvent rurale : distribution de la presse communiste destinée aux jeunes (Avant-Garde, Action, Mitoir, Vaillant), projections de films, harangues, participation à des cérémonies rendant hommage aux morts de le seconde guerre mondiale, campagne intensive pour faire signer l'Appel de Stockholm sur les marchés, les routes, les champs, les parvis des églises... La caméra suit en particulier le trajet de sept « délégués d'honneur » de Renault-Billancourt et la camionnette des étudiants des beaux-arts de Paris.
Les caravanes de la Paix sont accueillies par les dockers de Dunkerque « Garde-côte de la paix », les enfants des colonies de Montreuil, Vitry et Aubervilliers ou les mineurs de la Grande Combes... Peints sur les murs ou figurant sur des banderoles, de nombreux slogans dénoncent la guerre du Viêt-nam et la guerre de Corée.
Dans le sud de la France, le voyage, arrivé à son terme, prend une tournure plus politique et parfois plus grave : manifestation à Toulon devant la prison où est enfermé Henri Martin, défilé nocturne à Marseille perturbé par les C.R.S., attentats contre des locaux du P.C.F. à Nice, alors que le préfet des Alpes-Maritimes voulait interdire le rassemblement.... Néanmoins le voyage jusqu'à Nice et le rassemblement qui s'y déroule sont, pour de nombreux jeunes, l'occasion de profiter des joies de la mer et du camping, si ce n'est de les découvrir.
Lors de cette mobilisation pour la Paix, une large place est accordée aux manifestations ludiques et artistiques : spectacles nocturnes à Paris (aux arènes de Lutèce) et à Nice, présentation itinérante du tableau représentant la population niçoise jetant au port la rampe d'un rocket V2 (le 14 février à Nice), cours en plein air avec les étudiants des beaux-arts sur la tradition réaliste française chez Callot, Poussin ou Delacroix, exposition artistique à la Bourse du Travail de Nice, visite de jeunes ouvriers de Renault à Picasso qui les reçoit dans son atelier de Vallauris. De retour à Paris, les jeunes de Renault exposent la poterie offerte par Picasso.
A Nice, ces rencontres internationales sont le prétexte à de nombreuses démonstrations d'amitié entre les délégations françaises et italiennes, souvent au son de la chanson « Bella Ciao ». La foule des manifestants est estimée à 25 000 personnes.
En fin de film sur un plan de Paris, le slogan : « deux mille ans pour faire Paris, une seconde suffirait à le détruire ».
Tourné pendant l'été 1950, Le Rendez-vous de l'Espérance s'inscrit dans le sillage du Mouvement de la paix. Selon Pierre Biro, qui a coordonné la réalisation du film, il s'agissait d'une commande de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique. Le but était de mettre en lumière les actions menées par les jeunes en faveur de la paix. L'Appel de Stockholm vient alors tout juste d'être lancé, en mars 1950. Il réclame l'interdiction des armes nucléaires et exhorte les signataires à rejeter la perspective d'une troisième guerre mondiale. Avec le déclenchement de la guerre de Corée, en juin 1950, l'Appel de Stockholm semble répondre à la crainte d'un nouveau conflit planétaire qui se propage dans l'opinion publique. En France, le PCF et ses différentes organisations « satellites » relaient le Mouvement de la paix pour faire adhérer à l'Appel de Stockholm.
C'est dans ce contexte particulier qu'ont lieu les Rencontres de la jeunesse de France et d’Italie pour la paix, entre le 13 et le 20 août 1950.
"Le Rendez-vous de l'Espérance" est au départ conçu comme un projet cinématographique participatif : les jeunes militants cinéastes amateurs sont invités à enregistrer les Rencontres de la jeunesse pour réaliser un film collectif. Un appel à contribution est lancé dans l'Ecran français, hebdomadaire communiste dédié au cinéma. Durant tout l'été 1950, différents contributeurs enregistrent des images : parmi eux, Jean-Jacques Sirkis, Jean-Pierre Marchand ou Paul Carpita. Pierre Biro est chargé de coordonner la réalisation du film : il est assisté dans cette tâche par Myriam, une monteuse assez célèbre de l'époque. Leur travail est supervisé par les responsables politiques de la FJDM, Jacques Denis, Paul Laurent et Louis Baillot, ainsi que par Jean Jérôme. D'après Pierre Biro, Jean Jérôme aurait fait retirer une séquence où Picasso et Françoise Gilot improvisaient à Vallauris une danse avec des céramiques devant la délégation des jeunes de Renault-Billancourt. Il manquerait également à cette version sa scène finale : un lâcher de tracts pour la paix du haut de l’arc de Triomphe, qui avait demandé une préparation minutieuse afin de prendre de vitesse les forces de l’ordre.
"Le Rendez-vous de l'Espérance" est présenté pendant le festival mondial de la jeunesse qui se déroule à Berlin pendant l’été 1951. Malgré l’accueil très enthousiaste reçu, le film n'a quasiment pas été diffusé en France au début des années 1950.
Générique : «Sous le patronage de la revue Jeune Génération, le Comité Français de la Jeunesse Démocratique présente Le Rendez-Vous de l'Espérance / le film a été réalisé collectivement en format d'amateur et sans aucun moyen technique par un groupe de jeunes français pour témoigner de leurs luttes, de leurs espoirs et de leurs joies (...)»
Commentaire : Jean Marcenac dit par Max Aubry
Musique : Louis Saguer
Chants : Chorale Populaire de Paris, Chorale Danièle Casanova _Un groupe de communistes : H.J. Dupuy, L. Joachim, Suzanne Mosse, Louis Saguer J. Van Tirnen
Montage : Jean-Lou Levy-Alvarez (Note : Pierre Biro ne cite que Myriam comme monteuse du film)
Direction technique et artistique : Myriam et Pierre Biro.
Lieux et monuments : Paris, Lorraine, Flandre, pays bigouden, région lorientaise, Carcassonne, Tulle, Le Puy, La Grande Combes, Marseille, Nice, Èze,Toulon...
Personnalités : Pablo Picasso (00:42:33:20 et 00:55:25:00, puis 00:57:43:00), Yves Montand (00:55:15:07), Simone Signoret, (00:55:15:07) Jacques Duclos, Léo Figuères, André Wurmser, Roger Garaudy, Jean Marcenac, Pierre Abraham, Yves Farge, Jean Cristofol, Roger Allemane (délégué mineur), sœur et fiancée de Henri Martin, Adamoli (maire de Gênes), portraits de Raymonde Dien et de Henri Martin, plaque en hommage au Colonel Fabien et à Jean Moulin à Caluire
Mots d'Ordre : Assez de cercueils, Paix au Vietnam, la Corée aux coréens, La guerre n'est pas fatale, des fleurs et non des pleurs, Signez l'appel de Stockholm, Deux mille ans pour faire Paris, une seconde suffirait à le détruire
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
Préparant le rassemblement Niçois, des jeunes collent sur les murs l'affiche de la colombe de la paix signée Picasso. Les caravanes de la Paix se transforment en autant de centres de propagande parcourant une France souvent rurale : distribution de la presse communiste destinée aux jeunes (Avant-Garde, Action, Mitoir, Vaillant), projections de films, harangues, participation à des cérémonies rendant hommage aux morts de le seconde guerre mondiale, campagne intensive pour faire signer l'Appel de Stockholm sur les marchés, les routes, les champs, les parvis des églises... La caméra suit en particulier le trajet de sept « délégués d'honneur » de Renault-Billancourt et la camionnette des étudiants des beaux-arts de Paris.
Les caravanes de la Paix sont accueillies par les dockers de Dunkerque « Garde-côte de la paix », les enfants des colonies de Montreuil, Vitry et Aubervilliers ou les mineurs de la Grande Combes... Peints sur les murs ou figurant sur des banderoles, de nombreux slogans dénoncent la guerre du Viêt-nam et la guerre de Corée.
Dans le sud de la France, le voyage, arrivé à son terme, prend une tournure plus politique et parfois plus grave : manifestation à Toulon devant la prison où est enfermé Henri Martin, défilé nocturne à Marseille perturbé par les C.R.S., attentats contre des locaux du P.C.F. à Nice, alors que le préfet des Alpes-Maritimes voulait interdire le rassemblement.... Néanmoins le voyage jusqu'à Nice et le rassemblement qui s'y déroule sont, pour de nombreux jeunes, l'occasion de profiter des joies de la mer et du camping, si ce n'est de les découvrir.
Lors de cette mobilisation pour la Paix, une large place est accordée aux manifestations ludiques et artistiques : spectacles nocturnes à Paris (aux arènes de Lutèce) et à Nice, présentation itinérante du tableau représentant la population niçoise jetant au port la rampe d'un rocket V2 (le 14 février à Nice), cours en plein air avec les étudiants des beaux-arts sur la tradition réaliste française chez Callot, Poussin ou Delacroix, exposition artistique à la Bourse du Travail de Nice, visite de jeunes ouvriers de Renault à Picasso qui les reçoit dans son atelier de Vallauris. De retour à Paris, les jeunes de Renault exposent la poterie offerte par Picasso.
A Nice, ces rencontres internationales sont le prétexte à de nombreuses démonstrations d'amitié entre les délégations françaises et italiennes, souvent au son de la chanson « Bella Ciao ». La foule des manifestants est estimée à 25 000 personnes.
En fin de film sur un plan de Paris, le slogan : « deux mille ans pour faire Paris, une seconde suffirait à le détruire ».
Tourné pendant l'été 1950, Le Rendez-vous de l'Espérance s'inscrit dans le sillage du Mouvement de la paix. Selon Pierre Biro, qui a coordonné la réalisation du film, il s'agissait d'une commande de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique. Le but était de mettre en lumière les actions menées par les jeunes en faveur de la paix. L'Appel de Stockholm vient alors tout juste d'être lancé, en mars 1950. Il réclame l'interdiction des armes nucléaires et exhorte les signataires à rejeter la perspective d'une troisième guerre mondiale. Avec le déclenchement de la guerre de Corée, en juin 1950, l'Appel de Stockholm semble répondre à la crainte d'un nouveau conflit planétaire qui se propage dans l'opinion publique. En France, le PCF et ses différentes organisations « satellites » relaient le Mouvement de la paix pour faire adhérer à l'Appel de Stockholm.
C'est dans ce contexte particulier qu'ont lieu les Rencontres de la jeunesse de France et d’Italie pour la paix, entre le 13 et le 20 août 1950.
"Le Rendez-vous de l'Espérance" est au départ conçu comme un projet cinématographique participatif : les jeunes militants cinéastes amateurs sont invités à enregistrer les Rencontres de la jeunesse pour réaliser un film collectif. Un appel à contribution est lancé dans l'Ecran français, hebdomadaire communiste dédié au cinéma. Durant tout l'été 1950, différents contributeurs enregistrent des images : parmi eux, Jean-Jacques Sirkis, Jean-Pierre Marchand ou Paul Carpita. Pierre Biro est chargé de coordonner la réalisation du film : il est assisté dans cette tâche par Myriam, une monteuse assez célèbre de l'époque. Leur travail est supervisé par les responsables politiques de la FJDM, Jacques Denis, Paul Laurent et Louis Baillot, ainsi que par Jean Jérôme. D'après Pierre Biro, Jean Jérôme aurait fait retirer une séquence où Picasso et Françoise Gilot improvisaient à Vallauris une danse avec des céramiques devant la délégation des jeunes de Renault-Billancourt. Il manquerait également à cette version sa scène finale : un lâcher de tracts pour la paix du haut de l’arc de Triomphe, qui avait demandé une préparation minutieuse afin de prendre de vitesse les forces de l’ordre.
"Le Rendez-vous de l'Espérance" est présenté pendant le festival mondial de la jeunesse qui se déroule à Berlin pendant l’été 1951. Malgré l’accueil très enthousiaste reçu, le film n'a quasiment pas été diffusé en France au début des années 1950.
Générique : «Sous le patronage de la revue Jeune Génération, le Comité Français de la Jeunesse Démocratique présente Le Rendez-Vous de l'Espérance / le film a été réalisé collectivement en format d'amateur et sans aucun moyen technique par un groupe de jeunes français pour témoigner de leurs luttes, de leurs espoirs et de leurs joies (...)»
Commentaire : Jean Marcenac dit par Max Aubry
Musique : Louis Saguer
Chants : Chorale Populaire de Paris, Chorale Danièle Casanova _Un groupe de communistes : H.J. Dupuy, L. Joachim, Suzanne Mosse, Louis Saguer J. Van Tirnen
Montage : Jean-Lou Levy-Alvarez (Note : Pierre Biro ne cite que Myriam comme monteuse du film)
Direction technique et artistique : Myriam et Pierre Biro.
Lieux et monuments : Paris, Lorraine, Flandre, pays bigouden, région lorientaise, Carcassonne, Tulle, Le Puy, La Grande Combes, Marseille, Nice, Èze,Toulon...
Personnalités : Pablo Picasso (00:42:33:20 et 00:55:25:00, puis 00:57:43:00), Yves Montand (00:55:15:07), Simone Signoret, (00:55:15:07) Jacques Duclos, Léo Figuères, André Wurmser, Roger Garaudy, Jean Marcenac, Pierre Abraham, Yves Farge, Jean Cristofol, Roger Allemane (délégué mineur), sœur et fiancée de Henri Martin, Adamoli (maire de Gênes), portraits de Raymonde Dien et de Henri Martin, plaque en hommage au Colonel Fabien et à Jean Moulin à Caluire
Mots d'Ordre : Assez de cercueils, Paix au Vietnam, la Corée aux coréens, La guerre n'est pas fatale, des fleurs et non des pleurs, Signez l'appel de Stockholm, Deux mille ans pour faire Paris, une seconde suffirait à le détruire
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
Générique, au son de "Nous voulons la paix" chanté par des voix enfantines. Cartons :
Sous le patronage de la Revue "Jeune génération" - Le Comité Français de la Jeunesse démocratique présente / Le rendez-vous de l'Espérance / Ce film a été réalisé collectivement en format d'amateur et sans aucuns moyens techniques (sic) par un groupe de jeunes français pour témoigner de leurs luttes, de leurs espoirs et de leurs joies
Collage d'affiche. Dans la rue, un groupe de jeunes filles et garçons à pied ou à vélo, passe devant un mur couvert d'affiches pour des spectacles. Eux-mêmes munis de pinceaux et de seaux de colle, ils placardent une affiche créée par Picasso pour les "Rencontres Internationales de Nice du 13 au 20 Août 1950 pour l'interdiction absolue de l'arme atomique"
La séquence suivante montre les responsables de l'organisation de l'événement, dans leur bureau qui ressemble à une salle de rédaction. Chargés de trouver un hébergement à chacun, ils trient les fiches d'inscription des 25 000 participants, tandis qu'on entend le bruit d'une machine à écrire.
Vue panoramique sur Paris, la Seine et la Tour Eiffel, puis la sortie de l'usine Renault à Boulogne-Billancourt. Les jeunes ouvriers lisent L'Avant-Garde. Sur un mur de leur local, ils marquent l'avance des "armées de la paix" sur une carte de France : de la Manche, du Nord, de l'Est, de la Bretagne, des coureurs à pied convergent vers Nice, à la rencontre de jeunes portant le flambeau italien, venu lui-même du fin fond de la Sicile.
Vues sur les jeunes participants en train de courir et sur le passage du relais. Les dockers, les familles, saluent les jeunes marcheurs partout dans le pays : Nord, Bretagne, Lorraine.
De nuit, spectacle à Paris, aux arènes de Lutèce, rue Monge. La foule applaudit le spectacle.
Images géantes de Raymonde Dien et Henri Martin, puis Léo Figuères. Un ouvrier de chez Renault prend la parole à la tribune.
Veillée. Au foyer Renault, animation des grands départs. les jeunes préparent les banderoles. Ils emmènent 7 tonnes de tracts et journaux "qui parlent de culture, de sport, de jeux et non de haine". L'affiche de Picasso est bien visible derrière eux pendant qu'ils font leurs sacs, les remplissant de gamelles et de conserves. Des jeunes filles du Centre de Diffusion de Livre et de la presse installent des livres sur les présentoirs. On plie des tables et chaises de camping.
Les étudiants des Beaux-Arts préparent un texte calligraphié. Les délégués de chez Renault posent devant la camionnette. Derrière eux, une banderole sur les nombreuses signatures de l'Appel de Stockholm à Berlin, Rome et Paris.
La fièvre du départ. On s'entasse ainsi que les bagages dans les voitures, camions, bus et camionnettes en partance pour Nice. Petite saynète mise en scène avec le projectionniste obligé de parlementer pour trouver une place à son projecteur dans un coffre. On monte dans des 4 CV et des 2CV arborant l'affiche de Picasso. Des camions bâchés et des autobus portent aussi leur lot de jeunes gens et de banderoles "pas de sport sans la paix", "La paix au Vietnam" et distribuent journaux et tracts sur leur passage. Parmi les véhicules : une carriole tirée par un cheval, des jeunes filles sur des vélos aux roues couvertes de fleurs.
Les jeunes voyageurs envoient des cartes postales à leurs camarades restés au foyer Renault à Billancourt. Les villes et villages qu'ils traversent portent les stigmates de la guerre encore proche : ruines, monuments aux morts, plaques commémoratives. La sonnerie aux morts retentit dans les cimetières, les gens se recueillent autour des anciens combattants pendant un dépôt de gerbes.
Solennels, de jeunes garçons et filles brandissent le flambeau français qu'ils amènent à Nice. Gros plans sur des visages, graves, attentifs. Prise de parole en plein air, devant une banderole "La guerre n'est pas fatale". "Des fleurs et non des pleurs" " Nous voulons du pain et des roses", "Du travail pour les jeunes", "Les jeunes s'unissent pour la paix" "Assez payé pour la guerre", "Contre la bombe, signez l'Appel de Stockholm". Applaudissements nourris tandis que hommes et femmes de tous âges signent l'appel de Stockholm sur la plaque calligraphiée.
"Même les enfants prenaient le relais" : vue sur les enfants d'une colonie de vacances, portant tous un chapeau en papier journal. Ils s'élancent dans les rues en courant. On aperçoit une camionnette "Colonie de Montreuil". Puis le commentaire annonce les petits colons de Vitry, d'Aubervilliers, tous habillées de blanc et coiffés de chapeaux. La bande son retentit de leurs voix enfantines. Une farandole d'enfants à la Rochelle.
La délégation de chez Renault est désormais en Auvergne
Distribution des bulletins aux touristes de l'été 1950, qui à voiture qui en moto, sur les routes. Vues des villages français et de la sempiternelle place de l’église ou du marché. Les badauds flânent et discutent avec les jeunes, qui se sentent ici chez eux. Nombreuses vues des habitants à leur fenêtre ou sur le pas de leur porte, des travailleurs dans les ateliers. Les jeunes vont à la rencontre des bergers, des éleveurs, des cultivateurs dans les champs.
La camionnette repart.
00 :20:31:00
Arrivée sur la place du marché ou le champ de foire d'une petite ville. Là encore, on discute et on fait signer, puis le camion repart.
00 :21:20:00
Le policier municipal les arrête. Ils poussent la voiture; ouvrent le capot. Toutes les occasions sont bonnes, ils font même signer les gendarmes qui les arrêtent. 00 :22:02:00
des jeunes filles dansent sur la route sous l'oeil de leurs camarades. D'autres poussent les voitures qui ne démarrent pas. Un camion arborant le titre "Libération". Passage sur un pont et lacher de tracts à destination des baigneurs qui se trouvent en contrebas.
Arrivée le soir à la ville -étape. Discours d'un étudiant des Beaux-Arts devant la foule d'une petite ville, sous un arbre. Le gîte ne pose pas problème, les habitants hébergent volontiers les jeunes voyageurs.
Dans le local de l'association pour la rencontre de la jeunesse français et italienne.
Des parties de belote acharnées. 00:25:10:00 le projectionniste pendant une séance de cinéma ambulant. On comprend qu’il projette un film soviétique sur la paix.
Partout avancent les relais de la paix, aux quatre coins de la France. Les convois sont gigantesques, plusieurs dizaines de voitures par département dans certains cas.
Inscription « Le Vietnam aux vietnamiens », « la Corée aux Coréens ».
Arrivée à la Grand-Combe, dans les mines des Cévennes. La foule applaudit le passage de la caravane.
00:27:12:00 Roger Allemane, mineur, prend la parole. « Nous voulons un avenir de justice et de paix »
Les relais de l'Ouest arrivent vers le point de jonction du Languedoc, à Carcassonne. La chorale enfantine chante une chanson sur Raymonde Dien et Henri Martin. L'étang de Thau, dernier relais jusqu'à Sète. Ils partent sur une barque en agitant un mouchoir blanc.
00:28:39:00
En Provence, au milieu des cyprès et des oliviers, les relais se rejoignent.
La voiture radio annonce les coureurs de la paix et encourage les habitants à venir les acclamer et chanter "la chanson de la paix".
00 :30:55:00
Les sportifs de la FSGT, les projectionnistes de France-URSS, les intellectuels, dont Jean Marcenac. Discours enregistré, mais non synchrone.
La foule, on plaisante, on se rafraîchit. Nice approche. Un jeune cycliste parti de Perpignan monte sur un camion, d'autres ont quitté Bruxelles il y a 5 jours. Partout on prend en stop des voyageurs.
00 :32:41:00
Le camion arrive dans les villes industrielles de Provence. "C'est la classe ouvrière qui vous protège". Partout on acclame les coureurs. Les CRS essaient de couper le cortège, mais la population protège les coureurs. La Marseillaise retentit.
Marseille. Les relayeurs prennent un jour de repos. Les ouvriers restés à Renault-Billancourt ont eux filé en voiture vers le Sud, directement vers Nice. Vue sur la baie.
"Hélas la paix ne fait pas l'unanimité". Le préfet des Alpes-Maritimes a interdit le rassemblement, et le local du Parti communiste local s'est fait attaquer. 9 attentats en une seule nuit et la menace constante des CRS. Vue sur les permanences attaquées, les vitrines et les rideaux de fer défoncés. « Etrange côte d'azur soudain si loin de leurs rêves ». Ils sont bloqués dans les gares, dans les villes. Des délégués, garçons et filles, prennent la parole pour appeler leurs camarades au calme. La logistique s'organise : il faut nourrir et loger les jeunes.
Dans la campagne autour de Nice, des camps s'organisent. Les jeunes dorment sur l'herbe, dans les tentes
Le lendemain, ils se rendent à la gare pour accueillir leurs compagnons italiens. Des délégations de tous les pays sont présentes. Léo Figuères conduit la délégation des jeunes italiens. Devant l’union de la foule, le préfet doit renvoyer les gardes mobiles. Vue sur les camions qui partent. La foule des jeunes applaudit.
Pendant ce temps, les relais continuent. Files de voitures sur les routes. Citroën. A Toulon, devant le bagne, on se réunit pour chanter sous les fenêtres d'Henri Martin. La soeur et la fiancée d'Henri Martin prennent le dernier relais.
Arrivée des derniers coureurs à Nice à la nuit tombée.
00:42:06:00
Meeting de nuit, à la lumière des flambeaux.
Le lendemain, de jour, les jeunes se rassemblement devant le bâtiment de la rédaction du Patriote. Les jeunes couturières préparent des écussons à épingler au revers des chemises. Le soir, promenade dans Nice. Des petits groupes discutent, les plus doués en langues assurant la traduction simultanée.
Le soir, on discute dans les bistrots.Vues des rues : les marchés, les vendeuses de figues de barbarie, de pissaladière. Saynète : les jeunes anglaises font signer l'appel de Stockholm en expliquant que les maraîchers ne pourront plus vendre leurs légumes si la bombe leur tombe sur la tête, avec un accent so british.
On s'amuse sur la plage, beaucoup découvrent la mer.
La nuit tombée, promenades en bateau et concerts en plein air. Un pianiste de New York, des danseuses de Marseille. Valse des peuples sur la terre. « Signez contre la bombe atomique » s'inscrit dans le ciel.
Le camp modèle des lyonnais à Fedez. « Le petit canut » annonce la réception d'une délégation italienne. 00:49:38:00 un jeune homme dessine la colombe de la paix.
00:50:13:00
Français et italiens se rencontrent, anciens maquisards et anciens partigiani. On évoque les luttes, a résistance, les maquis.
Sur le port de Nice, les délégués de Renault rencontrent les délégués de la Fiat. Ils ont réussi à faire signer l'usine entière en formant des groupes d'ateliers. Même le directeur a signé.
Les français vont sur le camp italien participer à un grand banquet. Une chorale en off chante Bella Ciao.
« Bataille du livre » sur la place Saint-François. André Wurmser, Roger Garaudy, Jean Marcenac et Pierre Abraham dédicacent leurs ouvrages. Devant une inscription « Paix au Vietnam », un camion porte un tableau géant.
Exposition à la Bourse du Travail des œuvres peintes par les camarades français et italiens
00 :55:13:00
Yves Montand et Simone Signoret visitent l'exposition.
Les délégués de chez Renault sont reçus à Vallauris par Pablo Picasso lui même. Ils sont surpris par les créatures déroutantes peintes et sculptées par Picasso. Picasso leur offre une œuvre qu'il a peinte de la colombe de la paix. Eux lui offrent un dessin au crayon montrant une camionnette portant les "43000 signatures recueillies chez Renault".
Le dernier jour, grand défilé dans les rues de Nice
00 :57:43:00
Picasso assiste à la parade.
Les jeunes agitent leur mouchoir blanc.
Les délégués portent des stylos géants contre la paix, l'UJFF lance des œillets sur la tribune.
00 :58:43:00
Le cortège des italiens, au son de Bella Ciao. Ils dansent en groupes de 5 et agitent le drapeau italien
Yves Farge expose la situation internationale et l'union du mouvement des partisans de la paix. A ses côté, Pablo Picasso, Raymond Guyot, Jeannette Vermeersch, et le maire de Gênes Adamoli, puis les représentants de la jeunesse. La foule salue et chante.
La rencontre se termine, on échange les adresses en les inscrivant sur les chemises et les foulards. Les jeunes dansent une dernière farandole au son de Bella Ciao joué par l'accordéoniste anglaise.
Le départ en train, on agite les mains, les casquettes.
Le train s'en va, crachant sa vapeur le long de la baie de Nice.
Paris, la rue Soufflot, le Panthéon, les quais de Seine, la sortie de Billancourt. Dans le foyer des jeunes de chez Renault, on a gardé au mur la carte marquant la progression des relais, l'assiette peinte par Picasso.
Vues de différentes affiches en faveur de la paix.
Fin.