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Catalogue
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RENCONTRES DE FONTENAY – QUELLE RÉFORME HOSPITALIÈRE ?

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Les Rencontres de Fontenay sont un événement organisé par le PCF et la revue "Avancées", qui ont eu lieu chaque année entre 1986 et 1990.

L'édition de 1990 se tient le 19 octobre, en pleine préparation du XXVIIeme Congrès du PCF qui se tient en décembre. Elle rassemble sur une journée quatre grands débats : la gestion des ressources humaines dans l'entreprise, la modernité et la technologie dans l'entreprise, la réforme hospitalière, et les technologies de la santé.

Le débat sur la réforme hospitalière est animé par Pierre Laurent, alors journaliste à l'Humanité. Les invités sont Claudine Robert, syndicaliste, Jacques Roux, médecin et membre du Comité Central du PCF, le professeur Weil, doyen de l'Université de médecine de Créteil, Gilbert Millet, médecin et député communiste, et Jacky Hoffmann, responsable des questions de santé au PCF. Ce débat se situe dans le contexte particulier du projet de réforme hospitalière de 1990, commandé par le Premier Ministre Michel Rocard, et qui prévoit entre autres la fermeture d'un certain nombre d'hôpitaux locaux.

La matinée commence par la projection d'un reportage sur la situation à Bédarieux, hôpital de l'Hérault qui risque de perdre toutes ses compétences médicales dans le cadre d'une fusion avec un autre hôpital de la région. L'affaire prend de l'ampleur avec la suspension médiatisée de son directeur et la formation d'un collectif de soutien. Le reportage met l'accent sur la dimension politique de cette affaire, Bédarieux étant vu par le Ministère comme un laboratoire pilote destiné à servir de modèle à la Réforme.

Le professeur Weil commence son intervention par le décalage entre l'excédent de médecins et le manque de médecins, et surtout de personnel soignant, dans l'hôpital public.

Le professeur Roux note que le secteur public est mis en concurrence inégale avec le secteur privé, puisqu'il est soumis à des charges très lourdes dont le privé est exempté. Auparavant, le service public se devait d'être de qualité, aujourd'hui on lui demande d'être rentable.

Gilbert Millet estime à un minimum de 2000 les postes vacants de médecins dans les hôpitaux. Le problème principal réside selon lui dans l'absence de prévention en France, qui passerait par un maillage très fin de médecins généralistes, mais aussi d’observatoires de la santé, médecins suffisamment nombreux pour prendre le temps de s'occuper des patients. Ce qui n'est pas le cas.

Un reportage montre ensuite la situation dans deux hôpitaux parisiens : on y voit d'abord le désarroi des personnels de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, submergés de travail et inquiets de la réforme qui se profile, sans qu'ils soient concertés.
Le deuxième volet du reportage est tourné en caméra cachée à l'hôpital Robert-Debré, dans le 19ème arrondissement. Cet hôpital ultra-moderne est présenté comme une aberration : manque de personnel, absurdité des plans de l'hôpital, investissement dans des machines coûteuses jamais utilisées, etc.

De retour à Fontenay, Claudine Robert s'insurge contre cette réforme hospitalière conçue sans consulter les personnels hospitaliers.

Les professeurs Weil et Roux reviennent sur les dangers de la marchandisation de l'hôpital public et de sa lutte inégale face aux cliniques privées.

La rencontre se termine par l'intervention de Jacky Hoffmann, qui prône l'unité pour contrer le gouvernement.


Article de Jaqueline Boiteau dans l'Humanité du jeudi 19 juillet 1990 sur la crise de l'hôpital à Bédarieux:
" (Les) personnels, soutenus par la population, (...) refusent depuis quatre mois de voir leur établissement fusionner avec celui de Lamalou-les-Bains en un syndicat interhospitalier. Cette décision, prise de concert par le préfet de l'Hérault, le directeur des Affaires sanitaires et sociales et le maire de Bédarieux, en janvier dernier, n'a été portée à la connaissance du conseil d'administration de l'hôpital, de son directeur et des syndicats, qu'une semaine plus tard, le 29 janvier 1990. Elle a aussitôt provoqué un rejet des personnels, d'une partie des médecins et des élus du département. Pourtant, passant outre ce rejet massif, le 16 février dernier, un arrêté préfectoral nommait le directeur du centre Paul-Coste-Floret de Lamalou-les-Bains, Alain Baque, comme secrétaire général du syndicat interhospitalier. Cette procédure prévoyait le rapatriement des services administratifs, techniques, radiologiques, informatiques sur Lamalou, l'établissement de Bédarieux perdant ses capacités de soins redevenait un centre d'accueil pour les personnes âgées. Une procédure qui anticipe le projet de réforme hospitalière qui se mijote au ministère de la Santé."

Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF

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