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Catalogue
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PANTIN, INAUGURATION DU GYMNASE MAURICE BAQUET

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Ce documentaire retraçant l'inauguration du gymnase Maurice Baquet par la municipalité de Pantin en 1972, est l'occasion d'exposer la conception communiste du sport.

Pantin est jusqu'au début du XIXe siècle une petite bourgade de maraîchers. La percée du canal de l'Ourcq sous l'Empire napoléonien signe le début de son développement industriel, encouragé aussi quelques décennies après par l'arrivée du chemin de fer reliant Paris à Strasbourg. L'expansion de Paris en 1860 la transforme en commune limitrophe de la capitale. Les grands espaces de terrains dont elle dispose facilitent une implantation industrielle rapide, avec l'arrivée de grandes usines comme la fabrique de fils de coton Cartier Bresson, les parfums Bourgeois, la blanchisserie Leducq, les Moulins Abel Leblanc ou l'industrie du tabac. Cela fait de Pantin un haut lieu ouvrier, dès le début de la IIIe République, avec plus de 3000 ouvriers. De nouveaux quartiers se créent ex nihilo pour accueillir cette nouvelle population laborieuse, largement immigrée. C'est ainsi que se développe la zone des quatre chemins, dans des immeubles de rapport occupés par de nombreuses nationalités d'origine européenne. Ce développement rapide porte la ville à 32 000 habitants au début du XXe siècle. Les problèmes y sont nombreux : les logements sont exigus et souvent insalubres, les voiries et les équipements sont très insuffisants. La municipalité engage alors une politique hygiéniste, prolongée dans l'entre-deux-guerres par la nouvelle équipe municipale socialiste. L'assainissement de la ville, la mise en place de transports en communs et d'un éclairage public transforment la ville. Les équipements publics sont aussi une préoccupation municipale : Pantin dispose progressivement de nouvelles écoles, d'un stade, d'une piscine, d'une école de plein air à destination des familles ouvrières. Les premières colonies de vacances apparaissent, de même que les fêtes sportives (rendez vous municipal de gymnastique).

Les chantiers urbains se portent aussi sur le logement des pantinois. Si les premières HBM sont réalisées dans l'entre-deux-guerres, les Trente Glorieuses marquent le réel essor de la construction sociale. Le quartier de l’Église accueille 800 nouveaux logements, avec encore des carences en matière d'équipements sociaux, sportifs et culturels. La commune est alors dominée par les socialistes (à l'exception de la période 1949 – 1953, où le maire Marcel Eugène Leclerc est de sensibilité gaulliste). Dans les années 1950, une figure politique nouvelle émerge à Pantin, celle de Jean Lolive. Résistant, déporté, il obtient d'abord un mandat d'élu local, avant de conquérir un siège de député en 1958. L'année suivante, il rassemble autour de lui une large union de la gauche qui lui permet de conquérir la ville. Dès son arrivée, de nouveaux grands chantiers sont lancés, en particulier celui des Courtillières. L'architecte Émile Aillaud y prévoit 3000 logements, avec la construction de nombreux équipements de proximité. Les politiques sociales (colonies de vacances), sportives et culturelles se multiplient.

Après vingt ans d'expansion économique portée par les grandes industries pantinoises, le début des années 1970 marque un tournant pour la ville. La désindustrialisation est lancée : Motobécane, la Polymécanique ou la manufacture des tabacs ferment leurs portes. Le tertiaire remplace lentement l'activité industrielle, qui perd 2000 emplois en 1973, un millier l'année suivante, plus de 3000 emplois entre le milieu des années 70 et la fin de la décennie.
Les édiles de la ville se renouvellent à la même période. Jean Lolive décède dans l'exercice de ses fonctions en 1968, deux mois seulement après sa réelection comme député de la circonscription. À l'Assemblée, sa suppléante, Jacqueline Chonavel, lui succède. Maire de Bagnolet depuis 1959, elle avait été la première femme à accéder au fauteuil de maire d'une ville de plus de 30 000 habitants. Formée dans les écoles du Parti, elle avait gravi tous les échelons du PCF et occupa longtemps des responsabilités à l'UFF. À la mairie, Fernand Lainat prend la place de Jean Lolive. Employé RATP, il construit une nouvelle équipe municipale, avec Jacques Isabet comme premier adjoint – il deviendra maire de Pantin en 1977. Les projets municipaux s'inscrivent dans la continuité de ceux de Jean Lolive, avec une préoccupation nouvelle pour maintenir un tissu industriel et ouvrier, assise économique et sociale de la ville.

Au sein des politiques sociales de la municipalité communiste, la question des équipements sportifs est particulièrement importante dans la municipalité communiste. Depuis la Libération, le PCF a largement développé et contrôlé de larges réseaux associatifs en faveur d'une pratique populaire du sport. Le symbole de ce développement est la FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail), ancrée dans les territoires de banlieue rouge. Le sport est alors perçu comme un enjeu politique, susceptible de gagner au communisme une part importante de la jeunesse. De grands noms accompagnent le développement de la FSGT et construisent la réflexion communiste sur le sport. C'est le cas de Maurice Baquet (1897 – 1965), formateur et penseur d'un sport de masse (comme en témoigne sa brochure, Comment recruter de nouveaux adhérents ? Par l'éducation sportive et les compétitions de masse, 1957). Ce documentaire qui retrace l'inauguration du gymnase Maurice Baquet est l'occasion d'un travail de propagande au service de la conception communiste du sport.


Lieux de consultation: Ciné-Archives, Archives Départementales de Seine-Saint-Denis, Forum des images
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Le film débute sur une vue de l'entrée du gymnase, avec la présence d'une foule importante et d'une fanfare. Les militants communistes y sont présents (on reconnaît par exemple des vendeurs du journal L'avant Garde). L'intérieur du gymnase est ensuite filmé, avec une démonstration de sauvetage en piscine.
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Les images de l'inauguration sont doublées d'une voix off. Le discours indique la présence de Jacqueline Chonavel, députée de la circonscription, qui a remplacé Jean Lolive lors de son décès. Le commentateur fait l'éloge de l'investissement important de la municipalité en faveur de la pratique sportive et de son lien avec les écoles du quartier. La construction a été financée par la ville (460 M. d'anciens francs) et le conseil général communiste de Seine Saint Denis (29 millions).
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La scène suivante permet de découvrir la pratique de la danse, encadrée par un moniteur. Le film souligne le soutien de la mairie à la formation des animateurs, malgré les attaques de l’État.
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Le film s'arrête ensuite sur la pratique de la gymnastique, emblématique du sport de masse. Une démonstration de gymnastique est filmée sous le regard des familles.
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La dernière séquence est plus politique. Le commentateur vante les mérites d'un sport de masse et de haut niveau, en citant comme exemple les succès des pays de l'est en la matière. Il se termine sur la nécessité de ce gymnase, adapté à une pratique large du sport.

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