NOUS SOMMES COMMUNISTES
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- Réalisateur.ice.sNoël BURCH, Jean-André FIESCHI
- Année(s)1974 précisément
- Lieu(x)Vitry-sur-Seine (94)
- Durée00:22:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionUNICITÉ
Le film, qui retrace le XXIe congrès de PCF, débute par ce texte en voix off : « Du 24 au 27 octobre dernier se tenait à Vitry le XXIe congrès extraordinaire du Parti Communiste Français. Là, des hommes et des femmes, des communistes, venus de tout le pays, des usines ou des champs, des bureaux, des magasins ou des laboratoires, présentaient l'image de la France qui travaille, qui lutte et construit l'avenir. Ce document donne la parole à quelques uns d'entre eux : une paysanne de l'Aveyron, des employés, un médecin, deux chercheurs scientifiques, des ouvriers et des ouvrières de Rateau, de Titan Coder (entreprise de poids lourds mise en liquidation en 1974) de la néo-gravure, et d'ailleurs. Écoutons-les parler, chacun à partir de leur propre expérience, de la Crise, de l'Union, de leur Parti, de ce qui préoccupe aujourd'hui le peuple de France ». Une série d'entretiens est filmée pendant le Congrès en très gros plans sur les visages. Les intervenants se succèdent et expriment leurs opinions, à la lumière de leur expérience personnelle, sur différentes questions. Tous sont d'accord sur le constat d'une crise de plus en plus importante qui touche toutes les couches de la population française. La solution à envisager ne peut être que politique ; elle passe par une stratégie d'union et de rassemblement. Le rôle du PCF, parti des masses, est celui d'une avant-garde qui doit conduire la marche vers les changements. À ce discours principal, s'ajoute quelques propos sur divers sujets tels que l'URSS ou l'esprit critique par rapport au PCF.
Le XXIe congrès est le premier congrès du PCF convoqué de manière extraordinaire du 24 au 27 octobre 1974 à Vitry. Il fait suite à l'élection présidentielle du printemps 1974, où la Gauche a présenté un candidat unique, François Mitterrand, soutenu par le PCF. Le Programme Commun de gouvernement a été signé deux ans auparavant, en 1972, entre le Parti Communiste et le Parti Socialiste. L'heure est donc à « l'Union de la Gauche » ; le XXIe congrès doit en re préciser certains aspects. Est inscrit à son ordre du jour « l'union du peuple de France pour un changement démocratique ». Mais c'est aussi l'occasion de réaffirmer en partie l'autonomie du PCF (par exemple en rappelant son rôle d'avant-garde et son identité révolutionnaire) par rapport à ses alliés socialistes auxquels l'Union de la Gauche semble plus profiter. C'est cette double démarche, d'affirmation d'une unité en même temps que d'une indépendance, qui fait l'ambiguïté de ce Congrès.
Nous sommes communistes cherche à rompre avec le traditionnel « film de congrès » du PCF. Depuis 1937, quasiment tous les Congrès du PCF ont donné lieu à des courts métrages. En général, leur objectif est double: il s'agit de mettre en image à la fois le congrès, comme un événement de la vie du Parti, et aussi, ce qui s'y décide, c'est-à-dire les nouvelles orientations politiques. Dans toutes ces réalisations, une part importante était généralement donnée aux interventions des dirigeants du PCF. Ce n'est pas le cas dans Nous sommes communistes, et c'est ce qui fait l'originalité du film. La parole est exclusivement celle des militants de la base délégués au congrès. D'après différentes notes de présentation du film éditées par Unicité, Nous sommes communistes est avant tout un « film sur les communistes », « c'est un document sur la réalité du Parti », qui veut « montrer les communistes comme ils sont ». C'est le parti pris de réalisation : un film de militants pour des militants où doivent se jouer des processus d'identification. La succession d'interviews vise aussi à donner l'impression d'une parole libre, preuve d'un état général d'ouverture du Parti. Le film présente en effet une originalité du point de vue technique puisqu'il a été tourné en vidéo, pour être, après montage, transféré sur pellicule 16mm et Super 8. Ce choix s'explique par des raisons d'ordre économique (c'est moins cher) mais aussi par un souci de capter la parole facilement grâce à un matériel plus léger et donc plus maniable. Le dispositif de réalisation s'apparente à celui d'une sorte de « micro-trottoir » dans les allées du congrès.
Nous sommes communistes devait servir dans les Fédérations du Parti lors des cérémonies de reprises de cartes. « Il faut l'utiliser non comme une introduction aux réunions, mais comme un élément de discussion, une intervention dans le débat ». Le film ne veut se substituer en aucun cas au Rapport politique prononcé à l'occasion des reprises de cartes. À la lumière de cette finalité particulière, il semble que l'intention de film soit de provoquer une sorte d'effet miroir entre nouveaux et anciens adhérents. Il apparaît, d'après les archives d'Unicité, que le film ait été accueilli de façon mitigée dans les Fédérations. Son approche n'a pas toujours séduit et sa volonté d'une réalisation plus originale lui a parfois été reprochée. C'est pourtant ce qui fait la singularité du film. Celui-ci reste aussi très intéressant pour la diversité de parole captée.
Production : Unicité
Réalisation : Jean-André Fieschi et Noël Burch
Cartons : « la crise est globale » / « Un changement réel, l'urgence grandit... » / « Avec les Communistes, mieux comprendre pour mieux agir » / « Expliquer, unir, agir : l'avant-garde » / « Vous êtes communistes ? » / « Adhérer ? » / « La réflexion, le sens critique, l'esprit d'initiative » / « Oui, l'union du peuple de France ! » / « La crise n'est pas fatale ; les solutions existent » / « Je suis communiste, pourquoi pas vous ? »
MOTS CLÉ :
France, Vitry sur Seine, PCF, communiste, vie du Parti, militant, congrès, Femme
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Le XXIe congrès est le premier congrès du PCF convoqué de manière extraordinaire du 24 au 27 octobre 1974 à Vitry. Il fait suite à l'élection présidentielle du printemps 1974, où la Gauche a présenté un candidat unique, François Mitterrand, soutenu par le PCF. Le Programme Commun de gouvernement a été signé deux ans auparavant, en 1972, entre le Parti Communiste et le Parti Socialiste. L'heure est donc à « l'Union de la Gauche » ; le XXIe congrès doit en re préciser certains aspects. Est inscrit à son ordre du jour « l'union du peuple de France pour un changement démocratique ». Mais c'est aussi l'occasion de réaffirmer en partie l'autonomie du PCF (par exemple en rappelant son rôle d'avant-garde et son identité révolutionnaire) par rapport à ses alliés socialistes auxquels l'Union de la Gauche semble plus profiter. C'est cette double démarche, d'affirmation d'une unité en même temps que d'une indépendance, qui fait l'ambiguïté de ce Congrès.
Nous sommes communistes cherche à rompre avec le traditionnel « film de congrès » du PCF. Depuis 1937, quasiment tous les Congrès du PCF ont donné lieu à des courts métrages. En général, leur objectif est double: il s'agit de mettre en image à la fois le congrès, comme un événement de la vie du Parti, et aussi, ce qui s'y décide, c'est-à-dire les nouvelles orientations politiques. Dans toutes ces réalisations, une part importante était généralement donnée aux interventions des dirigeants du PCF. Ce n'est pas le cas dans Nous sommes communistes, et c'est ce qui fait l'originalité du film. La parole est exclusivement celle des militants de la base délégués au congrès. D'après différentes notes de présentation du film éditées par Unicité, Nous sommes communistes est avant tout un « film sur les communistes », « c'est un document sur la réalité du Parti », qui veut « montrer les communistes comme ils sont ». C'est le parti pris de réalisation : un film de militants pour des militants où doivent se jouer des processus d'identification. La succession d'interviews vise aussi à donner l'impression d'une parole libre, preuve d'un état général d'ouverture du Parti. Le film présente en effet une originalité du point de vue technique puisqu'il a été tourné en vidéo, pour être, après montage, transféré sur pellicule 16mm et Super 8. Ce choix s'explique par des raisons d'ordre économique (c'est moins cher) mais aussi par un souci de capter la parole facilement grâce à un matériel plus léger et donc plus maniable. Le dispositif de réalisation s'apparente à celui d'une sorte de « micro-trottoir » dans les allées du congrès.
Nous sommes communistes devait servir dans les Fédérations du Parti lors des cérémonies de reprises de cartes. « Il faut l'utiliser non comme une introduction aux réunions, mais comme un élément de discussion, une intervention dans le débat ». Le film ne veut se substituer en aucun cas au Rapport politique prononcé à l'occasion des reprises de cartes. À la lumière de cette finalité particulière, il semble que l'intention de film soit de provoquer une sorte d'effet miroir entre nouveaux et anciens adhérents. Il apparaît, d'après les archives d'Unicité, que le film ait été accueilli de façon mitigée dans les Fédérations. Son approche n'a pas toujours séduit et sa volonté d'une réalisation plus originale lui a parfois été reprochée. C'est pourtant ce qui fait la singularité du film. Celui-ci reste aussi très intéressant pour la diversité de parole captée.
Production : Unicité
Réalisation : Jean-André Fieschi et Noël Burch
Cartons : « la crise est globale » / « Un changement réel, l'urgence grandit... » / « Avec les Communistes, mieux comprendre pour mieux agir » / « Expliquer, unir, agir : l'avant-garde » / « Vous êtes communistes ? » / « Adhérer ? » / « La réflexion, le sens critique, l'esprit d'initiative » / « Oui, l'union du peuple de France ! » / « La crise n'est pas fatale ; les solutions existent » / « Je suis communiste, pourquoi pas vous ? »
MOTS CLÉ :
France, Vitry sur Seine, PCF, communiste, vie du Parti, militant, congrès, Femme
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Générique : Nous sommes communistes. La vois de Georges Marchais en fond sonore puis une pancarte à Vitry indiquant la tenue du 21ème Congrès du PCF. Vue générale sur les congressistes, sur une main tenant un stylo, une une de l'Humanité. "Ecoutons-les parler".
Carton : La crise est globale. Un homme parle du prix du pétrole, une femme évoque les difficultés des paysans, une autre le problème des débouchés pour les étudiants en médecine, un autre des conditions de travail des scientifiques. On est désormais obligé de choisir entre le bifteck et le livre. Un mineur évoque la crise de l'industrie minière, un autre le démantèlement d'une industrie rentable par un trust.
Carton : Un changement réel : l'urgence grandit. Deux cyclistes en ville . banlieue. Les travailleurs prennent conscience de la crise qui touche les autres secteurs, mais ne la voient pas arriver lorsque cela les concerne directement. Le scientifique parle des chercheurs du plateau de Saclay. Les communistes aident à porter un discours qui donne du sens.
Carton : Avec les communistes, mieux comprendre pour mieux agir. Une jeune femme explique les raisons de son engagement au PCF ; un autre explique avoir ressenti l'injustice de classe ; une autre explique avoir trouvé dans le parti une solution collective à ses problèmes lorsqu'elle s'est toruvée démunie. Un cheminot a adhéré après un séjour en URSS. Un jeune intellectuel explique son rôle dans le combat communiste.
Expliquer, unir, agir. Un drapeau rouge surmonté de la faucille et du marteau. 00:11:59:00 L'Avant-Garde. Les communistes doivent fournir des analyses et diriger l'action : le rôle d'avant-garde se prouve. L'importance de s'organiser.
"Vous êtes communiste ?" Beaucoup de gens ont une réaction de surprise en apprenant qu'une personne sympathique et bien sous tous rapports peut être communiste...
Adhérer ? Le porte à port et l'action militante sont efficaces pour susciter des adhésions. Le pas est difficile à franchir, il faut donc aller à la rencontre des travailleurs. L'importance du travail syndical et militant à l'intérieur de l'entreprise : il faut renforcer le poids des cellules dans les entreprises.
La réflexion, le sens critique, l’initiative. "Je suis communiste avec esprit critique". Le parti peut sembler monolithique, en réalité des désaccords existent, mais le parti ne laisse transparaître à l'extérieur qu'une voix unie, qu'une décision commune obtenue après discussion. Les discussions viennent avant tout de la base, et le parti ne fait qu'appliquer les orientations voulues par la base.
Oui, l'union du peuple de France ! Un ouvrier cite l'exemple de l'usine Titan Coder : les grévistes sont soutenus par les paysans et commerçants du coin ; l'égise même s'engage pour les soutenir. Paysans et intellectuels ont une pierre à apporter à l'édifice. L'union avec les autres forces militantes de gauche (la CFDT par exemple) est souhaitable.
La crise n'est pas fatale : les solutions existent. "Je suis optimiste parce que je communiste !" Carton final : Je suis communiste, pourquoi pas vous ? Générique de fin : Unicité.