MANIFESTATION CONTRE LA DICTATURE EN GRÈCE
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- Réalisateur.ice.sANONYME
- Année(s)1967 précisément
- Lieu(x)Paris (75), Grèce
- Durée00:12:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonMuet
Manifestation étudiante à Paris dans le quartier latin fin avril ou début mai 1967. Elle intervient quelques jours après le coup d'Etat du 21 avril 1967 et l'instauration en Grèce de la « dictature des Colonels », qui dirigera le pays jusqu'au 24 juillet 1974. On trouve dans le cortège des membres de la diaspora grecque, dont des étudiants de la jeunesse communiste, EKON Rigas Feraios. De nombreuses banderoles dénoncent l'impérialisme américain, allusion à la responsabilité de la CIA dans le coup d'Etat en Grèce.
La Grèce est depuis la fin de la guerre civile de 1946-1949 une monarchie anticommuniste, alliée des États-Unis, membre de l'OTAN depuis 1950. La gauche, minoritaire en Grèce, effectue depuis le milieu des années 1960 une remontée, à la suite notamment de l’assassinat d’un militant pacifiste par l’extrême-droite qui suscita une grande émotion. À l'approche des élections législatives de mai 1967, les conservateurs s'inquiètent de la montée dans les sondages de l'Union nationale radicale, donnée gagnante de l'élection. Le 21 avril, trois officiers font un putsch et s'emparent du pouvoir. Le soir même, le roi Constantin II accepte d'assermenter le nouveau gouvernement putschiste. C'est le début de la dictature qui durera jusqu'à juillet 1974 et qui voit l'arrestation de nombreux opposants. Bien que les États-Unis n'aient pas directement orchestré le coup d'État, la CIA y a joué un rôle, comme elle le fera plus tard pour renverser le gouvernement Allende au Chili. Dans un contexte de guerre froide, la situation géographique de la Grèce, à cheval entre l’Est et l’Ouest, en faisait en effet un poste stratégique pour tenter de contenir l’influence soviétique en Europe.
Ces rushes muets montrent un large éventail de banderoles, appelant au boycott du régime et à la solidarité : "Vive la résistance du peuple grec", La Grèce hors de l'OTAN et du marché commun", "Vive l'unité anti-impérialiste des peuples", "A bas le fascisme, tout le pouvoir au peuple", "Solidarité internationale anti-impérialiste", "A bas l'impérialisme US", "Vive la lutte antifasciste des étudiants grecs, vive l'organisation Rigas Ferraiois".
Le cortège parcourt la rue Saint-Jacques au niveau de la Sorbonne et du collège de France. Des étudiants saluent la manifestation depuis les fenêtres du Collège (ou du lycée Louis Le Grand ?) Le cortège débouche au niveau de la rue Soufflot. On aperçoit le Panthéon couvert d'échafaudages et une voiture de police. Nouvelles vues sur les banderoles précédentes.
Arrivée ensuite dans la cour de la Sorbonne, avant d'emprunter le boulevard Saint-Michel pour remonter vers le Luxembourg. Vue sur des nouvelles banderoles : "Vive la lutte antifasciste des étudiants grecs, vive l'organisation Rigas Ferraios", et plusieurs banderoles en grec demandant la sortie de l'OTAN du pays, "Vive la renaissance des forces populaires". Plusieurs drapeaux grecs et portraits de Nikos Beloyannis, héros de la résistance grecque, dirigeant du Parti communiste grec, condamné à mort en 1952 dans le cadre de la guerre froide pour espionnage avec l'URSS.
On aperçoit furtivement Alain Krivine dans le cortège (00:09:38:03). Une jeune femme distribue des tracts. Un jeune homme parle dans un micro à la nuit tombée.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, archives départementales de la Seine-Saint-Denis