LUTTES D’AUJOURD’HUI
© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
En savoir plus
En savoir plus
- Réalisateur.ice.sMiroslav SEBESTIK, Jean-André FIESCHI
- Année(s)1972 précisément
- Lieu(x)Lyon (69)
- Durée00:40:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionCONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DU TRAVAIL
La film est construit à partir d'une série d'entretiens croisés avec (par ordre d'apparition) des ouvriers de Péchiney-St Gobain à Lyon, de Wendel-Sidelor en Lorraine, un cafetier lorrain, des aiguilleurs du ciel, un historien du mouvement ouvrier, une femme enceinte employée à EDF, des syndiqués, un couple d'ouvriers lorrains... Ils répondent à différentes questions. Tout d'abord, il s'interrogent sur la tactique syndicale : pourquoi lutter ? Comment ? Chaque intervenant fait état des conséquences de la crise économique sur son secteur d'activité. Par quel biais peut-on dès lors lutter pour un changement ? Pour que la vie soit bouleversée, « il faut s'attaquer aux causes du Mal ». Le monde a changé et les méthodes ou moyens doivent en conséquence s'y adapter. L'injonction vise aussi l'action syndicale. « La lutte n'est plus la même ». Pour être efficace, le combat doit être le plus large possible. La nouvelle question qui se pose est alors de savoir « comment gagner la masse ». L'adversaire, c'est à dire le patronat, a des moyens colossaux tels que l'argent ou les médias. Il y a donc une nécessité d'union face au nouveau « terrain de la lutte » qu'est « le trust ». L'ennemi est le même pour toutes les catégories de travailleurs. Enfin, la différence entre « spontanéité » et « efficacité » est abordée. La politique du gouvernement concernant la sidérurgie lorraine est dénoncée, de même que sa main mise sur les moyens de communication. Dès lors, il faut faire contre poids auprès de l'opinion publique, « informer », « convaincre ». C'est le rôle d'un syndicat. L'objectif est de fédérer la lutte pour accentuer son impact. Dans cette tactique, la démocratie syndicale est un levier essentiel. Et c'est l'union qui permettra de faire naître un monde meilleur.
Mai 68 a permis un essor de la pratique syndicale : la loi du 27 décembre 1968, en application des accords de Grenelle, reconnaît la création de la Section Syndicale d'entreprise. Le poids de la CGT, dont les adhérents augmentent après 68, se trouve alors renforcé dans le monde du travail. Par ailleurs, dans les années 1970, les évolutions de l'économie remettent en question la place centrale de l'industrie (et donc des ouvriers). La fin des Trente Glorieuses se fait de plus en plus sentir et une crise commence à poindre...
Luttes d'aujourd'hui, comme La Démocratie syndicale est une commande de la CGT, réalisée par Unicité. Son ambition est de traiter des « formes et tactiques des nouvelles luttes syndicales dans la France du capitalisme monopoliste d'État de 1972 ». Le film s'inscrit dans une lecture nouvelle de la société française : les mutations de l'économie y sont mises an avant. La crise du monde ouvrier affleure avec l'entrée dans un système fondé non plus sur le secteur secondaire mais tertiaire. Elle est perceptible dans Luttes d'aujourd'hui dans l'évocation de la crise de la sidérurgie lorraine. Le film se positionne très clairement en faveur d'un renouveau de la pratique syndicale, l'argument étant qu'à un monde où les problèmes se posent d'une façon nouvelle, les solutions doivent elles aussi être inédites. Il y a donc un parti pris implicite contre un certain conservatisme syndical. Celui-ci n'est pas forcément exactement conforme à la ligne de la CGT de l'époque, pourtant commanditaire du film. C'est pourquoi le film a été accueilli fraîchement par les dirigeants cégétistes qui ont renoncé à son utilisation. Luttes d'aujourd'hui propose des témoignages panachés qui sont remis en perspective par la voix off. Du point de vue de la forme, le film est servi par un montage dynamique qui compose une sorte de mosaïque d'expériences et de vécus. Quelques extraits du film La Mère de Poudovkine (1926) servent à étayer le propos du film.
Production : CGT
Réalisation : Miroslav Sebestik, Jean-André Fieschi (Unicité)
Assistant réalisation : François Dutrait
Image : Gilbert Azavedo
Son : Alix Comte, Philippe Chassel, Gérard Lamps
Montage : Geniève Louveau, Françoise Berloux
Mixage : Antoine Bonfanti
Commentaires : Jacques Frémontier
Graphisme : Robledo Michel
Musique : Jean Wiener
Extraits du film : La Mère de V. Poudovkine (1926)
Personnalités : Jacques Chaban-Delmas
Lieux : Lyon, Lunéville (Lorraine), Homécourt (Lorraine),
Entreprises : Péchiney-St Gobain (chimie), Vandel-Sidelor (sidérurgie),
Cartons :
« dans la série :documents et action syndicale/la CGT présente...) »
MOTS CLÉ :
CGT, syndicat, syndicalisme, Crise
France, Lyon, Lunéville (Lorraine), Homécourt (Lorraine),
Péchiney-St Gobain (chimie), Vandel-Sidelor (sidérurgie),
Ouvrier, employé, aiguilleur du ciel
Usine, entreprise, aéroport, café, bar
Femme, femme enceinte
« Il s'agit d'un document exceptionnel. Le film « Luttes d'aujourd'hui » a été commandé par la CGT en 1972 à Unicité pour être mis à la disposition des sections syndicales comme outil de « propagande » et d'action. La réalisation en a été menée, de bout en bout, en intelligence avec une commission de militants, d'élus, de permanents, désignée par le secrétariat de la CGT. Cela n'a pas empêché le Bureau Confédéral de prendre la décision, après avoir visionné le film, de ne pas le mettre en circulation, de ne pas le présenter au Festival de Leipzig où il était programmé. La protestation des auteurs n'a eu aucun effet et le silence s'est installé durablement. Vingt-sept ans. » (Miroslav Sebestik, présentation du film dans le cadre de la rétrospective Jean-André Fieschi à la Galerie nationale du Jeu de Paume du 23 mars au 18 avril 1999).
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Mai 68 a permis un essor de la pratique syndicale : la loi du 27 décembre 1968, en application des accords de Grenelle, reconnaît la création de la Section Syndicale d'entreprise. Le poids de la CGT, dont les adhérents augmentent après 68, se trouve alors renforcé dans le monde du travail. Par ailleurs, dans les années 1970, les évolutions de l'économie remettent en question la place centrale de l'industrie (et donc des ouvriers). La fin des Trente Glorieuses se fait de plus en plus sentir et une crise commence à poindre...
Luttes d'aujourd'hui, comme La Démocratie syndicale est une commande de la CGT, réalisée par Unicité. Son ambition est de traiter des « formes et tactiques des nouvelles luttes syndicales dans la France du capitalisme monopoliste d'État de 1972 ». Le film s'inscrit dans une lecture nouvelle de la société française : les mutations de l'économie y sont mises an avant. La crise du monde ouvrier affleure avec l'entrée dans un système fondé non plus sur le secteur secondaire mais tertiaire. Elle est perceptible dans Luttes d'aujourd'hui dans l'évocation de la crise de la sidérurgie lorraine. Le film se positionne très clairement en faveur d'un renouveau de la pratique syndicale, l'argument étant qu'à un monde où les problèmes se posent d'une façon nouvelle, les solutions doivent elles aussi être inédites. Il y a donc un parti pris implicite contre un certain conservatisme syndical. Celui-ci n'est pas forcément exactement conforme à la ligne de la CGT de l'époque, pourtant commanditaire du film. C'est pourquoi le film a été accueilli fraîchement par les dirigeants cégétistes qui ont renoncé à son utilisation. Luttes d'aujourd'hui propose des témoignages panachés qui sont remis en perspective par la voix off. Du point de vue de la forme, le film est servi par un montage dynamique qui compose une sorte de mosaïque d'expériences et de vécus. Quelques extraits du film La Mère de Poudovkine (1926) servent à étayer le propos du film.
Production : CGT
Réalisation : Miroslav Sebestik, Jean-André Fieschi (Unicité)
Assistant réalisation : François Dutrait
Image : Gilbert Azavedo
Son : Alix Comte, Philippe Chassel, Gérard Lamps
Montage : Geniève Louveau, Françoise Berloux
Mixage : Antoine Bonfanti
Commentaires : Jacques Frémontier
Graphisme : Robledo Michel
Musique : Jean Wiener
Extraits du film : La Mère de V. Poudovkine (1926)
Personnalités : Jacques Chaban-Delmas
Lieux : Lyon, Lunéville (Lorraine), Homécourt (Lorraine),
Entreprises : Péchiney-St Gobain (chimie), Vandel-Sidelor (sidérurgie),
Cartons :
« dans la série :documents et action syndicale/la CGT présente...) »
MOTS CLÉ :
CGT, syndicat, syndicalisme, Crise
France, Lyon, Lunéville (Lorraine), Homécourt (Lorraine),
Péchiney-St Gobain (chimie), Vandel-Sidelor (sidérurgie),
Ouvrier, employé, aiguilleur du ciel
Usine, entreprise, aéroport, café, bar
Femme, femme enceinte
« Il s'agit d'un document exceptionnel. Le film « Luttes d'aujourd'hui » a été commandé par la CGT en 1972 à Unicité pour être mis à la disposition des sections syndicales comme outil de « propagande » et d'action. La réalisation en a été menée, de bout en bout, en intelligence avec une commission de militants, d'élus, de permanents, désignée par le secrétariat de la CGT. Cela n'a pas empêché le Bureau Confédéral de prendre la décision, après avoir visionné le film, de ne pas le mettre en circulation, de ne pas le présenter au Festival de Leipzig où il était programmé. La protestation des auteurs n'a eu aucun effet et le silence s'est installé durablement. Vingt-sept ans. » (Miroslav Sebestik, présentation du film dans le cadre de la rétrospective Jean-André Fieschi à la Galerie nationale du Jeu de Paume du 23 mars au 18 avril 1999).
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF