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LEVÉS AVANT LE JOUR

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Du point de vue communiste et en temps de guerre froide, ce document retrace l'histoire des Brigades Internationales et de la guerre d'Espagne, présentée comme prélude à la seconde guerre mondiale. Le conflit apparaît non pas comme une guerre civile qui opposerait franquistes et républicains, mais comme un conflit mondial dirigé par les puissances fascistes italienne et allemande. Le film fustige à de nombreuses reprises la politique de non-intervention de Léon Blum et de Chamberlain, et exalte le courage des espagnols et des volontaires venus de 50 pays différents défendre la liberté.

"Levés avant le jour" retrace différentes phases militaires de la guerre d'Espagne (les victoire de Guadalajara et de Brunete, la chute d'Irun, la bataille de l'Ebre, sans oublier la résistance héroïque de Madrid assiégée, bombardée sans relâche). Il célèbre les deux années de présence sur le sol espagnol, de novembre 1936 à septembre 1938, des Brigades Internationales, créées à l'initiative du Komintern et supervisées par André Marty, très présent dans ce film.
Le film ne cesse de tracer des parallèles entre la guerre d'Espagne et la Seconde Guerre Mondiale : les partisans de la non-intervention en 1936 seront deux ans plus tard les signataires des accords de Munich ; la Retirada de janvier 1939 précède de quelques mois l'exode de juin 1940 en France ; enfin, les Brigades Internationales sont présentées comme le berceau de la Résistance en France. Comme l'annonce le carton du générique, ce film se veut une réhabilitation des brigadistes, non reconnus par la France.

Ce film de montage possède des plans particulièrement rares sur la guerre d'Espagne, les brigadistes, leur retour en France, et leur détention dans les camps français. On y trouve également des séquences sur la solidarité internationale, qu'il s'agisse de la collecte de vivres appelée par la CGT en France, ou de l'action du Service Sanitaire International sur les différents fronts d'Espagne.

La virulence de la guerre froide est perceptible dans la véhémence du commentaire ainsi que dans la bande-son. Levés avant le jour doit certainement son titre à une expression d'Artur London désignant ainsi les membres des Brigades Internationales. Ce film militant fut interdit par la censure. Dans l'esprit et dans la lettre Levés avant le jour fait de nombreux emprunts à "L' Espagne Vivra" (1939).

Levés avant le jour fut interdit par la censure, avant même l'arrêté du 6 décembre 1948. Il n'obtint pas par la suite de visa non commercial et ne put être montré par l'Amicale des anciens volontaires français dans les brigades internationales qu'au cas par cas, par dérogation et sur invitation personnalisée.

Extraits de : La Vie est à nous, Grèves d'Occupation, Coeur d'Espagne, Espagne 1937,Victoire de la vie, L'Espagne vivra, et de nombreux plans d'actualité provenant de France et, probablement des États-Unis et d'Union Soviétique.

Personnalités : Philippe Pétain, Pierre Laval, Léon Blum, Arthur Chamberlain, Paul Reynaud, Adolf Hitler, Benito Mussolini, Francisco Franco, Giral, Dolorès Ibarruri, Manuel Azana, Jose Diaz, Lluis Companys, Luigi Gallo / Luigi Longo , Jules Dumont, (Francisco) Anton, Heine Falmer, André Marty, Henri-Rol Tanguy, Valter, Rudolf Rucker (pilote allemand capturé par les Républicains), Yvonne Robert, Henriette Royer, docteur Rouquès, Vicente Uribe (Ministre communiste de l'agriculture), général Modesto, Delage, Enrique Lister, docteur Dubois-Demansky, Bérault, Marcel Cachin, Jacques Duclos, Maurice Thorez, Paul Vaillant-Couturier, général Lluchi Rojo, général Idalgo De Sisnéros, Marcel Sagnier, René Hamon, Alfred Brugères, François Vittori, Pierre Rebière, (Jean-Baptiste) Hemmen, (Lucien ? Gaston ?) Carré, (Louis-Etienne) Champion, colonel Fabien, Pimpaud (lieutenant-colonel Dax), (Jean) Chaintron, Cristino Garcia
Lieux et monuments : Paris (Champs-Élysées, Arc de Triomphe, Tour Eiffel), le Perthus, Somosierra, Guadalajara, Irun, Madrid, Brunete, Belchite, Port-Bou, Perpignan, Fort de Romainville, pays basque, Pyrénées-Orientales
Lieux, évènements et personnes cités : juin 1940 (exode, armistice, invasion allemande), janvier 1939 (exode espagnol), février 1939 (ouverture par Daladier des camps de concentration), mineurs des Asturies, Métallos de Barcelone, Catalogne, Albacete, Guadalajara, Almeria (le port) ; 18 juillet 1936, 25 juillet 1938, Chamberlain, Joseph Staline, Henri Janin, Pietro Neni, Casado, 14 novembre 1938 (défilé des brigadistes à Paris), 10 juillet 1940 (appel du parti communiste)

Note : C'est Georges Guingouin qui dirigeait le maquis du Limousin et non Jean Chaintron comme il est dit dans le commentaire. La rupture était déjà consommée.


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images.
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Générique : "L'association des anciens volontaires français dans les brigades internationales affiliée à l'association républicaine des anciens combattants présente Levés avant le jour. Ce film a été réalisé au bénéfice de ses grands mutilés et malades, et des orphelins de ses combattants morts pour la liberté, morts pour la France. Documents fournis par l'association des anciens volontaires des Brigades Internationales». Texte : André Wurmser dit par Bob Mathieu (ancien volontaire des Brigades Internationales). Directeur de production : Gabriel Verliat (ancien officier d'état major des Brigades Internationales). Montage : Marinette Cadix Musique : Jean Wiener
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Juin 1940. En France, c'est l'Exode. Les familles fuient sur les routes. Des colonnes de femmes et d'enfants paniqués courent, mitraillés par les avions allemands.
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Images de Pétain, Pierre Laval, Paul Reynaud, Daladier, Blum, par lesquels le peuple de France a été "livré, vendu, écrasé trompé, trahi."
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Paris en juin 1940 : les Champs Elysées vides, des immeubles aux volets clos. 00:01:53:00 Bruit des bottes et défilé des soldats allemands à proximité de l'Arc de Triomphe et devant la Madeleine.
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Images de la signature de l'armistice à Rethondes entre Pétain et Hitler. Le commentaire insiste sur la jubilation de Hitler devant l'humiliation de la France, et dit que la honte de voir flotter des drapeaux à la croix gammée sur le sol français aurait pu être évité.
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"Rappelez-vous" : en janvier 1939 avait lieu le même exode en Espagne. Images des réfugiés, dont des enfants blessés avec des béquilles, pilonnés par les avions.
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Scènes nocturnes de la Retirada : franchissement des Pyrénées par des camions transportant des prisonniers espagnols et les amenant dans les camps français. "Si les héroïques défenseurs de la république espagnole furent écrasés, c'est qu'ils avaient été comme nous, avant nous, et par les mêmes hommes, trahis, vendus, trompés." Les réfugiés arrivent au camp du Perthus. 00:04:42:00 plan sur les armes qu'ils avaient gardées jusqu'au bout. Les camps de concentration français ont été ouverts par Daladier en février 1939. Images des réfugiés dans les camps.
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Rencontre de Pétain et de Franco. "Bientôt le Maréchal, qui fait antichambre chez Franco, assassinera la République". Les Pyrénées sont désormais contrôlées par les fascistes, les grands capitalistes peuvent se réjouir (images de la Bourse)
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Evocation lyrique de l'Espagne : les paysans moissonnent le blé, labourent avec leur charrue. Le commentaire salue la culture espagnole et Don Quichotte. 00:08:55:00 Des ouvriers de la métallurgie sur leurs tours. "L'Espagne de 1936 voulait le pain, la paix, la liberté".
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Aux accents de la Carmagnole surgissent des images du Front Populaire français. Une foule compacte rue du faubourg Saint-Antoine, la sortie des usines Renault. Puis la Marseillaise retentit. Une de l'Humanité le soir des élections législatives : 1,5 million de voix pour le parti communiste, 1,9 millions pour le parti socialiste.00:08:00:00 Une main dessine une carte de l'Espagne : comme la France, elle avait élu un Front Populaire. 00:08:31:00 Images de liesse qui suivent l'annonce du Frente Popular en Espagne.
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Mais, en Allemagne et en Italie, le fascisme progresse. Images de soldats allemands faisant le salut nazi et scandant Heil Hitler. 00:09:45:00 Mussolini. 00:09:55:00 Franco. Le commentaire explique que quand Franco se rebelle contre la République le 18 juillet 1936, "les vrais chefs en rient au loin" (Hitler, Mussolini). 01:10:25 Images de cadavres. Le gouvernement espagnol ne capitule pas et demande à ce qu'on donne des armes au peuple.
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Dolores Ibarruri harangue une foule compacte à Madrid. Le commentaire s'enflamme à son tour et scande le mot d'ordre de la Pasionaria : "No Pasaran!"
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Batailles de rues, barricades. "En huit jours le gouvernement et le peuple uni écrasent la rébellion dans les deux tiers de l'Espagne." Images de jeunes femmes combattantes. 00:14:30:00 On met à l'abri les œuvres d'art des musées. Images de bâtiments en ruines. 00:14:55:00 tirs, combats dans des tranchées. Des avions larguent des bombes.
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"Le mauvais coup de Franco est manqué, alors ses maitres accourent à son secours. La deuxième guerre mondiale commence." Manuel Azaña, Président de la République, dénonce cet état de fait. En vain. Les images montrent le fossé entre les moyens modernes des fascistes (canons, voitures, avions, bombes, armes modernes) et les républicains à pied, ainsi que les réfugiés.
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Au pays basque, Irun est menacée. "Cing wagons de munitions lui sont envoyés à travers la France, mais Léon Blum a décidé avec Chamberlain une commission de non-intervention qui facilitera l'agression fasciste. Le traité de commerce franco-espagnol de 1935 qui oblige l'Espagne à se fournir en armes auprès de la France est déchiré. Le convoi est arrêté à 100m de la frontière. A quelques pas de la ville en flammes, les Français regardent Irun tomber aux mains de l'ennemi."
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En France, les réfugiés basques croisent dans les gares les combattants en partance pour la Catalogne. Images de gares, de trains avec leurs wagons bondés de combattants le poing levé.
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Les troupes de Franco et du général nazi Von Vaupel (?) s'approchent de Madrid. Scènes de rues dans Madrid.
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La réaction populaire : 00:15:50:00 barricades dans Madrid. Un homme harangue la foule. Le commentaire exalte les héros de la résistance populaire : José Diaz, secrétaire du PCE, Lluis Companys, président de la Généralité de Catalogne, la Pasionaria et son mot d'ordre "Plutôt mourir debout que vivre à genoux!", mais aussi les commandants des brigades internationales : André Marty, Luigi Gallo, Jules Dumont, qui dirige les 92 volontaires de la compagnie "Paris" à Madrid. Explosions, tirs.
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Mais l’Espagne est asphyxiée par le blocus décrété par Blum et Chamberlain. Les combats font rage dans la Cité Universitaire. 00:17:25:00 Madrid bombardée. Seule une ambulance roule dans les rues désertes pendant un bombardement. Images de ruines, femmes avec leurs enfants. Décombres. Enfants morts. 00:20:19:00 "Devant ces assassinats les uns bavardent" (image de Léon Blum), "les autres se battent. No pasaran! répète Anton, commissaire politique à la défense de Madrid." Nouvelles images de guérilla.
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"Pendant ce temps, un sous-marin fasciste, dit "inconnu" coule les cargos espagnols. A Londres, on continue la non-intervention, NON INTERVENTION!" Arrivée d’hommes politiques, "futurs signataires des accords de Munich", à Londres (scène utilisée au moins quatre fois dans le film pour fustiger la non-intervention). On entend "des avions pour l'Espagne", tandis que Staline affirme que la cause de l'Espagne est celle de l'humanité.
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L'arrivée des Brigades Internationales. Les trains déversent des flots de jeunes gens venus mener le combat pour la liberté. Aux accents de l'Internationale, vue des convois de combattants en camions.
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Le matin du 6 novembre 1936, la première Brigade Internationale, tout juste débarquée, combat à la cité universitaire. 00:21:38:00 ; présentation de la diversité des brigades : la cavalerie de la 3ème brigade, le bataillon Thälmann (combattants allemands et autrichiens), le bataillon Dumbrovski (polonais et hongrois), le bataillon de la Commune de Paris. Le commentaire exalte les foyers de la résistance : Teruel, Cordoue, Madrid, tandis que les obus sifflent en s'abattant sur Madrid.
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Sur des images de combats dans des villages, le commentaire exalte le courage du peuple et des brigadistes. La Pasionaria salue ceux qui ont tout abandonné pour venir lutter en Espagne. Les brigades marchent, tandis que retentit la chanson "Si me quieres escribir". Images de combat. Célébration de André Marty, qui combat sur le front, de Luigi Gallo, Henri Janin, Pietro Nenni.
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Les blessés sont transportés sur des brancards jusqu'à l'infirmerie.
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Les fascistes italiens défilent devant Franco. "Notre première République eut Valmy, la République espagnole eut Guadalajara." 00:26:32:00 Images des combattants républicains à vélo. Le commentaire dit que l'URSS est la seule à avoir fourni des armes à l'Espagne. Mais le peuple s'empare également des armes et tanks récupérés aux mussoliniens vaincus. Images de soldats italiens faits prisonniers par les Républicains au son de la chanson basque Eusko Gudariak.
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Les prisonniers sont bien traités par les républicains, on les voit assis, en train de manger, de lire. Le commentaire insiste sur le fait que la plupart des jeunes franquistes ont été enrôlés de force, et qu'ils sont heureux de retrouver leurs frères. Plan sur des soldats marocains, et sur un soldat italien lisant "Il Grido Del Popolo". 00:29:20:00 les mines des officiers italiens sont bien plus maussades.
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Interrogatoire de deux soldats, un allemand et un italien. On apprend par le premier que les forces hitlériennes sont présentes sur le sol espagnol depuis 1936 ; le deuxième explique qu'il a été enrôlé de force dans l'armée italienne. Le commentaire fustige "la presse pourrie qui parlait de volontaires italiens ; elle mentait pour disculper les marionnettes de Londres".
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La guerre fait rage dans les villages. 00:31:53:00 Madrid est bombardée sans répit. Les madrilènes courent aux abris, Madrid est détruite. Rues en flammes, cadavres. 00:33:20:00 Les médecins et infirmières du Service Sanitaire International, dont Yvonne Robert, Henriette Royer, le docteur Rouquès.
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Les paysans soutiennent la République. Images de Vicente Uribe, ministre communiste de l'agriculture. Depuis qu'il a donné la terre à ceux qui la travaillent, le peuple sait pourquoi il se bat. Les paysans envoient la moitié de leur récolte au front. Images de charrettes transportant du blé.
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Plan sur des journaux espagnols, puis sur la roulotte du barbier (!) de la brigade dirigée par Lister, marquée aux armes de la brigade (Brigada Mixta del Jefe Lister, Peluqueria). Les soldats sont calmes, la guerre éclair des fascistes a échoué.
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La propagande républicaine : les espagnols trompés par le fascisme sont invités à rejoindre les rangs républicains par une annonce faite par un camion muni d'un haut-parleur, qui diffuse ensuite à partir de 00:36:07:00 El Himno del Riego, l'hymne de la République espagnole. Les officiers de l'armée ayant rejoint les rangs franquistes, l'armée républicaine est très largement d'origine populaire. Un cuirassé allemand bombarde le port d'Almeria.
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Cela n'empêche pas l'armée républicaine de remporter des victoires, comme à Brunete. Images de Lister, ouvrier du bâtiment et commandant de la 11ème division de combattants, qui parle à ses troupes. Il parle un langage que tout le monde comprend. 00:37:25:00 Les plaques de rues des villes honorent les victoires et les villages martyrs. Plan sur le drapeau du 13ème bataillon "Henri Barbusse" des Brigades Internationales, au dos duquel sont brodés les noms de grandes batailles : Morata, Jarama, Cuesta de la Reina, Las Rozas, La Lastra, Balsain, Caspe...
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Vues des rues et des murs de défense de Madrid, forteresse assiégée qui résiste pendant plus de deux ans, et ne sera livrée que par la trahison de Casado (général qui combat aux côtés des républicains jusqu'en 1939, avant de négocier la reddition de Madrid). En France, la CGT soutient l'Espagne, et de grandes collectes sont organisées. Vues sur des trains et des péniches acheminant des vivres pour "les petits enfants espagnols".
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Images de Paul Vaillant-Couturier, Marcel Cachin, Jacques Duclos, Maurice Thorez. Les dirigeants communistes français dénoncent la non-intervention.
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Une comptine espagnole, "La Molinera", accompagne la séquence suivante, sur des enfants pris en charge par la Centrale Sanitaire Internationale. Les petits espagnols chantent, s'amusent, comblent la faim qui les tiraille grâce aux repas préparés par la Centrale. "Du lait pour nourrir les enfants, c'est bien, des armes lourdes pour les sauver, ce serait mieux, comme le voulait le parti communiste français."
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Le 25 juillet 1938 commence une bataille décisive : la Bataille de l'Ebre. Les hommes en charge du commandement sont Vicente Rojo Lluch et Juan Modesto. On entend la chanson ¡Ay Carmela! (El Paso del Ebro). C'est une bataille éprouvante, au cours de laquelle l'artillerie et l'avaition fascistes pilonent les crêtes jusqu'à en modifier le profil. Marcel Sagnier, commandant de la 14ème Brigade, est cité, ainsi que René Amont, tué une heure avant que les brigades ne soient retirées du combat.
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En septembre 1938, le gouvernement espagnol s'aligne sur la décision de la SDN - en partie pour ne pas s'attirer les foudres de la France et de la Grande-Bretagne -, décide de dissoudre les Brigades Internationales. Les volontaires internationaux quittent l'Espagne sous les acclamations et les fleurs. 00:42:45:00 Le train qui les ramène en France traverse des gares bondées, dont celles de Port-Bou, où la foule leur rend hommage. "Ils franchirent la frontière après avoir remis à André Marty les drapeaux qu'ils avaient couverts de gloire."
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Mais dès Perpignan, ils sont attendus par les gendarmes, les juges, les préfets de Bonnet et Daladier. "En prison ceux qui ont lutté deux ans contre l'ennemi de la France". Les volontaires allemands et italiens sont interdits sur le sol français, restent en Espagne, bientôt rejoints par André Marty et Luigi Gallo (Luigi Longo), pour n'en sortir qu'en février 1939.
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Les volontaires sont acclamés à Paris le 14 novembre 1938. On joue la Marseillaise, et le drapeau français accompagne le drapeau de la République espagnole. André Marty, Marcel Sagnier et Rol-Tanguy ouvrent le cortège. "Désormais il ne reste plus en Espagne d'autres héros des brigades internationales que ceux qui moururent pour toutes les patries." Plan sur le cimetière des brigades.
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Juin 1940 - "C'est au tour de notre pays de subir le même exode." Mais forts de l'expérience espagnole, les Français combattent : sabotage de voies ferrées, barricades, combats. "La Résistance est née à Madrid". Le 10 juillet, Jacques Duclos et Maurice Thorez appellent à défendre la France. Les volontaires d'Espagne rejoignent les rangs des FTP, malgré la répression qui s'abat : images d'un peloton d'exécution et du fort de Romainville. Le film rend hommage à ces anciens d'Espagne devenus héros de la Résistance : le colonel Rol-Tanguy, le Colonel Fabien, parti pour l'Espagne à 17 ans, et qui abattit le premier un officier nazi à Paris ; Jules Dumont, Henri Janin, Pierre Rebière, Gaston Carré, Marcel Pimpaud (le colonel Dax), morts pour la France. Il célèbre aussi Chaintron, qui libéra Limoges, et François Vittori, libérateur de la Corse.
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L'insurrection de Paris. La rue de Rivoli, des barricades dans Paris. Scènes de combats, tirs depuis les fenêtres. "Paris vainqueur venge Madrid l'invaincue." Des espagnols réfugiés en France combattent dans la Résistance, avant de retourner lutter contre Franco, comme Cristino Garcia.
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En Espagne, que sont devenus les combattants défaits? Les uns sont retournés à leurs champs, les autres à leurs usines, beaucoup d'autres sont morts. On entend à nouveau Ay Carmela!. "Et pourtant, ils ont pris les armes quand d'autres tergiversaient. Ceux là se sont levés avant le jour, mais les Français tombés dans les batailles d'Espagne sont ignorés par le gouvernement. " André Marty demande qu'on les déclare morts pour la France, en vain. Les blessés n'ont ni pension ni droits ; de retour en France, ils meurent dans la misère. Plan sur deux unijambistes. Mais aujourd'hui Hitler est tombé. Plan sur les soviétiques hissant le drapeau rouge sur le Reichstag. Les peuples écrasés se libèrent dans une vie nouvelle. Images de visages souriants de paysans (soviétiques?).
  • Time code départ
  • 00:51:49:01
  • Time code fin
  • 00:52:40:00
  • Durée 00:00:50:24
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Le film se termine par une manifestation place de la Bastille. "Voilà le Paris de Fabien et Dumont. Le peuple ne les oubliera pas." La Marseillaise retentit. 00:52:21:00 noir.

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