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JEAN-FRANÇOIS GAU – SUR LA PLACE DES COMMUNISTES AU SEIN DU GOUVERNEMENT

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Jean-François Gau répond aux questions de France Berlioz, journaliste à l'Humanité, qui se fait pour l'occasion l'avocat du diable en lui opposant une succession de contre-arguments. Il est question du difficile équilibre à trouver pour les communistes dans un gouvernement au sein duquel ils sont minoritaires, mais aussi de la façon de faire de la politique dans un monde régi par une économie mondialisée et une Europe chaque jour plus libérale.

La journaliste note que les communistes se sont abstenus sur certains points lors du vote du budget. Jean-François Gau réplique que les communistes prennent très au sérieux leur rôle au gouvernement, et que pour cette raison ils n'hésitent pas à manifester leur désaccord. La gauche doit convaincre pour elle-même, elle ne doit pas se contenter d'être une réponse au rejet de la droite. Certes, les 35h ont été obtenues sous ce gouvernement, mais il faut aller plus loin, et faire des réformes structurelles pour sortir du carcan de la finance.

"Vous parlez de la finance, de l'argent-roi. Votre langage communiste n'est il pas un peu dépassé?" Jean-François Gau remarque que les grandes fortunes augmentent chaque année et pourraient donc contribuer davantage. Il expose l'idée avancée par les communistes d'un impôt "pro-investissement et anti-spéculation financière" qui consisterait à taxer davantage les patrons qui licencient.

Mais comment imposer ce genre de mesures lorsque l'on est minoritaire au sein de la gauche plurielle? rétorque son interlocutrice. La gauche est au pouvoir car les Français l'ont voulu et attendent un changement qui aille dans le sens de plus de justice et de progrès. Les communistes se donnent deux missions : au gouvernement, infléchir les positions du pouvoir vers la gauche ; envers les citoyens, résorber le fossé qui se creuse avec la classe politique. Le PCF est à l’initiative de rencontres citoyennes, qui doivent permettre à chacun de pouvoir peser sur les décisions politiques.

Le dernier contre-argument de la journaliste est celui-ci : dans un cadre économique dicté par la mondialisation et les décisions de l'Union Européenne, quelle est la marge de manœuvre de chaque Etat? Jean-François Gau est optimiste : il se félicite de la décision de Lionel Jospin de retirer la France de l'AMI (Accord Multilatéral sur l'investissement) qui proposait une libéralisation accrue des échanges économiques à l'échelle mondiale. Selon lui, les français doivent être consultés par référendum au sujet du Traité d'Amsterdam sur la construction européenne. Les communistes préparent activement les élections européennes de juin 1998, en réfléchissant à la façon de réorienter la construction européenne dans un sens moins libéral.


Lieu de consultation : Ciné-Archives, BNF

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