HAUTE COUTURE "SAINTE CATHERINE DE LUTTE 1975"
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- Réalisateur.ice.sRené BAILLY
- Année(s)1975 précisément
- Lieu(x)Paris (75)
- Durée00:08:00
- ColorationCouleur
- FormatFilm super 8
- SonMuet
Ce film amateur relate une journée de mobilisation en faveur des salariées de la haute-couture en grève chez Carven.
Un mouvement de grève d’occupation s’était déclenché chez Carven à la fin du mois d’octobre 1975. Prévenue dès le premier jour par une « copine du 14e », chef d’équipe chez Carven, la section PCF du 8e, qui jouxtait les locaux de cette maison de haute-couture, avait pris pied très tôt dans la lutte des midinettes.
Ce film retrace une action de lutte marquante durant la grève que fut l’organisation d’une « Sainte-Catherine de lutte » le 25 novembre, environ un mois après le déclenchement de la grève.
Clin d’œil à une profession essentiellement féminine, cette Sainte-Catherine de lutte devait servir de prétexte pour faire événement et élargir le mouvement autour de la grève des salariées de Carven.
Un rassemblement était prévu au Pont de l’Alma, qui fut suivi d’une manifestation et d’une distribution de tracts dans les rues, et en particulier devant chaque maison de haute-couture dans le secteur de l’avenue Montaigne (toutes les maisons de la haute-couture s’y trouvaient, sauf Nina Ricci qui était dans le 2e). Une prise de parole à bord d’une péniche et un récital de Georges Moustaki clôturèrent le programme.
Ce film amateur suit le déroulement de cette journée, fortement soutenue, comme toute la lutte, par la section du PCF du 8ème arrondissement. Il a été réalisé de sa propre initiative par René Bailly, militant communiste qui travaillait aux PTT du 8e, et ensuite montré dans la section du 8e.
Note : La section du 8e arrondissement de Paris avait alors pour secrétaire Michel Turoman, né en 1940 et a adhérant au PCF depuis 1963. Il est devenu secrétaire de la section du 8e en 1975, après avoir été celui de la section de Montparnasse dans le 14e (il a ensuite été secrétaire de la section du 19e). A l’époque, selon lui, le 8e comptait 200 000 personnes qui s’y rendaient chaque matin pour travailler. La section du 8e comptait alors entre 800 et 850 militants, deux cellules locales et surtout des cellules d’entreprises. Car, le 8e abritait alors les sièges de très grandes entreprises, comme EDF, le centre de tri Paris Saint-Lazare, la Poste, Shell, Péchinay, le Crédit coopératif, le Crédit du Nord… et aussi le secteur de la haute couture, principalement situé dans l’avenue Montaigne.
Selon Michel Turoman, le cortège de cette Sainte-Catherine de lutte comptait environ 150 personnes. La manifestation avait été annoncée dans la presse et beaucoup de journalistes l’avaient suivie. Selon lui, ce qui a caractérisé cette lutte des salariées de la haute-couture en 1975 c’était qu’il n’y avait en tout et pour tout qu’une seule communiste dans les maisons de haute couture de Paris. En revanche, elles avaient un syndicat CGT qui fonctionnait. Selon l’ancien secrétaire du 8e, l’initiative avait été laissée entièrement aux salariées grévistes, le PCF apportant son appui et tâchant de nourrir le mouvement de l’extérieur.
Note : Parmi les cellules d’entreprise du 8e arrondissement se trouvait la cellule du cinéma. Les écharpes jaunes et vertes, aux couleurs de la Sainte-Catherine, portées par les grévistes avaient été confectionnées par la cellule du cinéma, qui s’était « spécialisée » dans la confection sérigraphique.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images