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GUERRE DU PEUPLE EN ANGOLA

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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La chute de la dictature de Salazar au Portugal le 25 avril 1974 entraîne la fin de la colonisation portugaise en Afrique ; Mozambique, Guinée Bissau et Angola accèdent à l'indépendance. "Guerre du peuple en Angola" se focalise sur la situation de l'Angola où l'annonce de l'indépendance provoque le début d'une guerre civile. Elle oppose le MPLA, mouvement populaire de libération de l'Angola, à deux opposants soutenus par des puissances occidentales, le FLNA, Front de libération nationale de l'Angola et l'UNITA. La voix off présente d'emblée cette guerre comme un combat du MPLA contre l'Impérialisme. Au nord de l'Angola, dans les forêts, les villageois sont sortis du maquis pour entrer dans la résistance armée et soutenir le MPLA. Dans un hôpital de campagne, blessés et malades se côtoient et survivent difficilement. Les guerrilleros interviewés parlent de leur lutte commencée pendant la colonisation portugaise. Les hommes de l'armée adverse, celle du FLNA, font l'objet de la séquence suivante. Très entraînés, ils sont financés par les États-Unis, Israël et l'Ouganda de Mobutu. Parallèlement à la guerre civile, les soldats portugais font mollement respecter leur ordre, attendant la proclamation officielle de l'indépendance, prévue le 11 novembre 1975, pour évacuer le pays. À Luanda, la capitale angolaise, quelques quartiers d'habitations modernes, jouxtent les bidonvilles, les « Musseques » où s'entasse la majorité de la population. Les colons portugais, effrayés par le climat d'affrontement, quittent l'Angola à la hâte grâce à un pont aérien. Dans les rues de Luanda, la population soutient le MPLA, arguant qu'il s'agit de la seule force qui défend les intérêts de l'Angola. Des enfants s'entraînent à la marche martiale. Une femme prend la parole en pleine rue avec un micro pour dénoncer l'attitude des Blancs. Une autre séquence nous amène dans le Sud de l'Angola. Cette région quasi désertique est peuplée d'éleveurs de bœufs exploités par les colons grands propriétaires. Un homme du MLPA vient faire un discours pour célébrer l'ouverture d'une sous-délégation du MPLA dans un village. L'ultime séquence montre un immeuble contrôlé par le FLNA à Luanda et repris par le MPLA. « Plus que jamais la solidarité active avec le MPLA est une question de vie ou de mort ».

La guerre civile en Angola commence en 1975 après l'annonce de l'indépendance. Elle oppose le MPLA au FLNA et à l'UNITA. Assez rapidement le MPLA est soutenu par Cuba, qui dès novembre 1975, envoie des combattants, puis par l'URSS. Le FLNA et l'UNITA sont quant à eux appuyés par les puissances occidentales, au premier rang desquelles les États-Unis. Cette ingérence de forces étrangères dans le conflit angolais a conduit certains observateurs à l'interpréter comme un affrontement de guerre froide. Cette lecture est aujourd'hui en partie remise en cause du fait de la durée de la guerre civile angolaise. S'étant achevée en 2002, elle a perduré bien au-delà de la chute de l'URSS, laissant le pays complètement exsangue. "Guerre du peuple en Angola" est un film tourné à chaud, alors que l'indépendance de l'Angola vient d'être annoncée et la guerre civile déclenchée, c'est-à-dire entre avril et novembre 1975. Le parti-pris du film est très clairement pro MPLA ; l'objectif est de sensibiliser sur la lutte anti-impérialiste. La démarche est avant tout militante ; elle s'inscrit dans la continuité de "Septembre chilien" (réalisé juste après le coup d'État de Pinochet par Bruno Muel) et marque la volonté de cinéastes militants de réagir immédiatement par rapport à l'actualité internationale. "Guerre du peuple en Angola" contient des images rares du pays en 1975.

Production : Unicité
Réalisation : Antoine Bonfanti, Bruno Muel, Marcel Trillat
Montage : Catherine Dehaut, Lolita Cherel
Collaboration : Jorgelino Adrade, Bonga
Extraits : "Angola 63" de Claude Otzenberger
Réalisé avec l'aide de José Luandino Vieira et des militants du MPLA.
Lieux : Angola, Luanda

Mots clé :
Afrique, Angola, Luanda, Portugal
Guerre, guérilla, soldat, guerrillero
Combat, blessé
Anti-impérialisme, colonisation, décolonisation, colon
MPLA, FLNA, UNITA


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
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Carton : Guerre du peuple en Angola. Images de la Révolution des Œillets. Le Mouvement des Forces armées libérant le Portugal. Foule en liesse. Lisbonne 235 avril 1974. En quelques heures les officiers et les soldats des Forces armées mettent fin à un demi siècle de dictature fasciste. C'est d'abord à lui-même et à sa propre résistance que le peuple portugais doit cette libération tant attendue. C'est aussi à la lutte héroïque de trois peuples d'Afrique, ceux de Guinée Bissau, du Mozambique, et d'Angola où l'armée portugaise refusait de s'enliser plus longtemps dans une guerre perdue. Cette révolution qu'elles avaient contribué à déclencher, les anciennes colonies allaient à leur tour en bénéficier. En Guinée Bissau et au Mozambique, les Portugais ont cédé peu à peu le pouvoir PAIGC (Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert)et au FRELIMO ( Front de Libération du Mozambique).
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Banderole : « Fin de la guerre coloniale ». En Angola, par contre, un authentique mouvement national le MPLA, Mouvement Populaire de Libération de l'Angola doit faire face à deux mouvements rivaux, d'origine tribaliste. Au Nord le FLNA ( Front National de Libération de l'Angola) d'Hoden Roberto, l'homme de Mobutu et des Américains, au Sud, L''UNITA (Union Nationale pour l''Indépendance totale) de Jonas Savimbi, l'homme des intérêts français, anglais et allemand.
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Pour l'impérialisme, l'enjeu de cette seconde guerre d'Angola est clair : il faut empêcher à tout prix le peuple angolais de prendre possession des ses fabuleuses richesses pétrolières et minérales. Il faut empêcher, à tout prix, ce pays qui occupe une position stratégique déterminante entre le Zaïre de Mobutu et l'Afrique du Sud de l'Apartheid, de choisir la voie du socialisme.
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A 150 km au nord de Luanda, au cœur de la première région militaire du MPLA. C'est dans ces forêts, dans ces plantations de café, que la lutte armée organisée a commencé il y a près de 15 ans. Pendant de longues années, les premiers combattants du MPLA se sont battus ici, avec les moyens du bord, coupés du monde. Leur seul lien avec l'extérieur, les colonnes d'approvisionnement venues du Congo Brazzaville devaient , en effet, traverser le territoire du Zaïre où elles étaient décimées par les soldats de Mobutu et par leurs complices du FLNA.
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Piri, quartier général de la première région. Dans ce petit hôpital de campagne où sont formés les futurs infirmiers militaires du mouvement, on soigne aussi bien les civils que les soldats blessés dans les combats contre le FLNA, a Cachito au sud, à Malenge à l'est, à Carmona au nord.
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Interview d'un soldat du MPLA : « Les guerilleros qui sont ici, son originaires de cette région ? » « Oui, ils sont originaires de cette région. Ils sont nés ici et depuis que la guerre a commencé en 61, ils ont gagné le Congo. Et depuis l'entrainement militaire et politique, ils ont regagné cette région et ont fait la lutte de libération ici, avec l'aide du peuple de cette région. Les autres mouvements de libération, en particulier le FLNA, nous a attaqué beaucoup ici. Ils sous ont massacrés beaucoup ici dans cette région parce que nous considérons qu'ils sont des agents de l'impérialisme, et comme ça nous ne pouvons pas aider. C'est très difficile de comprendre pourquoi des fils de l'Angola combattaient entre eux, mais la cause c'est que les intérêts ne sont pas les mêmes.
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Au village voisin, la vie tente de reprendre son cours normal. L'an dernier lorsque la guerre coloniale a pris fin, la population est revenue. Elle s'est installée dans les baraquements d'un de ces camps de regroupement où les Portugais concentrèrent près de deux millions d'Angolais après avoir rasé leur village traditionnel. Résistants de toujours, les habitants avaient pris le maquis dés 1961 avec femmes et enfants. Ils y sont restés 14 ans.
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Interview d'un membre du MPLA : « C'est à partir de 1970 que les difficultés ont commencé avec la chasse qui nous était faite par les gens du FNLA et aussi par l'armée portugaise qui organisaient des groupes de Flechas (Forces d'opérations spéciales, sous le commandement de la Police secrète portugaise). A partir de ce moment, un jour nous dormions ici, un jour là. Nous sommes rentrés dans le cycle de la faim et de la nudité. ». « Qui étaient ces Flechas ? » « Ce sont ces faux camarades qui ont été récupérés dans les villages par les colons et par l'armée portugaise . Les Portugais leur disaient qu'ils viennent dans la brousse pour nous chercher. Ils leur disaient que le MPLA ne pourrait pas nous protéger et que tout le monde mourrait de faim. Ils leur disaient de prendre les armes et d'aller tuer leurs frères ». « Parlez-moi de la répression des Portugais contre vous les gens du maquis. ». «Ils venaient avec leurs avions, ils bombardaient les terrains de culture ce qui provoquaient la faim pour les populations et les obligeaient à retourner dans les villages aux alentours des casernes portugaises. Beaucoup étaient liquidés. Ils bombardaient tous les terrains de culture, tout était sec et les gens étaient obligés de se nourrir des fruits de la brousse. « Ils bombardaient seulement les terrains de culture ? » « Ils bombardaient aussi les populations. Beaucoup de gens mouraient. Ils bombardaient avec les avions et avec les bazookas, les mortiers et beaucoup e gens mouraient. Ils bombardaient jour et nuit ». « Quand il y avait des bombardements cela renforçait la détermination du peuple contre le FNLA et contre le colonialisme. ». « Mais comment pouvait-il y avoir une telle mobilisation ? » « C'est parce que nous avions commencé depuis longtemps avec l'Église, avec notre pasteur protestant qui nous disait toujours qu'il fallait avoir la foi et la qualité pour continuer la lutte jusqu'à la victoire et même après ». « Et comment faisiez-vous pour vous procurer des armes ? » « Les premières armes que «nous avons eu c'étaient des machettes. Et après, avec nos machettes, nous avons pris des armes à l'ennemi. ». « Et est-ce que vous avez vous-même fabriqué des armes ? » « Oui, nous faisions des armes très rudimentaires. Voilà comment on s'y prenait. On récupérait les bombes que l'ennemi portugais éparpillait, on récupérait la poudre de celles qui n'avaient pas explosé, on la mettait dans des caisses comme celle-ci , on enterrait al caisse dans la boue, sur la caisse on mettait des petites pièces tendues par des caoutchoucs, de telle sorte que quand les véhicules passaient, ça se déclenchait, ça percutait ici, et ça explosait .Le véhicule disparaissait instantanément. ». « Je voudrais savoir ce que vous pensez maintenant de l'avenir de l'Angola. Comment les choses vont se dérouler à votre avis ? » « On pense que la lutte contre le colonialisme est finie, la lutte contre l'impérialisme continue. ». « Mais si l'impérialisme vous attaque avec toutes ses forces ? Est-ce que le peuple angolais n'est pas fatigué ? Est-ce qu'il pourra continuer à lutter ? » « Oui, il continuera toujours même si ça dure cent ans. Le peuple est devenu dur. Il peut continuer ».
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Pour les soldats du FAPLA ; Forces armées du MPLA, c'est une autre guerre qui a commencé.
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Inscription sur un bâtiment : « La,force des FAPLA vient du peuple ».
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A peine sorti des maquis, ils ont du s'accoutumer à la guérilla urbaine et à la guerre de position. Ils sont moins nombreux, moins bien équipés que leurs adversaires du FLNA, pourtant ce régiment de sans-culottes, aux uniformes aussi disparates que son armement, cette armée du peuple a tenu. Aujourd'hui tous les ponts sont coupés. Entre les soldats payés au mois d'Holden Roberto et eux il n'y a plus de compromis possible. L'enjeu de ce combat, c'est l'avenir de leur peuple et aussi sans doute celui de toute l'Afrique australe.
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Un gradé du FAPLA : « Nos soldat, quand ils partent, ils ont une cause juste à défendre, donc ils sont préparés pour lutter. Les soldats du FNLA se battent contre la cause juste et ils en savent quelque chose. En plus nous avons nos centres de formation donc nos soldats sont des soldats politisés. Ils ont étudié, ils ont été formés politiquement. Au FLNA la politique, semble-t-il, est plutôt tabou parce que ils ont peur d'un soldat qui pense, d'un soldat politisé.
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Très active depuis quelques mois dans la lutte contre le MPLA, l'armée du FLNA fut plus discrète pendant les 14 années de guerre coloniale contre les Portugais. Ce n'était pas faute de soutien pourtant. Hébergé par Mobuta, financé et équipé par les Etats-Unis, par Israël, aidé plus curieusement par les Chinois, comme on peut le voir sur ces images filmées à Kinshasa il y a plusieurs années, il ne lui manquait pas un bouton de guêtre. Aujourd'hui plus que jamais, Holen Roberto, ici au centre, est décidé à empêcher par tous les moyens son pays à choisir la voix progressiste.
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Agostinho Neto : « Il y a une tentative de l'impérialisme pour néocoloniser le pays. Il y a donc la tentative de détruire les forces progressistes représentées par le MPLA et de faire avancer des forces réactionnaires et même il y a aussi des tentatives d'introduire ici dans le pays des forces étrangères. On parle beaucoup, dans les derniers temps de l'intervention de l'ONU ou de l'intervention de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine, 1963-2002) ce qui n'est pas désirable et ce que le MPLA ne pourra pas consentir.
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Voix off : « En attendant, c'est toujours l'armée portugaise qui occupe l'Angola. 24.000 soldats attendent le 11 novembre, date officielle de l'indépendance pour rentrer à Lisbonne. Entre deux guerres à Luanda ils essaient tant bien que mal de faire respecter le couvre-feu. Pris entre deux feux, accusés par chacun des mouvements de complicité avec l'autre, ils sont en fait divisés et certains n'hésitent pas à contrecarrer les consignes de Lisbonne. Le plus souvent ils assistent sans intervenir au drame qui déchire l'Angola. Un officier en garnison à 40 km au nord de Luanda témoigne. Il refuse d'être filmé.
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« Vous êtes officier portugais ? » « Oui, je suis officier portugais des forces armées » « Qui sont les cadavres ? » « Les cadavres sont des militants du MPLA » « Ils ont été tué par qui ? » « Ils sont tués par le mouvement FNLA » « Combien y a-t-i eu de morts ? » « Il y a 58 morts et 7 blessés » « C'est vous qui avez ramassé les cadavres ? » « Oui, c'est moi qui ai dirigé la requête de morts avec les soldats portugais ».
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Un blessé : « Ça se passait le 5 juin. Il a rencontré deux militaires du FNLA. Ils lui ont demandé de l'amener dans sa caserne. Ils lui ont lié les pieds et les mains, ils l'ont battu sauvagement. Ils lui ont mis du pili-pili dans les yeux, ils l'ont brûlé avec l'acide sulfurique. A une heure du matin, on le fait sortir. Ils lui ont dit de faire 12 mètres. Après les 12 mètres ils ont fait des rafales sur lui. Il a réussi à s'enfuir et il est arrivé dans la brousse. ». « Ça c'est passé où ? » « A Kasenga, dans la banlieue de Luanda ». « Il est militant du MPLA ? » « Il est sympathisant du MPLA »
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Voix off : « Après le 25 avril 1974, lorsque la guerre coloniale a cessé, chacun des trois mouvements est sorti de sa zone d'implantation, pour installer des délégations à travers tout le pays. Au cours des affrontements qui se sont multipliés depuis mars dernier, ces bâtiments furent l'enjeu de batailles acharnées, comme ici à Luanda où les soldats du MPLA aidés par le peuple viennent de chasser les occupants d'une délégation du FLNA.
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Les habitants du quartier témoignent : « Il y avait 6 cadavres abandonnés dans la rue ce matin. Il faut que le gouvernement prenne des mesures, sinon le peuple va se révolter. Nous ne pouvons pas continuer à être sacrifiés. Le pays est terrorisé. Nous sommes terrorisés. Nous demandons s'il vous plait la protection, au moins pour les femmes, pour les enfants, pour les vieux. Il y a ici un type qui cherche un cousin qui a disparu. Qui sait s'il n'est pas enterré ici. Cependant ce sont ces gens-là qui prétendent sauver le peuple. Quel peuple viennent-ils sauver mon dieu. Qui peut nous aider à résoudre ce problème ? « Ne pensez-vous pas que le MPLA peut vous aider ? » « Nous savons que le MPLA c'est le peuple. Et s'il n'y avait pas le MPLA que deviendrait le peuple ? Qu'adviendrait-il de nous ? Vive le MPLA ! Vive le sauveur du peuple ! »
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Dans le bâtiment détruit une chambre de torture. Une habitante : « Ce que je sais c'est qu'ils massacrent tout le monde. Nous sommes tués de toutes les façons. Et d'ailleurs le camarade qu'on a trouvé il était pendu et on lui avait ouvert le côté pour lui enlever le cœur et le foie. C'est grâce au MPLA qu'on a été sauvé ici. S'ils n'étaient pas venus on aurait été tous tués comme des fourmis. ». « Vous vous sentez protégés par le MPLA ? » « Le MPLA protège le peuple, le MPLA c'est le père du peuple et c'est pour cette raison que le FLNA veut tuer le peuple. Le FLNA dit que le MPLA est en déroute, qu'il est battu. Mais en réalité ceux qui sont battus ce sont les morts et ils disent qu'ils battent le MPLA parce qu'il y a tous ces morts, tous ceux qu'ils assassinent. C'est ça qu'ils appellent une déroute mais c'est faux. »
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Interview d'Agostinho Neto :« Vos adversaires vous accusent d'avoir armé le peuple à Luanda, en particulier dans les quartiers populaires. Est-ce vrai ? » « Oui c'est une accusation très fréquente. Tous ceux qui combattent contre notre peuple, nous accusent d'avoir armé le peuple, mais il y a une chose qui est oubliée, c'est que notre peuple s'est armé pendant la guerre et après déjà le 25 avril, quand il y eut des massacres dans le musseque, massacres pratiqués par des colons, notre peuple a du s'armer. Il a cherché des armes partout, dans tous types d'armes et aujourd'hui il y a réellement des stocks d'armes ». « Où les a-t-il trouvé ces armes ? » « Ces armes ont été même récupérées des Portugais.
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Archives. Images en noir et blanc. Une exploitation coloniale où les colons s'entrainent au tir avec des fusils « C'était dans un plantation de café au temps de la guerre coloniale, à l'heure où les colons font leur petit exercice quotidien. Pour les Angolais, en effet, la tentation devait être grande de récupérer ces armes. « L'Angola est à nous, l'Angola est à nous » disait la chanson des colons portugais.
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Suite de l'interview d'Agostinho Neto: « Notre position c'est d'armer les soldats du FAPL (Forces Armées Populaires de Libération). Et c'est là donc que nous concentrons notre matériel de guerre pour la défense du peuple. Mais on ne peut pas empêcher que les hommes, les femmes utilisent des couteaux, des armes blanches et utilisent aussi des armes de feu pour se défendre. Aujourd'hui au Luanda et dans d'autres endroits de l'Angola, il y a une pratique de violence qu'on peut comparer au gangstérisme. Il y a des gens qui sont violentés dans les maisons, qui sont massacrés dans les rues et il n'y a pas une protection suffisante, donc chacun doit chercher à se protéger. C'est là où, parce que nous avons l'adhésion et la sympathie d'une grande partie d'une grande majorité du peuple angolais, on nous dit que c'est le MPLA qui arme le peuple. Mais c'est pas la vérité, nous armons seulement les forces armées »
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Luanda. Tout autour de ce qu'on appelle ici la ville de l'asphalte, les ¾ des habitants de la capitale angolaise vivent dans les musseques, ces gigantesques bidonvilles aux baraques de bois et de tôle. A chacun des récents affrontements, hommes, femmes et enfants sont tombés ici par centaines sous les tirs des mortiers, des lance-roquettes et des mitrailleuses lourdes. Pour le FNLA, peu implanté politiquement, ne pouvant compter que sur sa puissance militaire, c'est le seul langage possible.
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Interview d'un officier du MPLA: « La guerre c'est une méthode de lutte qu'ils utilisent vraiment pour empêcher le MPLA de s'unir au peuple, de faire son travail au côté du peuple ». « Quel est le véritable ennemi qui se cache derrière le FLNA d'après vous ? » « L'ennemi il n'y en a qu'un seul. Sous un nom générique c'est l'impérialisme et l'impérialisme se présente ici sous diverses formes. Depuis le début de la lutte de libération, il a essayé plusieurs méthodes pour diminuer le contenu politique du MPLA, disons pour créer des difficultés pour la victoire, pour une indépendance totale, et ça continue, ce n'est qu'une nouvelle reprise de cette manœuvre de l'impérialisme pour empêcher en Afrique d'avoir un pays progressiste, avec un gouvernement populaire. Donc, l'ennemi c'est finalement l'impérialisme.
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Voix off : « Pour tenter de faire plier la volonté d'un peuple, il y a les tortures, les massacres, les exécutions sommaires. Il y a aussi d'autres moyens. Le port de Luanda est resté bloqué plus de deux mois. Dans les grands magasins la plupart des rayons sont vides et les queues s'allongent de jour en jour devant les boulangeries, tandis que les chantiers, les ateliers, un à un sont arrêtés par leur propre patron, hier encore obsédé par la productivité. »
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Voix off : « Guerre civile, sabotage économique, peu à peu la panique s'est emparé de la masse des blancs d'Angola. Ils étaient environ 500.000, ils ont exigé la mise en place d'un véritable pont aérien qui les emporte chaque jour par milliers vers Lisbonne. Parmi eux de nombreux techniciens dont le concours aurait été précieux à l'Angola indépendante. Les travailleurs angolais, eux que le colonialisme a toujours empêché d'acquérir la moindre formation technique, les regardent partir les poings serrés. »
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Interview d'Angolais : « Je ne suis pas d'accord avec cette fuite, je vais vous dire pourquoi.Il y a eu beaucoup de morts dans les musseques. Dites moi combien de techniciens blancs ont été tués ? Aucun. Où tombent les obus, dans le centre de la ville ? Non. C'est dans les musseques, sur les maisons des travailleurs. Il meure parfois des familles entières, c'est là qu'ils tombent. Celui qui cherche la vérité sur l'Angola et sur les réactionnaires faut qu'il aille dans les musseques. Car c'est seulement dans la classe la plus exploitée qu'on trouve la vérité. Nous entendons et nous voyons tout. Nous pouvons dire toute la vérité. En ce qui concerne les techniciens, il faut tenir compte de ceci : les techniciens autrefois avaient de grands privilèges ici en Angola. Et maintenant ils voient que la situation va changer, que leur privilège va finir. Alors ils disent, je retourne chez moi, je ne veux plus rester ici car je suis dans l'insécurité. Quelle insécurité ? Et nous ? Qui nous assure la sécurité ? Je crois que cette fuite de techniciens se fait avec la complicité des patrons pour entrainer le pays au chaos. Mes camarades ici présent s'en souviennent. Certains techniciens étaient armés. Nous avons fait une grève et nous les avons désarmés immédiatement ils ont dit qu'ils n'avaient plus de sécurité. Le patron leur a alors conseillé d'abandonner l'usine. Ils ont manqué pendant trois jours, trois jours sans technicien. Qu'a fait la classe ouvrière ? Nous avons remis l'usine en route, nous l'avons prise en main et ces trois jours-là la production a augmenté du double ». « Alors vous croyez que le meilleur moyen de faire face au sabotage c'est » « Prendre possession de l'usine et la mettre dans les mains de la classe ouvrière. Travailler sans l'oppression, selon la volonté des travailleurs bien qu'il y ait beaucoup de gens qui n'aiment pas ça. C'est le fameux pouvoir populaire qu'ils n'aiment pas et finalement, sans le pouvoir populaire, rien ne peut être développé. Parce que le pouvoir populaire organisé c'est une force que même le vent ne peut pas freiner. ». « D'après vous cette volonté politique de la classe ouvrière peut se rattacher à la lutte de n'importe quel mouvement de libération ? » « Je n'appartiens à aucun mouvement mais il est évident que le seul mouvement qui peut aider la classe ouvrière c'est le MPLA. ». « Comment voyez-vous l'avenir de l'Angola et celui de la lutte de la classe ouvrière ? ». « Lorsque l'exploitation finira, qu'il y aura de la production, de la discipline, que le pays se développera, soyez certain qu'à ce moment-là, les travailleurs auront pris le pouvoir. Les travailleurs ont une grande force de volonté dès qu'il n'y a plus d'exploitation. ». « Vous ne craignez pas que cette prise du pouvoir amène à ce que beaucoup de sang coule encore parmi la classe ouvrière ? » « Pratiquement je le crois, nous avons connaissance de ce qui s'est passé au Chili. Quand le travailleur dit qu'il va prendre le pouvoir, l'impérialisme essaiera de tout faire pour l'écraser. ». « Et est-ce que tous vos camarades de l'usine sont d'accord avec vous ? » « Je crois que oui. Il suffit que je lance un mot d'ordre pour qu'ils répondent. Vive le pouvoir populaire ! ». « Viva ! »
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Voix off : « Agostinho Neto est venu participer à une réunion des responsables du MPLA en plein cœur d'un musseque. Il a suffit de quelques minutes pour que la nouvelle se répande et que le peuple vienne spontanément lui apporter son soutien ».
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Agostinho Neto : « Notre lutte pour l'indépendance de l'Angola continue. Nous ne sommes pas encore débarrassé du colonialisme ni de l'impérialisme; Nous devons être particulièrement vigilants en ce moment. Nos ennemis utilisent l'arme du tribalisme et l'arme du racisme pour persécuter notre peuple. Tous les militants du MPLA et le peuple doivent être vigilants. Nous ne devons contribuer en aucune manière à ce que nous puissions nous-mêmes être accusés de racisme et de tribalisme. Acclamations de la foule. Neto repart dans une DS sous les vivas de la foule.
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Entrainement militaire d'enfants aux cris: « A bas le tribalisme, à bas le racisme. La victoire toujours. La lutte continue. » Les jeunes garçons défilent au pas. José Luandino Vieira, membre du MPLA : « Les enfants jouent toujours un grand rôle dans toutes les choses. Mais dans cette révolution ils ont joué déjà un très grand rôle même pendant la lutte, la lutte armée, ils se battaient à côté des adultes dans la guérilla, ils risquaient leur vie pour aller dans ces villages jusqu'au campement des guérilleros pour apprendre à vivre. Il y a déjà des enfants héros comme Gangula qui a été tué à coups de hache par les colonialistes parce qu'il allait dans un village. Il a été pris, il n'a pas voulu dénoncer ses camarades. Et aujourd'hui par exemple dans cette guerre que nous avons ici, dans cette confrontation, on peut voir toujours les guérilleros du MPLA avec son petit pionnier qui joue le rôle des yeux et des oreilles du guérillero. Ce sont un très bon réseau d'information pour les favelas parce que vous savez les guérilleros étaient au maquis et la lutte est un peu différente au maquis, dans la forêt. Ici ce sont les immeubles et tout ça, les confond un peu. Alors ce sont les enfants des musseques qui sont vraiment les types qui montrent d'où sont sortis les coups de feu, où sont les ennemis parce qu'ils sont partout, et ils entendent et ils voient tout. ». « Ils font des prisonniers aussi ? » « Oui, il y a des histoires des enfants qui ont fait des prisonniers. Il y a même une histoire très belle, qui est très drôle. Il y avait un soldat du FLNA qui était devant une maison avec son fusil. Le petit pionnier est arrivé et a dit « Oh frère regarde » Il a regardé en haut et il a pris le fusil et il a dit « tu es prisonnier » Après il a appelé les autres enfants, ils l'ont lié partout dans le corps, ils ont fait un coup de téléphone à la Délégation du MPLA : « Nous avons ici un prisonnier, maintenant c'est à vous de venir le récupérer »
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Voix off : « Un dimanche matin dans un musseque, les habitants du quartier rassemblés autour d' un haut -parleur. Une femme qui s'empare du micro pour dire ce qu'elle a sur le cœur, ça s'appelle le pouvoir populaire et c'est cela qui est insupportable aux ennemis du MPLA. ». La femme : « Les autres, ceux du FLNA ont dit : « On rentrera dans Luanda pour leur donner de l'eau et de la nourriture » et en réalité ils viennent tout déranger, tout détruire. Leur nourriture est pourrie. Nous travaillons comme des bêtes du matin au soir pour recevoir du Blanc cette pourriture d'argent. Ils sont tous comme des puces à nous sucer, ivres de notre sang et de notre sueur. Et maintenant ils s'enfuient lâchement comme des essaims en s'entassant dans leurs avions. Et toutes ces bagarres, c'est à cause de nos richesses. Vous n'avez pas honte de vous battre comme ça ? Allez-vous en les Blancs. Ne restez pas ici dans notre pays. Vous nous avez déjà assez fait assez de mal. Après avoir pris l'argent du Noir que vous nous avez volé, vous vous enfuyez avec. Nous sommes toujours restés dans la misère. C'est parce que nous sommes noirs ? ». Voix off : « Tout en parlant elle a aperçu une femme blanche parmi la foule. Alors elle passe du kimbundu (une des langues les plus parlées en Angola) au portugais pour s'adresser à elle personnellement : « C'est vrai ce que je dis ma fille. Nous vivons très mal et vous le savez bien. Ce serait tellement beau de ne pas s'entretuer. Si on doit vivre dans la misère, supportons la tous ensemble. Il y a tellement de poissons pour nourrir tout le monde. Toute cette agression, c'est pour nous faire peur. On a peur parce qu'on nous bouffe comme des animaux. Camarades, je pourrai encore continuer, mais je préfère m'arrêter car ça me fait trop de mal comme à vous tous. » Applaudissements de la foule.
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José Luandino Vieira : « Le MPLA est vraiment l'héritier de deux traditions : la tradition de la lutte populaire avec son caractère populaire, son implantation dans les masses paysannes et ouvrières et notre côté, le côté des intellectuels progressistes qui, depuis le moment de la … en Angola se sont toujours ou presque toujours rangés du côté du peuple et faisait de la lutte du peuple sa propre lutte. Alors le MPLA c'est l'aboutissement d'un long procès historique. C'est pourquoi le MPLA est aujourd'hui le seul mouvement qui a ce caractère moderne. Ce n'est pas une association politique avec les aspects messianiques traditionnels comme l'UNITA par exemple, Savimbi qui joue sur le messianisme, pas Agostinho Neto qui parle comme un homme politique de ce siècle, un homme politique du monde, si on peut dire ça. Il a un côté universel qui …. en Angola. Et le MPLA ce n'est pas aussi un mouvement comme le FLNA ce côté racisme sauvage, aveugle, tribaliste, régionaliste. C'est vraiment un mouvement le MPLA, un mouvement moderne.
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Voix off: « A l'extrême sud de l'Angola à 1000 km de Luanda, dans le prolongement du désert du Namibie, ici vivent les Mucubal leurs seuls ressources ce sont ces troupeaux de bœufs qu'il faut déplacer de plusieurs kilomètres à la recherche de nourriture.
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Interview d'un Mucubal en habit traditionnel : « Vous avez beaucoup de bœufs ? » « Non, j'en ai pas beaucoup » « La saison a été bonne ? » « Non, l'an dernier il a plu très peu et cette année aussi. ».
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Voix off : « Certains d'entre eux ont fait plusieurs dizaines de km à pied durant la nuit, pour participer ce matin à l'ouverture d'une sous-délégation du MPLA.. Les Portugais ne sont jamais parvenu à pacifier tout à fait le territoire des Mucubal. Danse Mucubal. Ils y avaient donné en concessions à des colons des domaines de plusieurs milliers d'hectares privant les Mucubal d'une partie de leurs pacages, de leur point d'eau, réduisant ainsi certains d'entre eux à l'état de berger sous-payé. Des révoltes se succédèrent qui furent écrasées dans le sang. Les grands propriétaires sont toujours là, l'esprit de révolte aussi.
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Enfants défilant au pas et en chantant. Un dirigeant du MPLA : « Cette délégation c'est une maison où se réunissent les comités d'action, l'organisation des femmes, les jeunesses révolutionnaires MPLA, les pionniers. Ils se réunissent pourquoi ? Pour discuter des problèmes de notre mouvement en particulier, et de la nation en général, car nous avons besoin de notre organisation, d'être ensemble pour débattre de nos idées, pour échanger nos impressions, parce que c'est avec ça que nous aurons des idées justes et que nous orienterons le mouvement pour le bien de notre patrie. Camarades, nous avons déjà beaucoup soufferts, mais le grand jour approche. Il est indispensable de s'organiser car notre pays est très riche. Notre pays est un caramel appétissant qui fait envie à tout le monde. Et comme disent les camarades pionniers, les camarades des jeunesses « la réaction ne passera pas ». Et la réaction c'est précisément ces messieurs qui voient dans notre pays un caramel et qui pour l'avoir n'hésitent pas une 0 seconde à faire tuer les gens. »
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Voix off : « De temps en temps l'instituteur traduit en Murubal les paroles du responsable venu de Luanda. La foule reprend en chœur « Le peuple vaincra ». « Des militants du MPLA sont venus de Moçâmedes (nom donné par les colons portugais à la province et à la ville de Namibie) la ville la plus proche, pour aider les Mocubal à s'organiser. Parmi eux Mathilde qui écoute un berger lui raconter son histoire. Il travaille pour un grand propriétaire : « Tu es payé ou pas ? » « Non, je ne suis pas payé. Je ne reçois pas d'argent ». « Comment ça se passe? « « Quand je réclame, ça fait toujours des histoires. ». « Maintenant qu'on connaît ton problème, on te conseil d'aller à l'UNTA (Union Nationale des Travailleurs d'Angola), le syndicat des travailleurs. Là tu expliques que ton patron t'exploite et l'UNTA, qui sert à défendre les travailleurs, se mettra en contact direct avec ton patron. C'est une très grande injustice, pas d'argent. Comment peux-tu vivre avec tes enfants ? Il faut qu'ils aillent à l'école pour s'instruire, pour ne pas rester ignorant comme des ânes ».
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José Luandino Vieira : « C'est cette conscience nationale qui peut vraiment aider à bâtir une nation nouvelle ». « Sur quoi elle peut s'appuyer cette conscience nationale parce que c'est très divers l'Angola? ». « Oui, l'Angola c'est très divers. Il y a quand même les cinq siècles de colonialisme qui joue un peu le facteur de l'unification parce que l'expérience de la colonisation a donné aux gens un sens d'identité parce qu'ils étaient tous exploités par le même colonisateur. Mais moi je pense qu'il y a deux facteurs qui sont fondamentaux : c'est la langue portugaise adaptée et intégrée dans la réalité angolaise et c'est le MPLA avec sa politique depuis le commencement, sa politique nationale. Ce sont les vrais facteurs du développement d'une unité et de conscience nationale vraie, moderne, progressiste et démocratique".
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Voix off : « Ces images viennent d'arriver du Luanda où les combattants du MPLA ont réussi à chasser complètement les forces du FLNA. C'est de cet immeuble, où flotte aujourd'hui le drapeau du MPLA que partaient les commandos de tueurs encadrés par les anciens de la police portugaise. D'ici furent lancées les roquettes contre l'hôpital universitaire et contre les quartiers populaires. Ici furent torturés des dizaines de militants et sympathisants du MPLA. A travers tout le pays, le combat continue, encore aggravé par l'entrée en lice de l'UNITA au côté du FLNA. Après la visite de Giscard d'Estaing chez Mobutu, un véritable front impérialiste semble se dessiner autour des deux mouvements fantoches. Plus que jamais, la solidarité active avec le MPLA est une question de vie ou de mort. »

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