GRÈVES D’OCCUPATIONS
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- Sous-titreVERSION LONGUE
- Réalisateur.ice.sCOLLECTIF CINÉ-LIBERTÉ
- Année(s)1936 précisément
- Durée00:13:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 35 mm
- SonSonore
- CollectionCINÉ-LIBERTÉ
Manifestations et grèves de juin 1936 en région parisienne, principalement à Billancourt (usines Renault) et à Boulogne, Gennevilliers et Epinay-sur-Seine (studios et laboratoires de cinéma).
Le film insiste sur la culture et le folklore ouvriers, souvent proches du carnaval : repas et bals, mise à feu du mannequin des 48 heures, dénonciation publique des jaunes, enterrement parodique du capital, cortèges accompagnant des rosières et un couple de grévistes se mariant. Des jeunes grimés en « bolchevik-au-couteau-entre-les-dents »...
Filmé en 1936, monté et commenté a-postériori, Grèves d'occupation fut un des films les plus diffusés dans les circuits militants du Front populaire. La phrase finale du documentaire semble s'adresser au gouvernement (Chacun doit tenir ses promesses). Ce document précieux sur la culture et les défilés ouvriers signe également une des toutes premières rencontres entre le monde ouvrier parisien (les métallos en particulier) et une partie du monde du cinéma (les travailleurs du film et leur syndicat).
Générique : « Les Films Populaires présentent Grèves d'occupations. Ce simple reportage, dû à l'initiative de l'Union des Syndicats Ouvriers de la Région Parisienne avec l'aide des techniciens de la Société "La Marseillaise" a cherché à représenter les importants mouvements grévistes de juin 1936 dans la Région Parisienne... ».
Distribution: Les films populaires - Ciné-Liberté
Prise de vue et réalisation : Collectif de la société La Marseillaise
Musique : au-devant de la vie, L'Internationale...
Commentaire dit par : Jean-Paul Dreyfus (Le Chanois)
Personnalités : Léon Jouhaux, Julien Racamond, Eugène Hénaff, Benoît Frachon, Alfred Costes.
Lieux et monuments : Région parisienne (usine Renault à Boulogne-Billancourt, studios Gaumont à Joinville, studios Eclair à Epinay sur Seine, usine Maurice de tirage à Gennevilliers, Nanterre, Paris : siège de la C.G.T. rue de la Grange aux Belles, la bouse du travail rue du Château d'Eau, les Galeries Lafayette.
En quelques semaines, Ciné-Liberté a réalisé sept documents.
"Le plus remarquable de ceux-ci, tourné avec l'appui de la CGT, concerne les grandes grèves du mois de juin et il constitue un document historique de toute première valeur, qui fixe avec beaucoup d'exactitude le déroulement et l'atmosphère de cette grande lutte pour le pain.
A l'intérieur des grandes entreprises de la région parisienne, l'équipe de Ciné-Liberté [Ciné-Liberté, rappelons-le, a précédé la société du film «La Marseillaise» dans laquelle elle s'est fondue] a filmé les occupations d'usines.
On voit les ouvriers préparant des lits de fortune pour la nuit, couchant sur le tapis roulant de la chaîne, sur les coussins des carrosseries, au pied d'une machine, sur les chaises longues des magasins et, parfois, sous une tente de camping dressée dans la cour de l'usine. On voit des machines arrêtées, et à la place des rares "jaunes" les écriteaux infamants qui les dénoncent. On assiste aux grandes fêtes, aux bals, aux manifestations, aux séances de chant organisées dans l'usine. Et c'est toute une documentation extrêmement vivante sur le folklore des grèves.
La verve ouvrière a créé dans les mille divertissements qui furent les à-côtés de la grève générale, des cérémonies qui se lient aux traditions populaires et qui font partie elles-mêmes de ces traditions. Tel par exemple le burlesque "enterrement de la grève", inspiré, semble-t-il, du traditionnel "enterrement du Père Cent", dans les casernes. Ainsi les faits donnent-ils raison aux jeunes folkloristes qui donnent une nouvelle orientation à la science des traditions populaires.
Ceci n'est qu'un des côtés de l'excellent film réalisé par Ciné-Liberté. Mais ce détail montre tout l'intérêt historique et culturel de ce grand documentaire."
Georges Sadoul (Regards, 27 aout 1936).
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
Le film insiste sur la culture et le folklore ouvriers, souvent proches du carnaval : repas et bals, mise à feu du mannequin des 48 heures, dénonciation publique des jaunes, enterrement parodique du capital, cortèges accompagnant des rosières et un couple de grévistes se mariant. Des jeunes grimés en « bolchevik-au-couteau-entre-les-dents »...
Filmé en 1936, monté et commenté a-postériori, Grèves d'occupation fut un des films les plus diffusés dans les circuits militants du Front populaire. La phrase finale du documentaire semble s'adresser au gouvernement (Chacun doit tenir ses promesses). Ce document précieux sur la culture et les défilés ouvriers signe également une des toutes premières rencontres entre le monde ouvrier parisien (les métallos en particulier) et une partie du monde du cinéma (les travailleurs du film et leur syndicat).
Générique : « Les Films Populaires présentent Grèves d'occupations. Ce simple reportage, dû à l'initiative de l'Union des Syndicats Ouvriers de la Région Parisienne avec l'aide des techniciens de la Société "La Marseillaise" a cherché à représenter les importants mouvements grévistes de juin 1936 dans la Région Parisienne... ».
Distribution: Les films populaires - Ciné-Liberté
Prise de vue et réalisation : Collectif de la société La Marseillaise
Musique : au-devant de la vie, L'Internationale...
Commentaire dit par : Jean-Paul Dreyfus (Le Chanois)
Personnalités : Léon Jouhaux, Julien Racamond, Eugène Hénaff, Benoît Frachon, Alfred Costes.
Lieux et monuments : Région parisienne (usine Renault à Boulogne-Billancourt, studios Gaumont à Joinville, studios Eclair à Epinay sur Seine, usine Maurice de tirage à Gennevilliers, Nanterre, Paris : siège de la C.G.T. rue de la Grange aux Belles, la bouse du travail rue du Château d'Eau, les Galeries Lafayette.
En quelques semaines, Ciné-Liberté a réalisé sept documents.
"Le plus remarquable de ceux-ci, tourné avec l'appui de la CGT, concerne les grandes grèves du mois de juin et il constitue un document historique de toute première valeur, qui fixe avec beaucoup d'exactitude le déroulement et l'atmosphère de cette grande lutte pour le pain.
A l'intérieur des grandes entreprises de la région parisienne, l'équipe de Ciné-Liberté [Ciné-Liberté, rappelons-le, a précédé la société du film «La Marseillaise» dans laquelle elle s'est fondue] a filmé les occupations d'usines.
On voit les ouvriers préparant des lits de fortune pour la nuit, couchant sur le tapis roulant de la chaîne, sur les coussins des carrosseries, au pied d'une machine, sur les chaises longues des magasins et, parfois, sous une tente de camping dressée dans la cour de l'usine. On voit des machines arrêtées, et à la place des rares "jaunes" les écriteaux infamants qui les dénoncent. On assiste aux grandes fêtes, aux bals, aux manifestations, aux séances de chant organisées dans l'usine. Et c'est toute une documentation extrêmement vivante sur le folklore des grèves.
La verve ouvrière a créé dans les mille divertissements qui furent les à-côtés de la grève générale, des cérémonies qui se lient aux traditions populaires et qui font partie elles-mêmes de ces traditions. Tel par exemple le burlesque "enterrement de la grève", inspiré, semble-t-il, du traditionnel "enterrement du Père Cent", dans les casernes. Ainsi les faits donnent-ils raison aux jeunes folkloristes qui donnent une nouvelle orientation à la science des traditions populaires.
Ceci n'est qu'un des côtés de l'excellent film réalisé par Ciné-Liberté. Mais ce détail montre tout l'intérêt historique et culturel de ce grand documentaire."
Georges Sadoul (Regards, 27 aout 1936).
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
1. La mobilisation.
Générique et musique sur fond noir.
Prologue "l'initiative de l'Union des Syndicats Ouvriers de la Région Parisienne avec l'aide de techniciens de la Société "La Marseillaise" a cherché à représenter les importants mouvements grévistes de juin 1936 dans la région parisienne.
Carton "...par une série de prises de vues marquant particulièrement le côté pittoresque et de bonne humeur de ces journées historiques".
Plans cuts d'une rue, d'un immeuble, banc-titre d'un quotidien et façade de l'usine Renault de Billancourt sur laquelle a été apposée une banderole du Parti Communiste. On aperçoit l'emblème " la faucille et du marteau ". Un plan d'ensemble de l'entrée montre des ouvriers entrant dans l'usine.
"Les poings se tendent" dit le commentaire off tandis qu'un travelling longe une file d'ouvrier poings dressés. Une succession d'images d'illustration montrent l'élargissement de la contestation "dans les usines, les dépôts de charbon". Les Galeries Lafayette sont paralysées, comme figées.
"Les patrons sont très étonnés de ce qui leur arrive" dit la voix off, tandis qu'à l'image un groupe d'homme en costume semble chercher son chemin.
Assemblées générales d'ouvriers "qui écoutent leurs délégués syndicaux". La déléguée "d'un grand magasin" selon le commentaire, a pris la parole au milieu d'une assistance nombreuse.
Sur une banderole tenue par des ouvriers poings levés et signée du "camping des carbus" est écrit : "nous sommes ici pour le bifteck. Nous ne nous en sortirons pas avec des haricots". Le commentaire indique "qu'on rebaptise les nouveaux lieux d'habitation avec des noms familiers : Jean Jaurès, Léon Blum, Marcel Cachin.
Les non-grévistes sont dénoncés et fustigés, insultés même. Leurs noms sont inscrits sur des tableaux noirs et montrés du doigt.
Contexte : FRONT POPULAIRE
Lieux : Billancourt
Personnes évoquées : CACHIN (Marcel) / BLUM (Léon) / JAURÈS (Jean)
Organisations : C.G.T. / Union des syndicats de la Région Parisienne
Descripteurs : INDUSTRIE / RENAULT / GALERIES LAFAYETTES / PCF / Région Parisienne / poing levé / banderole / union / grève / syndicat / emblème / Billancourt / non-gréviste
2. Solidarité et nuit d'occupation.
Gros plan sur une banderole du P.C.F. "ravitaillé par le front populaire de la ville de Colombes" ouvre la séquence sur la solidarité. Après la livraison de caisses de vin, un groupe d'hommes et de femmes procèdent à la "corvée de patates".
Un groupe de femmes tricotent. Le commentaire insiste sur "la propreté" et la "distribution". Les grévistes font la queue, un gamelle en main puis accèdent aux "gamelles". Une pancarte sur laquelle est peinte une faucille et un marteau signale le "responsable au rata". La voix off commente les "ateliers transformés en réfectoires où des banquets accueillent des centaines de couverts".
Des familles plus "individualistes" prennent leur repas dans leur tente de camping.
Plans rapprochés puis d'ensemble du banquet organisé aux Studios Éclairs. De grandes et longues tables ont été dressées en plein-air.
Plans du banquet organisé chez Renault. Les enfants " que l'on a emmené voir le père" et les femmes sont de la partie. La mascotte de l'usine dit la voix off "n'est pas oubliée". Il s'agit d'un chaton qu'un ouvrier endimanché, nourrit à la cuillère.
La sous-séquence aborde la question du couchage des grévistes. Des lits, des hamacs - confectionnés avec des couvertures - sont installés pour les hommes qui "seuls" occupent les usines pendant la nuit. Plans successifs sur le réveil des ouvriers qui s'effectue "dans la bonne humeur".
Contexte : FRONT POPULAIRE
Lieux : Colombes
Descripteurs : Studios Éclairs /studio / Joinville / solidarité / banderole / FRONT POPULAIRE / famille / grève / RENAULT / femme / Colombes
3. Sport, détente.
Moments de détente : des femmes sautent à la corde, font une ronde ; des hommes jouent au basket dans la cour d'une usine "sport nouveau pour ces corps que le travail courbe et empêche trop souvent de jouir du soleil et de l'air libre".
Départ et arrivée d'une course cycliste aux usines Renault suivis de quelques plans d'une épreuve de marche.
Une pancarte en gros plan, annonce le "bal". Le bal se déroule dans un atelier puis dans une cour d'usine, au son d'accordéons, de javas et de valses. Les couples dansent "aux Studios de Joinville". Une séance de "danse du balai" est organisée. Le bal est clos par une grande farandole ouverte par quelques notes de banjo.
Des pancartes signalent un billard, des fléchettes. "Le programme artistique complet" est affiché sur un panneau.
Devant des spectateurs attentifs, le commentaire note que plus de "1000 artistes professionnels sont venus apporter aux grévistes de la Région Parisienne, par l'intermédiaire de la Maison de la Culture, leur solidarité et leur talent".
Un calicot annonce le "cortège de la rosière de Nanterre". Sur un gros plan de la jeune femme et ses dauphines, la voix off indique "qu'elle visite les usines de Nanterre". Vue d'ensemble de la cour et des usines Citroën ( ?) lors de la réception.
Un cortège imposant de gens joyeux accompagne selon la voix off " le mariage de deux jeunes grévistes".
Ailleurs, poing levé des ouvriers brûlent un mannequin "qui figure les 48 heures" puis des effigies de personnalités.
En tête d'un cortège, des hommes carnavalesques portent un couteau entre les dents. Plus loin, les manifestants transportent une guillotine " qui s'exerce sur des effigies des descendants des émigrés de Coblence", leur corps sont jetés dans la Seine aux abords des usines Renault. Plus loin encore, les grévistes enterrent le capital "en grande pompe".
Contexte : FRONT POPULAIRE
Lieux : Région Parisienne / Nanterre / Joinville / Billancourt
Descripteurs : bal / solidarité / Région Parisienne / épreuve sportive / grève / RENAULT / femme / studio / poing levé / mariage / Joinville / Nanterre / capitalisme / LOISIRS / Maison de la Culture
4. La victoire (3min).
Une pancarte "victoire, 16e et dernier jour de grève" ouvre la séquence sur la fin du mouvement. Le commentaire reprenant le titre du journal le Peuple, indique que "8 millions de salariés" ont obtenu satisfaction".
Plusieurs panoramas de la Bourse du travail au siège de la C.G.T finissant sur un plan fixe de l'emblème du syndicat. La voix off déclare que "la C.G.T.a dirigé le mouvement, conduit les grèves, engendré les revendications jusqu'à la victoire définitive, concrétisée par les accords Matignon". Le commentaire sur fond de gros plan, des visages de Léon Jouhaux puis de Benoît Frachon, Julien Racamond, Eugène Hénaff, Alfred Costes, indique que les accords ont été conquis "dans l'ordre, la paix, la discipline avec l'aide du gouvernement du Front Populaire qui a apporté à la classe ouvrière de notre pays des avantages considérables". La voix énumère les acquis : 40 heures, congés payés, réajustement des salaires, délégués syndicaux, conventions collectives, victoire du travail organisé contre l'anarchie et la misère, possibilité pour des millions de travailleurs de vivre mieux, de se développer, s'instruire dans une France unie et libre".
Alfred Costes, le député de Billancourt aux usines Renault, manifestent avec les ouvriers.
Accompagnée par le refrain de "au-devant de la vie", succession de cortèges accompagnant les grévistes sortant des usines. À l'usine du cinéma (?) de Gennevilliers, un homme à cheval ouvre le cortège ; aux Studios Éclairs beaucoup de poings levés, des chars remplis de fleurs, nombreux drapeaux, banderoles et slogans. Un cortège dans l'usine Renault de Billancourt est filmé en plongée. Il est ouvert par une fanfare. Le texte d'une pancarte "tous unis" est repris par la voix off, qui ajoute "et, tous unis, ils sont et resteront". Des pancartes portant les portraits de Pierre Cot, Maurice Thorez, Henri Barbusse, sont portées par des manifestants qui marchent au rythme de l'Internationale. L'image de fin montre une foule, poing levé en fondu avec une grue déversant son chargement. "tous unis, dit la voix off, ils tiendront les promesses qu'ils ont faites. À chacun, de tenir les siennes".
Contexte : FRONT POPULAIRE
Lieux : Billancourt / Gennevilliers
Personnes évoquées : COSTES (Alfred) / FRACHON (Benoît) / JOUHAUX (Léon) / RACAMOND (Julien) / HENAFF (Eugène)
Descripteurs : poing levé / banderole / FRONT POPULAIRE / grève / RENAULT / syndicat / drapeau / emblème / FRANCE / accord / gouvernement / Billancourt / Studios Éclairs /studio