GRANDIN : LES RAISONS D’UNE VICTOIRE
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- Réalisateur.ice.sNat LILENSTEIN
- Année(s)1975 précisément
- Durée00:26:00
- ColorationCouleur
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionUNICITÉ
En janvier 1975, la direction de Grandin (usine d'électronique à Montreuil dépendante du trust Thomson) annonce aux 500 travailleurs - en majorité féminine - leur licenciement et la fermeture de l'usine. En février, l'occupation est décidée.
Pendant 9 mois, de février à octobre 1975 elles mèneront des actions à tous les niveaux, dans les ministères, à la radio et à la télévision, dans les manifestations. Aidées et soutenues par le P.C.F. et la mairie communiste de Montreuil, elles sauront susciter une solidarité qui ne faiblira pas.
Après une dénonciation du rôle du groupe Thomson dans la faillite délibérée de Grandin - entreprise d'origine familiale spécialisée dans la fabrication des télévisions, des récepteurs autoradio et des chaînes haute-fidélité, ce documentaire militant s'attache à retracer le rôle du P.C.F. dans la mobilisation Grandin.
Les différentes actions de solidarité et de protestations sont commentées par différents responsables communistes, de la secrétaire de cellule de l'entreprise (Mathilde Angeloni) jusqu'au membre du comité central (Jean Garcia), en passant par le maire de Montreuil (Marcel Dufriche).
L'occupation de l'usine, les manifestations et les délégations, les occupations du bureau de la ministre de la condition féminine (Françoise Giroud) du siège de Thomson, d'Europe 1, du studio du « JT » de TF1, de la mairie de Deauville (dont Michel d'Ornano est le maire), de la Préfecture de la Seine-Saint-Denis et du stand de Thomson au Salon des Arts ménagers sont filmés et commentés, souvent à partir de photos...
Ces actions finiront par déboucher sur la réouverture de l'usine et le ré-embauchage partiel des grévistes. Le 1er octobre, ceux-ci rendent officiellement les clés de l'usine à la nouvelle direction et leur passent le pouvoir, « pour l'instant ». Pendant la lutte, le P.C.F. et la C.G.T. se sont considérablement développés au sein de l'entreprise.
Réalisé à l'époque de l'union de la gauche et lors de la première vague de dés-industrialisation de la région parisienne, ce film retrace une lutte exemplaire dans les conditions de la France de 1975: prise de conscience de travailleurs nouveaux dans les luttes, politisation de ces luttes, affrontement direct avec le pouvoir, importance de la défense de l'emploi, luttes âprement soutenues par le P.C.F. en banlieue parisienne autour des questions de l'emploi, comme ce fut le cas avec le combat des ouvriers de chez Rateau à la Courneuve.
Filmé par une équipe de cinéastes d'Unicité, Grandin présente des qualités techniques tant au niveau du cadrage qu'à celui du montage.
Lieux et monuments : Montreuil, Paris (Tour Eiffel), Pantin (meeting), Deauville
Personnalités : Georges Séguy, Michel d'Ornano, Georges Marchais, Henri Krasucki, Mathilde Angeloni (secrétaire de cellule chez Grandin), Marcel Dufriche (maire de Montreuil), Durafour (ministre du Travail), Jean Garcia (secrétaire de la fédération du P.C.F. de Seine-Saint-Denis et membre du CC), Françoise Giroud (ministre des droits de la femme), Yves Mourousi, Jacques Duclos...
Prises de vues : Gilberto Azevedo, Pierre Corman, Claude Lichtenberg
Assistants caméra : Henri Colomer, Elizabeth Prouvost
Prises de son : Jean-Claude Brisson, Jean-Louis Richet
Atelier de production : Martine Loubet
Montage : Jeannine Pommier
Production : Unicité
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images
Pendant 9 mois, de février à octobre 1975 elles mèneront des actions à tous les niveaux, dans les ministères, à la radio et à la télévision, dans les manifestations. Aidées et soutenues par le P.C.F. et la mairie communiste de Montreuil, elles sauront susciter une solidarité qui ne faiblira pas.
Après une dénonciation du rôle du groupe Thomson dans la faillite délibérée de Grandin - entreprise d'origine familiale spécialisée dans la fabrication des télévisions, des récepteurs autoradio et des chaînes haute-fidélité, ce documentaire militant s'attache à retracer le rôle du P.C.F. dans la mobilisation Grandin.
Les différentes actions de solidarité et de protestations sont commentées par différents responsables communistes, de la secrétaire de cellule de l'entreprise (Mathilde Angeloni) jusqu'au membre du comité central (Jean Garcia), en passant par le maire de Montreuil (Marcel Dufriche).
L'occupation de l'usine, les manifestations et les délégations, les occupations du bureau de la ministre de la condition féminine (Françoise Giroud) du siège de Thomson, d'Europe 1, du studio du « JT » de TF1, de la mairie de Deauville (dont Michel d'Ornano est le maire), de la Préfecture de la Seine-Saint-Denis et du stand de Thomson au Salon des Arts ménagers sont filmés et commentés, souvent à partir de photos...
Ces actions finiront par déboucher sur la réouverture de l'usine et le ré-embauchage partiel des grévistes. Le 1er octobre, ceux-ci rendent officiellement les clés de l'usine à la nouvelle direction et leur passent le pouvoir, « pour l'instant ». Pendant la lutte, le P.C.F. et la C.G.T. se sont considérablement développés au sein de l'entreprise.
Réalisé à l'époque de l'union de la gauche et lors de la première vague de dés-industrialisation de la région parisienne, ce film retrace une lutte exemplaire dans les conditions de la France de 1975: prise de conscience de travailleurs nouveaux dans les luttes, politisation de ces luttes, affrontement direct avec le pouvoir, importance de la défense de l'emploi, luttes âprement soutenues par le P.C.F. en banlieue parisienne autour des questions de l'emploi, comme ce fut le cas avec le combat des ouvriers de chez Rateau à la Courneuve.
Filmé par une équipe de cinéastes d'Unicité, Grandin présente des qualités techniques tant au niveau du cadrage qu'à celui du montage.
Lieux et monuments : Montreuil, Paris (Tour Eiffel), Pantin (meeting), Deauville
Personnalités : Georges Séguy, Michel d'Ornano, Georges Marchais, Henri Krasucki, Mathilde Angeloni (secrétaire de cellule chez Grandin), Marcel Dufriche (maire de Montreuil), Durafour (ministre du Travail), Jean Garcia (secrétaire de la fédération du P.C.F. de Seine-Saint-Denis et membre du CC), Françoise Giroud (ministre des droits de la femme), Yves Mourousi, Jacques Duclos...
Prises de vues : Gilberto Azevedo, Pierre Corman, Claude Lichtenberg
Assistants caméra : Henri Colomer, Elizabeth Prouvost
Prises de son : Jean-Claude Brisson, Jean-Louis Richet
Atelier de production : Martine Loubet
Montage : Jeannine Pommier
Production : Unicité
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images
13 octobre 1975. "Union d'action, programme commun", scande la foule, avant d'entonner l'Internationale. La foule des ouvrières de chez Grandin, en robe rouge, est réunie autour de Georges Séguy. Le secrétaire de la CGT prononce un discours sur les licenciements boursiers dont Grandin était un exemple. A ses côtés : Henri Krasucki et Evelyne Vander Heym. Panormaique sur les femmes de Grandin, au son de VIve la CGT.
Discours de Evelyne Vander Heym, déléguée syndicale. La victoire est celle de toute la classe ouvrière ; elle cite d'autres exemples d'entreprises de la banlieue parisienne en lutte. Aujourd'hui, l'occupation de l'usine est terminée, les grévistes rendent les clés, conservées dans une boîte à biscuits, à la nouvelle direction : "Nous leur passons les pouvoirs... pour l'instant."
Pendant que la foule chante L'Internationale, une voix off explique l'origine de la lutte : Thomson a limogé Robert Grandin et a déposé le bilan. Grandin est une usine fabriquant des composants électroniques. L'entreprise se porte très bien et ne souffre pas de la crise ; en revanche elle paie très mal sa main d’œuvre, essentiellement féminine. (Vues sur les postes télé, et mise en abime ; les femmes de Grandin témoignent de leurs dures conditions de travail sur des écrans de télévision.
ITW de Mathilde Angeloni, OS et déléguée syndicale. Dans un studio d'Unicité, elle réagit aux interviews de ses camarades qu'elle vient de regarder sur un moniteur. Les conditions sont très éprouvantes et les crises de nerfs nombreuses.
Panoramique sur les toits de Montreuil. ITW en extérieur de Marcel Dufriche, maire. Il relate la prise de contrôle par le trust Thomson, devenu majoritaire à Grandin, et l'annonce de la liquidation.
Sur des vues des ateliers, un employé explique la cessation de l'activité due à la mauvaise gestion. Le parti communiste par la voix de Jacques Duclos s'empare de l'affaire et la porte devant le ministre du travail, Michel Durafour.
3200 chômeurs à Montreuil. Toute la Seine-Saint-Denis est touchée par les licenciements, dont beaucoup d'entreprises absorbées par de grands trusts, et notamment Thomson... Dentzer, Fichet-Bauche, SATAM, TITAN, Triton...
L'annonce du licenciement a été très brutale et déstabilisante. Marcel Dufriche raconte que l'occupation immédiate des locaux a été repoussée pour cette raison. Les élus communistes ont décidé d'aller à la rencontre des travailleurs et travailleuses pour leur dire qu'ils n'avaient rien à perdre et qu'il fallait réagir. Manifestation spontanée des Grandin de la rue Marceau à la mairie de Montreuil. C'est le soutien décisif de la municipalité communiste qui a donné courage aux salariés et qui a été déterminant pour qu'ils se lancent dans l'occupation de l'usine.
Une femme explique qu'elle n'avait pas confiance dans l'occupation ; aucun mouvement n'avait jamais pris dans l'usine, ni à l'initiative du PCF ni de la CGT. L'occupation a été une prise de conscience pour beaucoup d'ouvrières. Banc-titre sur des photos montrant des ateliers banderoles et des meetings.
Marcel Dufriche : La ville soutient les grévistes en leur donnant un repas le midi pendant la grève. Le soutien est donc concret. Pendant les 8 mois d'occupation, beaucoup d'actions ont été organisées, par les Grandin et par le parti. 25 millions d'anciens francs ont été récoltés pour les grévistes, privés de leur prime de licenciement et avec de très bas salaires.
Opération médiatique : une délégation de 50 ouvrières se rend chez Françoise Giroud, secrétaire d'Etat chargée de la condition féminine. Choc de classe : Françoise Giroud est incrédule quand elle découvre le montant des salaires des ouvrières.
Différentes actions : par deux fois, les Grandin occupent le siège de Thomson. Ils et elles se rendent également au Ministère de l'industrie. Vient l'occupation des bureaux d'Europe 1, les studios de TF1, ce qui a entraîné une couverture médiatique. Avec d'autres entreprises (Satam notamment), occupation de la préfecture de Seine-Saint-Denis, et le stand de Thomson au salon des arts ménagers ; manifestation devant le CNPF et manifestation au Champ de Mars devant la Tour Eiffel. Le gouvernement a commencé à lâcher du lest. En août, occupation de la mairie de Deauville.
ITW de Mathilde Angeloni sur la politique inhumaine des grands trusts. L'activité peut reprendre, l'entreprise est saine Le ministère pourrait régler le problème s'il y avait une véritable volonté politique. Images de danse pendant l'occupation de l'usine : fête le 24 août. Le PCF et la CGT ont recruté très largement pendant le conflit. Témoignage d'une ouvrière. Un jeune de 18 ans a adhéré au PCF pendant l'occupation de l'usine.
Le patronat manoeuvre. Les aprlementaires communistes soutiennent les grévistes. 9 octobre 1975 : Meeting à Pantin de toutes les entreprises en lutte de la Seine-Saint-Denis à l'appel du Parti communiste : Triton, Grandin, etc. Georges Marchais félicite les travailleuses de Grandin. 156 travailleurs sont réintégrés. SIgnature du protocole d'accord.
Bal rassemblant dirigeants politiques et syndicaux (Henri Krasucki, Marcel Dufriche) et ouvrières. Une des Grandin offre à la municipalité sa robe rouge de gréviste, symbole de la lutte, qui ira rejoindre les collections du Musée d'histoire vivante. Pour la première fois dans un protocole d'accord, l'occupation des locaux a été reconnue.
Quel bilan ? La victoire n'est pas définitive, elle n'est que partielle. Les licenciements continuent partout ailleurs. Jean Garcia, membre du comité central, évoque Rateau, Grandin, Triton, la Satam, et la solidarité de la population et des organisations du mouvement ouvrier (CGT, PCF, L'HUmaité). La cellule du parti dans l'entreprise a été très active pour informer et unir les travailleurs.
Mathilde Angeloni : le rapport de force sera désormais favorable pour les futures discussions avec la nouvelle direction. Les ouvrières ont parcouru beaucoup de chemin et pris conscience de leur force.
Retour sur la lutte de Rateau l'année précédente. La lutte est payante. Discours d'Henri Krasucki devant les Rateau (off) sur des images des ateliers de l'usine. Sortie de l'usine Rateau sous les applaudissements : "Les Rateau sont vainqueurs, grâce à tous les travailleurs".