Le P.C.F. s'exprime à propos du boycott des Jeux Olympiques de Moscou décidé par les États-Unis.
Autour d'une table, Roland Passevant, grand reporter à l'Humanité dimanche, rappelle, à titre d'introduction, que les Jeux Olympiques de Moscou auront bien lieu, contrairement aux affirmations de Roger Gicquel dans le journal télévisé de TF1. Roland Passevant donne ensuite la parole à différents intervenants. Thierry Dubois, athlète de haut niveau, témoigne des soutiens apportés au Comité des sportifs de haut niveau qui défend les JO de Moscou. Après quelques images qui évoquent le discrédit jeté par la presse sur ces JO, Charles Fiterman, secrétaire du Comité central du PCF, s’exprime pour répéter que les JO se dérouleront, malgré le boycott, dans un esprit de « paix » et « d'amitié ». Il poursuit sur les liens entre sport et politique : il regrette toute instrumentalisation du sport et estime qu'au contraire la politique doit être au service du sport. C'est alors l'occasion de mettre en lumière la faiblesse de la politique menée en France pour développer le sport. Annick Davisse, qui représente le collectif « Olympic-la cause des femmes », indique que les femmes sont deux fois moins nombreuses que les hommes à faire du sport en raison d' « obstacles insurmontables », professionnels et familiaux. Gilbert Ridouh, président de l'Union sportive d'Ivry, mentionne une autre catégorie « exclue du sport » : les ouvriers. Il souligne également les problèmes financiers et d’encadrement rencontrés par les clubs de sport. Annick Davisse rappelle que le sport est négligé à l’école et demande le recrutement de professeurs d’éducation physique. Charles Fiterman pointe enfin « une politique désastreuse » en matière de sport et fait allusion aux propositions du P.C.F. pour que la France devienne cette « nation sportive qu’elle peut être ».
A la suite de l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en décembre 1979, les États-Unis lancent un boycott des Jeux Olympiques prévus à Moscou en août 1980. Il s’agit de faire pression sur le gouvernement soviétique pour demander le retrait de l’Armée rouge. Ce boycott est suivi par une cinquantaine de nations. Les Jeux Olympiques de Moscou se déroulent néanmoins du 19 juillet au 3 août 1980 avec 80 nations participantes, dont la France. C’est le Comité national olympique et sportif français qui a pris la décision d’aller à Moscou : toutefois, certaines fédérations (voile, tir et équitation) ont décidé ne pas prendre part aux Jeux Olympiques.
L’attention portée par le P.C.F. au sport, et en particulier à la mise en place d’une politique sportive populaire, remonte à l’Entre-deux-guerres. Le développement du « sport rouge » vise à rendre accessibles les activités sportives aux ouvriers ; pour ce faire, certains relais, comme la F.S.G.T. (Fédération sportive et gymnique du travail), créée en 1934, sont mis en place. En outre, les municipalités communistes se sont attachées depuis les années 1930 à encourager la pratique sportive.
A la différence des autres formats télévisés dédiés à l'expression publique des partis politiques sur les chaînes de la télévision publique, l'émission Tribune libre avait étendu cette case de programmation aux différentes « familles de pensées » représentées en France.
Chaque parti ou famille de pensée disposait de moyens et d'un budget attribués par l'État pour la préparation de l'émission dont la réalisation lui appartenait en propre. Elle durait en moyenne un quart d'heure et était diffusée à une heure de grande écoute.
Personnalités : Roger Passevant, Charles Fiterman, Annick Davisse, Thierry Dubois, Roger Gicquel
Descripteurs : Jeux olympiques, Boycott, Éducation physique
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF
1947-1991 Guerre Froide - Banlieues rouges, « communisme municipal » - Fiterman Charles - Sport - Émancipation féminine