GRANDE GRÈVE DES MINEURS (LA)
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- Sous-titre1ER MARS - 4 AVRIL 1963
- Réalisateur.ice.sLouis DAQUIN, Jean-Paul LE CHANOIS
- Année(s)1963 précisément
- Durée00:25:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionCOOPÉRATIVE GÉNÉRALE DU CINÉMA FRANÇAIS
La grève unitaire des mineurs français du 1er mars au 4 avril 1963.
Après avoir rappelé, en voix off, les raisons de la grève - essentiellement déclenchée pour obtenir une revalorisation de 11 % - La grande grève des mineurs décrit les principales phases du conflit : le déclenchement de la grève le 1er mars, la mise en échec de la tentative de réquisition par le gouvernement Pompidou deux jours plus tard, les débrayages de soutien dans tout le pays le 5, la manifestation du 29 réunissant 80 000 personnes à Lens.
Comprenant plusieurs interviews (un vieux mineur silicosé, des femmes de mineurs, un mineur en haut d'un terril...), ce documentaire insiste sur l'unité, l'organisation et le calme du mouvement, le rôle des femmes et celui de la solidarité nationale et internationale. Les commerçants soutiennent la grève, l'argent des collectes afflue et 12 000 enfants de mineurs partent pour les vacances de Pâques dans des familles d'accueil. (Apparaît ainsi le militantisme des membres du Secours Populaire et celui de l'Union des Femmes Françaises).
Sur les pancartes des manifestants, on peut lire : "Un piqueur pour De Gaulle", "De Gaulle des sous", "Nos 40 heures payées 48". Le film s'achève par une énumération de ce que les mineurs ont obtenu le 3 avril après 48 heures de négociation, et par une longue citation de Benoit Frachon lors du 34e congrès de la CGT à Saint-Denis, citation mettant en valeur les gains matériels et surtout politiques de la lutte des mineurs.
La grande grève des mineurs, au ton mesuré, insiste sur l'unité syndicale et politique qui a permis de faire reculer le gouvernement, tout en soulignant le rôle de la Fédération du Sous-Sol CGT et celui de ses dirigeants. Exceptés la présence (discrète) de l'Internationale et le titre du film, La grande grève des mineurs, tant sur la forme que sur le contenu, paraît être l'antithèse de La grande lutte des mineurs, bien plus virulent.
Montage : Emma Le Chanois
Musique : Jean Wiener
Lieux et monuments : Avion, Lens, Auboué (mairie), Gardanne (photo), Merlebach, Marseille (manifestation).
Personnalités : Henri Martel, Léon Delfosse, Achille Blondeau (pour la Fédération du Sous-Sol CGT), Philippe Menu (FO), Joseph Santi (CFTC).
NB : son défectueux
Lieux de consultation: Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
Après avoir rappelé, en voix off, les raisons de la grève - essentiellement déclenchée pour obtenir une revalorisation de 11 % - La grande grève des mineurs décrit les principales phases du conflit : le déclenchement de la grève le 1er mars, la mise en échec de la tentative de réquisition par le gouvernement Pompidou deux jours plus tard, les débrayages de soutien dans tout le pays le 5, la manifestation du 29 réunissant 80 000 personnes à Lens.
Comprenant plusieurs interviews (un vieux mineur silicosé, des femmes de mineurs, un mineur en haut d'un terril...), ce documentaire insiste sur l'unité, l'organisation et le calme du mouvement, le rôle des femmes et celui de la solidarité nationale et internationale. Les commerçants soutiennent la grève, l'argent des collectes afflue et 12 000 enfants de mineurs partent pour les vacances de Pâques dans des familles d'accueil. (Apparaît ainsi le militantisme des membres du Secours Populaire et celui de l'Union des Femmes Françaises).
Sur les pancartes des manifestants, on peut lire : "Un piqueur pour De Gaulle", "De Gaulle des sous", "Nos 40 heures payées 48". Le film s'achève par une énumération de ce que les mineurs ont obtenu le 3 avril après 48 heures de négociation, et par une longue citation de Benoit Frachon lors du 34e congrès de la CGT à Saint-Denis, citation mettant en valeur les gains matériels et surtout politiques de la lutte des mineurs.
La grande grève des mineurs, au ton mesuré, insiste sur l'unité syndicale et politique qui a permis de faire reculer le gouvernement, tout en soulignant le rôle de la Fédération du Sous-Sol CGT et celui de ses dirigeants. Exceptés la présence (discrète) de l'Internationale et le titre du film, La grande grève des mineurs, tant sur la forme que sur le contenu, paraît être l'antithèse de La grande lutte des mineurs, bien plus virulent.
Montage : Emma Le Chanois
Musique : Jean Wiener
Lieux et monuments : Avion, Lens, Auboué (mairie), Gardanne (photo), Merlebach, Marseille (manifestation).
Personnalités : Henri Martel, Léon Delfosse, Achille Blondeau (pour la Fédération du Sous-Sol CGT), Philippe Menu (FO), Joseph Santi (CFTC).
NB : son défectueux
Lieux de consultation: Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
Générique au son de l'Internationale au piano. Le comité d'Action du Spectacle et la Fédération Nationale du Sous-Sol (CGT) présentent
La Grande grève des mineurs, (1er mars – 4 avril 1963)
Avec la collaboration de / Emma Le Chanois / Roland Ménard / Jean Wiener
Présentation du bassin minier d'Avion (Pas-de-Calais), avec ses nombreux terrils. 120 000 mineurs, employés, agents de maitrise, techniciens, ingénieurs travaillent dans le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais. Ils sont 200 000 pour toute la France, tandis que 70 000 autres mineurs extraient le fer et la potasse, l'ardoise et l'uranium, la bauxite et le pétrole. Vue sur des cheminées de hauts fourneaux.
Les raisons du mécontentement. Images de mineurs qui discutent devant la mine. En janvier, CGT et FO ont appelé à une grève de rendement. La CGT tente depuis des années de combler les 11% de retard du salaire minier. Les salaires sont très bas, pour une durée de travail supérieure à tous les autres pays européens. 00:01:45:00 Une du journal "Le travailleur du sous-sol"
La silicose, fléau de la mine. Un mineur explique comment le rendement à la pièce force les hommes à se tuer à la tâche au mépris de leur propre sécurité. 00:03:08:00 Un vieux travailleur confirme cette tendance à toujours travailler au dessus de ses forces, dans l'éternelle poussière de charbon qui encombre les bronches. 00:03;34:00 Un homme de 38 ans, ancien mineur, silicosé depuis 9 ans, rendu à un taux de 50%. Sa femme confirme qu'il ne pouvait plus travailler.
Un mineur étranger montre la maison qu'il habite, au beau milieu des terrils... La maison appartient à la compagnie, il ne peut rien trouver d'autre faute d'argent. "On n'a rien à nous, ici."
1er mars : L'appel à la grève de tous les syndicats.
Images des piquets de grève, de la rue d'un coron (00:05:13:00). Après 48h de grève, le gouvernement réquisitionne les mineurs. 00:05:32:00 Les directions syndicales préparent la riposte. A Lens, les militants CGT se réunissent autour de henri Martel, président de la Fédération du Sous-Sol, et Léon Delfosse, secrétaire général.
4 mars : l'offensive des mineurs lorrains. Le lundi 4 mars est jour de repos dans tous les bassins houillers, sauf celui de Lorraine. Les mineurs lorrains montrent le chemin du refus à la réquisition. Panneau "A bas la réquisition!"
Image du puits de la mine, linge qui sèche au vent.
En Lorraine, un Comité Central de grève se constitue, réunissant tous les syndicats. Images de la réunion des délégués, puis de l'assemblée des mineurs venus écouter leurs discours. son direct d'une intervention au micro. Le lendemain, tous les mineurs de France suivent les lorrains et refusent de se plier à la réquisition. 00:07:00:00 Foule des mineurs.
5 mars : débrayage national de solidarité. Toutes les grandes centrales syndicales appellent à la grève. Image d'un panneau d'affichage de la SNCF "service suspendu", et d'un calicot ornant la maison des syndicats "Vive la grève unie des mineurs pour la défense des libertés syndicales et la satisfaction de vos revendications"
Piquet de grève et banderoles « Les mineurs iront jusqu'au bout M. Pompidou! », « Nos 40h payées 48 », « Respect du droit de grève et des libertés syndicales », « Vive l'union pour le succès de nos revendications ». 00:08:00:00 un contremaître les regarde défiler. 00:08:03:00 plan sur un mineur maghrébin. 00:08:23:00 Le cortège passe devant le carreau de la mine en chantant l'Internationale. Tous convergent vers la place de l'église. Banderole "L'unité de la classe ouvrière la rend invincible". Le cortège se presse dans une grande halle pour y tenir un meeting. 00:09:08:00 deux jeunes mariés!
Les Houillères du Bassin de Provence (Gardannes). A Marseille, la foule accueille chaleureusement les mineurs du bassin venus défiler. Au même moment, les mineurs de l'Est organisent une marche sur Paris. 00:10:03:00 façade de la mairie d'Auboué (Lorraine), et son inscription "Pas de bottes allemandes sur notre sol!". A Paris, la manifestation. Une pancarte "Pompidou à la mine!" tandis que s'échangent des poignées de main fraternelles. Le cortège arrive sur l'esplanade des Invalides.
Le gouvernement reçoit les syndicats, et reconnaît un retard de 8% des salaires des mineurs. Les manifestants attendent dehors.
Une unité syndicale inédite. Un vieux mineur n'en revient toujours pas que les trois grands syndicats se soient mis d'accord pour faire grève ensemble. Un autre se félicite que l'ensemble de la profession soit mobilisée, pas seulement les mineurs, mais également les employés et la maîtrise.
Le rôle des femmes dans la lutte. Une femme de mineur s'offusque des discours des journalistes de la télévision, qui font croire que les mineurs sont bien payés. A la question "Vous pouvez tenir encore longtemps?", une femme confie son inquiétude, surtout pour les enfants, qui ne mangent pas à leur faim. Une autre affirme que le gouvernement pourra bien jouer une guerre d'usure, les femmes ne cèderont rien : "même si on ne doit manger que du pain et des pommes de terres, on continue, on soutiendra nos maris parce que c'est une lutte vraiment juste." Banderole : "Pour nos enfants, luttons avec nos maris" (00:12:16:00). Une femme de mineur, fichu sur la tête, lit un discours devant la foule. 00:12:21:00 Elle est applaudie par les mineurs. Beaucoup de femmes étaient habituellement opposées à la grève, mais s'y investissent cette fois tant la situation est injuste. 00:12:34:00 une femme et son enfant devant une banderole "Nous sommes unis - CGT, CFTC et FO - Nous vaincrons"
La solidarité. "Tout un peuple soutient ces mineurs. La solidarité matérielle atteint une ampleur encore jamais vue en France. Près de 3 milliards d'anciens francs vont être recueillis par les communes et répartis entre les 200 000 grévistes." Dans la vitrine du boucher, pancarte " Cet établissement aide des familles des mineurs" ; sur un arbre, une feuille "Demain jeudi n'oubliez pas le solidarité aux mineurs". 00:13:40:00 Les mineurs collectent l'argent chez les commerçants, sur les marchés, puis comptent les sous.
L'accueil des enfants de mineurs pour les vacances de Pâques. 12 000 enfants profitent de la solidarité. Leurs mères les mettent dans le car qui les emmène. 00:14:35:00 L'arrivée. On voit le car s'arrêter devant un local du Secours Populaire, dans lequel les enfants sont emmenés et confiés à des familles. 00:15:17:00 des enfants repartent avec leur famille d'accueil.
La solidarité internationale. Du monde entier parviennent de l'argent, des vivres et des messages de soutien aux grévistes. On voit des membres de la Fédération CGT du sous-sol ouvrir des centaines de télégrammes venus d'URSS, de Hollande, de Corée, du Japon, de Pologne, de RDA, de Cuba. Les dirigeants syndicaux des mineurs anglais font le déplacement en France pour témoigner de leur soutien.
29 mars : la grande manifestation de Lens. 80 000 personnes défilent. Vue aérienne du cortège. Fanfare et mégaphone. Les manifestants chantent l'Internationale. 00:18:36:00 plan serré des manifestants. Pancarte « De Gaulle des sous » « Non à la réquisition », « nNus ne craignons pas la faim, toutes jusqu'au bout. Dechy. « Un piqueur pour De Gaulle ». « Des milliards pour la bombe atomique, rien pour les mineurs » « Nous sommes tous contre la réquisition – CGT, CFTC, FO ».
A la tribune prennent place les élus communistes et socialistes et les représentants des syndicats. 00:20:30:00 Les trois principaux délégués sont présentés : Philippe Menu de FO, Joseph Santi de la CFTC et Léon Delfosse de la CGT. 00:20:40:00 Cette formidable mobilisation oblige le gouvernement à reprendre les négociations. Les mineurs applaudissent et lèvent le poing.
Le 3 avril, les mineurs obtiennent satisfaction : une prime de 2000 anciens francs, 6,5% d'augmentation immédiate, le reste du rattrapage étant échelonné sur 8 mois, la 4ème semaine de congés payés. Le gouvernement s'engage à reconsidérer les salaires en septembre et à ouvrir des discussions sur la durée du travail et l'avenir de la profession.
Le film s'achève sur une longue citation de Benoît Frachon, prononcée au 34ème Congrès de la CGT à Saint-Denis : "Cette grève des mineurs est incontestablement le fait essentiel de la lutte de la classe ouvrière en France depuis de nombreuses années. Pendant toute sa durée, les mineurs ont été l'objet de la sympathie et de la solidarité de très larges couches de la population. Les mineurs ont lutté de façon exemplaire, leur grand mérite est d'avoir porté un coup très dur à la pratique de la réquisition. Par son usage systématique, le pouvoir s'orientait vers la liquidation de fait du droit de grève. La grève, et le succès par lequel elle s'est terminée, a aidé considérablement les autres travailleurs de l'Etat à faire admettre quelques unes de leurs revendications urgentes. L'union fermement maintenue durant tout le conflit (...) est un exemple remarquable qui aura des suites heureuses. (...) Les dirigeants de notre fédération qui dans des conditions parfois difficiles ont su rester fermes et lucides, ont mérité les félicitations que je leur adresse. Je veux aussi, en votre nom à tous, et au nom de tous les travailleurs de France, adresser à tous les mineurs le témoignage de notre admiration, et les remercier pour le service immense qu'ils ont rendu à la classe ouvrière." Vues des paysages des terrils, de visages de mineurs, d'une femme du Secours Populaire, de la foule.