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Catalogue
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CONFLIT SOCIAL À GRANDIN - MONTREUIL

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Film amateur sur le conflit social chez le fabricant de téléviseurs Grandin à Montreuil-sous-Bois en 1975, lutte menée en très grande majorité par des femmes.

En janvier 1975, la direction de Grandin (usine d'électronique à Montreuil dépendante du trust Thomson) annonce à ses 500 salariées la fermeture du site. En quelques jours, l'occupation est décidée. Pendant 9 mois, de février à octobre 1975, elles occupent l'usine et mènent des actions médiatiques, vêtues de leurs robes rouges qui les rendent immédiatement reconnaissables : déterminées à faire parler de leur combat, elles parviennent à faire irruption dans les ministères, à la radio et à la télévision, en plus de leur présence visible dans les manifestations. Aidées et soutenues par le PCF, la CGT et la mairie communiste de Montreuil, les Grandin obtiendront - temporairement...- gain de cause. Cette lutte en annonce beaucoup d'autres à venir, au moment où s'amorce la désindustrialisation, qui touche de plein fouet les bassins industriels du Nord et de l'Est et la banlieue parisienne.

Ce film est un assemblage de plusieurs bobineaux amateurs muets tournés par des grévistes. Parmi elles, on reconnaît les déléguées syndicales Evelyne Vanderheym et Mathilde Angeloni, figures de la lutte des Grandin, ainsi que le maire de Montreuil Marcel Dufriche. Ce film amateur complète le film professionnel réalisé à l'initiative du PCF, Grandin, les raisons d'une victoire et l'interview de deux grévistes réalisée par Marcel Trillat lors d'une journée d'action en juillet 1975.

Description :
Ballade au Puces de Montreuil, action de lutte et manifestation syndicale, l'exposition ORTF (18 au 27 juin) et discussion avec Lionel Stoleru, Secrétaire d'état chargé de la condition des travailleurs manuels.

Vues diverses dans les rues de Montreuil, vues de personnes depuis des fenêtres, dans un appartement, piquet de grève et occupation de l'usine Grandin, fête du 14 juillet 1975, et bal du PCF

Manifestation syndicale à Paris, dont des salariés d'entreprises de Seine-Saint-Denis (tournage du 07/10/1975)

Délégation de la section syndicale CGT d'Artelec (ex-Grandin), plusieurs manifestations dont celle devant la Préfecture à Bobigny, à Montreuil-sous-Bois (07/10/1975)

Manifestation des salariés en grève de l'usine Grandin dans la rue pour populariser leur action, manifestation syndicale Place de la République à Paris (le 23)

Manifestation syndicale à Paris. Un manifestant porte un masque représentant Valéry Giscard d'Estaing, vue d'une banderole Chaix (imprimerie en lutte au même moment)

Manifestation de salariés, "enterrement" du Plan Barre

Scènes de vie quotidienne dans l'usine Grandin occupée par les salariés grévistes.


Grandin était la Société française de radio et de Télévision (SFRT, production et construction) située rue Marceau, à Montreuil-sous- Bois. Dès 1963, la société décide de réduire ses effectifs de 15 % en supprimant 150 emplois. Après rachat de 50% de l'entreprise par Thomson en 1974, Grandin dépose son bilan et se trouve en liquidation judiciaire ; elle doit fermer. Les salariés se mettent en grève et occupent l'usine.
Durant l'occupation de l'usine, les salariés multiplient les actions : occupation du stand de la Thomson au salon des arts ménagers, du siège de la Thomson, journées porte ouverte, occupation des locaux de IT1 rue Cognacq-Jay, auto-invitation chez Françoise Giroud, secrétaire d'Etat à la condition féminine. L'entreprise Grandin reçoit en août 1975 une aide de l'Etat afin de redémarrer l'activité avec un nouveau repreneur, Artelec. Le 8 octobre 1975, un protocole d'accord est signé et l'activité redémarre le 13 octobre 1975. Un an plus tard les emplois sont à nouveau menacés chez Artelec et l'entreprise fermera définitivement fin 1976.
Au delà des problèmes de sauvegarde de l'emploi, l'occupation de l'usine aura mis en lumière les difficultés de travail de cette main d'oeuvre féminine non qualifiée et sous payée (O.S. travaillant à la chaîne). 
Mathilde Angeloni, militante communiste, responsable de la cellule d'entreprise et l'une des animatrices de la grève, qui aurait déposé ces bobines, raconte les difficultés et la pénibilité du travail chez Grandin :
- travail à la chaîne, cadences impossibles à tenir
- faibles salaires, obligeant les femmes à une activité importante à leur domicile (couture)
- un besoin ressenti par les femmes d'un travail qualifié qui n'existait pas dans l'entreprise
- une attitude extrêmement dure des contremaîtres et donc une tension nerveuse et une pénibilité physique importante
Après 9 mois d'occupation, réouverture de l'entreprise en octobre 1975, mais les débouchés restent fermés. La fermeture définitive intervient en 1976.
(source : entretien de Mathilde Angeloni par les Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis, 2000)


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis

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