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Catalogue
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BOBIGNY ASSISES DE LA VIE QUOTIDIENNE - VIVRE A BOBIGNY

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Territoire de maraîchers jusqu'à la fin du XIXe siècle, Bobigny se transforme progressivement en cité ouvrière, avec l'installation d'une gare de la Grande Ceinture en 1882 puis l'installation du tramway en 1902. Cela provoque l'arrivée de nombreux ouvriers, dont une partie travaille à Paris, et la création des premiers lotissements dans une commune jusqu'alors rurale. Comme dans de nombreuses communes ouvrières de banlieue, ces lotissements deviennent la base politique de la SFIO puis du tout jeune Parti communiste. Le maire Jean Marie Clamamus, élu en 1919 sous l'étiquette socialiste, rejoint au Congrès de Tours les rangs du PCF.
L'expansion démographique est sans précédent : de 2000 habitants au début du siècle, la ville passe à plus de 17000 habitants en 1931. L'installation de nouvelles usines encourage cette progression, comme l'Usine Meccano (1920) ou les ateliers du très populaire journal L'illustration. La guerre marque un tournant dans l'histoire de Bobigny : rompant avec le PCF, le maire rejoint les pétainistes. Le PCF reprend la ville à la Libération, après l'arrestation et le jugement d'indignité nationale pour Clamamus.

Pendant 15 ans, les élus municipaux vont être confrontés à une grave crise du logement. Les destructions de la guerre se conjuguent au Baby boom et à un tissu résidentiel largement dégradé. Les conditions de logement sont précaires pour la grande majorité des balbyniens. La mairie réalise, avec le soutien de l'Office HLM de la Seine, les premières grandes cités d'habitat collectif : la cité de l'Abreuvoir, les Courtillières et Pont-de-Pierre. Ces réalisations restent cependant insuffisantes. À la fin des années 1950, cette question du logement et des équipements publics est confiée à un jeune conseiller municipal : Georges Valbon. Il met en place un plan d'urbanisme, qui vise à densifier la ville, à promouvoir les services publics et les équipements de proximité et à rénover le centre ville dégradé. La ville devient alors un immense chantier à ciel ouvert, qui la fait entrer dans la modernité, sous la conduite du même Georges Valbon, élu maire en 1965. La fin du département de la Seine en 1965 et la création de la Seine-Saint-Denis lui confère le statut de ville préfecture, induisant aussi de nouveaux travaux pour y implanter les services administratifs préfectoraux.

Le film « Assises de la vie quotidienne » est réalisé en 1975 à partir des nouvelles expérimentations démocratiques dans les villes communistes. Depuis le début de la décennie, les territoires de banlieue rouge ont promu l'idée d'un « contrat communal », associant les habitants aux décisions politiques municipales. Du 17 au 31 octobre 1975, la municipalité de Bobigny a organisé dans toute la ville une manifestation consacrée aux « Assises de la vie quotidienne ». Avec le concours des plusieurs équipes audiovisuelles, il s'est agi, quartier après quartier, pendant deux semaines, de recueillir les remarques, doléances et suggestions de la population d'un lieu déterminé. La projection de ces matériaux a lieu le soir même dans un local public en présence des intéressés et d'un élu, et sert de base à une large discussion des problèmes soulevés au cours de l'enquête. Les points de vue de la population, variés, divergents, opposés, sont ensuite soumis et discutés par des responsables municipaux communistes. Le documentaire est découpé en 5 chapitres : la vie, la ville, le responsable, la politique, le PCF. Après chaque recueil de témoignages, le PCF local et ses élus répondent aux questions et aux doléances de la population. Ce croisement constitue un support original dans les films communistes de la période.


Réalisateur : Daniel Verdier
Opérateur : Pierre Corman
Production : UNICITE
Personnalités : Valéry Giscard d'Estaing

Mots Clefs : Banlieue rouge, emploi, industrie, ouvriers, logement, enseignement, éducation, élections municipales, associations, syndicats, financement, mouvement social.

Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF
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Le premier chapitre est consacré à « la vie », les enjeux et les difficultés de la vie quotidienne. Le micro-trottoir permet d'aborder différents problèmes. Rare sont les habitants qui se montrent optimistes. Ils évoquent à la fois le problème de l'emploi et les menaces de licenciements, avec le début de la crise, mais aussi la précarité, en particulier des jeunes. Les diplômes, qui ont largement progressé, ne permettent pas pour autant une réelle amélioration des conditions de travail. Ce discours est contredit par un chef d'entreprise, qui considère que la situation s'améliore, en dépit des protestations de certains partenaires sociaux : il évoque sans le dire la CGT. Plusieurs enquêtés soulignent la faiblesse des salaires.
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En réponse, la séquence suivante traite de « ce que les communistes en pensent ». Les difficultés sont selon les militants communistes similaires à ceux rencontrés partout en France. Ils critiquent la politique du pouvoir de Giscard, en faveur des grosses sociétés et non des intérêts de la population. La municipalité est valorisée comme un rempart : aide sociale, école, etc. Mais elle ne peut pas tout : l'amélioration de la vie de la population dépend des luttes politiques et sociales pour changer de gouvernement.
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Le deuxième chapitre est consacré à « la ville ». Les habitants se montrent souvent critiques dans les entretiens. La nostalgie de l'ancien Bobigny est présente, les habitants les plus anciens de la ville regardant avec crainte les grands ensembles, en particulier en matière de coûts supplémentaires (loyer et charges). Les jeunes dénoncent le manque d'équipements pour les jeunes, en matière sportive ou culturelle. Un foyer pour personnes âgées ou le CES ne sont pas non plus construit, en dépit des attentes. Plusieurs habitants dénoncent le niveau des impôts locaux. Les habitants des grands ensembles, conformément aux enquêtes d'opinion menées partout en France dans cette décennie, adoptent une vision partagée, évoquant le confort mais aussi l'absence de solidarité dans ces grandes constructions.
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Les communistes répondent en justifiant la construction des grands ensembles, pour répondre à la crise du logement et loger les couches populaires et ouvrières. Ils valorisent la mixité des formes urbaines de Bobigny, entre pavillons et grands ensembles. La construction a été assurée par la municipalité et sa société de construction. Le financement des équipements est aussi difficile, en raison de la baisse des crédits.
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Le troisième chapitre est intitulé « le responsable ». Les discours sont très divergents. Certains défendent l'idée d'une responsabilité de la municipalité (implantation des équipements, imposition). D'autres accusent le gouvernement, comme un groupe de personnes âgées qui dénoncent un gouvernement où « l'argent part chez les riches ». Logiquement, les communistes considèrent que le gouvernement est responsable de la situation. Un militant explique que la hausse d'impôt a été une décision d’État. Il justifie les investissements en faveur de la jeunesse, de l'enfance, des personnes âgées.
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Logiquement, les communistes considèrent que le gouvernement est responsable de la situation. Un militant explique que la hausse d'impôt a été une décision d’État. Il justifie les investissements en faveur de la jeunesse, de l'enfance, des personnes âgées.
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Le chapitre 4 porte sur « la politique. » Les habitants aspirent à « du changement », sans grande précision sur l'orientation du vote. Une mère de famille critique le programme commun. Des jeunes semblent souvent incertains sur les questions politiques, même si un jeune souligne son engagement dans la jeunesse communiste. Les entretiens devant une entreprise montrent deux idées contraires : certains défendent la nécessité de faire de la politique et du syndicalisme dans l'entreprise, tandis que d'autres s'y opposent. Deux habitants débattent : l'un défend le programme commun, tandis que l'autre se montre désabusé quant aux changement politique
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Le journaliste revient ensuite vers les communistes, en signalant le désintérêt de nombreux habitants pour la politique. L'idée défendue par les communistes est que « tout est politique » : dans l'entreprise (sur la question des salaires par exemple) et dans la vie quotidienne. Le désintérêt de la politique est entretenu, selon eux, par le gouvernement, pour éviter toute contestation. Les difficultés du programme commun à cette époque (la renégociation conduira à la rupture) sont évoquées, même si l'union est encore défendue.
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La dernière séquence de micro-trottoirs porte sur « le PCF ». Une syndiquée évoque, avec hésitations, son possible engagement dans le PCF, en lien avec sa lutte syndicale. Une autre militante évoque son départ, sans précision, du PCF. Plusieurs habitants ont un avis mitigé sur le PCF, n'étant pas convaincus par le projet ou les difficultés inhérentes à la prise d'une carte (liberté de réflexion, formation politique).
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Les communistes de Bobigny soulignent l'ouverture du PCF, comme un lieu d'échange, de formation, mais aussi comme un lieu de liberté d'expression, favorisant une prise de conscience politique. Ils contestent l'idée que le PCF est antidémocratique. L'utilité du PCF est de lutter contre le pouvoir actuel.

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