BATAILLE DE LA VIE (LA)
© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
En savoir plus
En savoir plus
- Réalisateur.ice.sLouis DAQUIN
- Année(s)1949 précisément
- Lieu(x)Oradour-sur-Glane (87), Moscou (ville)
- Durée00:49:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 35 mm
- SonSonore
- CollectionPROCINEX
Fédération Sportive et Gymnique du TravailSociété Nationale d'Étude et de Construction de Moteurs d'AviationAmado JorgeAragon LouisCasanova DanièleCasanova LaurentChurchill WinstonColonel Fabien (Pierre Georges dit)Cotton EugénieDaquin LouisÉluard PaulFadeïev AlexandreFarge YvesFrance AnatoleHo Chi MinhJoliot-Curie FrédéricLangevin PaulMoquet GuyNenni PietroNeruda PabloPicasso PabloTruman Harry S.Vichinsky André
Le premier congrès international des partisans de la paix, le 20 avril 1949, à Paris, salle Pleyel, et le rassemblement qui s'ensuivit au stade Buffalo, le 24 avril, du point de vue d'un "faux-vrai" délégué français, Mr Dupuis, blouse blanche et "Français moyen". Après une ouverture évoquant le bonheur et la vie simple (images de paysages en fleur, de mères et d'enfants, de travaux agricoles, artisanaux et industriels) et les menaces de guerre (arrêt sur images, bruit de sirènes et de bombardements, gros plans sur les unes des journaux), Mr Dupuis, déjà sensibilisé aux problèmes de la paix, est naturellement délégué au congrès par les ouvriers et les employés de son entreprise. Une séquence montre alors la venue à Paris des délégations françaises et étrangères : arrivée en gare des trains anglais et italiens, caravanes d'autobus parcourant la France (le bus de l'Ariège s'arrête visiter les ruines d'Oradour), délégation tchèque (conduite par un curé), représentation américaine... Dans la salle Pleyel se croisent des personnalités et des personnes du monde entier (dont une bigouden).
Pierre Joliot-Curie introduit le congrès et salue tout particulièrement les délégués de l'Espagne, de la Grèce, de l'Indonésie et du Vietnam. Il regrette que de nombreux visas aient été refusés par les autorités.
En parallèle sont insérés des plans du Congrès qui se tient à Prague pour les représentants n'ayant pas obtenu de visas pour la France.
Les interventions sont abondamment illustrées, toutes centrées autour des thèmes de la paix, de la guerre et de menaces de guerre dans le monde : Eugénie Cotton, Madame Kosmodemianskaia (mère de l'héroïne soviétique Zoïa), Zarzi (instituteur italien), Piétro Nenni, Kutty Hookham (secrétaire de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique en Grande-Bretagne), Alexei Petrovitch Mareseev (héros soviétique de la seconde guerre mondiale), Gabriel d'Arboussier (secrétaire général de la République Démocratique d'Afrique Noire)... Défilent ainsi, successivement, des images de cimetière militaire, de bombardements et de cadavres d'enfants, de ruines, d'explosion et de morts en URSS, d'enfants tatoués et déportés en Pologne, de camps de la mort, de charniers et de fours crématoire, une photo de « la chienne de Buchenwald », des images de fraternisations entre soldats américains et soviétiques, des plans de la prise du Reichstag, des accords de Yalta et de la naissance des Nations Unies, de ruines déblayées, d'un défilé militaire soviétique (avec un bébé), et, enfin, des images du déchargement d'un navire par de la main d'œuvre coloniale... Paul Robeson, particulièrement applaudit, interprète la ballade de Joe Hill. Le délégué des États-Unis, le syndicaliste Donald Henderson, proteste quant à lui contre l'arrestation de douze dirigeants communistes américains. Interviennent ensuite monsieur Gebbert, polonais, secrétaire adjoint de la Fédération Syndicale Mondiale, (images de La Grande lutte des mineurs et du Printemps de la jeunesse 1948), Yves Farge (plans sur des unes de journaux consacrées à la libération d'anciens nazis et à la situation en Algérie, en Indochine et à Madagascar) et André Vichinsky. Le plan Marshall est dénoncé comme provoquant la ruine des économies nationales (courtes séquences sur les manifestations pour la défense du cinéma français et de la SNECMA). Madame Melpo Axioti, écrivaine grecque, condamne également la militarisation de son pays (images d'aérodromes, de bases navales et de croiseurs). Suit alors une longue séquence apologétique (6min) sur le plan, le travail et les travailleurs en URSS, pays « vraiment libéré », « pays ou les hommes réalisent le rêve de Descarte » (se rendre maîtres et possesseurs de la nature...). Après cette séquence laudative, de nombreux participants sont filmés: Ilya Ehrenbourg, l'abbé Boulier, Monseigneur Bereczky (Hongrie), Monseigneur Surneyan (archevêque arménien pour le diocèse de l'Europe), Hewlett Johnson (doyen de Canterburry), l'abbé Plojar (ministre de la santé publique en Tchécoslovaquie), Monseigneur Nicolas (orthodoxe russe) et Alexandre Fadeev (secrétaire général de l'Association des Écrivains soviétiques).
Le congrès s'achève au chant de La Marseillaise, repris par tous les congressistes. Lors de la manifestation de Buffalo, Aragon lit le message final du congrès mondial des partisans de la paix en présence, entre autres, d'Eluard et de Picasso et d'une foule immense arborant pancartes et banderoles ( « Paix au Vietnam », « Négociez avec Ho-Chi-Minh », portraits de Colonel Fabien, Guy Moquet, Laurent Casanova, Anatole France, Paul Langevin, banderoles des F.T.P, des Mutins de la Mer Noire, des Espagnols républicains, du « Peuple grec qui se bat pour la paix », de la F.S.G.T -« Notre sang n'est pas à vendre »-...).
La Bataille de la vie, réalisé avec soin par Louis Daquin et une équipe de techniciens communistes, confirme que la lutte pour la paix est devenue, à partir de la fin des années 40, une tâche primordiale pour le mouvement communiste et le camps soviétique. Et cette mobilisation de masse sut effectivement rassembler au-delà des "compagnons de routes". Interdit par la censure française, La Bataille de la vie reçut une médaille d'or au « Prix de la paix », à Varsovie, en 1950.
Générique : En surimpression sur l'image de l'oiseau blanc, « Un reportage sur le congrès mondial des partisans de la paix et le rassemblement de Buffalo/Paris, avril 1949 »
Opérateur : André Dumaître
Lieux et monuments : Paris (salle Pleyel, stade Buffalo), Oradour, Berlin (Reichstag), Moscou...
Intervenants : Melpo Axioti, Frédéric Joliot-Curie, Eugénie Cotton, Madame Kosmodemianskaia, Zarzi (?), Piétro Nenni, Kutty Hoocham, Alexei Petrovitch, Mareseev, Gabriel d'Arboussier, Paul Robeson, Donald Henderson, Gebbert, Yves Farges, André Vichinsky proposant l'interdiction de l'armement atomique.
Personnalités : Louis Aragon, Paul Eluard, Pablo Picasso, Pablo Néruda, Vercors, Jorge Amado, Howard Fast, Arnold Zweig, Luckas, Laurent Casanova, Nicolae Ceaucescu (arrivant au congrès), Jean Lafitte (écrivain), Blackman (écrivain, Antilles) Marinelo (poète et sénateur cubain), Sunan Hanzah (délégué de la République Indonésienne), Lombardo de Toledano (président de la confédération des travailleurs de l'Amérique latine), Noel Counihan (artiste peintre australien), Hazoul Rebay (Tunisie), le professeur Bernal (professeur des recherches atomiques, Grande-Bretagne), madame Odinolips (Hollande), madame Odinova (vice-présidente de l'Assemblée Nationale en Tchécoslovaquie), Beuckeul (?) (syndicaliste, Afrique du Sud), Narcisso Bassols (?) (ancien ambassadeur pour le Mexique), Conorus (président des sciences pour l'Albanie), Alessandrini (secrétaire des chrétiens démocrates, Italie), Antoine Tabet (architecte Libanais), Boricha, Grohman (secrétaire de l'Union internationale des étudiants), Nils Silfverskiol (médecin, Suède), Brunfau (secrétaire des femmes pour la paix, Belgique), Laura Weiss (médecin à Trieste), Françoise Leclercq (UFF, France), Ilya Ehrenbourg, l'abbé Boulier, monseigneur Bereczky (Hongrie), monseigneur Surneyan (archevêque arménien pour le diocèse de l'Europe), Hewlett Johnson (doyen de Canterburry), l'abbé Plojar (ministre de la santé publique en Tchécoslovaquie), monseigneur Nicolas (orthodoxe russe) et Alexandre Fadeev (secrétaire général de l'Association des Écrivains soviétiques)...
Parmis les nombreuses personnalité qui assistèrent à ce congrès, se trouvèrent également Alicia Perez Panalba (sculptrice argentine) et Wanda Jakubowska (metteuse en scène polonaise)
Musique : Paul ROBESON qui chante la Ballade de Joe HILL
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images
Pierre Joliot-Curie introduit le congrès et salue tout particulièrement les délégués de l'Espagne, de la Grèce, de l'Indonésie et du Vietnam. Il regrette que de nombreux visas aient été refusés par les autorités.
En parallèle sont insérés des plans du Congrès qui se tient à Prague pour les représentants n'ayant pas obtenu de visas pour la France.
Les interventions sont abondamment illustrées, toutes centrées autour des thèmes de la paix, de la guerre et de menaces de guerre dans le monde : Eugénie Cotton, Madame Kosmodemianskaia (mère de l'héroïne soviétique Zoïa), Zarzi (instituteur italien), Piétro Nenni, Kutty Hookham (secrétaire de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique en Grande-Bretagne), Alexei Petrovitch Mareseev (héros soviétique de la seconde guerre mondiale), Gabriel d'Arboussier (secrétaire général de la République Démocratique d'Afrique Noire)... Défilent ainsi, successivement, des images de cimetière militaire, de bombardements et de cadavres d'enfants, de ruines, d'explosion et de morts en URSS, d'enfants tatoués et déportés en Pologne, de camps de la mort, de charniers et de fours crématoire, une photo de « la chienne de Buchenwald », des images de fraternisations entre soldats américains et soviétiques, des plans de la prise du Reichstag, des accords de Yalta et de la naissance des Nations Unies, de ruines déblayées, d'un défilé militaire soviétique (avec un bébé), et, enfin, des images du déchargement d'un navire par de la main d'œuvre coloniale... Paul Robeson, particulièrement applaudit, interprète la ballade de Joe Hill. Le délégué des États-Unis, le syndicaliste Donald Henderson, proteste quant à lui contre l'arrestation de douze dirigeants communistes américains. Interviennent ensuite monsieur Gebbert, polonais, secrétaire adjoint de la Fédération Syndicale Mondiale, (images de La Grande lutte des mineurs et du Printemps de la jeunesse 1948), Yves Farge (plans sur des unes de journaux consacrées à la libération d'anciens nazis et à la situation en Algérie, en Indochine et à Madagascar) et André Vichinsky. Le plan Marshall est dénoncé comme provoquant la ruine des économies nationales (courtes séquences sur les manifestations pour la défense du cinéma français et de la SNECMA). Madame Melpo Axioti, écrivaine grecque, condamne également la militarisation de son pays (images d'aérodromes, de bases navales et de croiseurs). Suit alors une longue séquence apologétique (6min) sur le plan, le travail et les travailleurs en URSS, pays « vraiment libéré », « pays ou les hommes réalisent le rêve de Descarte » (se rendre maîtres et possesseurs de la nature...). Après cette séquence laudative, de nombreux participants sont filmés: Ilya Ehrenbourg, l'abbé Boulier, Monseigneur Bereczky (Hongrie), Monseigneur Surneyan (archevêque arménien pour le diocèse de l'Europe), Hewlett Johnson (doyen de Canterburry), l'abbé Plojar (ministre de la santé publique en Tchécoslovaquie), Monseigneur Nicolas (orthodoxe russe) et Alexandre Fadeev (secrétaire général de l'Association des Écrivains soviétiques).
Le congrès s'achève au chant de La Marseillaise, repris par tous les congressistes. Lors de la manifestation de Buffalo, Aragon lit le message final du congrès mondial des partisans de la paix en présence, entre autres, d'Eluard et de Picasso et d'une foule immense arborant pancartes et banderoles ( « Paix au Vietnam », « Négociez avec Ho-Chi-Minh », portraits de Colonel Fabien, Guy Moquet, Laurent Casanova, Anatole France, Paul Langevin, banderoles des F.T.P, des Mutins de la Mer Noire, des Espagnols républicains, du « Peuple grec qui se bat pour la paix », de la F.S.G.T -« Notre sang n'est pas à vendre »-...).
La Bataille de la vie, réalisé avec soin par Louis Daquin et une équipe de techniciens communistes, confirme que la lutte pour la paix est devenue, à partir de la fin des années 40, une tâche primordiale pour le mouvement communiste et le camps soviétique. Et cette mobilisation de masse sut effectivement rassembler au-delà des "compagnons de routes". Interdit par la censure française, La Bataille de la vie reçut une médaille d'or au « Prix de la paix », à Varsovie, en 1950.
Générique : En surimpression sur l'image de l'oiseau blanc, « Un reportage sur le congrès mondial des partisans de la paix et le rassemblement de Buffalo/Paris, avril 1949 »
Opérateur : André Dumaître
Lieux et monuments : Paris (salle Pleyel, stade Buffalo), Oradour, Berlin (Reichstag), Moscou...
Intervenants : Melpo Axioti, Frédéric Joliot-Curie, Eugénie Cotton, Madame Kosmodemianskaia, Zarzi (?), Piétro Nenni, Kutty Hoocham, Alexei Petrovitch, Mareseev, Gabriel d'Arboussier, Paul Robeson, Donald Henderson, Gebbert, Yves Farges, André Vichinsky proposant l'interdiction de l'armement atomique.
Personnalités : Louis Aragon, Paul Eluard, Pablo Picasso, Pablo Néruda, Vercors, Jorge Amado, Howard Fast, Arnold Zweig, Luckas, Laurent Casanova, Nicolae Ceaucescu (arrivant au congrès), Jean Lafitte (écrivain), Blackman (écrivain, Antilles) Marinelo (poète et sénateur cubain), Sunan Hanzah (délégué de la République Indonésienne), Lombardo de Toledano (président de la confédération des travailleurs de l'Amérique latine), Noel Counihan (artiste peintre australien), Hazoul Rebay (Tunisie), le professeur Bernal (professeur des recherches atomiques, Grande-Bretagne), madame Odinolips (Hollande), madame Odinova (vice-présidente de l'Assemblée Nationale en Tchécoslovaquie), Beuckeul (?) (syndicaliste, Afrique du Sud), Narcisso Bassols (?) (ancien ambassadeur pour le Mexique), Conorus (président des sciences pour l'Albanie), Alessandrini (secrétaire des chrétiens démocrates, Italie), Antoine Tabet (architecte Libanais), Boricha, Grohman (secrétaire de l'Union internationale des étudiants), Nils Silfverskiol (médecin, Suède), Brunfau (secrétaire des femmes pour la paix, Belgique), Laura Weiss (médecin à Trieste), Françoise Leclercq (UFF, France), Ilya Ehrenbourg, l'abbé Boulier, monseigneur Bereczky (Hongrie), monseigneur Surneyan (archevêque arménien pour le diocèse de l'Europe), Hewlett Johnson (doyen de Canterburry), l'abbé Plojar (ministre de la santé publique en Tchécoslovaquie), monseigneur Nicolas (orthodoxe russe) et Alexandre Fadeev (secrétaire général de l'Association des Écrivains soviétiques)...
Parmis les nombreuses personnalité qui assistèrent à ce congrès, se trouvèrent également Alicia Perez Panalba (sculptrice argentine) et Wanda Jakubowska (metteuse en scène polonaise)
Musique : Paul ROBESON qui chante la Ballade de Joe HILL
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images
1. Contexte et enjeux du congrès : Générique en surimpression d'un gros plan fixe d'une colombe blanche : un reportage sur le Congrès Mondial des partisans de la paix et le rassemblement de Buffalo. Suivi en surimpression, sur un plan large de Paris du texte : PARIS, AVRIL 1949.
Plans d'arbres en fleurs, d'une mère et de son enfant dans un parc, enfants jouant dans un bac à sable, à la crèche, courant dans sous-bois, faisant du canoë. Plans des bords de Seine, aux pieds de Notre-Dame de groupes de pêcheurs. Plans de moissonneurs, de techniciens, d'ouvriers du bâtiment, de l'industrie évoquant le bonheur et la vie paisible. Mais sur le plan rapproché d'un ouvrier du textile maniant un métier à tisser, une sirène retentit symbolisant la menace de guerre.
Bancs-titres en gros plan d'articles de journaux : " agression brutale contre le peuple indonésien ; Athènes en état de siège ; L'armée finlandaise en état d'alerte ; Trieste nouveau "Dantzig" de l'Europe ; Le V2 portera la bombe atomique".
Mise en scène dans un bureau d'étude, d'un personnage du film, présenté par la voix off : Monsieur Dupuis était un homme comme un autre. Il avait cru, lui aussi que la paix était revenue". Une main écrit " A bas la guerre " à la craie sur un mur. Dénonciation du pacte atlantique en off. La caméra suit monsieur Dupuis dans la rue, puis dans l'autobus. Il semble réfléchir tandis qu'en off, le commentaire dénonce "la conspiration d'un petit groupe d'hommes assoiffés de puissance et de domination (qui) menacent la paix". À la sortie d'une usine, dans la rue des hommes, des femmes signent une "lettre au Président Truman". M.Dupuis signe.
La caméra suit de nouveau M.Dupuis aux abords d'une usine. Un "combattant de la paix" colle une affiche annonçant le congrès. Gros plan et plan rapproché sur les visages d'hommes et femmes (indochinois, africains) d'une foule écoutant des discours de militants dont la voix off précise "qu'ils expliquent les ambitions de cette grande chose que nous entreprenions : réunir des délégués de tous les pays contre la guerre menaçante". Série de plans d'orateurs s'adressant à des ouvriers et ouvrières à la sortie d'usines.
La voix off, s'avère à ce moment être celle de monsieur Dupuis. La caméra le montre au milieu de ses collègues de travail qui l'ont choisi comme délégué. Monsieur Dupuis explique en off, que dans d'autres usines, dans les villages des délégués ont, comme lui été élus. Série de plans sur des réunions en plein air et plan rapproché sur des visages de participants.
Bancs-Titres de coupures de presse annonçant 500 millions d'adhésions (à l'appel de ...).
2. L'arrivée des délégués et personnalités (9min): Plan rapproché de l'affiche du congrès de la paix avec les indications de date - du 20 au 23 avril - A proximité de l'affiche se trouve un Écossais en kilt. La voix off, annonce que "maintenant les délégués s'apprêtent à venir à Paris" : des anglais, des italiens effectuent le voyage en trains. Des régions de France explique le commentaire se formaient des caravanes. Plans sur les bus de la délégation du Cantal, d'Angoulême, de Vendée, Périgueux puis sur les banderoles accrochées sur les véhicules : "À bas la guerre, tous unis ...". Gros plan et plan rapproché sur des visages de paysans, d'ouvriers, de mineurs (enfants).
Plan sur le car de Saint-Étienne, à l'avant un panneau affirme "Non à la guerre", suivi d'une caravane de cars.
Plan rapproché sur le panneau d'entrée d'Oradour-sur-glane. Les délégués de l'Ariège visitent le village dévasté. Gros plan sur le panneau "Ici, lieu de supplice. Un groupe d'hommes fut massacré et brûlé par les allemands. Recueillez-vous".
Arrivée en train, des délégués tchèques conduits par un curé. Les américains sont venus en avion. Une longue banderole des partisans de la paix est déployée au moment de l'arrivée des Bulgares. La délégation italienne est précédée d'un immense drapeau. Arrivée des Soviétiques dont le commentaire note "qu'ils nous ont apporté l'appui unanime d'un peuple immense sûr de sa force".
Le fronton de la salle Pleyel est orné d'une immense banderole annonçant, le "congrès mondial des partisans de la Paix" et des drapeaux des pays participants. Monsieur Dupuis arrive sur le lieu de la réunion. Dans la salle et sur le parvis de la salle, se croisent des personnalités et des anonymes du monde entier et de diverses régions françaises (indiennes, des bigouden). "Au total, soixante-dix nations étaient représentées, dit le commentaire."
"Passé ce portillon, j'étais vraiment délégué au congrès" dit monsieur Dupuis en off. tandis que la caméra montre les délégués entrant dans la salle après avoir présenté leur mandat. Le plan rapproché de groupes montrant des délégués différents continents : Afrique, Asie.
Pablo Picasso en discussion avec des délégués, suivi d'un plan d'ensemble sur la foule.
Monsieur Dupuis pénètre à son tour dans la salle du congrès après avoir fait contrôler son mandat. Il prend place dans la salle tandis que défilent les panonceaux des différentes nations participantes.
Plan d'ensemble de la tribune avec au deuxième plan un bouquet de drapeaux nationaux. Monsieur Dupuis présente en off, les responsables du mouvement des partisans de la paix, au moment où la caméra fixe leur visage en gros plan : Cognane ( ?), artiste peintre australien ; Bernal ( ?), spécialiste des recherches atomiques - Grande-Bretagne ; Marinello (?), Sénateur Cubain ; Lombar Tovienano (?), Président de la confédération des travailleurs d'Amérique Latine pour le Mexique ; Sounan Handje (?) ; délégué de la république indonésienne ; Assou Ribay (?), délégué tunisien ; Professeur Duboys (?) , États-Unis Professeur Loukach, anglais ; Laurent Casanova, délégué français ; Stwaï (?), écrivain allemand, Madame Odinolips (?), déléguée hollandaise ; Béréchi (?), évêque protestant anglais ; Madame Odinova (?), Vice-Présidente de l'Assemblée Nationale tchécoslovaque ; Dekel (?), syndicaliste d'Afrique du Sud ; Dassels (?), ancien ambassadeur pour le Mexique ; Codini (?), Président de l'institut des sciences pour l'Albanie ; Madame Alexandrini (?), secrétaire du mouvement des chrétiens progressistes italiens ; Tabé (?), architecte libanais ; Raïs (?), Médecin à Trieste ; Blackman (?), écrivain antillais ; Bonard (?), Professeur à l'Université de Lausanne ; Sadoveanu (?), écrivain roumain ; Sylver Pieud (?), secrétaire des médecins socialistes suédois.
Madame Leclercq, secrétaire de l'Union des femmes françaises ; Grosman (?), secrétaire de l'Union internationale des étudiants ; Madame Greenfaw (?), Présidente du rassemblement des femmes pour la paix - Belgique- ; Dori Shaps (?), secrétaire général du comité de culture polonais ;
Le poète chilien Pablo Neruda discutant avec l'écrivain américain, chaps (?).
Le brésilien Jorge Amado discutant avec Louis Aragon, secrétaire du bureau international de liaison des intellectuels pour la défense de la paix.
L'écrivain Vercors aux côtés de l'ancien ministre, Yves Farges - Président des combattants de la paix et de la Liberté -.
A la tribune et présenté par une nouvelle fois off, l'écrivain, Jean Laffitte - secrétaire général de l'organisation du congrès-.
Plan d'ensemble des délégués applaudissant l'ouverture du congrès par Frédéric Joliot Curie.
Frédéric Joliot-curie de la tribune "déclare ouvert le congrès mondial de la paix". De la tribune, il salue, en off et en particulier les délégués espagnols, grecs, vietnamiens et indonésiens filmés en plan rapproché, de leurs places dans la salle. En son direct, rend hommage aux délégués privés de visas par le gouvernement français à qui il reproche de s'aligner sur les États-Unis.
Le film nous projette à Prague où se déroule un congrès parallèle avec les délégués déboutés. Plan d'ensemble sur la salle et présentation par leurs panonceaux des délégations grecque, chinoise, coréenne, mongolienne, soviétique. Gros plans sur des visages de délégués de différentes nationalités et sur le mandat d'un délégué lors d'un vote à main levée.
Retour à Paris. Applaudissements de la salle au moment où l'écrivain soviétique Alexandre Fadeïev, auteur de la "jeune garde" prend la parole à la tribune. Le Secrétaire de l'association des écrivains soviétique déclare en off (traduit) : "Nous sommes convaincus qu'aucune divergence d'opinion dans n'importe quel domaine de la vie et de la culture ne peut empêcher les hommes honnêtes et objectifs des diverses nations de s'entendre sur la paix contre les hommes qui répandent l'hystérie de la guerre".
Intervention d'Eugénie Cotton, Présidente de la fédération démocratique internationale des femmes et de (illisible). Sur fonds d'images (extraits des lendemains qui chantent?) d'un cimetière militaire, de combats et de victimes, l'oratrice déclare que "la guerre de 1945 dépasse en horreur tout ce que le monde avait connu".
Intervention de Madame Kosmodemianskaïa, mère de l'héroïne soviétique, Zoïa. Sur une série d'images de femmes, d'enfants victimes ou fuyant des bombardements, l'explosion d'un pont, la "mère soviétique" relayée par la voix off demande "s'il est possible que la paix obtenue au prix de nos enfants (...) soit troublée par la volonté d'une poignée d'impérialistes ? Non, nous ne permettrons pas cela".
Une voix off (Eugénie Cotton ?) décrit le sort des enfants dans la guerre, sur des plans d'enfants déportés filmés dans un baraquement et, montrant les numéros tatoués sur leurs bras.
Un instituteur italien, monsieur Zorzi, également relayé par la voix off, dénonce l'horreur de la guerre, illustrée par de nombreux plans de déportés morts dans les camps, de charniers. Images très dures.
Les coupables restent impunis : évocation du procès de la "chienne de Buchenwald". Le commentaire dénonce la cour de justice de la zone occidentale d'Allemagne qui n'a reconnu aucun motif de culpabilité contre Ilse Koch. Son visage est montré en gros plan en parallèle avec un plan d'un groupe de déportés, torses nus.
4. Les désillusions: Intervention de Pietro Nenni, Président du Parti socialiste italien : "Le motif d'étonnement c'est la rapidité avec laquelle nous sommes arrivés à la situation actuelle. Quatre ans après ces jours de gloire et d'espoir qui virent des soldats américains et soviétiques se rencontrer les mains tendues dans un geste de fraternité sous la porte de Brandebourg à Berlin, devant les ruines de la chancellerie du troisième Reich". Plans illustratifs du propos : scène de fraternisation, entre soldats américains et soviétiques lors du débarquement en Normandie, prise du Reichstag, accords de Yalta, naissance des Nations Unies, ruines déblayées, défilé militaire soviétique (avec un bébé).
Le commentaire en appelle au souvenir de "la charte de l'Atlantique, des accords de Yalta, et ce qui devait être le couronnement : l'organisation des Nations Unies". Plan sur Churchill, Staline, Roosevelt.
Évocation de la fin de la guerre et de l'espoir nourri par la paix, sur une vue aérienne d'une foule rassemblée place de l'Opéra, puis d'un plan d'ensemble de rassemblement dans différentes capitales dont Londres. Spectacle de lumières. Des hommes au travail illustrent la volonté de reconstruction des différents pays.
Intervention de Kutty Hoocham, secrétaire de la fédération mondiale de la jeunesse. La jeune femme, relayée là encore par la voix off (masculine), déclare qu'avec la paix, les jeunes voient l'occasion de reconstruire une vie meilleure".
Le commentaire présente comme l'un des "moment les plus émouvant du congrès", l'intervention de Maressiev. La voix off, indique que le héros soviétique de la seconde guerre mondiale "bien qu'amputé des deux jambes continue de piloter son avion" et poursuit en indiquant "que la jeunesse soviétique en a fait l'un de ses confidents favoris". Série de plans de jeunes soviétiques occupés à des travaux des champs, des étudiants, des bébés qui "ont réappris la douceur de vivre".
5. Colonialisme : Plongée sur la corbeille de la bourse tandis qu'en surimpression défilent des visages d'ouvriers au travail (portraits extraits des lendemains qui chantent).
Intervention de Gabriel d'Arboussier, secrétaire général du rassemblement démocratique africain : "dans le grand combat qui se livre dans le monde entre les forces de paix et du mal, entre les forces de paix et les forces de guerre, entre les forces de liberté et les forces d'oppression, nul ne conteste la place éminentes et douloureuses des pays et des peuples colonisés. Nul non plus ne conteste aujourd'hui que le système colonial ne soit le prolongement naturel du système capitaliste dont l'expansion a donné naissance au partage entre les pays économiquement les plus développés des pays se trouvant dans un stade moins développé. Les peuples colonisés ont ainsi vérifié justesse de la maxime célèbre qu'un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, le respect de leur souveraineté nationale est un impératif catégorique. La loi dont l'application intransigeante est la condition fondamentale de la paix entre les peuples. Oui, la liberté comme la paix est indivisible".
La voix off annonce Paul Robeson, le chanteur noir américain. Il est ovationné par la salle avant de prononcer son discours : "nous autres peuples noirs, nous autres peuples coloniaux qui aspirons à une vie humaine, savons que ce programme soi-disant hardi et osé de monsieur Truman, que cette invasion de l'Afrique par M. Stettinius et ses trusts qui disposent de milliards de dollars peuvent seulement signifier une nouvelle forme d'esclavage". La caméra montre plusieurs personnalités dont Aragon, Picasso (deux femmes ?). Les délégués l'applaudissent longuement puis le chanteur interprète une chanson en hommage à Joe Hill, syndicaliste américain exécuté. Bancs-titres de photos de répression.
Intervention du responsable des travailleurs américains de l'alimentation et de l'agriculture. Monsieur Anderson évoque en off, et sur des images d'interventions policières, la répression dont font l'objet les travailleurs américains victimes de la crise et du chômage. Il témoigne du sort de douze dirigeants communistes "qui comparaissent devant un tribunal, une parodie de justice véritable imitation du procès de l'incendie du Reichstag". Série d'images d'archives d'une manifestation de solidarité avec les douze. Les manifestants brandissent une affiche " Frame up trial of 12, on today" ("aujourd'hui, procès truqué des 12").
6. Répression et réarmement : Intervention du secrétaire de la fédération syndicale mondiale, le polonais Gebert. Le discours du dirigeant syndical est gommé par la voix off qui dénonce le ralentissement des réformes sociales dans de nombreux pays, le développement des vestiges du fascisme, tandis que " l'excitation à la guerre est recherchée pour anéantir les nouvelles formes d'organisation sociale dans lesquelles les travailleurs étaient devenus leurs propres maîtres ". La répression contre les ouvriers est illustrée par des extraits de " La Grande lutte des mineurs " et des "Journées de printemps, 1948."
Yves Farge. Sur des bancs-titres de Unes de journaux, consacrées à la libération d'anciens nazis, à la répression en Algérie, en Indochine et à Madagascar, l'ancien ministre et président des combattants de la paix explique par la menace de guerre la répression contre les "patriotes, les démocrates". En surimpression sur un plan d'explosion atomique, il dénonce les propos de Truman évoquant la possibilité d'utiliser la bombe.
Reprise d'une déclaration d'André Vichinsky à l'O.N.U, en sur impression sur le visage du dirigeant soviétique : "En vue de consolider la paix générale. L'Union soviétique a proposé de conclure une convention interdisant l'emploi de l'arme atomique ...".
Le commentaire dénonce le gâchis que constitue l'utilisation de la recherche scientifique à des fins militaires (images de la pile Zoé et de scientifiques en blouse blanche dans leur laboratoire). Il énumère sur des images illustratives des exemples du coût du matériel militaire : "avec le prix d'un seul croiseur de bataille, on pourrait construire dix instituts de recherche et l'on pourrait vaincre le cancer et la tuberculose".
Dénonciation par la voix off du plan Marshall "un plan d'aide qui a pour but la ruine des économies nationales". Plans de boites de conserve américaines puis de manifestations parisiennes dont celle organisée pour la défense du cinéma français face aux importations américaines (accords Blum-Byrnes).
Évocation de la signature du pacte défensif de l'atlantique et dénonciation du réarmement allemand. Images d'industries métallurgiques et de canons extraites des "Lendemains qui chantent".
Intervention de Madame Melpo Axiotti. L'écrivain grec condamne également la militarisation de son pays : " C'est en Grèce que les fauteurs de guerre s'efforcent d'allumer l'incendie d'une troisième guerre mondiale qu'ils rêvent de déclencher contre les démocraties populaires et l'Union soviétique. Des dizaines d'aérodromes militaires vont recevoir les bombardiers déjà prêts ou en construction chez nous. De belles routes stratégiques qui n'ont jamais existé en Grèce même vers les pays voisins. Tous les grands ports de la Grèce continentale et des îles sont convertis en bases navales capables d'abriter les plus grosses unités de la marine de guerre des U.S.A. Images illustratives : aérodromes, bases navales, croiseurs.
7. Des blocs militaires se créent : URSS contre USA. Banc-titre d'une carte de l'U.R.S.S et animation illustrant la menace que représente la stratégie de bloc contre l'union soviétique. "La guerre est déjà entrée dans une phase de préparation réelle". Animation à partir d'un planisphère mettant l'U.R.S.S. en exergue. La voix off demande si "le petit groupe des partisans de la guerre parviendra à mettre le feu au monde ?".
Plan d'ensemble et en plongée de rassemblements et manifestations en U.R.S.S, en Chine. Le commentaire cite Moscou, Sofia, Prague. Plans de nombreuses pancartes écrites en alphabet cyrillique.
Cortège avec en tête un grand portrait de Staline suivi d'un flot de drapeaux rouges portés par des jeunes.
Évocation de la violence de la guerre en U.R.S.S puis de la reconstruction de l'Union. Plans illustratifs : déblaiements des décombres de bombardements, ouvriers du bâtiment et métallurgistes au travail accompagnent une longue séquence apologétique (6min) sur la planification, le travail et les travailleurs soviétiques "ils savent qu'ils travaillent pour leur propre avenir, leur propre bonheur". Les progrès technologiques et la science sont également exaltés " la machine n'est plus seulement ce qui épuisait (les ouvriers), les exploitaient davantage, elle est leur bien. La science a retrouvé son vrai visage, elle ne favorise plus que le progrès". Plongée sur une carrière et l'activité d'extraction de pierres et plans illustrant la conquête du territoire : "ils assèchent les marais. Ils irriguent les champs". Nouvelle évocation par le travail des champs du recours aux technologies modernes : machines agricoles, Gros plan sur des rouages mécaniques, tracteurs mis en parallèle avec des Gros plans d'agriculteurs au volant de leur engin.
La voix off indique que "l'effort des hommes se porte maintenant vers des choses de la vie quotidienne". Images de chantiers et d'usines. Plans sur la restauration d'une colonne d'un monument puis sur la construction d'un réseau souterrain. Plan d'ensemble d'un atelier d'usine textile. "Des ouvrières fabriquent des mètres de tissu". Plan rapproché sur divers postes de travail occupés par des femmes. "Le travail dit le commentaire, n'est plus le dur esclavage de nos bagnes industriels, c'est une affaire d'honneur". Plans sur des hommes associés à des grands travaux : construction d'un barrage.
Nouvelle séquence apologétique sur la planification. Sur fond d'activités d'un atelier de fabrication de machines à coudre, la voix off note "que la production n'est plus livrée à l'anarchie, au désordre d'un monde où règnent les intérêts de quelques-uns, mais elle est ordonnée selon un plan harmonieux d'après les ressources nationales et pour satisfaire aux besoins de tous". "Le chômage a disparu avec l'exploitation du travail humain" ajoute la voix off sur les images d'une chaîne de fabrication d'automobiles puis de plan d'ensemble de stocks de motos, de tracteurs.
Le commentaire oppose la confiance des soviétiques qui ont vaincu "l'agresseur le mieux équipé, le mieux armé, le plus féroce de l'histoire" aux " chercheurs d'aventures sanglantes". La voix off indique que les premiers " sont tendus vers leur but : réaliser le plan, le dépasser". La démonstration est illustrée par des plans d'ateliers enfumés puis la caméra suit la construction d'une voie ferrée. Le commentaire note que le travail de ces hommes donne de nouvelles armes à la paix.
8. Paix, religieux et individus : Retour dans la salle de congrès où l'écrivain soviétique, Ilya Ehrenbourg prend la parole. "Nous adressons notre appel dit-il, non seulement à ceux qui partagent notre façon de voir mais à tous les hommes de bonne volonté, marxistes ou kantistes, libres-penseurs ou catholiques".
Prise de parole de l'Abbé Boulier, Professeur à l'institut catholique, membre du comité national des combattants de la paix et de la liberté. L'ecclésiastique français se fait le porte parole d'un appel de ses coreligionnaires participant au congrès. Il s'adresse "à toutes les consciences chrétiennes" (église catholique, église d'Angleterre, aux confessions luthérienne et calviniste, aux méthodistes, aux baptistes, et aux amis quakers). "En 1949, dit-il, le chrétien est sollicité par la propagande d'approuver la guerre sous la forme d'une croisade contre la Russie des soviets. Au nom de Jésus Christ nous supplions chaque chrétien de comprendre que cette croisade serait un crime contre l'humanité et qu'il ne peut en charger sa conscience. Nous avons le devoir d'affirmer au nom de notre christianisme qu'il n'y a pas pour nous de rideau de fer. Que des idéologies différentes peuvent vivre en paix dans le monde". Durant son discours, la caméra montre les Gros plans de Mgr Berecksi (Hongrie), de l'Archevêque arménien pour le diocèse d'Europe, Mgr Surmeyan ; du doyen de Canterburry, Helvett Johnson.
Intervention de l'abbé Plojhar, ministre tchécoslovaque de la santé publique. "C'est la mission naturelle de toutes les églises chrétiennes, déclare t-il, non seulement de proclamer l'idée de la paix mais de travailler de toutes leurs forces pour la paix".`
Discours de son éminence, Mgr Nicolas - Métropolite Kroulisky et Kolomensk - (orthodoxe russe) : " Des centaines de milliers d'hommes, par la voie de leurs représentants disent aussi non à la guerre. L'église orthodoxe russe de tout son cœur s'unit à cette volonté de paix et prie pour le succès de cette initiative".
Plusieurs intervenants se succèdent à la tribune. Quelques bribes de leurs discours sont reprises. Frédéric Joliot-curie évoque chacun des millions d'individus menacés par la guerre "le problème de la guerre et de la paix est un problème personnel, qui le concerne (l'individu) directement duquel il lui est impossible de s'évader ".
Discours d'Alexandre Fadeïev secrétaire générale de l'association des écrivains soviétiques. " Que ceux qui veulent allumer une nouvelle guerre le sachent bien. Les peuples peuvent se fâcher, les châtier cruellement".
Discours d'Yves Farge : "Les idées que nous partageons et le pacte que nous scellons nous apportent une certitude dans le combat contre la guerre. La force est du côté du peuple".
Discours de Gabriel D'Arboussier : "C'est au peuple du monde entier désormais de prendre conscience de cette force à savoir que les hommes ont pris leur destin en main. Aucune force d'oppression ne saurait résister à leur marche vers la liberté".
Les participants au congrès sont maintenant debout. Ils applaudissent ; une chorale entonne la Marseillaise.
Le visage en gros plan d'Aragon apparaît en surimpression d'un plan d'ensemble de la foule rassemblée dans le stade. Il donne lecture du message final du congrès. Le message affirme l'action résolue et unitaire des partisans de la paix contre les menaces de guerre. Il annonce la création d'un "conseil international des hommes de culture et des organisations démocratiques". Le congrès assure les femmes de sa volonté de défendre la vie, leurs enfants. Il appelle les jeunes à s'unir au-delà de leurs opinions politiques et religieuses enfin il appelle chacun à défendre la paix avec audace, convaincu de sa victoire dans la bataille pour la vie. La lecture du message est accompagnée du défilé des délégations italienne, tchécoslovaque, danoise, portugaise, indonésienne. On peut remarquer une banderole d'anciens brigadistes en Espagne. Des femmes en costume traditionnel porte un calicot " Le peuple grec se bat pour la paix". Leur groupe est fortement applaudie. Gros plans sur des pancartes revendiquant "la paix au Vietnam" et l'ouverture de négociations avec Ho Chi Minh. Gros plan sur le visage souriant d'un enfant asiatique.
Un immense drapeau français porte une déclaration solennelle des mères qui "Jamais ne donneront leurs fils pour faire la guerre contre l'Union soviétique" : défilé de jeunes gymnastes suivis de porteurs de portraits dont ceux de Paul Langevin et Anatole France. Banderoles des Lettres françaises, de l'Union française universitaire, de l'association des travailleurs scientifiques.
Plan d'ensemble et travellings en plongée de la foule rassemblée dans le stade. Le commentaire sur un fond musical note que "maintenant, pour chacun de nous le chemin était tracé. Nous étions tous porteurs de ce message, tous responsables, personnellement responsables avec des difficultés sans nom mais avec la certitude de la victoire, nous aurions à mener la bataille de la vie".