AU SERVICE DE LA FRANCE ET DE LA RÉPUBLIQUE
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- Sous-titre11ÈME CONGRÈS DU P.C.F.
- Réalisateur.ice.sLouis DAQUIN
- Année(s)1947 précisément
- Lieu(x)Strasbourg (67), Madagascar
- Durée00:34:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 35 mm
- SonSonore
Parmi les autres interventions on relève celle d'Étienne Fajon sur la cohérence de l'Union Française (la guerre d'Indochine est qualifiée de « Guerre fratricide » et les « troubles graves de Madagascar ou le sang coule encore » sont rappelés) et celle de Laurent Casanova sur les problèmes de l'art et de la pensée (il dénonce les films américains « porteurs d'une idéologie étrangère » qui « envahissent nos salles »).
Brefs extraits d'André Marty qui s'adresse à la jeunesse française, de Jeannette Vermeersch sur « les droits et les devoirs de la femme moderne », de Waldeck Rochet sur les problèmes de la politique agricole (pour l'autosuffisance alimentaire), de Jacques Duclos sur la situation intérieur de la France (il tend la main aux « camarades socialistes » ), de Georges Maranne sur l'action municipale et de Léon Mauvais qui lit le manifeste du congrès.
Après l'élection du Comité Central, Maurice Thorez, pugnace, prononce le discours de clôture. Il appelle à l'union avec les socialistes pour sauver la France et la République, à soutenir le programme d'action gouvernemental du P.C.F., et exhorte à étendre son organisation. « Au travail ! Français et communistes pour faire payer les riches ! ». Un vrai militant communiste est « un militant de la France ». La Marseillaise, est entonnée par tout le congrès. Les dernières images montrent : Victoire de Rude, plis du drapeau français. Dans la salle du congrès un portrait de Maurice Thorez fait face à un portrait de Jean Jaurès. (Le premier se situe au dessus de la tribune, face aux congressistes). Deux séquences hors séance : vues sur les livres, les disques et les panneaux exposés lors du congrès, la cuisine qui ravitaille les congressistes, et bref épisode où l'on voit les congressistes assister à une étape du tour de France (victoire de Jean Robic). Au sein de l'exposition, plans sur deux citations : « Camarades ! ne pensez vous pas que le film est aussi une arme » ; « de tous les arts, le plus important c'est le cinéma. Lénine ».
Au service de la France et de la République se situe à moment charnière de l'histoire du P.C.F. ; si la lutte contre l'hégémonisme américain se dessine nettement (en particulier dans le discours de Laurent Casanova), Maurice Thorez paraît vouloir refuser les ruptures que suscite une guerre froide, alors naissante.
Générique: En surimpression sur une cigogne dans son nid sur une cheminée « Le parti communiste Français présente »...
Voix off (?): Annie Besse (Annie Kriegel)
Lieux et monuments : Strasbourg (cathédrale, place Kléber, parc des Expositions, salle du Wacken, le port, 11 rue Sellénick - siège de la Gestapo).
Personnalités : Raymond Guyot, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Dolorès Ibarurri, Maurice Thorez, Annie Besse (Kriegel), Jeannette Vermeersch, Georges Cogniot, André Marty, Marcel Cachin, Larbi Bouhali (Parti Communiste Algérien), Gaston Monmousseau, Eugène Hénaff, Etienne Fajon, Raoul Calas, Laurent Casanova, Léo Figuères, Waldeck Rochet, Jacques Duclos, Georges Marranne, Léon Mauvais, Paul Eluard, Louis Daquin, Jean Robic, Julien Lahaut (Secrétaire général du PC belge)...
Événements cités : Éviction des ministres communistes, guerre d'Indochine, Madagascar.
Extrait du discours de Maurice Thorez
"L'unité, encore l'unité, voilà notre loi à nous communistes. Nous avons l'espoir d'être entendus. L'unité s'est réalisée dans l'action revendicative, chez les cheminots et dans les services publics, chez les employés de banque et dans les usines métallurgiques. L'unité s'est réalisée dans l'action pour la Défense de la République, contre les factieux du R.P.F. Les comités de la Libération reprennent une vie nouvelle. Des comités de vigilance ont été constitués dans les localités et dans les usines. L'unité qui est la condition du salut doit se faire. L'unité se fera, ce sera la tâche des communistes après le XI° Congrès de notre Parti."
Extrait du discours d'Étienne Fajon
"Une guerre fratricide ravage l'Indochine, elle engloutit des milliers de vies précieuses de jeunes français et de vietnamiens. Plus récemment, des troubles graves, sur l'origine desquels la lumière n'est pas faite, ont éclaté à Madagascar où le sang continue à couler. Cette politique, nous pensons et nous disons qu'elle est contraire à l'intérêt de la France autant qu'à la Constitution. Elle alimente en effet l'action de ceux qui visent à désagréger l'Union française, puisque cette politique pouvait laisser croire aux peuples d'Outre-mer qu'ils font les frais d'une immense duperie et, qu'au changement qui est intervenu dans les mots, ne correspond aucun changement dans les choses. Le résultat le plus clair, c'est l'affaiblissement de la confiance envers la France. Ce résultat est d'autant plus grave que les divers territoires de l'Union Française sont, aujourd'hui, l'objet de convoitises étrangères évidentes. En bref, nous croyons que l'heure est venue pour le peuple de France et pour les peuples d'Outre-mer de déjouer les plans de leurs ennemis communs, de s'unir dans la confiance mutuelle, dans la liberté, la fraternité pour la sauvegarde de leurs intérêts, pour le progrès de la démocratie et pour la grandeur de l'Union Française."
Extrait du discours de Laurent Casanova
"A ceux qui s'interrogent sur les fondements possibles de la liberté de l'homme, l'ouvrier métallurgiste répond : il n'y a jamais eu d'hommes plus libres sous le ciel que le communiste enchaîné et seul au fond de sa prison... Les films américains, porteurs d'une idéologie étrangère, envahissent nos salles. Les livres d'Américains submergent les étalages de nos libraires. Les producteurs de films et les maisons d'édition étrangères, à la faveur d'accords prétendus économiques et culturels, installent en France même leur entreprise de dégradation de notre esprit national, la morale des communistes et la morale des hommes qui défendent la vie."
Extrait du discours de Jeannette Vermeersch
"Les héroïnes sont innombrables qui ont vécu et qui sont mortes pour le peuple, pour la France. L'ouvrière est devenue un combattant conscient de la classe ouvrière, plus ardent parce que doublement opprimé. La femme française, considérée jusqu'alors comme inférieure, a donné des preuves de son civisme, de son dévouement au peuple de France. Au pays du socialisme, au pays du peuple au pouvoir, au pays de Lénine et de Staline, les femmes représentent 38% de la population active, 43% des travailleurs industriels. 38% des étudiants sont des jeunes filles. Quatre millions de femmes occupent des postes d'ingénieur. Il faut faire confiance aux femmes, aux sœurs des Danielle Casanova, des Marie Fleury, des Francine Froment, des milliers de femmes, jeunes et vieilles, qui ont prouvé qu'il fallait avoir confiance en elles, car elles ont été fidèles jusqu'à la mort à la cause du peuple et de la démocratie. Et alors, camarades, la main dans la main, hommes et femmes, jeunes et vieux, nous marcherons ensemble, nous franchirons tous les obstacles, toutes les difficultés, nous renverserons les barrières qui se dressent au fur et à mesure que nous avançons, nous atteindrons le but ; et nos enfants vivront dans une France forte, démocratique et indépendante, dans une France socialiste."
Extrait du discours de Waldeck Rochet
"Dans les circonstances présentes, quand nous abordons les problèmes de la politique agricole, je crois qu'une des questions principales, qui doit retenir notre attention, est celle de savoir si, pour nous ravitailler, nous devons tabler essentiellement sur le développement de notre production agricole ou sur l'importation. Notre choix, à nous communistes, est fait. Nous considérons qu'il faut mettre tout en œuvre pour accroître le plus rapidement possible notre production agricole de manière à couvrir nos besoins essentiels de produits alimentaires. Nous devons, dans les années à venir, parvenir à nous suffire."
Extrait du discours de Jacques Duclos
"Camarades, je veux m'adresser aux camarades socialistes en leur parlant, non seulement le langage de la raison, mais le langage du cœur. Et je leur dis : camarades, depuis la Libération, vous avez été victimes d'une politique qu'on vous a présentée comme devant servir à protéger votre Parti, on a fait appel à votre patriotisme de Parti, on vous a dit de vous méfier des communistes ; quand nous vous avons tendu la main, vous ne l'avez pas prise. Et, tandis que vous regardiez de notre côté, c'est de l'autre côté qu'on attaquait votre Parti et qu'on lui portait des coups dont vous êtes encore meurtris. Laisser les choses telles qu'elles sont, c'est contaminer votre Parti au suicide au profit de ses associés au gouvernement, c'est vous couper mortellement des masses populaires aux yeux de qui votre Parti portera la responsabilité essentielle de ce que les autres font et vous font faire. Ce n'est pas cette voie que vous suivrez, camarades socialistes, pas plus que vous ne suivrez la voie qui vous conduirait à faire de votre Parti un prisonnier, un otage de certains autres Partis. Si vous le voulez, camarades socialistes, vous pouvez jouer un rôle important pour exiger la formation d'un gouvernement démocratique dans lequel nos deux Partis travailleront ensemble, avec d'autres républicains, sur la base d'un programme concret visant à mettre en œuvre un plan de reconstruction et d'équipement de la France. Non, la France ne marchera pas à reculons."
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images