ARGENTEUIL, UN CONTRAT COMMUNAL
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- Réalisateur.ice.sCOLLECTIF DYNADIA, Jean-André FIESCHI
- Année(s)1971 précisément
- Lieu(x)Argenteuil (95)
- Durée00:37:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionDYNADIA
« Argenteuil, un contrat communal » est la déclinaison de cette stratégie, dans l’une des villes les plus importantes de la région parisienne. Petit bourg agricole à la veille de la révolution industrielle, Argenteuil voit sa population augmenter rapidement avec l’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle. L’installation de nouvelles usines en fait une ville industrielle : la métallurgie Joly, Dassault, Lorraine Dietrich, Dunlop y attirent les ouvriers. La ville regroupe alors, en 1901, plus de 17 000 habitants. Cette croissance se poursuit au XXe siècle : 53000 habitants à la Libération, plus de 100 000 à la fin des Trente Glorieuses.
Cette évolution démographique pose de nombreux problèmes urbains. Les logements sont insuffisants, souvent insalubres. Dans les années 1920, les lotissements fleurissent, comme dans la majorité des communes ouvrières de banlieue. Les équipements sont rares, la viabilisation des rues se fait attendre. En réponse, la mairie construit les premières cités jardins, dans le quartier d’Orgemont. Cette politique, très en deçà des besoins, ne peut contrecarrer la montée des contestations. Les mal-logés s’organisent, avec l’appui du PCF : en 1935, la ville bascule, avec l’élection du communiste Victor Dupouy. Il incarne à lui seul le communisme municipal : destitué avec l’interdiction du PCF avant-guerre, il entre dans la Résistance. Il retrouve son fauteuil de maire à la Libération et le reste jusqu’en 1977.
Sous sa direction, la ville se transforme. Il y développe largement les équipements sportifs, il défend une meilleure desserte par les transports, alors même que le tramway qui traversait la ville est supprimé en 1936. Face à la crise du logement qui sévit après la Seconde guerre mondiale, V. Dupouy devient un maire bâtisseur. Il rénove largement le centre-ville, avec le soutien de l’architecte Roland Dubrulle. La mise en place des ZUP (Zones à urbaniser en priorité) en 1958 donne à l’équipe municipale un nouvel outil face à la crise du logement. En 1961, elle lance une grande opération d’urbanisme : la ZUP du Val d’argent est née, avec un projet de grands ensembles et la construction de plus de 8.000 logements (soit près de 50.000 habitants), autour de la nouvelle gare d’Argenteuil. À la date du film, les travaux ne sont pas encore achevés.
Face aux larges transformations urbaines d’Argenteuil, ce film incarne la volonté d’associer les habitants et les travailleurs d’Argenteuil à la réflexion sur la commune et au projet municipal de 1971. Il souligne à la fois les réalisations de la mairie et les aspirations des habitants en matière d’équipements (sport, piscines, culture, colonies de vacances, moyens de transports). L’accent est mis aussi sur les enjeux de logement, sur la persistance de la crise en dépit des efforts de la mairie pour y remédier. Le programme et les interventions des élus permettent également de souligner le rôle néfaste de l’Etat en matière de financement, dans la logique du Contrat communal défendu par le PCF.
Générique: Réalisation Dynadia
Image: G Azevedo
Son : A Comte
Montage: Christiane Lack
Mots Clefs :
Usine, colonies de vacances, commerce, ZUP, logement, urbanisme, Loi Loucheur, sport, construction, HLM, association, bidonvilles, migrants, culture, transports, finances locales, élections 1971, école, VIe Plan, Contrat communal
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images