CGT EN MAI 68 (LA)
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- Sous-titreGRAND MOUVEMENT (LE)
- Réalisateur.ice.sPaul SEBAN, Marcel TRILLAT
- Année(s)1969 précisément
- Durée01:31:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionC.G.T.
La C.G.T. en mai, film réalisé par une équipe de militants, dont principalement Paul Seban, réalisateur de l'O.R.T.F., est une analyse et chronique du mouvement de masse de mai juin 68, composée d'éléments tournés alors en 16mm et en super 8, et de témoignages enregistrés un an plus tard (extrait d'un programme de la cinémathèque algérienne)
« Face au débordement de films gauchistes qui donnaient une vue déformée et tendancieuse des évènements, il fallait que soit donné à la classe ouvrière un film qui relate exactement, justement, ce qui s'est passé en France en mai et juin 1968. »
Ce film rend compte de l'ensemble des faits qui ont marqué cette période : le déclenchement de la grève, son déroulement, son développement, les manifestations, les négociations et leurs résultats, la reprise du travail.
Pour le faire le plus complètement possible, les réalisateurs ont largement utilisé les films en provenance des entreprises, les images en sont parfois imparfaites, maladroites même.
D'ailleurs le film s'ouvre sur l'exemple de Sud Aviation de Nantes, première entreprise occupée le 14 mai 1968 L'ampleur de la grève, sa conduite, son organisation ont justement remis les choses et les gens à leur place : des interviews, des discours de ses responsables : Benoît Frachon, Séguy, Mascarello et d'autres rappellent la position de la CGT à différentes périodes du mouvement. Des conversations, des débats avec des militants syndiqués « à la base » permettent de préciser le sens et la portée réelle des grèves de mai et d'en apprécier le résultat.
Les jeunes militants, dont l'interview termine le film, traduisent en termes simples et directs l'état d'esprit nouveau, la ferme volonté qui anime la classe ouvrière à la fin des évènements.
Le final du film : les rentrées victorieuses des organisations syndicales dans les entreprises, derrière les drapeaux, au chant de l'internationale, dans l'allure et dans le souffle font penser à certaines séquences de LA VIE EST À NOUS de Jean Renoir :
la grève est terminée, mais la lutte continue!
«75 copies environ ont été vendues par elle (la CGT) à des U.D.»
Extrait du rapport de Fernand Vigne (CPDF) du 12 mai 1970.
Générique : « La CGT en mai 68 est le fruit d'un travail collectif »
Ont collaboré à ce film, sous la responsabilité de Paul Seban
Montage : Brigitte Dornes
Commentaire : Marcel Trillat, Gisèle Misky, Jean Claude Brisson, Jacques Durr, Roger Vieyra, Christian Guilhouette, Henri Molines
Production : C.G.T. Visa : 35646 bis
Note : Dans ces années, les organismes de masse ont entrepris pour la première fois de manière systématique de mettre le cinéma et les moyens audio-visuels au nombre des instruments de leurs luttes. La C.G.T. en particulier a réalisé six films entre 1969 et 1972. Dont le premier sera La C.G.T. en mai
Personnalités : Benoît Frachon, Georges Séguy, Georges Pompidou...
Lieux : Quartier Latin, Panthéon, cour de la Sorbonne, place du Port-Royal, magasins du Printemps et Galeries Lafayette sur le boulevard Haussmann, ministère du travail rue de Grenelle, place de la République, Maison} de la Radio, Usines Renault à Flins et Boulogne-Billancourt, aéroport d'Orly, Usine Kléber-Colombes.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images.
« Face au débordement de films gauchistes qui donnaient une vue déformée et tendancieuse des évènements, il fallait que soit donné à la classe ouvrière un film qui relate exactement, justement, ce qui s'est passé en France en mai et juin 1968. »
Ce film rend compte de l'ensemble des faits qui ont marqué cette période : le déclenchement de la grève, son déroulement, son développement, les manifestations, les négociations et leurs résultats, la reprise du travail.
Pour le faire le plus complètement possible, les réalisateurs ont largement utilisé les films en provenance des entreprises, les images en sont parfois imparfaites, maladroites même.
D'ailleurs le film s'ouvre sur l'exemple de Sud Aviation de Nantes, première entreprise occupée le 14 mai 1968 L'ampleur de la grève, sa conduite, son organisation ont justement remis les choses et les gens à leur place : des interviews, des discours de ses responsables : Benoît Frachon, Séguy, Mascarello et d'autres rappellent la position de la CGT à différentes périodes du mouvement. Des conversations, des débats avec des militants syndiqués « à la base » permettent de préciser le sens et la portée réelle des grèves de mai et d'en apprécier le résultat.
Les jeunes militants, dont l'interview termine le film, traduisent en termes simples et directs l'état d'esprit nouveau, la ferme volonté qui anime la classe ouvrière à la fin des évènements.
Le final du film : les rentrées victorieuses des organisations syndicales dans les entreprises, derrière les drapeaux, au chant de l'internationale, dans l'allure et dans le souffle font penser à certaines séquences de LA VIE EST À NOUS de Jean Renoir :
la grève est terminée, mais la lutte continue!
«75 copies environ ont été vendues par elle (la CGT) à des U.D.»
Extrait du rapport de Fernand Vigne (CPDF) du 12 mai 1970.
Générique : « La CGT en mai 68 est le fruit d'un travail collectif »
Ont collaboré à ce film, sous la responsabilité de Paul Seban
Montage : Brigitte Dornes
Commentaire : Marcel Trillat, Gisèle Misky, Jean Claude Brisson, Jacques Durr, Roger Vieyra, Christian Guilhouette, Henri Molines
Production : C.G.T. Visa : 35646 bis
Note : Dans ces années, les organismes de masse ont entrepris pour la première fois de manière systématique de mettre le cinéma et les moyens audio-visuels au nombre des instruments de leurs luttes. La C.G.T. en particulier a réalisé six films entre 1969 et 1972. Dont le premier sera La C.G.T. en mai
Personnalités : Benoît Frachon, Georges Séguy, Georges Pompidou...
Lieux : Quartier Latin, Panthéon, cour de la Sorbonne, place du Port-Royal, magasins du Printemps et Galeries Lafayette sur le boulevard Haussmann, ministère du travail rue de Grenelle, place de la République, Maison} de la Radio, Usines Renault à Flins et Boulogne-Billancourt, aéroport d'Orly, Usine Kléber-Colombes.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images.
Souvenirs de l'occupation de l'usine --- Un ouvrier feuillette l'album photos de l'occupation de son usine à Nantes, et raconte le déroulé de la grève.
Générique ---- La CGT présente La CGT en mai 68. Banc-titre de photographies.
Plan en plongée sur une sortie d'usine.
Réunion de section syndicale --- Discussion entre des ouvriers (le son commence avant l'image) sur les différences entre les occupations de juin 1936 pendant le Front populaire, et les grèves de mai 68. Certains regrettent que la grève ait été arrêtée trop tôt, alors qu'on aurait pu obtenir plus d'acquis. Tous sont d'accord pour dire qu'il ne s'agissait pas de renverser le régime, plutôt de satisfaire des revendications immédiates.
Discours de Benoît Frachon en novembre 1964. ---- "Ce n'est pas à coups de mots d'ordre des sommets qu'on obtient une participation massive. (...) Nous sommes conscients de nos responsabilités, nous sommes des dirigeants d'organisation syndicale, nous ne sommes pas des bateleurs ou des irresponsables." Les responsables de la CGT "ne lanceront jamais la classe ouvrière dans des aventures où sous prétexte du tout ensemble, elle se retrouverait affaiblie et divisée parce qu'une partie seulement, son avant-garde, aurait entamé une action isolée du reste. Mais tout ce qui pourra être fait entraînant les larges masses, nous le ferons."
Chiffres des grèves --- Sur fond noir apparaissent les nombres de journées de grèves en France sous le régime gaulliste :
1962 : 3 millions /
1963 : 7 millions (dont la grève des mineurs) /
1964 : 3 millions /
1965 : 2 millions /
1966 : 3,5 millions /
1967 : 5,5 millions (dont la grève de la Rhodia à Besançon)
Images du 1er mai 1967 à Saint-Nazaire, filmé par Marcel Trillat et Hubert Knapp. La voix off évoque la montée du chômage en France.
Banc-titre de photographies de manifestations.
Discours d'un délégué syndical devant des ouvriers (peut-être à Saint-Nazaire également ?) : "il faut que la puissance syndicale surpasse la puissance de la coalition des patrons". Carton : "La lutte de la classe ouvrière est aussi ancienne et aussi permanente que l'exploitation capitaliste."
Voix off : "Le mai des prolétaires n'a pas commencé le 13 mai, mais le 1er mai 1968" : images du cortège qui crie "Augmentez nos salaires !". (NB : Le 1er mai 1968 est le premier défilé autorisé par le gouvernement depuis celui de 1953) 100 000 personnes défilent dans les rues de Paris, au son de nombreux slogans sur la guerre du Vietnam.
Le mouvement étudiant ---- Les étudiants se mobilisent dès le 3 mai. Images des CRS casqués prêts à intervenir dans les universités. Le commentaire dénonce les agissements du groupuscule étudiant d'extrême droite Occident. Le 4 mai, la police occupe la Sorbonne. Images des charges de policiers. Des étudiants sont condamnés à des peines de prison ferme. Le 6 mai, appel de l'UNEF à manifester ; 500 blessés et 422 arrestations (images de la manifestations et des affrontements). "Les étudiants en lutte, par leur courage, s'attirent la sympathie des travailleurs." A partir de 00:13:03:00, images de violences policières : matraquage et passage à tabac de manifestants à terre, blessés le visage en sang. Le 8 mai, la CGT anonce qu'elle soutient les étudiants, malgré, dit le commentaire, les calomnies et insultes dont est victime la CGT de la part de "certains éléments qui tentent de prendre en main le mouvement étudiant".
Entretien avec un responsable syndical --- Interrogé dans son bureau, un dirigeant de la CGT affirme que la CGT a toujours soutenu les étudiants lors du mouvement. Il rappelle les grandes manifestations ouvrières de l'Ouest de la france début mai.
"La nuit des barricades" --- La nuit du 10 au 11 mai et la répression policière. Images des affrontements, des blessés, des premiers soins prodigués, parmi les fumées et les explosions. Les media véhiculent une mauvaise image du mouvement suite à cette nuit. S'ensuivent de nombreuses arrestations. Beaucoup de blessés. L'armée intervient pour remettre de l'ordre. "Dans la nuit du 10 au 11 mai, la voix de la CGT s'élève pour dire l'indignation de la classe ouvrière et sa protestation contre la répression policière s'abattant sur les étudiants". Plan sur une une de la Vie Ouvrière : "Halte à la répression!". Le matin du 11 mai, la CGT convoque les autres organisations syndicales à la Bourse du Travail : CFDT, FEN, UNEF, SNESUP. La CGT propose la grève générale de 24h et la manifestation du 13 mai.
La manifestation du 13 mai 1968 --- Images de la manifestations au niveau de la Cité universitaire. Quelques slogans : "Unité Travailleurs Etudiants !" "A bas la répression policière et patronale !" , "Libérez l'ORTF!". La grève générale paralyse le pays. Nombreuses pancartes et banderoles. La classe ouvrière mesure sa puissance. On chante l'Internationale le poing levé. " A bas l'Etat policier !", "Nous lutterons jusqu'au bout". Images filmées de la jeune fille blonde sur les épaules de son ami, Caroline de Bendern immortalisée en Marianne de 68 par Jean-Pierre Rey. La police évacue la Sorbonne, réinvestie par les étudiants qui l'occupent.
L'occupation de Sud Aviation à Bouguenay --- L'occupation de la Sorbonne donne des idées aux ouvriers de Sud-Aviation, près de Nantes, qui décident d'occuper leur usine. Les militants interrogés lors d'une réunion syndicale s'en souviennent. Beaucoup de travailleurs étaient réticents à l'occupation des locaux et préféraient des débrayages classiques. Une ambiance extraordinaire. Les trois organisations syndicales finissent par proposer l'occupation, votée par les travailleurs. Le patron de l'usine, Duvauchelle, est séquestré pendant plusieurs jours (dans des conditions optimales, précisent-ils), et appelle même Europe 1 pendant sa séquestration. Sa libération est finalement votée par les ouvriers. Images du départ du directeur. Dès le lendemain, 16 mai, de nombreux travailleurs occupent leur usine (Renault à Flins et à Billancourt notamment)
Les occupations d'usines à partir du 16 mai --- Réunions animées chez Renault pendant les occupations d'usines. Enonciation des revendications des ouvriers sur leurs conditions de travail, les cadences, le chronométrage. La modernisation doit se faire à l'avantage de 'l'ouvrier.
Georges Séguy, la CGT et les gauchistes --- Discours de Georges Séguy le 17 mai au Comité confédéral national (commence en off sur des images de Renault sur l'ïle Séguin). "Nous traversons une situation complexe dans laquelle il nous est apparu que nous devions tenir compte de deux choses essentielles : premièrement la sous-estimation de la profondeur du mouvement déclenché à la faveur de celui des étudiants, deuxièmement la tentative gauchiste de le dévoyer et les entreprises de certains éléments tendant à se substituer aux organisations ouvrières et à la CGT en particulier dans l'intention de confisquer à leur profit la direction de ce mouvement."
Manifestation CFDT, CGT, FO, FEN (dans les rues de Nantes ?). Revendications sur les conditions de travail et l'exercice syndical. Plan sur des portails d'usines occupées.
Discours de Georges Séguy à Renault Billancourt, dans l'usine occupée. ---- "Vive la soldiarité des travailleurs, des étudiants et des enseignants !" Plan sur des inscriptions sur les murs.
Témoignage des ouvriers de la Rhodia ---- L'occupation de Renault motive de nombreuses usines à faire de même, comme la Rhodiaceta à Besançon. Le 15 mai, la CGT appelle les travailleurs à se rassembler dans leurs usines. Images d'usines occupées (le drapeau rouge flottant sur l'usine Dassault de Saint-Cloud issu de Dassault notre force). Réunions dans les cours des usines, prises de parole, attente le long des grilles. Le commentaire insiste sur le rapport de proximité entretenu par les dirigeants de la CGT avec la base.
André Berthelot, secrétaire confédéral, à Orly (vues de l'aéroport d'Orly en grève), prononce un discours sur l'unité nécessaire. "La grève c'est une affaire sérieuse". Les travailleurs s'organisent pour occuper l'usine. 2 millions de travailleurs en grève le 18 mai. 20 mai : occupation de Peugeot Sochaux, Kleber-Colombes et Alstom Belfort, Citroen Javel, Michelin Clermont Ferrand.... ORTF, cheminots, professeurs, mineurs.... 36:55:00 plan sur l'usine Chausson.
Des travailleurs de Sud-Aviation racontent le déroulement de la grève (les tours de garde, la répartition des taches). Au moins 800 ouvriers occupaient l'usine chaque soir. Ils racontent l'organisation du ravitaillement et de la cantine. Les informations circulaient dans l'usine grâce à la radio et à des hauts-parleurs. Les ouvriers écoutent la radio, et notamment l'ITW de Georges Séguy accuser de "prendre le train en marche". Séguy rétorque que la CGT a déclenché une grève générale après la répression de la nuit des barricades, faisant ainsi reculer le gouvernement.
Carton : 17 mai : 100 000 grévistes / 21 mai : 9 millions de grévistes
Images des occupations : on installe les couchages (sacs de couchage, lit de camp) pour dormir dans l'usine. On passe l'aspirateur, on lit la presse ouvrière, on se rase devant le lavabo, on fait sa lessive. "Dans les usines désertées par les patrons et les garde-chiourmes, on se retrouve entre soi". Images de cours d'usine désertes. Salon de coiffure improvisé , loisirs : projections de film, jeux, farandoles, volleyball, badminton, gymnastique... "Il faut remonter le moral des troupes, bien sûr !" Tournoi de pétanque, parties de belote, pêche dans les bassins, chamboule-tout... Le Comité d'Hygiène et de Sécurité fait le tour de l'usine pour vérifier le fonctionnement des douches. "L"usine fonctionnait normalement, sauf le travail, quoi !" Images de bal.
Les Galeries Lafayette sont occupées. Une employée témoigne : les femmes ont compris qu’elles sont doublement exploitées, par le travail et en tant que femmes. Dans une société d'abondance, les conditions matérielles se dégradent, dit-elle. Et de conclure : "On veut des libertés syndicales".
Visite d'une usine d'aviation : il a fallu entretenir les machines, les graisser, les huiler.
"L'agitation étudiante se poursuit, et l'interdiction de séjour en France de Daniel Cohn-Bendit provoque de nouveaux troubles. Exaspérés par la répression, désorientés par des dirigeants aventuristes, noyautés par des provocateurs, un certain nombre d'étudiants se laissent entraîner le 22 mai, puis le 24 mai, à des actions dangereuses et dérisoires." Images de manifestations dans lesquelles les étudiants scandent "Nous sommes tous des juifs allemands", puis de barricades dans les rues de Paris. Un militant syndical témoigne du fossé entre ouvriers et étudiants : "ils ont eu une attitude provocatrice qui ne s'accordait pas avec notre conception de la lutte, ils sont venus avec des casques, des triques". Réunion des travailleurs de chez Berlier.
Chez Peugeot à Sochaux, un militant témoigne du mouvement de sympathie pour les étudiants en raison de la répression dont ils sont victimes, sans que les ouvriers arrivent à comprendre les actes anarchisants (comme brûler des voitures) : "beaucoup d'ouvriers condamnent ces groupuscules, ça va finir par une guerre civile".
Meeting dans une usine occupée. Ce qui frappe, c'est la maturité, le sang froid, la tranquille assurance des travailleurs en lutte. "Les 10 millions de grévistes font la démonstration de ce qu'est la classe ouvrière : à ceux qui s'imaginaient que les travailleurs étaient des bêtes incultes, la grève générale fait apparaître à tous le vrai visage de la classe ouvrière." Les ouvriers font leur possible pour assurer le fonctionnement des hôpitaux et des petits commerces pour ne pas pénaliser la population.
---- Les négociations de Grenelle ---- Georges Séguy et Benoît Frachon affrontent les "exploiteurs de la classe ouvrière", avec Henri Krasucki, André Berthelot, René Bulle et Jean-Louis Moynot. ITW de Georges Pompidou et de Georges Séguy.
Dans une usine occupée (Citroën Javel?), les manifestants scandent "Gouvernement populaire" avant d'écouter Georges Séguy, qui sort du ministère du travail. "Nous avons livré bataille pied à pied, dans des conditions difficiles, face à un adversaire tenace mais tout de même suffisamment ébranlé par la grève générale pour que nous puissions obtenir des concessions. Mais nous étions 6 syndicats différents face à un seul bloc patronal et gouvernemental. Les choses auraient été différentes, si au lieu du bloc patronal et gouvernemental, il y avait eu en face de nous un gouvernement de gauche." Applaudissements.
Résultat des négociations de Grenelle : augmentation générale des salaires de 10% minimum ; augmentation du salaire minimum de 35% ; retour progressif aux 40h avec compensation de salaires ; révision des conventions collectives ; engagement de négociations sur la formation professionnelle et l'âge de la retraite ; liberté syndicale (protection des délégués, crédit d'heures, affichage et droit de réunion dans l'entreprise) . "Ne nous méprenons pas, camarades : rien n'est signé. Quand le gouvernement nous a demandé si au terme de ces longs travaux de discussion, nous allions lancer l'ordre de reprise du travail, nous leur avons répondu qu'il n'était pas question que l'on se substitue aux travailleurs pour lancer l'ordre de reprise du travail." (hourras dans la salle). La grève est poursuivie à l'unanimité d'un vote à main levée. Les ouvriers scandent "Unité".
L'appel à la solidarité --- Les ouvriers lancent des collectes auprès de la population pour récolter de l'argent ; ils arrêtent les automobilistes et discutent avec eux. Les municipalités communistes et les syndicats étrangers versent de l'argent aux grévistes français, et organisent le ravitaillement. La CGT ne cesse de proposer l'unité d'action politique et syndicale.
La nécessité d'un programme commun de la gauche ---- ITW de Livio Mascarello, dirigeant de la fédération CGT de la métallurgie. Echange de vue avec les socialistes, qui considèrent qu'il y a vacance du pouvoir ; l'ampleur du mouvement met le gouvernement dans un certain désarroi, et il ne sait pas comment réagir, or ça n'est pas aussi simple, car il faut une alternative. Le mouvement se prononce pour des changements économiques et sociaux, nous voulons donc proposer un programme commun des forces de gauche.
29 mai ---- Images d'ouvrières sortant des usines. Les ouvriers sortent des usines occupées, pour manifester partout dans le pays. Banderoles "Programme commun", slogans "Unité d'action". Seul le PCF a répondu positivement à la CGT, contrairement à FO. La CGT est le seul syndicat présent dans le défilé parisien (Séguy, frachon). 800 000 travailleurs l'entourent de leur force. Le commentaire déplore que l"union ne se soit pas réalisée. Drapeaux rouges en manifestation.
Déclaration radiophonique du Général de Gaulle : "Je ne me retirerai pas, je ne changerai pas le Premier ministre. Je dissous l'Assemblée Nationale " De Gaulle agite le danger d'une prise de pouvoir par les communistes et de l'instauration d'un régime totalitaire. Les travailleurs ayant écouté l'émission de radio disent leur scepticisme et leur détermination à continuer le mouvement. Les ouvriers affirment qu'ils ne veulent pas de la révolution, que seule l'autorité brandit cette menace et que De Gaulle a parlé en dictateur.
---- L'ORTF en grève ---- Les journalistes cessent le travail, laissant ainsi la place aux "valets du pouvoir", libres de mener la bataille de la désinformation. Vue sur la Maison de la radio.
--- L'évacuation de Renault Flins par les CRS --- Les CRS évacuent les ouvriers ; deux jours plus tard, "Alain Geismar et ses pseudos révolutionnaires" lancent le mot d'ordre de réoccuper l'usine, menant "les travailleurs à un affrontement sanglant". Commentaire en off de photos prises pendant le conflit. "Ils n'avaient pas du tout l'intention d'aider les travailleurs, eux ce qu'ils voulaient, c'était chercher la bagarre à tout prix". "Ils étaient venus bien équipés de pavés (..) en tenue de combat, avec des casques". Des travailleurs de chez Renault ont cru qu'ils étaient là pour les aider. Certains se sont mêlés aux étudiants pour affronter la police." Images de voitures brûlées. Débat sur le rôle des médias dans la diffusion des images de destruction.
Discours off de Benoît Frachon --- "On a voulu s'introduire dans les discussions de nos organisations ; qui mieux que le mouvement ouvrier est capable de diriger le mouvement ouvrier et la lutte de la classe ouvrière ? (...) Ce sont les syndicats qui dirigeant le combat." Images de prises de parole devant ou dans des usines occupées.
--- Le syndicat face aux militants gauchistes et face au patronat ---- Dans les usines, certains essaient d'entraîner avec eux des militants ouvriers, dont certains sont inexpérimentés et découvrent la lutte politique. Extraits de Classe de lutte, du groupe Medvedkine de Besançon (prise de parole de Suzanne Zedet, intervention du patron et discours du délégué syndical). Le patronat doit faire de nombreuses concessions. Images de bulletins de votes dépouillés.
La fin des grèves ---- On décroche les drapeaux rouges, le travail peut reprendre. Extrait off d'un discours d'Henri Krasucki aux travailleurs de chez Renault Billancourt, sur des bancs-titres de photos. Une minute de silence avant la reprise du travail dans certaines usines, parfois l’Internationale ou La Marseillaise. Travelling arrière sur une foule de travailleurs sur un boulevard à la sortie de l'usine. Des poings se tendent. On enlève le drapeau rouge, on remballe les affaires de couchage, on rouvre les grilles de l'usine. "Nous rentrons en vainqueurs, et nous vous appelons à défiler, en vainqueurs pour montrer aux patrons que cette usine occupée pendant 4 semaine sn'a pas été mise à feu et à sang".
Conclusion : l'émergence et la formation d'une nouvelle génération militante ---- Une nouvelle génération s'est formée sur le tas : les syndiqués sont jeunes, beaucoup d'entreprises ont désormais un syndicat alors que la tradition s'était perdue. "Qu'est-ce que tu attends d'un syndicat?" "Il faut aller jusqu'au socialisme". Il faut éveiller l'esprit des travailleurs. "Pour le moment on se prépare, et puis quand on sera bien prêts, on lui (le patron) tombera dessus", assène un jeune militant syndical en guise de conclusion.
Générique final --- Au son de La Jeune garde "La CGT en mai 68" est le fruit d'un travail collectif. Ce film n'aurait pas été possible sans l'aide des travailleurs en grève qui ont tourné dans leurs usines occupées la plupart des images que vous avez vues. Des professionnels du cinéma qui avaient tourné pendant les événements de mai et juin 68 ont, eux aussi, mis leur film à la disposition de la CGT. Que les uns et les autres soient ici remerciés. Ont participé à la réalisation de ce film sous la responsabilité de Paul Seban : Brigitte Dornes, Gisèle Misky, Marcel Trillat, Jean-Claude Brisson, Jacques Durr, Roger Vieyra, Christian Guilhouette, Henri Molines. Photos : Documentation "La Vie ouvrière. Que soient également remerciés les éditions Le Chant du monde et la chorale populaire des syndicats CGT parisiens.