À l’appel de la CGT, une manifestation des travailleurs des entreprises en grève a lieu le jeudi 10 juillet 1975 à Paris, sur le Champ de Mars. Les participants défilent au pied de la Tour Eiffel, revendiquant augmentations de salaires, interdiction des licenciements et nationalisations de leurs entreprises. Ils demandent également l’application du Programme commun. En cette année internationale de la femme, les ouvrières sont mises en avant.
Le film est composé d’une succession de plans présentant les différents aspects de la journée. Il s’ouvre par un plan d’une estrade où deux employés en grève de l'usine Grandin, entreprise d’électronique située à Montreuil (Seine-Saint-Denis), sont interviewés par Marcel Trillat. Tous deux sont les principaux animateurs de la lutte : la femme est Evelyne Vanderheym, vêtue de la robe rouge arborée par les ouvrières en grève. L'homme est probablement Raymond Hirtz, frère dominicain membre de la CGT. La lutte des travailleurs et travailleuses de Grandin est exemplaire à l'époque par son occupation de l'espace médiatique et politique : les grévistes s'invitent à la tour Eiffel, sur les plateaux de télévision, au Ministère de l'Industrie, et ici au micro de Marcel Trillat.
Plusieurs plans du cortège suivent montrant les employés des différentes entreprises en lutte. Les femmes des Chèques Postaux de Paris, les jeunes travailleurs de Rhône-Poulenc, les salariés de l’usine AMTEC de Villeurbanne, ceux de l’usine de chimie Amisol de Clermont-Ferrand, de l’usine de fermetures Éclair Prestil de Bernay dans l’Eure, de la fabrique d’habillement INOSAF d’Auxerre, mais aussi les salariés des établissements Peugeot-Giblin de Migennes dans l’Yonne sont visibles dans ce film sans oublier les travailleurs immigrés qui partagent les mêmes revendications. Les banderoles, pancartes et slogans tiennent une place importante. Le moment du déjeuner (pique-nique sur le Champ de Mars), également filmé, est monté au milieu du film.
Réalisation : Nat Lilenstein
Personnalité : Marcel Trillat, Giscard [mentionné sur les pancartes]
Lieux : Paris, Champ de Mars, Tour Eiffel
Musique : Bella Ciao
Mots-clés : manifestation, défilé, banderoles, slogans, revendications, hausse des salaires, solidarité, licenciements, nationalisations, grèves, femmes, biens de consommation, CGT, FSM, Grandin, Chèques postaux, PTT, Rhône-Poulenc, AMTEC, Amisol, Prestil, INOSAF, Peugeot-Giblin, Programme commun, immigrés
Lieux de consultation : Ciné-Archvies, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
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Plan poitrine du technicien son qui annonce “4e Grandin”.
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Travelling sur l’estrade où Marcel Trillat interviewe deux employés, une femme et un homme, de l’usine Grandin (usine d’électronique qui produit des postes de télévision, de radio). Il précise que l’entreprise Grandin est particulièrement importante sur le marché.
La femme [Evelyne] confirme. L’homme [plan poitrine] ajoute que les ouvriers de l’usine Grandin fabriquaient jusqu’à 1200 téléviseurs par jour. L’un des premiers clients était alors Brandt qui est devenu la Thomson. Celle-ci a exigé 49,99 % des actions de chez Grandin.
Marcel Trillat demande ce qu’il s’est passé chez Grandin.
La femme explique comment la mobilisation a commencé dans l’usine. Le 7 février 1975, les 520 travailleurs, principalement des femmes OS qui travaillaient à la chaîne, ont reçu leur lettre de licenciement. Le soir même, les ouvriers, et principalement les femmes, ont occupé l’usine qui est à ce jour toujours occupée.
Marcel Trillat : “Il y a beaucoup de femmes chez Grandin”.
La femme confirme et précise que ce sont beaucoup de femmes seules ou immigrées qui travaillent sur les chaînes de montage ou de câblage.
Marcel Trillat : “Est-ce qu’il y a eu des négociations, avant, pendant, après ce licenciement collectif ?”.
La femme répond qu’il n’y a pas eu de négociation car la fermeture de Grandin s’inscrit dans le cadre des restructurations de trusts, et principalement celui de Thomson. Restructuration de ce secteur grand public (télévision, auto-radio, frigidaire : tout ce qui va à la consommation courante) vers des secteurs plus rentables tels que le nucléaire ou les télécommunications.
Travelling sur la foule qui écoute.
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Banderoles Chèques postaux de Paris et PTT CGT.
Les femmes sont en tête de cortège, portant des canotiers et des panneaux sur lesquels est mentionné “Chèques postaux de Paris en grève”.
Slogans scandés :
“Union, action, Programme commun”.
“2000 francs minimum, 300 francs pour tous”
“Nous voulons, nous aurons satisfaction !” (également mentionné sur la banderole des Chèques postaux)
Chant : “Aux PTT, on en a marre d’être exploité, d’avoir des salaires de misère. Pour un cri, il nous faudra. Postiers et usagers : la solidarité !”
Travelling sur le défilé qui passe sous la Tour Eiffel puis contre-plongée sur le monument.
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Plan du technicien qui annonce : “Clap de fin Chèques postaux”
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Cortège Rhône-Poulenc (Banderole CGT FSM UD du Rhône).
Sur la banderole est indiqué “Non aux licenciements. Augmentez nos salaires. Nationalisez Rhône-Poulenc.
Jeunes hommes au premier plan qui scandent : “C’est l’Programme commun qu’il nous faut.”
Gros plan sur la main d’un manifestant qui tient L’Humanité roulée.
Banderole CGT AMTEC-FRANCE “Halte à la ‘liquidation’ par l’intermédiaire des ‘capitalistes US’”.
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Slogans : “AMTEC, non aux licenciements” et “Union, action, Programme commun”.
Banderole CGT REXROTH-SIGMA “Garantie de l’emploi. Défense et progression du pouvoir d’achat”
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Pause déjeuner : travelling arrière sur les manifestants qui pique-niquent assis sur des chaises.
En fond sonore, Bella Ciao.
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Gros plan sur la banderole CGT Amisol “Contre la fermeture de l’entreprise. Usine occupée depuis le 13.12.74”.
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Banderole CGT Prestil-27-Bernay “Garantie de l’emploi et du pouvoir d’achat”.
Zoom arrière. Voix off du réalisateur qui commente “L’ambiance que je viens de faire peut très bien servir pour les plans sur les taxis parisiens.”
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Retour dans la manifestation (la caméra est en immersion à l’intérieur du cortège).
Les travailleurs immigrés scandent le slogan “Français, immigrés, même patron, même combat” et frappent dans leurs mains au rythme des tambours. Certains sont en chemise, d’autres en djellaba. Des manifestants portent un chapeau en papier CGT/La Vie ouvrière.
Le cortège passe sous la Tour Eiffel.
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Pancarte “Giscard à la barre. La France coule”
Travelling sur les banderoles : banderole PCF Cellule de la CD 89 Sens-Maillot, banderole PTT Yonne.
Pancartes :
“INOSAF 453 jours de lutte”
“Tes promesses Giscard”
“Les travailleurs ne sont pas responsables de la crise”
Banderoles CGT “Maintien et garantie de l’emploi pour tous. Pas de licenciements à la CD”, “Non à la fermeture de la CD”, “Peugeot-Giblin Ameublement Migennes. Les ouvriers en lutte pour leurs revendications”
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Voix off du réalisateur : “Voilà, c’était une ambiance pendant le déjeuner, pendant que les gens mangent et boivent.”
Dernier plan : contre-plongée sur la Tour Eiffel.
1972 Programme commun - Confédération Générale du Travail - Grève - Manifestation - Ouvrier - Paris (75) - Thésaurus - Travail des femmes