Tribune libre du 28 mai 1981.

Émission de plateau avec Gisèle Moreau et André Lajoinie.
Les deux dirigeants communistes répondent aux questions du journaliste Bernard Martino sur la situation du PCF après l'élection de François Mitterrand, et à la veille des élections législatives de juin 1981.
Bernard Martino leur demande si le PCF n'est pas désormais « à la remorque du PS ». André Lajoinie rétorque que non : le PCF reste le parti du changement et il faut désormais « réussir le changement ». Martino poursuit en évoquant l’éventualité de l'absence de ministres communistes dans le gouvernement de Pierre Mauroy. Gisèle Moreau affirme la nécessité de ministres communistes. Martino revient ensuite sur les 131 propositions qui constituaient le programme de campagne du PCF pour la Présidentielle. Celles-ci restent d'actualité pour sortir de la crise grâce à des mesures avant tout sociales. Pour André Lajoinie, l'opinion publique est favorable à ce que le PCF entre au gouvernement. Gisèle Moreau rappelle l'œuvre importante accomplie par les ministres communistes à la Libération. L'enjeu de l’échéance électorale est souligné par André Lajoinie : il faut donner une majorité de gauche à l'Assemblée nationale. Gisèle Moreau se dit pour une union de la gauche tout en respectant son pluralisme. Bernard Martino l'interpelle sur la candidature d'une femme socialiste dans sa circonscription ; pour Gisèle Moreau, c'est « ahurissant » mais elle pense être réélue.
Pour finir, elle appelle à un meeting qui aura lieu le 4 juin 1981 au Parc des Princes.

Le 10 mai 1981 François Mitterrand est élu président de la République, avec le soutien, entre autres, du PCF. Après qu’il a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale, des élections législatives sont organisées le 14 et le 21 juin 1981. L’enjeu est alors de donner une majorité de gauche au nouveau président. Pour le PCF, il s’agit à la fois de continuer à soutenir François Mitterrand et de s’affirmer face au PS. Les élections présidentielles ont été décevantes pour le PCF : arrivé loin derrière le PS au premier tour, il a rassemblé 15,5% des suffrages, ce qui représente son plus mauvais score depuis la Libération.
Ici, ce sont Gisèle Moreau (né en 1941), membre du Comité central et députée du XIIIe arrondissement de Paris, et André Lajoinie (né en 1929), membre du Bureau politique, député de l’Allier et président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, qui s’expriment pour convaincre les électeurs.
Malgré ses efforts, le PCF ne remporte que 16,1% des suffrages (contre 36% pour le PS) à l’issue des législatives de juin 1981 ; il perd presque la moitié de ses députés. Si André Lajoinie est réélu, Gisèle Moreau perd son mandat. Quatre ministres communistes entrent néanmoins au gouvernement Mauroy le 23 juin 1981.



A la différence des autres formats télévisés dédiés à l'expression publique des partis politiques sur les chaînes de la télévision publique, l'émission Tribune libre avait étendu cette case de programmation aux différentes « familles de pensées » représentées en France.
Chaque parti ou famille de pensée disposait de moyens et d'un budget attribués par l’État pour la préparation de l'émission dont la réalisation lui appartenait en propre. Elle durait en moyenne un quart d'heure et était diffusée à une heure de grande écoute.

Mots clés : Élection législative, Député, Assemblée nationale.


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images [Réduire]