Le 8 mars 2002, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, Robert Hue et Marie-George Buffet sont présents au Bataclan à côté de candidates communistes aux élections législatives, devant un public largement féminin.

La discussion est animée par Mina Kaci et Patrick Appel-Muller, respectivement journaliste et rédacteur en chef à l'Humanité. Dans un contexte marqué par deux échéances électorales (les présidentielles et les législatives) Mina Kaci ouvre la soirée en rappelant que la loi sur la parité n'est pas respectée par tous les partis, et que, lorsque la loi ne les y contraint pas expressément, beaucoup d'entre eux préfèrent payer des amendes plutôt que d'essayer de présenter des listes parfaitement paritaires, le PCF étant un des seuls partis à présenter autant de femmes que d'hommes à tous les scrutins.

Robert Hue commence par détailler les 4 grands axes de sa campagne, et notamment les mesures qui concerneront les femmes.

La première série de mesures vise à faire reculer la précarité. Robert Hue préconise une série de lois-cadres pour la conversion des minimas sociaux en soutien d'accès à l'emploi et la conversion de tous les emplois précaires en emplois stables, par la garantie de plages de formation tout au long de la vie professionnelle (ce qu'il nomme le plan sécurité emploi/formation)
Il propose également le renforcement de l'aide à la famille : relèvement rapide des allocations familiales, et ce dès le premier enfant.

Le deuxième axe porte sur l'égalité professionnelle : il faut obliger le patronat et l'Etat à appliquer effectivement la loi "à travail égal, salaire égal".

Le troisième thème concerne la citoyenneté et la place des femmes dans la société. Il faut que la parité concerne toutes les élections, qu'il y ait un statut de l'élu, qui permette aux femmes de pouvoir exercer un mandat électif dans des conditions satisfaisantes ; Robert Hue préconise le principe de la proportionnelle dans tous les modes de scrutins, pour sortir d'une politique de monopole, de "roitelets", et que les femmes puissent pénétrer massivement les charges électives.
Il s'agit enfin de faire reculer la marchandisation du corps des femmes et les violences qu'elles subissent.

Les cinq candidates communistes se présentent. Si elles sont élues, elles transformeront radicalement la composition de l'Assemblée Nationale.

La première, jeune caissière à Arras, entend combattre la précarité.
La deuxième, plasticienne (opposée à Guy Dru dans sa circonscription), raconte sa confrontation difficile avec la classe politique, même à l'échelon local. Elle ne trouve qu'au PCF les valeurs de solidarité et d'écoute.
La troisième candidate, Zohra Chorfa, franco-algérienne, est animatrice dans un centre de réinsertion grenoblois ; elle place l'emploi des jeunes au centre de son combat. Elle encourage toutes les femmes à s'emparer de la politique et à se faire elles-mêmes la place qu'on leur refuse en politique, et souhaite la création d'une internationale féminine.
Pénélope Bouquet, infirmière scolaire dans l'Eure, non encartée au PC, se félicite de l'évolution du PCF. Elle déplore que certaines femmes soient contre la parité, et cantonnent la femme à la son rôle de mère.
La dernière candidate, maire-adjointe des 13ème et 14ème arrondissements de Marseille, fonctionnaire au Trésor public, fustige la politique du maire de Marseille, qui a "ghettoïsé" ces quartiers.

Marie-George Buffet vante la candidature de Robert Hue : pour elles, les femmes ont quelque chose à gagner à l'élection de Robert Hue.

La soirée se poursuit par un hommage à Muguette Jacquaint, députée femme et ouvrière, qui a choisi de ne pas se présenter.
Le concert qui suit est précédé de la diffusion de deux messages enregistrés par les militantes Zazie Sadou, algérienne, et Aminata Traoré, malienne.



"8 mars. Les actrices d'une autre politique à gauche avec Robert Hue, Marie-George Buffet et les candidates communistes aux élections législatives. Une vraie fête ce 8 mars 2002 pour les communistes qui ne cachent pas leur fierté de présenter autant de femmes que d'hommes aux prochaines élections législatives, d'appliquer ainsi le principe de la parité largement plébiscité dans le pays et, depuis 1999, inscrit dans la Constitution. Respecter la loi, il n'y a là rien d'extraordinaire pourrait-on dire. Et pourtant peu de partis vont le faire. Plusieurs se préparent déjà à en payer le prix sous forme de retenues proportionnelles sur le financement public qui leur est dû."
Jacqueline Sellem, L'Humanité, 7 mars 2002

Participants à la soirée :
Mina Kaci et Patrick Appel-Muller
Robert Hue, Marie-George Buffet
Michela Jaffre
Catherine Chuc
Zora Chorfa
Pénélope Bouquet
Nadine Saint Nicolas

Lieu de consultation : Ciné-Archives [Réduire]