Sauvez Angela! revient sur la manifestation pour la libération d'Angela Davis qui se tient à Paris le 3 octobre 1971, tout en replaçant cet événement dans le contexte des luttes des noirs américains. L'introduction du film met ainsi cette journée en perspective par un montage de photographies illustrant divers incidents racistes aux Etats-Unis ainsi que leurs acteurs - qu'il s'agissent de lynchages, de répression violente de la part de membres du Ku Klux Klan, de groupes portant des insignes nazis comme de policiers blancs – mais aussi d'images de la guerre au Viêt Nam.
Elles sont montées avec des photographies de luttes qui s'opposent à ces politiques, et notamment du parti communiste américain dont est membre Angela Davis. Une voix-off lit des extraits de textes que cette dernière a écrit à propos de son parcours et de l'articulation possible entre luttes contre l'exploitation capitaliste, contre le racisme et l'impérialisme. Sur des cartons intercalés sont mentionnés plusieurs noms, de personnes ou de lieux évocateurs principalement de la lutte des droits civiques et des membres ou proches du Black Panther Party.
Parmi eux apparaissent ceux de Martin Luther King ou de James Meredith, figures de proue du mouvement pour les droits civiques, dont on peut aussi entendre l'hymne, We shall overcome, qui accompagnait les marches du mouvement. D'autres noms sont également mentionnés comme celui de Bobby Seale, un des fondateurs de Black Panthers, celui des Frères de Soledad, trois détenus - parmi lesquels se trouve Georges Jackson - accusés d'avoir tué un gardien de prisons en représailles de l'assassinat de trois noirs dans la prison de Soledad, ou encore Attica en référence au nom de la prison où eût lieu une mutinerie de prisonniers en septembre 1971. Cette dernière est liée à l'assassinat également évoqué de Georges Jackson dans sa cellule quelques jours auparavant, le 21 août c'est-à-dire la veille de son procès. Sa mort est encore très récente au moment de la manifestation, venant appuyer la revendication de libérer Angela Davis, afin qu'elle ne subisse pas le même sort.
Ainsi le combat pour sa libération apparaît comme une cause immédiate et urgente, mais s'inscrit dans ce contexte, dont les cortèges se font également l'écho. Le film montre la variété des moyens utilisés par la manifestation, qu'il s'agisse de banderoles, pancartes, ballons, saynètes de théâtre, des slogans ou des interventions à la tribune. Parmi les orateurs se trouvent Fania Davis, la sœur d'Angela, et Roland Favaro, secrétaire des jeunesses communistes à l'époque, que l’on retrouve vers la tête du cortège, avec à leur côté le poète Louis Aragon et Paul Laurent, membre du comité central du parti communiste. La caméra rend compte de la diversité des cortèges, composés de nombreux anonymes comme d’organisations, surtout de jeunes qui ont fait le déplacement à Paris. Parmi ces dernières on compte ainsi de nombreuses unions ou mouvements de jeunesse ou d’étudiants communistes, des unions de jeunes filles de France ou encore la fédération mondiale de la jeunesse démocratique.
A l'arrivée de la manifestation, les différents cortèges entrent sur la place de la Bastille où se tient la tribune. Des pancartes mentionnent des noms de personnes tuées aux États-Unis, ce qui participe à mettre en perspective la manifestation au regard d’une situation raciste d'ensemble par le rapprochement d'exécutions qui sont autant le fait de l'état par condamnation à la peine de mort - comme Sacco et Vanzetti ou les époux Rosenberg - ou par voie extra-légale - tel que Mark Clark, tué par la police - mais aussi des assassinats politiques perpétués par des ségrégationnistes blancs comme ce fut le cas pour Martin Luther King. Une saynète muette jouée par des manifestants met en scène le risque qu'Angela Davis ne les rejoigne avant que le film ne remette le son pour faire entendre un des derniers slogans, « Angela Vivra ». Puis un autre cortège qui arrive sur la place entonne l'Internationale, suivie d'une chanson pour la paix et la libération de tous les noirs pendant le générique.
Reportage politique - 1971 - Noir et blanc - sonore - 16 minutes.
Image et réalisation Michel Duverger
Mixage Lucien Hindryckx
Son Claude Martin
Banc-titre Ulysse Laugier, Alain Gilbert, Umbert Pieri
Montage Claude Papin, Catherine Dehaut
Avec les voix amicales du théâtre Gérard Philipe
Lieu : Paris
Intervenant : Fania Davis, Roland Favaro.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images.
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Générique : Sauvez Angela ! Une voix féminine lit un texte de présentation d'Angela Davis, tandis que défilent des photos de la militante et des photos du Ku Klux Klan, symbole de l'Amérique raciste dans laquelle elle a grandi. Elle rappelle le meurtre raciste de quatre fillettes noires à Birmingham (Alabama) en 1963, resté impuni. Le carton "Little Rock" revient sans cesse, tandis que passe la chanson We Shall Overcome. Nouveau carton : "james meredith, Martin Luther King". Images de suprémacistes blancs et de manifestations d'afro-américains demandant justice.
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Banderole " Communist Party, USA ". "je suis communiste (...) Il nous faut détruire le capitalisme américain, et je ne crois pas que les travailleurs blancs soient à jamais des capitalistes invétérés." Images de manifestations contre la guerre du Vietnam aux Etats-Unis. Images prises par des reporters de guerre dans la jungle vietnamienne. "Les hommes noirs ne devraient pas participer à une guerre raciste et impérialiste au Sud-Vietnam."
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Carton : les frères de Soledad. Annonce : Angela Davis est recherchée par le FBI. Images d'elle menottée, puis le poing levé lors de son procès. Carton Bobby Seale, Black Panthers, Attica, intercalés avec des images de Nixon et des bruits de fusillade.
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Nouveau carton Les frères de Soledad : Georges Jackson, assassiné le 21 août 1971, la veille de son procès. "On l'a tué pour le faire taire, il ne faut pas laisser tuer Angela." Carton "Sauvez Angela !"
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Manifestation dans les rues de Paris pour la libération d'Angela Davies, derrière des banderoles géantes. Les jeunes sont très nombreux et scandent "Liberté pour Angela Davies". On arbore son portrait, photographié ou dessiné. "Nixon, fasciste, assassin ! " Banderoles de la JC.
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Louis Aragon, Fania Davies (la soeur d'Angela Davies), Roland Favaro et Paul Laurent défilent bras dessus bras dessous.
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Des jeunes sont venus de la France entière pour cette manifestation ; on aperçoit ainsi une banderole des Pyrénées, de Vincennes....
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Discours du représentant de la Fédération Mondiale de la Jeunesse démocratique. Derrière lui Nicolas Marchand (?)
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La caméra est sur le trottoir et filme le flux des manifestants, depuis Fania Davies et paul Laurent jusqu'aux anonymes. Plusieurs étudiants vietnamiens. 00:07:58:00 Banderole de l'Union des jeunes gens et jeunes filles de France.
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Banderole "Union des jeunesses communistes de Vendée". Une voiture usrmontée de ballons de baudruche. Banderole en espagnol : Angela ! Luchemos a tu lado. 00:08:58:00 Les employés du théâtre Gérard Philipe (Compagnie José Valverde) de Saint-Denis défilent. Un tracteur dans Paris... dessus est juché un groupe de jeunes qui chante "Elle est noire et communiste, c'est un crime aux USA" Banderole des jeunes de Saint-Denis, Bagnolet.
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Discours en français de Fania Davis. Elle est acclamée par la foule qui scande "Liberté pour Angela". Elle dit avoir assisté à de nombreuses manifestations mais être particulièrement touchée par cette manifestation parisienne.
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Banderole de la jeunesse communiste du Nord. Les jeunes du Maine et Loire. Un manifestant avec un faut de forme orné du drapeau américain. Des manifestants arborent des pancartes avec le nom de militants tués aux Etats-Unis comme Sacco et Vanzetti, les Rosenberg ou Mark Clarke. Plan sur une petite fille dans la foule. Les noms des martyrs américains reviennent, ils sont portés par des jeunes. Une jeune fille, qui porte le nom Angela Davis sur son T-shirt est montrée enchaînée sous la férule d'une femme tyrannique aux couleurs du drapeau américain.
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Suite de la manifestation, au son de l'Internationale.
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Chanson "On ne peut jamais mettre tout le monde d'accord", et générique final : Mixage Lucien Hindryckx
Son Claude Martin
Banc-titre Ulysse Laugier, Alain Gilbert, Umbert Pieri
Montage Claude Papin, Catherine Dehaut
Aragon Louis - Congrès du PCF - Davis Angela - Laurent Paul - Thésaurus