Les obsèques, à Aubervilliers, le 13 juin 1952, de Hocine Belaïd, ouvrier municipal mortellement blessé lors de la manifestation contre Ridgway et décédé le 28 mai 1952.
Face au cercueil surplombé d'un immense portrait de la victime, le maire d'Aubervilliers, Charles Tillon, prononce un discours (Malheureusement le film est muet). Une foule imposante, émue, suit le corbillard jusqu'au cimetière où Charles Tillon présente ses condoléances à la veuve et aux proches du défunt. On relève dans le cortège la présence de nombreux travailleurs immigrés, maghrébins et noirs.
Parmi les g ... [Voir la suite]
Résumé
Les obsèques, à Aubervilliers, le 13 juin 1952, de Hocine Belaïd, ouvrier municipal mortellement blessé lors de la manifestation contre Ridgway et décédé le 28 mai 1952.
Face au cercueil surplombé d'un immense portrait de la victime, le maire d'Aubervilliers, Charles Tillon, prononce un discours (Malheureusement le film est muet). Une foule imposante, émue, suit le corbillard jusqu'au cimetière où Charles Tillon présente ses condoléances à la veuve et aux proches du défunt. On relève dans le cortège la présence de nombreux travailleurs immigrés, maghrébins et noirs.
Parmi les gerbes : celles du P.C.F. et celle du syndicat des tanneurs. Dernier plan : une affiche invitant «le peuple de Paris à rendre un dernier hommage à Hocine Belaïd, le vendredi 13 juin, à la maison du peuple, 13 rue Pasteur à Aubervilliers.»
Lieu : Aubervilliers
Personnalité : Charles Tillon, Emmanuel d'Astier de la Vigerie (au premier plan dans les premières secondes du film?)
NOTE 28 MAI 1952
Ce jour-là fut un jour de castagne et de drame, et cette époque se situe au cœur de la guerre froide. Les États-Unis et l'URSS s'affrontaient, souvent par pays ou par groupes interposés, sur la planète entière. La guerre de Corée faisait rage. Celui que la propagande communiste accusait d'utiliser l'arme bactériologique, le général Ridgway, dit "Ridgway-la-peste", devait venir à Paris. Pour le parti communiste, c'était inacceptable. La manifestation fut secrètement préparée, les militants chauffés à blanc - et certains souhaitaient se venger des persécutions policières. Quoique la "manif'" - selon Aragon, le diminutif date de ce jour-là - fut interdite, des cortèges venus de la banlieue voulurent pénétrer dans la capitale. Le plus gros se forma à Aubervilliers, aux Quatre Chemins, et descendit la rue de Flandre.
Le ministère de l'intérieur a fait bloquer militairement toutes les artères entrant dans Paris. C'est à la hauteur du métro Stalingrad qu'un barrage de police veut interdire le passage au groupe venu de la région Nord est de la banlieue. Les manifestants forcent le passage, la police tire blessant 17 personnes.
Le choc avec la police fut brutal, le bilan dramatique. Place de Stalingrad, Belaïd Hocine, ouvrier municipal d'Aubervilliers, membre du Parti Communiste, fut mortellement blessé par balles. Originaire de Maillot, en Algérie, Belaïd Hocine élevait quatre enfants et sa femme, Louise, accoucha peu après d'une petite fille.
Charles Tillon, maire d'Aubervilliers réclame le corps qui ne sera restitué après autopsie que le 9 juin.
Lieux de consultation: Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images [Réduire]
Descripteurs
1947-1991 Guerre Froide - Aubervilliers (93) - Belaid Hocine - Cérémonie - Funérailles - Manifestation - Tillon Charles