Ce document relate différentes manifestations qui ont eu lieu le 1er mai 1948 : d’une part, le défilé organisé à l’initiative de la CGT à Paris et, d’autre part, le rassemblement qui s’est tenu au parc de Saint-Cloud, à l’appel de De Gaulle et du RPF.

Une première séquence montre la manifestation parisienne du 1er mai. A la tribune, ornée d’une banderole « L’union des travailleurs fera la paix du monde », Raymond Guyot prononce un discours. Deux journalistes assis par terre prennent des notes. Gaston Monmousseau prend la parole. Place de la Bastille, arrivent différents cortèges.
Après des plans de rues de Paris, une deuxième séquence rend compte de la manifestation concurrente du général De Gaulle dans le parc de Saint-Cloud. Les participants arrivent en voiture, se garent à l’entrée du parc, et marchent. Sur une estrade, De Gaulle fait un discours en plein air.
Retour ensuite au 1er mai à Paris. Les cortèges avancent dans les rues, sous le regard de Maurice Thorez et Jacques Duclos, installés à la tribune. On note des étendards de la CGT, des banderoles, une voiture France nouvelle. Place de la Bastille, les manifestants sont filmés en plongée et des jeunes font une farandole. Une fanfare défile, précédée d’un jeune garçon qui joue de la trompette. Suivent l’Union des jeunes filles, puis une camionnette Filles de France décorée de brins de muguet géants et d’une réplique de Tour Eiffel. On remarque une pancarte « Un cinéma français ».
A la tribune, sont présents Marcel Cachin, Maurice Thorez, Léon Mauvais, André Marty et Gaston Monmousseau. Dans le cortège du Comité central du PCF, Thorez, Cachin et Mauvais défilent dans les rues PCF ; Jeannette Vermeersch et Raymond Guyot sont également présents. Ils sont applaudis par la foule.
Les cortèges sont nombreux : Humanité, France nouvelle, conseil national de l’UFF, patronage laïc de la ville de Nanterre. Des enfants défilent. On note une banderole « A bas les 18 mois ».
Devant la tribune passe une charrette sur laquelle de jeunes manifestants sont costumés en kolkhoziens. Suivent des jeunes filles, qui incarnent la guerre, la misère, la liberté, la démocratie et la paix. D’anciens combattants, infirmes, participent au défilé.
Une brève séquence se déroule dans la salle des machines d’une usine. Les ouvriers sortent.

Après quelques plans décrivant de nouveau le 1er mai parisien, des images donnent à voir le rassemblement du RPF (comme l’indique une affiche) à Saint-Cloud : les voitures arrivent nombreuses et roulent au pas.
La séquence qui suit revient sur la manifestation parisienne : les cortèges se succèdent, en particulier ceux des rassemblements de jeunes (Avant-Garde, Jeunes filles françaises, Filles de France, UJRF). Sur la place de la Bastille, sont filmés en plongée des manifestants qui arrivent à vélo, la charrette des kolkhoziens, des jeunes en uniformes (Vaillants ?) et le camion France-URSS.
Pour finir, quelques plans décrivent l’entrée des ouvriers dans une usine Renault et une salle des machines. Un dernier plan montre le départ d’une course à pied.

Ce film rassemble des images qui ont été essentiellement tournées le 1er mai 1948. Ce jour-là, trois manifestations « concurrentes » se sont déroulées à Paris ou en proche banlieue. A l’appel de la CGT, une grande manifestation a eu lieu pour célébrer la fête des travailleurs, de la place de la Nation à celle de la Bastille. La scission de la CGT à la fin 1947 a conduit à la création d’une centrale syndicale concurrente, la CGT-FO : au défilé de la CGT a donc répondu celui de la CGT-FO. Par ailleurs, un rassemblement du RPF, le nouveau parti créé par De Gaulle en 1947, s’est tenu au Parc de Saint-Cloud. Dans un contexte difficile, marqué par le début de la guerre froide et par une crise sociale en France, le 1er mai 1948 devient un véritable enjeu symbolique et politique : pour le PCF (via la CGT), c’est l’occasion de manifester sa capacité de rassemblement. Les images cherchent donc à mettre en valeur la diversité des cortèges, en insistant sur certains participants, comme les femmes, les jeunes ou les anciens combattants. Les banderoles et pancartes sont révélatrices des préoccupations du moment : l’alimentation alors que l’inflation est forte (cf pancartes « Maman, du pain » ou « Maman une tartine »), la défense du cinéma français à l’heure de la lutte contre les accords Blum-Byrnes (pancarte « Un cinéma français »), le maintien de la paix dans un climat géopolitique tendu (banderole « Les travailleurs feront la paix du monde »).
Une bonne partie des images figurent, montées, et commentées, dans "Le 1er mai 1948, chemin de la liberté".

Réalisation : anonyme
Lieux : Paris, banlieue parisienne, Saint-Cloud, place de la Bastille
Personnalités : Maurice Thorez, Jacques Duclos, Marcel Cachin, Charles de Gaulle, André Marty, Léon Mauvais, Raymond Guyot, Gaston Monmousseau, Jeannette Vermeersch

Mots clés
Paris, banlieue parisienne, Saint-Cloud, Place de la Bastille
Maurice Thorez, Jacques Duclos, Marcel Cachin, Charles de Gaulle, André Marty, Léon Mauvais, Raymond Guyot, Gaston Monmousseau, Jeannette Vermeersch
1er mai, manifestation, défilé, rassemblement, discours, cortège, banderole, CGT, PCF, RPF,


Lieux de consultation: Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images [Réduire]