Malgré une opposition intense qui dure depuis plus de deux mois, le président Chirac annonce le 31 mars la promulgation du CPE (Contrat Première Embauche), dans le cadre de la loi sur l'Egalité des chances. Des manifestations unitaires ont lieu dans tout le pays le 4 avril suite à cette annonce ; l'ampleur de la mobilisation (3 millions de personnes selon les syndicats) contraindra Jacques Chirac à annoncer le retrait du projet quelques jours plus tard.

Ce contrat était présenté par le Premier Ministre UMP Dominique de Villepin, comme un moyen de favoriser l'embauche des jeunes de moins de 26 ans. Ce contrat exonérait les employeurs de cotisations patronales pendant trois ans et était assorti d'une « période de consolidation » de deux ans durant laquelle l'employeur pouvait rompre le contrat de travail sans en donner le motif, succédant à une période d'essai équivalente à celle du CDI ; à l'inverse, le salarié rompant le contrat durant cette période de consolidation était considéré comme démissionnaire et donc privé de droits au chômage. Etudiants, lycéens et syndicats sont donc montés au créneau pour obtenir le retrait de cette réforme, qui ne faisait selon eux que renforcer la précarité des jeunes, en les considérant comme de la main-d’œuvre jetable.

Le document commence par des interviews de manifestants, qui tous expriment leur mécontentement face à "l'autisme" de Jacques Chirac. Les manifestants sont déterminés à obtenir le retrait du projet, et beaucoup d'entre eux souhaitent la démission de Jacques Chirac et Dominique de Villepin.
La manifestation part de la place de la République pour aller à celle de la Bastille. Le CPE inspire de nombreux slogans : Cherche Pigeon à Entuber, Coup Porté aux Jeunes, Comment Perdre Espoir, C'est Pas Elémentaire Mon cher Villepin, Casting Permanent à Ejection, Couillonnade Pré-Electorale,
Aujourd'hui CPE demain STO. Les pancartes portent de nombreuses effigies de Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur et figure de proue d'une nouvelle droite agressive et décomplexée.

L'ambiance est joyeuse, avec de nombreux déguisements et chants. L'unité syndicale se poursuit, avec les cortèges de la CGT, la CFDT, FO, l'UNSA, la CFTC, la CGE CGC, Sud, Solidaires, la CNT, la FSU, le SNU.... On aperçoit dans la foule plusieurs personnalités politiques de gauche : Marie-George Buffet et Eliane Assassi du PCF, Arlette Laguillier de Lutte Ouvrière, mais aussi plusieurs "éléphants" du PS : Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, Henri Emmanuelli.

Lieu de consultation : Ciné-Archives [Réduire]