Né en 1928, Jack Ralite est une figure du communisme municipal. Homme de culture, sa carrière est indissociable de la ville d’Aubervilliers, dont il a été maire-adjoint de 1959 à 1984 puis maire de 1984 à 2003. Son action a essentiellement porté sur la culture : il aura notamment contribué à la création du théâtre d’Aubervilliers, le Théâtre de la Commune. En dehors de l’action municipale, Jack Ralite a longtemps été journaliste à l’Humanité en charge des pages culture. En 1981, il est un des quatre communistes qui entrent dans le gouvernement Mauroy : il sera ministre de la Santé de 1981 à 1984.
Le fil rouge qui sous-tend tout l’entretien est celui du communisme municipal, à travers l'action pour l'accès à la culture.
Jack Ralite explique que les villes de la banlieue parisienne ont de tout temps été délaissées par les gouvernements : les nuisances y étaient plus fortes qu’ailleurs pendant les travaux, les réalisations moins soignées, les initiatives locales peu soutenues. André Malraux, lorsqu’il était aux Affaires Culturelles, ne donna pas « un seul centime » à Aubervilliers.
Il estime donc que ces villes, communistes depuis les années 30 pour la plupart, doivent énormément au communisme. Il revient longuement sur les actions menées par la municipalité communiste à Aubervilliers : il y raconte l’effort d’accès aux livres, par la création de bibliothèques municipales mais aussi de bibliothèques au sein des entreprises, les fameuses BBL (Bibliothèques de la Bataille du Livre) mises en place par Elsa Triolet. Il explique la grande liberté que lui accordaient le maire André Karman et le parti, lorsqu’il entreprit de monter un festival de théâtre, puis de doter Aubervilliers d’un véritable théâtre.
Il reconnaît par ailleurs certains abus de pouvoir du communisme, déjà à l’époque : les frontières étaient souvent floues entre ce qui était politique et ce qui ne l’était pas. De plus, la rigidité du parti apparaissait parfois au grand jour. Il regrette que le parti ait à un moment préféré se servir lui-même avant de servir les autres, notamment en menant une guerre fratricide avec la SFIO. Le parti n’a pas su voir que la société changeait autour de lui.
Jack Ralite parle avec beaucoup d’émotion de personnes qu’il a bien connues : André Karman et Waldeck Rochet notamment. L’émotion est très présente dans son discours, jusque dans les mots qu’il emploie, puisque le mot « tendresse » revient tout au long de l’entretien.
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Aragon Louis - Aubervilliers (93) - Banlieues rouges, « communisme municipal » - Karman André - L'Humanité (journal) - Littérature - Parti Communiste Français - Ralite Jack - Rochet Waldeck - Théâtre - Triolet Elsa