L'Espoir au présent retrace la campagne électorale pour la Présidentielle menée par Georges Marchais en 1981. C'est un véritable tour de France qui est réalisé : le candidat communiste passe par Billancourt, Le Mans, Brive, Troyes, le Bourget et Reims. C'est à chaque fois l'occasion, lors de meetings de présenter les principaux aspects du programme communiste.
À Billancourt, Georges Marchais explique qu'il est « le candidat à l'élection présidentielle pour mener le combat du changement » ; il rappelle qu'« il ne se gagnera qu'avec la classe ouvrière au premier rang aujourd'hui dans les luttes et demain dans les responsabilités ». Marchais se définit comme « le candidat anti-Giscard » parce que « Giscard d'Estaing, c'est l'ennemi numéro 1 de la classe ouvrière, de la démocratie, du progrès de la France ».
À Reims, Marchais déclare que « la priorité des priorités » c'est « éliminer le chômage ». Il souligne que le travail est un droit et s'insurge contre toutes es formes d'emploi précaire.
L'opposition entre patrons et ouvriers est mise en avant à Brive.
Puis, devant un auditoire féminin à Troyes, Marchais insiste sur le rôle des femmes dans la lutte.
Au Bourget, lors du meeting qui rassemble 40 000 personnes, Le PS est fortement critiqué : c'est un parti qui « a reculé devant le changement et préféré le compromis avec l'ennemi de classe » ; par opposition, le PCF est « le parti de la Justice » « le défenseur (...) des libertés ; des droits », « le parti de paix », « le parti du socialisme ».
Enfin, à Reims, Marchais évoque « une société qui a fait son temps » et fait d'une France du plein emploi « le défi économique et social » lancé à Giscard. Il expose les autres objectifs poursuivis : revalorisation des salaires, taxation des plus riches, réforme de la scolarité... Il s'agit de mettre en valeur les « énormes atouts de la France ». Pour ce faire Marchais exhorte à « produire français », à privilégier l'indépendance nationale en matière de relations internationales et à réaliser de grandes réformes économiques via la nationalisation. Il s'engage à mener la campagne « avec la plus grande vigueur » et rappelle que rien n'est joué pour le deuxième tout au sens où « ce sont les électrices et les électeurs qui vont décider ».
En 1981, le PCF présente son propre candidat à la Présidentielle, contrairement à l'élection de 1974 où la Gauche s'était unie autour de la candidature de François Mitterrand. L'Union de la Gauche et du Programme Commun ont volé en éclat en 1977 ; pour le PCF, c'est la fin d'une phase d'aggiornamento et le retour à une certaine « orthodoxie ». Georges Marchais axe sa campagne sur son opposition à Giscard et dénonce les convergences existant entre lui et François Mitterrand. Il n'obtient que 15,3% des voix à l'issue du premier tour, ce qui le place en quatrième position. C'est pour le PCF, un recul « historique » ; c'est le plus mauvais résultat électoral depuis la Libération. Pour le deuxième tour, les Communistes soutiennent finalement François Mitterrand.
L'Espoir au présent est un « film de campagne », du point de vue des Communistes, à deux titres. C'est tout d'abord un film qui suit et retrace la campagne électorale de Georges Marchais au travers de ses pérégrinations en France. Par ailleurs, le film est aussi un support à la campagne au sens où il présente les points clé du programme présenté par Georges Marchais au nom du PCF. On peut remarquer l'insistance sur le rôle central des ouvriers dans les changements souhaités ainsi que le biais « nationaliste » en ce qui concerne les propositions économiques. Finalement, le programme défendu par Marchais suscite une certaine contestation en interne et ne séduit pas vraiment à l'extérieur comme le confirment les résultats électoraux décevants du candidat communiste.
L'espoir au présent est réalisé par une équipe de cinéastes qui suit Georges Marchais au cours de sa campagne.
Production : PCF
Réalisation : Bernard Stora, Christiane Lack, Christian Guillouet, François Plagades, Bernard Rochut, Dominique Levert, Auguste Galli, Thierry ..., Monique Callisti
Musique : Sergio Ortega
Lieux : Billancourt, Le Mans, Brive, Troyes, Le Bourget, Reims
Événements : élections présidentielles
MOTS CLÉ
France, Billancourt, Le Mans, Brive, Troyes, Le Bourget, Reims
Georges Marchais
PCF, élection, Présidentielle
Meeting, rassemblement, campagne
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
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- Carton : Election présidentielle de 1981
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- Diffusion sur un téléviseur de l'émission Cartes sur table, animée par Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel, autour de leur invité Georges Marchais. Celui-ci explique qu'il ne va rien changer à sa façon d'être et de penser sous prétexte qu'il est maintenant candidat à l'élection présidentielle.
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- - Carton : L'espoir au présent
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- - Georges Marchais, accompagné de Charles Fiterman, dédicace son livre « L'espoir au présent » dans la rue tandis que des passants scandent « Marchais président »
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- - Carton : Georges Marchais candidat du changement
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--- Lancement de la campagne de Georges Marchais, aux usines Renault de Billancourt, le 21 octobre 1980. --- Georges Marchais arrive devant un stand « Travailleurs de Renault, Georges Marchais votre candidat », à l'heure du déjeuner. Des ouvriers mangent leur casse-croute debout ; certains vendent l'Humanité, d'autres lisent le livre de Georges Marchais. Discours du candidat communiste : « Je suis candidat à l'élection présidentielle pour mener le combat du changement. Ce combat c'est le vôtre. C'est avec vous que j'entends le mener car il ne se gagnera qu'avec la classe ouvrière, aujourd'hui dans les luttes, et demain dans les responsabilités. » Panoramique sur la foule. Marchais est brièvement interviewé par une journaliste de France Inter. « Je l'ai dit lorsque j'ai été désigné comme candidat à l'élection présidentielle : Giscard d'Estaing c'est l'ennemi n°1 de la classe ouvrière, de la démocratie, du progrès de la France. Jamais je ne transigerai avec lui, je suis le candidat anti-Giscard. C'est une autre manière de dire : je suis le candidat des travailleurs et travailleuses de France. »
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- - ---- Le Mans, 4 novembre 1981 : enregistrement de l'émission "Le Grand Débat" --- Tout le monde se prépare avant l'émission. Marchais va être interrogé par quatre jeunes députés de formations différentes : Gérard Bapt (PS), Michel Barnier (RPR), Gérard Longuet (UDF) et Pierre Zarka (PCF). Gérard Longuet l'accuse d'emblée d'être "le candidat du Parti Communiste de l'Union soviétique aux élections présidentielles françaises". Marchais riposte que l'UDF préfère déplacer le débat sur la question de Moscou plutôt que d'avoir à répondre de son bilan catastrophique depuis l'accession de Giscard à l’Élysée en 1974.
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- - --- Retransmission de l'émission au parc des expositions du Mans --- Panoramique sur la foule. Georges Marchais à la tribune explique qu'il n'est pas un politicien : « les cancans, les combines, les coups bas, les coups de Jarnac qui font jour après jour les gros titres de la télévision giscardisée, tout cela, moi et mon parti, ça ne nous intéresse pas. Ca nous répugne. » Il s'emporte contre les grandes fortunes, qui n'ont fait que prospérer avec la droite. Il entend « en finir avec le travail précaire, avec ces agences d'intérim qui croissent et se multiplient, comme je l'ai dit ce soir, comme les négriers des temps modernes. Pas de travail hors statuts! Pas de travail hors conventions collectives! »
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---- 8 novembre 1980, Georges Marchais à Brive --- Son train arrive en gare. Banderole "PCF Cantal" et pancarte "Georges Marchais en Limousin" sur un autocar. 10 000 personnes assistent au meeting, majoritairement des hommes, agriculteurs. Les hommes portent des bérets rouges. Beaucoup de drapeaux rouges. Une jeune femme vend le livre de Georges Marchais, un vieil homme porte une casquette La Terre, un jeune homme vend Révolution. Discours : « Vos patrons qui voudraient que vous pleuriez sur leur sort, ils connaissent les mêmes difficultés que vous? non! Ils ont la même angoisse devant l'avenir? Mais vous les voyez vivre tous les jours. Je vous le demande : vous, vous avez les moyens de partir en croisière l'été? Vous, vous portez des manteaux de vison et des diamants? Les patrons en ont de l'argent, et selon moi ils en ont même beaucoup trop! »
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- - Sur le plateau d'Alain Duhamel, Georges Marchais se défend d'être démagogue ; au contraire, il est le seul à dire aux français qu'il va falloir s'impliquer pour gagner ; il est le seul à ne pas leur promettre monts et merveilles.
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---- Meeting devant les ouvrières du textile de Troyes sur la place des femmes --- « Vous prenez le chemin de la lutte quand vous n'acceptez plus les bas salaires, la dictature du patron et des chefs, les humiliations, les insupportables attaques à votre dignité. Alors ces patrons, ils tombent des nues, ils semblent dire : « des ouvrières, des employées, des femmes, qui se révoltent? On aura tout vu! » Plan sur la foule des ouvrières qui applaudit. « Alors avec vous je réponds, non non non messieurs, vous n'avez encore rien vu! Les femmes soumises, les femmes passives, c'est fini et c'est bien fini!»
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---- Meeting au Bourget --- Devant 40 000 personnes, Georges Marchais parle du changement et critique ouvertement le PS : « A chaque fois que le moment est venu de s'attaquer au capital, le parti socialiste avec François Mitterrand a reculé devant le changement et préféré le compromis avec l'adversaire de classe. (...) Le PCF c'est le parti de la justice, le défenseur inlassable et inflexible de toutes les libertés, de tous les droits conquis, c'est le parti de la paix, c'est le parti du socialisme. »
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--- Reims, 28 novembre --- Cette séquence commence par un hommage au travail des militants, qui collent les affiches, tractent, discutent, convainquent, pour remplir les salles devant lesquelles parlera le candidat communiste. Dans son discours, Marchais s'attaque une nouvelle fois à Giscard et Raymond Barre. Il énumère ses objectifs : 1/ une France sans chômage 2/ une société plus juste avec le relèvement des bas salaires et le plafonnement des hauts salaires, ainsi que la taxation des hauts revenus. 3 / "assurer à chacun une vie libre et responsable dans une société fraternelle" 4/ l'action vers les jeunes : changer l'école et la rendre plus égalitaire ; améliorer la formation professionnelle et mettre en place un plan d'urgence pour les personnes ayant quitté l'école sans diplôme.
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- Dans le public, une jeune femme avec un bonnet phrygien rouge « Vive la révolution ». Georges Marchais poursuit. Il faut : 1/ Développer la France en "produisant français" 2/ faire de la France un nation souveraine, présente dans le monde qui change : pour le désarmement, pour la paix ; 3/ réaliser de grandes réformes démocratiques dans l’économie et l'Etat : nationaliser les banques et les grandes entreprises. Applaudissements.
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- - Georges Marchais ne semble pas douter d'être présent au deuxième tour de l'élection : "Je suis décidé à mener cette campagne avec la plus grande vigueur, et on verra bien le 26 avril au soir! On verra bien!" lance-t-il, complice, au public. Dehors, il signe son livre à une foule très dense.
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- - Générique de fin.
Boulogne-Billancourt (92) - Campagne électorale - Fiterman Charles - Giscard d’Estaing Valéry - Le Mans (72) - Marchais Georges - Mitterrand François - Thésaurus - Troyes (10) - Zarka Pierre