Le 38° anniversaire de révolution d'octobre, le 8 novembre 1955 à Paris, au Vélodrome d'Hiver, rue Nélaton (15ème).

Après avoir été longuement applaudi, par une foule debout, estimée à 20 000 personnes, Maurice Thorez (se déplaçant à l'aide d'une canne) fait l'apologie de la révolution soviétique : celle-ci a exproprié les expropriateurs, donné la terre aux paysans, rendu accessible à tous l'instruction et la culture, émancipé la femme...

Le secrétaire général du Parti communiste français fait également de nombreuses références à l'actualité politique et sociales, tout en introduisant les nouvelles orientations politiques du P.C.F. Pour Maurice Thorez en effet, citant ainsi implicitement la guerre d'Algérie, « Plus vite sera chassée cette majorité de réaction et de guerre, et plus vite seront ramené en France nos fils exposés à la mort en Afrique » ; le secrétaire du P.C.F. veut aussi « mettre fin à la politique de misère et de surexploitation », donner du « travail aux jeunes » et un « toit aux sans-abris ».
Maurice Thorez affirme aussi que les communistes sont prêts « à s'entendre avec le parti socialiste pour promouvoir une majorité démocratique et pour pratiquer au lendemain des élection une politique de progrès sociale, de liberté, d'indépendance nationale et de paix » .
Il conclut en affirmant que l'URSS est la « garantie d'un avenir radieux pour toute l'humanité » en s'écriant, « Vive le 38° anniversaire de la révolution d'Octobre !, Vive le drapeau de Marx, Engels, Lénine et Staline ! ». La foule applaudit à nouveau debout le secrétaire général du P.C.F. et un orchestre entame des premiers accords de l'Internationale, repris par tous.

Jacques Duclos, après avoir fait acclamer une fois encore Maurice Thorez, prononce ensuite son intervention. Il conclut par un appel « au rassemblement de toutes les forces démocratiques » et un éloge du P.C.F. « parti de la propreté dont les militants n'ont jamais été été éclaboussés par aucun scandale », « Parti qui mêle les plis du drapeau tricolore de la patrie et du drapeau rouge de la dictature du prolétariat ».
La salle est bondée. L'orchestre sous la direction du chef en queue de pie entame La Marseillaise. Dans la foule, la présence, plusieurs fois soulignée de vietnamiens, et également sur un auditeur noir.

Le 38° anniversaire de révolution d'octobre montre ainsi la prégnance du culte autour de la personnalité de Maurice Thorez, l'attachement du P.C.F. à Staline deux ans après la mort de celui-ci, et la volonté pour le Parti communiste de nouer désormais des alliances avec le Parti socialiste.

Générique : (En surimpression sur les portraits de Lénine et Staline) «Le 38° anniversaire de la grande révolution socialiste d'octobre/ Meeting du 8 novembre 1955 (Vélodrome d'Hiver) Paris / Sous la Présidence de Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste Français / Orateur, Jacques Duclos, Secrétaire du Parti Communiste Français».

Opérateur : André Dumaître.
Intervenants : Maurice Thorez et Jacques Duclos
Personnalités : Maurice Thorez, Jacques Duclos, Paul Laurent, Roger Garaudy, Georges Séguy, Marcel Cachin, Georges Cogniot, Claude Jaeger, Georges Frischman, Raymond Guyot, Jeannette Vermeersch, Jean et Paul Thorez, Ernestine Vermeersch (la mère de Jeannette Vermeersch)...

[THOREZ-EXTRAITS]:
Camarades, nous sommes réunis ce soir pour célébrer le 38° Anniversaire de la Grande Révolution Socialiste d'Octobre. Chaque année, à l'appel de notre Parti, une foule plus nombreuse se presse à cette manifestation devenue traditionnelle. C'est que les ouvriers parisiens, dès 1917, ont reconnu dans les vainqueurs d'Octobre les héritiers des glorieux communards... Notre Parti Communiste qui ne craint pas le verdict du peuple a répondu qu'il était toujours prêt à aller devant les électeurs (applaudissements). Nous pensons, en outre, que plus vite sera chassée cette majorité de réaction et de guerre, et plus vite seront ramenés en France nos fils exposés à la mort en Afrique (applaudissements). Il convient aussi de mettre un terme à cette politique de misère, de bas salaires, de surexploitation contre laquelle la classe ouvrière se dresse en réalisant de plus en plus l'unité de ses rangs... Nous sommes prêts à nous entendre avec le Parti Socialiste pour promouvoir une majorité démocratique et pour pratiquer, aux lendemains des élections, une politique de progrès social et de liberté, d'indépendance nationale et de paix. Nous sommes prêts à nous entendre avec d'autres républicains s'orientant dans le même sens... Vive le drapeau victorieux de MARX, ENGELS, LENINE, STALINE, vive le Communisme.
[La Marseillaise]
[DUCLOS-EXTRAITS]:
Pour commémorer cet évènement historique, d'une portée considérable, nous avons la joie de trouver ici, parmi nous, notre cher et grand camarade Maurice THOREZ, Secrétaire Général du Parti Communiste. [applaudissements trés longs]


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images. [Réduire]