ciné-archives fonds audiovisuel du pcf mouvement ouvrier et démocratique
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  • Roger Gillet
    Roger Gillet (1916-1974) et son épouse Odette (1920, née Santi) ont toujours été très à gauche. Roger a adhéré tôt au Parti Communiste. Le père d'Odette était italien et de tradition anarchiste. La famille était à gauche à l'exception d'un oncle par alliance qui avait été fasciste en Italie (Claude, leur fille, qui nous a déposé le film "Voyage dans les pays de l'Est", a souvenir d'avoir porté un manteau taillé dans un uniforme d'officier fasciste). Roger Gillet était très impliqué dans le Parti bien qu'il ne semble pas y avoir occupé de responsabilités officielles, sinon localement, dans la section du 20ème, alors rue du Surmelin (idem syndicalement).

    Roger était modeleur mécanicien de formation. Attiré par les métiers du bois, il fondera avec un associé une SARL de menuiserie-ébénisterie. Très intéressé par la photographie et le cinéma, il filmait beaucoup (sa famille, la Fête de L'Humanité) et projetait des films à ses enfants. Pendant la guerre, Roger a dû partir faire le STO en Allemagne dans une ferme de Kalw. À son retour de permission en France, réfractaire, recherché par la police, il choisit de fuir dans le Sud-Ouest avec un ami. Il n’ a jamais parlé à ses enfants de son activité résistante durant cette période.

    Au milieu des années 50, Roger Gillet a participé à un voyage organisé de 2 à 3 semaines en URSS avec d'autres personnes du 20ème arrondissement où la famille résidait. Il a rapporté des photos et des diapositives. Le groupe a été reçu dans des écoles, a rencontré des responsables politiques, des travailleurs des kolkhozes, et en est revenu enthousiasmé. Les documents et le matériel audiovisuels ont été récupérés à la mort de Roger Gillet en1974.

    Claude Gillet-Colart, qui nous a apporté son témoignage sur ses parents, est née en 1943. Elle a vécu dans le 20ème arrondissement jusqu’en 1966 ; elle se souvient, petite fille, d'avoir souvent suivi ses parents à la section, et que, demandant à sa mère pourquoi il fallait assister aux réunions de cellule, celle-ci lui répondait « Pour que vous ayez un monde meilleur plus tard ».