UN PAS DE PLUS ET J'ADHÈRE AU PARTI COMMUNISTE
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- Réalisateur.ice.sGérard GUILLAUME
- Année(s)1963 précisément
- Durée00:27:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
Ce pas de plus, c'est celui que font chaque année les milliers d'hommes et de femmes qui rejoignent les rangs du Parti. Chacun le fait pour les raisons qui lui sont propres, tel cet ancien cheminot, aujourd'hui président de l'amicale des vétérans du Parti qui a adhéré au parti socialiste en 1913 et choisi l'adhésion à la troisième internationale lors du congrès de Tours, tels ces paysans, ces femmes membres d'une cellule d'entreprise, ce jeune ouvrier, cet intellectuel issu d'une famille bourgeoise venu au communisme après de longues réflexions. Il disent comment et pourquoi ils ont adhéré au Parti. D'autres encore qui vont vers le parti à l'occasion d'un événement qui les a particulièrement touché, tel ce travailleur rentrant de captivité ou cette mère de famille au lendemain des événements de Charonne en février 1962.
Le film est construit autour d'une succession d'interviews structurée par deux questions principales.
« Pourquoi être communiste ? » est la première d'entre elles. Chaque intervenant représente une catégorie de la population française bien particulière et revient sur les raisons d'un engagement au sein du PCF. Celui-ci est selon les cas plus ou moins ancien et lié à des moments historiques différents : le Front Populaire, la Résistance, la guerre d'Algérie. Lucien Midol, figure du Parti et élu communiste, revient sur les combats auxquels il a participé dès la création du PCF.
Une longue séquence nous emmène chez des paysans de différentes générations ; ils vantent les orientations politiques du PCF en faveur du monde rural pour, par opposition, critiquer les mesures prises par le gouvernement, accusé de faire disparaître les petites exploitations. L'union entre paysans et ouvriers est soulignée.
Un deuxième temps du film, beaucoup plus court, aborde la question : « Qu'apporte le communisme ? ». On retrouve alors chacun des intervenants. C'est l'occasion de souligner tantôt les victoires du PCF ou encore les acquis de la société soviétique. Il y a aussi toutes les perspectives à venir : « ...le communisme, c'est le bonheur...Le bonheur de l'ouvrier ».
En 1963, le PCF arrive à la fin de l'ère Thorez ; le dirigeant historique meurt l'année suivante, en 1964. Le Parti s'achemine alors timidement vers une ligne politique nouvelle. Celle-ci résulte en partie de la situation internationale de « coexistence pacifique » et de la remise en cause de l'époque stalinienne par Khrouchtchev dans son célèbre Rapport de 1956. En niant les révélations qui y sont faites puis en soutenant l'intervention soviétique à Budapest en 1956, le PCF perd une partie de ses militants qui lui reproche sa rigidité. D'un point de vue plus national, le Parti est affaibli par le retour au pouvoir du Général De Gaulle et l'avènement de la Ve République en 1958. L'idée d'une ouverture et d'un assouplissement pour conserver une assise politique commence alors à poindre, même si elle reste très débattue au sein du Parti entre tendances conservatrice et modernisatrice.
Un pas de plus... j'adhère au Parti communiste français est un film destiné aux militants communistes. Il a été réalisé pour servir d'accompagnement en images à la cérémonie annuelle des remises et reprises de cartes du PCF. Sa vocation est donc avant tout de circuler en interne au réseau communiste. On peut remarquer sa volonté « globalisante » ; toutes les catégories de militants doivent pouvoir s'y reconnaître. Mais certaines d'entre elles plus que d'autres. Une place particulière est donnée aux femmes, aux paysans et aux jeunes. On peut, par opposition, noter l'absence de figures d'ouvriers. C'est donc avant tout certains groupes qui sont visés, ceux où le PCF espère le plus recruter. Le discours est très clairement celui de l'ouverture ; le PCF est le Parti de tous. La réalisation emprunte beaucoup à la télévision, ainsi qu'a la nouvelle tendance au « cinéma direct » à l’œuvre dans le documentaire français. Dans les années 1960, les évolutions techniques (comme la caméra portée ou la prise de son synchrone) permettent de supprimer les voix off et de découvrir de nouveaux exercices comme ceux du direct ou du micro-trottoir. C'est à ce dernier genre que s'apparente le film avec quelques très courtes séquences de remises en contexte historique.
Pas de générique
Production : CPDF
Visa d'exploitation non commerciale n°28328, délivré en décembre 1963
MOTS CLÉ : PCF, communiste, militant, femme, paysan, jeune, intellectuel, syndicaliste, enfant, syndicat, réunion, Saint-Denis
Personnalités : Lucien Midol (cheminot, maire d'Athis-Mons de 1944 à 1948, réélu conseiller municipal en 1953, membre des assemblées constituantes de 1945 et de 1946, élu député de Seine-et-Oise en novembre 1946, membre du Comité central du Parti communiste)
La plupart des interviews ont lieu à Saint-Denis.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Le film est construit autour d'une succession d'interviews structurée par deux questions principales.
« Pourquoi être communiste ? » est la première d'entre elles. Chaque intervenant représente une catégorie de la population française bien particulière et revient sur les raisons d'un engagement au sein du PCF. Celui-ci est selon les cas plus ou moins ancien et lié à des moments historiques différents : le Front Populaire, la Résistance, la guerre d'Algérie. Lucien Midol, figure du Parti et élu communiste, revient sur les combats auxquels il a participé dès la création du PCF.
Une longue séquence nous emmène chez des paysans de différentes générations ; ils vantent les orientations politiques du PCF en faveur du monde rural pour, par opposition, critiquer les mesures prises par le gouvernement, accusé de faire disparaître les petites exploitations. L'union entre paysans et ouvriers est soulignée.
Un deuxième temps du film, beaucoup plus court, aborde la question : « Qu'apporte le communisme ? ». On retrouve alors chacun des intervenants. C'est l'occasion de souligner tantôt les victoires du PCF ou encore les acquis de la société soviétique. Il y a aussi toutes les perspectives à venir : « ...le communisme, c'est le bonheur...Le bonheur de l'ouvrier ».
En 1963, le PCF arrive à la fin de l'ère Thorez ; le dirigeant historique meurt l'année suivante, en 1964. Le Parti s'achemine alors timidement vers une ligne politique nouvelle. Celle-ci résulte en partie de la situation internationale de « coexistence pacifique » et de la remise en cause de l'époque stalinienne par Khrouchtchev dans son célèbre Rapport de 1956. En niant les révélations qui y sont faites puis en soutenant l'intervention soviétique à Budapest en 1956, le PCF perd une partie de ses militants qui lui reproche sa rigidité. D'un point de vue plus national, le Parti est affaibli par le retour au pouvoir du Général De Gaulle et l'avènement de la Ve République en 1958. L'idée d'une ouverture et d'un assouplissement pour conserver une assise politique commence alors à poindre, même si elle reste très débattue au sein du Parti entre tendances conservatrice et modernisatrice.
Un pas de plus... j'adhère au Parti communiste français est un film destiné aux militants communistes. Il a été réalisé pour servir d'accompagnement en images à la cérémonie annuelle des remises et reprises de cartes du PCF. Sa vocation est donc avant tout de circuler en interne au réseau communiste. On peut remarquer sa volonté « globalisante » ; toutes les catégories de militants doivent pouvoir s'y reconnaître. Mais certaines d'entre elles plus que d'autres. Une place particulière est donnée aux femmes, aux paysans et aux jeunes. On peut, par opposition, noter l'absence de figures d'ouvriers. C'est donc avant tout certains groupes qui sont visés, ceux où le PCF espère le plus recruter. Le discours est très clairement celui de l'ouverture ; le PCF est le Parti de tous. La réalisation emprunte beaucoup à la télévision, ainsi qu'a la nouvelle tendance au « cinéma direct » à l’œuvre dans le documentaire français. Dans les années 1960, les évolutions techniques (comme la caméra portée ou la prise de son synchrone) permettent de supprimer les voix off et de découvrir de nouveaux exercices comme ceux du direct ou du micro-trottoir. C'est à ce dernier genre que s'apparente le film avec quelques très courtes séquences de remises en contexte historique.
Pas de générique
Production : CPDF
Visa d'exploitation non commerciale n°28328, délivré en décembre 1963
MOTS CLÉ : PCF, communiste, militant, femme, paysan, jeune, intellectuel, syndicaliste, enfant, syndicat, réunion, Saint-Denis
Personnalités : Lucien Midol (cheminot, maire d'Athis-Mons de 1944 à 1948, réélu conseiller municipal en 1953, membre des assemblées constituantes de 1945 et de 1946, élu député de Seine-et-Oise en novembre 1946, membre du Comité central du Parti communiste)
La plupart des interviews ont lieu à Saint-Denis.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Un vieux compagnon de route explique pourquoi il n'a jamais pris sa carte : "je suis certain qu'on trouverait à m'occuper si j'étais au Parti, et je suis fainéant!"
Banc-titre sur des unes de l'Humanité, à l'appui du commentaire qui exalte les combats menés par les communistes au long de leur existence : anti-fascisme, Front Populaire, guerre d'Espagne, résistance, mouvement de la paix, soutien à la décolonisation.
Un homme, CDH depuis 1929, dit que c'est son journal de classe et qu'il aime le vendre. Il raconte les agressions des fascistes sur les CDH dans les années 30.
Trois résistants témoignent : l'un, adhérent dès 1938 (à l'âge de 16 ans), est déporté en 1942 pour activité communiste. Son camarade adhère pendant la guerre, pour remplacer ceux qui sont pris. Le dernier dit s'être mis "à la disposition du Parti" dès son retour de captivité en 1941. Quelques années plus tard, en 1958, il déploie une banderole "NON" place de la République face à De Gaulle avant de se faire évacuer.
Une femme explique qu'elle a adhéré le 13 février 1962; jour de l'enterrement des victimes de Charonne. Elle se serait sentie complice si elle n'avait pas pris sa carte. (Banc titres de photographies de la répression de la manifestation et de l'enterrement).
Lucien Midol explique son adhésion au parti socialiste en 1913. C'était alors le seul qui luttait contre la guerre, par la voix de Jaurès. (banc titre : Jaurès au Pré-Saint-Gervais)
La question de la paix : images de colombes et de banderoles du Mouvement de la paix. Le docteur Lazard, engagé dès 1948 dans le mouvement, explique que son angoisse de la guerre atomique.
Sortie d'usine et de bureaux. Un jeune de la JC explique avoir adhéré en revenant de son service militaire en Algérie. Le PCF lui est apparu comme le seul parti porteur d'un idéal de paix et d'indépendance.
Discours au micro d'un syndicaliste, qui prône la réunification syndicale dans une seule frande centrale.
Au téléphone, un secrétaire de cellule rend compte par téléphone à une camarade du Parti de la mobilisation à Saint-Denis, à l'appel de la CGT, de la CFTC et de FO. Il se félicite du succès, en quatre lieux de la ville, et de la participation des techniciens et cadres.
Séquence chez les paysans. Un fermier explique que ses conditions de vie se dégradent. Il dénonce la loi d'orientation voulue par le gouvernement, qui prévoit des milliers de suppressions de petites exploitations au profit des grosses propriétés. Sa femme raconte le regain de mobilisation côté paysan : en 6 ans, le village est passé de 5 à 60 communistes.2/3.
01:12:25:00. Un vieux paysan, à table, explique qu'il n'y a pas de contradiction à être petit propriétaire de son exploitation et communiste. En tout cas, les communistes, qui n'ont jamais dirigé le pays, ne sauraient être responsables du démantèlement de la paysannerie et des petites fermes. On n'a cessé de dresser les ouvriers et les paysans les uns contre les autres, mais aujourd'hui ces deux groupes sont unis. Les paysans ont soutenu les mineurs en grève en 1963, les ouvriers soutiennent désormais les paysans.
Des femmes OS plient le journal de leur cellule d'entreprise, L'Eclaireur, financé par les dons des travailleurs. En tant que femme et mère de famille, le militantisme est encore plus difficile à gérer, même si c'est pour l'avenir de leurs enfants qu'elles luttent.
Des enfants partent en colonie de vacances avec le patronage laïc. Leurs parents n'ont pas les moyens de leur offrir des vacances autrement.
UN jeune peintre en bâtiment de 16 ans, qui a adhéré à l'âge de 15 ans et travaille depuis ses 14 ans, est favorable à la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans. Les jeunes qui arrêtent leurs études vont à l'usine subir l'enfer du rendement et des chefs. Sa place à lui est au sein du parti qui défend la classe ouvrière.
Un intellectuel issu de la bourgeoisie explique son engagement : militant au Mouvement de la Paix, il y a connu des communistes admirables, loin de la propagande anticommuniste. Après mûre réflexion, il a décidé de s'engager dans cette organisation qu'est le PCF. L'opportunité d'accès à la culture proposé par le modèle socialiste a été un moteur de son adhésion. Il se dit très admiratif des pionniers du Parti, qui inventèrent "cette voie juste".
Lucien Midol revient sur la création du parti communiste au Congrès de Tours : la France du XIXème siècle, celle de toutes les révolutions, ne semblait pas capable de la refaire au XXème siècle. Au même moment, l'URSS arriérée et analphabète jetait les bases d'un espoir nouveau. Les français du Congrès de Tours sentirent qu'un Parti Communiste serait une nouvelle arme puissante.
Des femmes distribuent des tracts à l'entrée d'une usine. Une femme explique qu'elle n'aime pas devoir écrire des articles dans le journal syndical, mais qu'elle s'y prête bon gré mal gré.
Qu'attendent-ils? Pour l'un, la fin de l'exploitation, de la misère des ouvriers, la possibilité de s'instruire et d'avoir des loisirs. Pour l'autre, de meilleurs conditions de travail, surtout pour les femmes. Les mères qui travaillent n'ont rien pour faire garder leurs enfants le jeudi. Elle r^ve de l'URSS, où une simple ouvrière est devenue cosmonaute en prenant des cours du soir. C'est impensable dans la société capitaliste, où une ouvrière ne peut pas dégager 3h par jour pour s'instruire. Un autre attend le départ de De Gaulle, l'autre la fin de la guerre atomique.