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Catalogue
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TEMPS DES CERISES (LE)

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Petite saga familiale commandée par le PCF pour illustrer la nécessité d'une retraite pour les vieux travailleurs.

Le Temps des cerises suit la destinée de deux enfants nés le même jour, le 1er mai 1895, l'un dans une famille prolétaire, l'autre dans une famille bourgeoise. Quarante ans d'histoire sociale et trois générations sont évoquées à travers le destin de leurs deux familles.
Le récit est structuré en quatre temps : 1895 (la naissance des enfants), 1900 (l'exposition universelle), 1914 (la guerre) et 1937 (l'exposition universelle et les conquêtes du Front Populaire).

La famille prolétaire (les Ravaux) comprend une branche rurale de paysans sans terre, et une branche parisienne, travaillant dans le bâtiment ou dans la mécanique. La famille bourgeoise (les Brérault) possède usines et châteaux, immeubles et chasses.
Trois Expositions universelles sont évoquées, à travers la famille Ravaux, dont trois générations se succèdent pour construire ces expositions : celle de 1889 (construction de la tour Eiffel), celle de 1900 (chute mortelle du grand-père Ravaux d'un échafaudage) et celle de 1937 (plans sur le pavillon soviétique). Longue séquence sur la guerre de 1914-1918 : visages graves des paysans écoutant sonner le tocsin, plan de L'Humanité annonçant la mort de Jaurès, champs de bataille, où, sous les bombes et parmi les râles des agonisants, un petit groupe de soldats évoque le pouvoir des soviets...

Distribué commercialement et interprété par des acteurs professionnels, cette fiction didactique - comprenant des plans documentaires - était destinée à appuyer la campagne du parti communiste en faveur d'une retraite pour les vieux travailleurs. Alors que la dynastie Brérault et ses héritiers apparaît comme totalement odieuse, la famille Ravaux incarne des prolétaires simples et honnêtes. Seul le dernier d'entre eux, Pierrot, est militant communiste.
Le parti communiste n'apparaît d'ailleurs ouvertement que lors du meeting en faveur des vieux et sous les traits d'un secrétaire de section qui apporte son soutien à Gaston Ravaux, après que celui-ci a été renvoyé (il lui offre le fruit d'une collecte ainsi qu'une gerbe symbolisant les quarante heures). Le meeting final est celui donné par Jacques Duclos le 12 juin 1937 au gymnase Japy.
L'Église est incarnée par un prêtre, certes du côté des humbles paysans, mais impuissant face à l'injustice. Le Temps des cerises connut un relatif succès critique et public (en salle).

Générique : Les Films Populaires présentent
Réalisation, mise en scène et dialogues : Jean-Paul Dreyfus (dit Jean-Paul Le Chanois)
Scénario : Jean-Paul Dreyfus et Pierre Unik
Musique : Kosma
Assistant : Louis Demasure
Images : Jean Bourgouin, Alain Douarinou, Jacques Lemare
Montage : Laura Séjour
Décors : G. Wakevitch
Maquillages : Schleifer :
Régie : Garryel et Guisin (de la société La Marseillaise)
Acteurs : Gaston Modot (Gaston Ravaux) ; Svetlana Pitoeff (Gilberte) ; Loris (Pierrot) ; Jeandline (La paysanne) ; Viguier (Le paysan) ; Spanelli (Le directeur) ; Jean Dasté (son fils) ; Brunius (son petit-fils) ; Camille Corney (Le décorateur) ; Delferrière (L'ingénieur) ; Claire Gerard (La dame maniérée) ; Gabrielle Fontan (Antoinette) Jean-Paul Dreyfus (un employé) et Mmes Varennes - Marizier- Uruchona - Friant ; Madeleine Sologne ; Marianne Gaillard ; MM Veny, Pierre Jamet, Rapahaël Cailloux, Roger Blin, Roger Maxime, Eddy Debray, Lesieur, Samy Dalaize, Guy Decomble, Ferval, Forney, Maxel, Malbert, Roussel, Dumontier, Marceau, Barryel, Rosen, Courquin et les frères Marc.
Musique additionnelle : Le Temps des cerises (par un chanteur de rue), Au-devant de la vie (par des jeunes en tandem).
Intervenants : Jacques Duclos
Personnalités : Gaston Monmousseau (en meeting), ...
Lieux et monuments : Paris (Tour Eiffel, Montmartre, Trocadéro, Belleville, Fête foraine, un appartement cossu près du parc Monceau), banlieue parisienne (bidonville).
Lieux, événements et personnes citées : La Motte-Beuvron, Pantin (usines de), Belleville ; Révolution soviétique, Les 40 heures, Jaurès, meeting du 12 juin 1937


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images
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Générique. A quatre exceptions près, les acteurs interprètent des statuts (paysan, ouvrier, directeur, etc) et non des personnages. Les noms des techniciens et interprètes défilent en surimpression sur des images de Paris, d'enfants dans la rue, et de vieillards.
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--- 1895 --- Evocation du Paris de la Belle Epoque par une série de photographies (fiacres, Pigalle, Moulin Rouge). A la mairie, l'officier de l'état civil enregistre deux naissances : Louis Brérault, déclaré par le domestique de la famille bourgeoise, et Jacques Ravaux déclaré par son père et son oncle, ouvriers. Séquences dans les deux familles : les Ravaux s'extasient sur le nourrisson, et espèrent que sa naissance un 1er mai, lui apportera la liberté. Dans la famille bourgeoise, le bébé est déjà considéré comme un héritier, futur directeur des usines et domaines familiaux.
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--- 1900 --- Les Ravaux sont ouvriers sur le chantier de l'Exposition Universelle. A la maison, le petit Jacques joue à des jeux de construction. Gaston Ravaud, l'oncle mécanicien, se trouve dans le bureau du patron, qui lui décerne une prime dérisoire pour le féliciter de ses innovations, quand il apprend la mort de son frère (le père de Jacques), tombé d'un échafaudage. Gros plan sur les mains serrant l'argent de la prime dans un mouvement de douleur. Le corps est ramené à l’appartement. L'enfant est envoyé chez des cousins, paysans à Lamotte-Beuvron. Plans de cerisiers en fleurs, de vie à la campagne. L'enfant aide aux champs.
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--- 1914 --- Les Ravaux parisiens rendent visite aux Ravaux de la campagne. Repas frugal à la ferme, et exposition des difficultés de vie des ouvriers et des paysans. Les jeunes sont confiants dans l’avenir radieux qui les attend. Après-midi de pêche. L'étang interdit, dans lequel Ravaux jette néanmoins sa ligne, appartient au directeur de l'usine. Les Ravaux sont repérés par le fils du directeur, qui veut dresser un PV. La discussion est interrompue par la déclaration de guerre. Les Brérault, qui ont des appuis hauts placés, ne s'en inquiètent pas : “Rentrons bien vite et téléphonons au ministère de la guerre”
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--- La guerre --- Paysages de campagne (meules, églises, champs), gros plans sur des visages de paysans. Un couple pleure devant la une de l’Humanité “Jaurès assassiné”. Une jeune femme, restée seule sur sa ferme, fait le signe de croix. Aperçu de l'industrie de guerre dans une usine de fabrication d'obus, fabriqués la mort dans l'âme par les ouvriers. Plans d'obus tombant sur des soldats français. Quelques poilus échangent leurs noms sous les obus, pour se retrouver après la guerre. L’un d’eux parle à ses camarades d'infortune de la révolution russe, qui a donné la paix et la terre aux paysans.
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--- 1937 --- Vingt ans après, on retrouve les poilus de la séquence précédente. Eux qui ont servi leur pays, vivent désormais dans la misère maintenant qu'ils sont vieux. L'ingénieur est désormais sans emploi.
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Le paysan, dont le fils a été tué à la guerre, a vendu ses terres et casse des cailloux pendant que sa femme lave le linge du château, propriété des industriels. Il espère que les communistes vont réussir à créer un système de retraites pour les vieux travailleurs. Sa femme vient lui annoncer que les bourgeois ne veulent plus les employer. Il tente en vain de plaider leur cause. Des jeunes passent en tandem en chantant "Allons au devant de la vie".
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Le décorateur Duffour vit seul dans un taudis dans un bidonville, en est réduit à céder pour une bouchée de pain son chef d'œuvre de compagnon au bureau de bienfaisance. (meuble que l'on retrouve chez l'industriel).
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Le tout pendant que, chez l'industriel, la répartition des biens se fait entre "vifs", pour éviter les frais de succession (il est hors de question d’aller “gorger le Trésor avec le fruit de notre travail personnel"). L'un des héritiers s'interroge sur la carte d'identité fiscale, mesure sans cesse repoussée qui entend lutter contre la fraude fiscale. Les héritiers se jalousent mutuellement, certains héritant de châteaux et de collections d’œuvres d'art, les autres d'usines et d'immeubles de rapport, etc. "C'est beau la famille", conclut l'un d'eux.
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Le grand-père Brérault refuse de donner une pièce à un mendiant, en qui l'on reconnaît le décorateur désespéré "Va donc, eh, 200 familles!", s'écrie-t-il. Un cafetier le traite de voleur (il rétorque que "si j'étais un voleur, je serais à Cannes ou à Monte-Carlo"), les policiers le dégagent à coups de pied des marches du métro où il passe la nuit tant bien que mal. "Vous pourriez inventer des abattoirs pour tuer les vieux!" lance-t-il.
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--- La famille Ravaux --- Pierrot, le fils de Jacques, est ouvrier du bâtiment. Comme son père et son grand-père, il travaille sur le chantier de l'Exposition Universelle. Avec Gilberte, une jeune dactylo qu'il courtise, ils s'extasient devant l'Exposition, notamment le pavillon soviétique. "On est si fier de tout ça, comme si on en était les propriétaires!" Dans la rue, ils rencontrent un vieux mendiant, ancien céramiste réduit à chanter pour gagner sa vie. Il entonne Le Temps des cerises pour les deux amoureux, et est bientôt rejoint par des badauds qui chantent avec lui.
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Pierrot rentre à l'appartement qu'il partage avec son père (Jacques) et son grand-oncle Gaston. Gaston a maintenant 65 ans, et en remerciement d'une vie de travail, il a été rétrogradé magasinier de l'usine. Jacques déplore la situation des ouvriers du bâtiment : "on pose les pierres et quand on est bien fatigués on pose la dernière sur notre tombe". Pierrot ne partage pas leur pessimisme : le Front Populaire a amené les congés payés, et lui-même milite dans une section communiste. On le voit coller des affiches pour le PCF.
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Chez Gilberte. La jeune fille vit avec sa soeur ; toutes les deux travaillent d'arrache-pied pour subvenir aux besoins de leur famille, notamment de leurs grands-parents. Les vieux discutent d'un meeting sur les retraites organisé par le PCF, même s'ils se défendent d'être communistes. On comprend que Gilberte ne mange pas à sa faim, et qu'elle refuse de se marier avec Pierrot pour ne pas lui imposer la charge de sa famille. A la fête foraine, Pierrot lui offre une poupée, elle n'ose pas lui dire qu'elle aurait préféré une boîte de sucre.
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Gaston Ravaux apprend son licenciement. "Place aux jeunes!" lui dit le fils Brérault. Gaston refuse la médaille dérisoire qu'on lui proposait et s'enfuit. Gilberte, sténo dans la même usine, le rattrape et le dissuade de se suicider.
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Un peu plus tard, au domicile des Ravaux. Gilberte et Pierrot vont se marier, et tout va pour le mieux. Les Ravaux sont unanimes : "Ca manquait d'une femme, ici".
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Pierrot et Gilberte rentrent très enthousiastes du meeting de Jacques Duclos pour la retraite des vieux et racontent ce qu'ils ont vu, pendant que défilent des plans des vieillards qui assistaient au meeting. Extrait du discours de Duclos : "Nous communistes fidèles au programme du Front Populaire qui prévoit l’institution d’une retraite suffisante pour les vieux, nous sommes à vos côtés pour vous aider à faire triompher vos légitimes revendications. Du travail pour les jeunes et du pain pour les vieux! Voilà ce que le pays veut, voilà ce que nous voulons, nous sommes lancés à fond pour défendre votre noble et juste cause. Une dette a été contractée auprès des vieux des villes et des campagnes. Comptez sur nous, vieux papas et vieilles mamans qu'accablent trop souvent un destin cruel.. Nous crierons tellement fort qu’on finira par nous entendre."
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On frappe à la porte : c'est la section syndicale de l'usine, qui vient apporter son soutien à Gaston. Les camarades ont collecté 3000 francs en deux heures ; ils organisent une fête en son honneur et lui amènent des gerbes de blés, symbole des 40h. Tous trinquent à l'espoir, au front populaire, à la retraite et au parti communiste. Gilberte rend un hommage vibrant aux vieux. (02:10:45:00 beaux portraits de vieillards) Le film se clôt sur le couple d'amoureux admirant Paris depuis les hauteurs de la ville, puis courant sur une butte.

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