SEL DE LA TERRE (LE)
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- Sous-titreSALT OF THE EARTH (THE)
- Réalisateur.ice.sJ. BIBERMAN HERBERT
- Année(s)1955 précisément
- Durée01:34:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 35 mm
- SonSonore
Silver City 1952, les mines de la Delaware Zinc Company. Esperanza, femme de mineur Ramon Quintero, voit se lever le jour de son 35e anniversaire. Enceinte de sept mois elle est soucieuse... très soucieuse pour l'avenir de son mari et de ses deux enfants Estella et Luis qui vivent dans un pauvre cottage en planches, appartenant à la compagnie minière.
Ramon au dîner est très préoccupé à cause d'un accident survenu dans la journée, conséquence de la politique de la compagnie qui refuse de prendre des mesures élémentaires de sécurité. Ce problème l'obsède et Ramon n'entend pas les récriminations de sa femme qui réclame de meilleures conditions de vie, telle que l'eau courante... Oubliant complètement l'anniversaire d'Esperanza, Ramon rejoint au bar ses compagnons de travil et discute jusqu'au moment où son fils Luis lui rappelle que... c'est fête ce soir ! Honteux de son étourderie, Ramon organise une traditionnelle « mananita » chez lui.
Quelques jours après, un des mineurs est sérieusement blessé dans un accident et cette fois les hommes refusent de prendre le travail. C'est la grève... A la réunion du soir, une femme prend la parole et propose au syndicat d'accepter son aide et celle de ses compagnes dans la lutte pour des conditions sanitaires décentes. Embarras général... Proposition ajournée...
Pendant les six semaines suivantes, le piquet de grève tient fermement malgré le shérif et ses agents. A la suite de diverses provocations, Ramon est arrêté et sauvagement frappé. Alors qu'il est en prison, Esperanza met au monde un garçon. Le jour où le bébé est baptisé, Ramon sort de prison.
Au cours de la fête chez les Quintero, les femmes prennent part à la discussion des hommes...
Peu après la compagnie fait état d'un arrêté interdisant aux mineurs de tenir le piquet de grève. Les femmes au cours d'une réunion obtiennent des hommes de les remplacer « sur le tas », la loi ne concernant que les « mineurs en grève ». Des centaines de femmes quittent alors leur maison pour se joindre au piquet de grève.
Malgré l'opposition de son mari, Esperanza vient avec son enfant dans les bras.
Aidé par « un mouchard », le shérif commence à arrêter les « meneuses » et avec elles , Espéranza, son bébé et sa fille de quatre ans.
Grâce à leur ténacité, les femmes obtiennent leur libération et retournent immédiatement au piquet de grève. Ramon est mécontent de jouer à « la femme d'intérieur » et de voir sa femme faire la grève... Il le lui dit et une grave dispute les sépare. Ramon dort seul ce soir-là... Le lendemain il part à la chasse avec quelques camarades.
Pendant ce temps, le shérif en profite pour aller au domicile des Quintero avec un ordre d'expulsion qu'il commence à mettre à exécution. Une foule hostile se réunit et gronde... Ramon enfin de retour reconnaît l'indomptable conduite d'Esperanza et suggère que les femmes et les enfants commencent à rapporter dans leur maison le mobilier aussi vite que les hommes du shérif le sortiront.
La direction de la mine doit céder sur tous les points, grâce à la ténacité des femmes et de leurs compagnons. A travers la lutte qu'elle a mené contre la compagnie minière et... contre lui, Ramon comprend enfin que sa femme est son égale, et dans la joie du couple enfin retrouvé, ils préparent ensemble de nouvelles victoires...
Extrait du 4 pages distribué par Procinex lors de la sortie du film en France (Ce 4 pages soutitrait le titre du film par cette mention « le film que Hollywood n'a pas osé réaliser)
Will Geer (entre autres) était aussi blacklisté, Rosaura Revueltas fut déportée par le gouvernement américain dans le dernier tiers du tournage et ne tourna jamais plus au Mexique.
- Bertrand Tavernier : Après Salt of the Eart, avez-vous essayé de faire des films ?
- H. H. Biberman : Comment ? J'étais en faillite. J'avais fait un film que je ne pouvais distribuer (...) Cela m'avait pris cinq ans pour faire ce film et essayer de le montrer, en essuyant échec sur échec (...)
- Salt of the Earth est presque entièrement tourné en plans fixes...
- Je suis parti au début en ayant imaginé d'admirables mouvements de dolly, toute une fluidité visuelle. Mais les conditions matérielles du tournage ont tout bouleversé . Je travaillais avec des amateurs et il ne fallait pas qu'ils soient gênés par la technique. De plus, il fallait le plus souvent mettre dans la boite un plan avant qu'il n'arrive un événement imprévu, une intervention hostile. Pour un plan tourné dans une rue, j'ai failli provoquer une émeute : on s'est battu autour de la caméra à coups de poing (...)
(Extrait du livre Amis Américains de Bertrand Tavernier, éd. Institut Lumière/ Actes Sud)
Le Sel de la terre (Herbert Biberman, 1955) est sorti en France en mars 1955. Distribué par Procinex, le film est activement soutenu par le PCF et ses organisations satellites. C’est d’une part le propos du Sel de la terre qui est mis en avant : véritable drame social, le film relate une grève de mineurs d’origine mexicaine aux Etats-Unis. D’autre part, le courage des initiateurs du Sel de la terre est valorisé. Le réalisateur du film, Herbert Biberman, le scénariste, Michael Wilson, et le producteur, Paul Jarrico, figurent tous trois sur la « liste noire de Hollywood » ; Herbert Biberman fait partie des « Dix de Hollywood » emprisonnés en 1950 pour avoir refusé de répondre à la commission d'enquête parlementaire sur les activités anti¬américaines. Après un tournage très difficile, et activement surveillé par le FBI, le Sel de la terre a été boycotté par presque toutes les salles de cinéma aux Etats-Unis, au motif qu’il s’agissait d’un film subversif parce que communiste.
En France, voir le Sel de la terre est présenté par le PCF comme une action de lutte contre l’anticommunisme et le maccarthysme à Hollywood. Le film a rencontré un certain succès, en France et en Europe. C’est l’un des rares films américains à avoir été diffusé dans l’Europe de l’Est communiste.
Le Sel de la Terre a obtenu deux grands prix internationaux, deux grands prix de l'interprétation étrangère féminine du 8e Festival de Karlory-Vary et de l'Académie du Cinéma Français.
Produit : Paul Jarrico
Mise en scène : H. J. Biberman et M. Wilson
Scénario : Michaël Wilson
Musique : Sol Kaplan
Interprétation: Rosaura Revueltas (Esperanza), Juan Chacon (Ramon), Will Geer (le sheriff), Mervin Williams (Alexander), David Sarvis (Hartwell), Henrietta Williams (Teresa Vidal), Ernest Velasquez (Charley Vidal), Angela Sanchez (Consuelo Ruiz), Joe t. Morales (Sal Ruiz), Clinton Jenks (Frank Barnes) et les mineurs de Silver City
Distribution DVD France : Doriane Films
Ramon au dîner est très préoccupé à cause d'un accident survenu dans la journée, conséquence de la politique de la compagnie qui refuse de prendre des mesures élémentaires de sécurité. Ce problème l'obsède et Ramon n'entend pas les récriminations de sa femme qui réclame de meilleures conditions de vie, telle que l'eau courante... Oubliant complètement l'anniversaire d'Esperanza, Ramon rejoint au bar ses compagnons de travil et discute jusqu'au moment où son fils Luis lui rappelle que... c'est fête ce soir ! Honteux de son étourderie, Ramon organise une traditionnelle « mananita » chez lui.
Quelques jours après, un des mineurs est sérieusement blessé dans un accident et cette fois les hommes refusent de prendre le travail. C'est la grève... A la réunion du soir, une femme prend la parole et propose au syndicat d'accepter son aide et celle de ses compagnes dans la lutte pour des conditions sanitaires décentes. Embarras général... Proposition ajournée...
Pendant les six semaines suivantes, le piquet de grève tient fermement malgré le shérif et ses agents. A la suite de diverses provocations, Ramon est arrêté et sauvagement frappé. Alors qu'il est en prison, Esperanza met au monde un garçon. Le jour où le bébé est baptisé, Ramon sort de prison.
Au cours de la fête chez les Quintero, les femmes prennent part à la discussion des hommes...
Peu après la compagnie fait état d'un arrêté interdisant aux mineurs de tenir le piquet de grève. Les femmes au cours d'une réunion obtiennent des hommes de les remplacer « sur le tas », la loi ne concernant que les « mineurs en grève ». Des centaines de femmes quittent alors leur maison pour se joindre au piquet de grève.
Malgré l'opposition de son mari, Esperanza vient avec son enfant dans les bras.
Aidé par « un mouchard », le shérif commence à arrêter les « meneuses » et avec elles , Espéranza, son bébé et sa fille de quatre ans.
Grâce à leur ténacité, les femmes obtiennent leur libération et retournent immédiatement au piquet de grève. Ramon est mécontent de jouer à « la femme d'intérieur » et de voir sa femme faire la grève... Il le lui dit et une grave dispute les sépare. Ramon dort seul ce soir-là... Le lendemain il part à la chasse avec quelques camarades.
Pendant ce temps, le shérif en profite pour aller au domicile des Quintero avec un ordre d'expulsion qu'il commence à mettre à exécution. Une foule hostile se réunit et gronde... Ramon enfin de retour reconnaît l'indomptable conduite d'Esperanza et suggère que les femmes et les enfants commencent à rapporter dans leur maison le mobilier aussi vite que les hommes du shérif le sortiront.
La direction de la mine doit céder sur tous les points, grâce à la ténacité des femmes et de leurs compagnons. A travers la lutte qu'elle a mené contre la compagnie minière et... contre lui, Ramon comprend enfin que sa femme est son égale, et dans la joie du couple enfin retrouvé, ils préparent ensemble de nouvelles victoires...
Extrait du 4 pages distribué par Procinex lors de la sortie du film en France (Ce 4 pages soutitrait le titre du film par cette mention « le film que Hollywood n'a pas osé réaliser)
Will Geer (entre autres) était aussi blacklisté, Rosaura Revueltas fut déportée par le gouvernement américain dans le dernier tiers du tournage et ne tourna jamais plus au Mexique.
- Bertrand Tavernier : Après Salt of the Eart, avez-vous essayé de faire des films ?
- H. H. Biberman : Comment ? J'étais en faillite. J'avais fait un film que je ne pouvais distribuer (...) Cela m'avait pris cinq ans pour faire ce film et essayer de le montrer, en essuyant échec sur échec (...)
- Salt of the Earth est presque entièrement tourné en plans fixes...
- Je suis parti au début en ayant imaginé d'admirables mouvements de dolly, toute une fluidité visuelle. Mais les conditions matérielles du tournage ont tout bouleversé . Je travaillais avec des amateurs et il ne fallait pas qu'ils soient gênés par la technique. De plus, il fallait le plus souvent mettre dans la boite un plan avant qu'il n'arrive un événement imprévu, une intervention hostile. Pour un plan tourné dans une rue, j'ai failli provoquer une émeute : on s'est battu autour de la caméra à coups de poing (...)
(Extrait du livre Amis Américains de Bertrand Tavernier, éd. Institut Lumière/ Actes Sud)
Le Sel de la terre (Herbert Biberman, 1955) est sorti en France en mars 1955. Distribué par Procinex, le film est activement soutenu par le PCF et ses organisations satellites. C’est d’une part le propos du Sel de la terre qui est mis en avant : véritable drame social, le film relate une grève de mineurs d’origine mexicaine aux Etats-Unis. D’autre part, le courage des initiateurs du Sel de la terre est valorisé. Le réalisateur du film, Herbert Biberman, le scénariste, Michael Wilson, et le producteur, Paul Jarrico, figurent tous trois sur la « liste noire de Hollywood » ; Herbert Biberman fait partie des « Dix de Hollywood » emprisonnés en 1950 pour avoir refusé de répondre à la commission d'enquête parlementaire sur les activités anti¬américaines. Après un tournage très difficile, et activement surveillé par le FBI, le Sel de la terre a été boycotté par presque toutes les salles de cinéma aux Etats-Unis, au motif qu’il s’agissait d’un film subversif parce que communiste.
En France, voir le Sel de la terre est présenté par le PCF comme une action de lutte contre l’anticommunisme et le maccarthysme à Hollywood. Le film a rencontré un certain succès, en France et en Europe. C’est l’un des rares films américains à avoir été diffusé dans l’Europe de l’Est communiste.
Le Sel de la Terre a obtenu deux grands prix internationaux, deux grands prix de l'interprétation étrangère féminine du 8e Festival de Karlory-Vary et de l'Académie du Cinéma Français.
Produit : Paul Jarrico
Mise en scène : H. J. Biberman et M. Wilson
Scénario : Michaël Wilson
Musique : Sol Kaplan
Interprétation: Rosaura Revueltas (Esperanza), Juan Chacon (Ramon), Will Geer (le sheriff), Mervin Williams (Alexander), David Sarvis (Hartwell), Henrietta Williams (Teresa Vidal), Ernest Velasquez (Charley Vidal), Angela Sanchez (Consuelo Ruiz), Joe t. Morales (Sal Ruiz), Clinton Jenks (Frank Barnes) et les mineurs de Silver City
Distribution DVD France : Doriane Films