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RÉFÉRENDUM SUR LES NATIONALISATIONS À USINOR DUNKERQUE

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Les militants communistes d'Usinor organisent le 27 mai 1977 un référendum à la sortie du site : tous les salariés sont invités à donner leur avis sur la nationalisation de la sidérurgie, préconisée par le PCF dans le cadre du programme commun.

Le bureau de vote est installé au bord de la route (la politique étant interdite dans l'enceinte de l'usine) sous une banderole "PCF - Pour une sidérurgie moderne et puissante, Nationalisation!". Le militant à l'origine du référendum se réjouit de la très forte participation. Au bout de trois jours, 5000 travailleurs (ouvriers, employés et même ingénieurs) se sont déjà prononcés en faveur de la nationalisation, malgré les pressions exercées par la direction.

Les votants sont invités à s'exprimer sur ce que représenterait pour eux la nationalisation. Un d'entre eux explique que des milliards ont été alloués par l'Etat au patronat de la sidérurgie, qui en profite malgré tout pour licencier à tour de bras. Cet argent doit appartenir aux travailleurs, et doit permettre l'amélioration des conditions de travail, déplorables.
Un cadre passe devant le stand sans mot dire. Pour la forme, les militants lui lancent "Prononcez-vous!".

Sur une vue du port de Dunkerque et des hauts fourneaux, un militant communiste exprime ses craintes : dans cette entreprise où travaillent 11000 personnes, le PCF ne compte que 120 adhérents. Si la nationalisation a lieu, comment va-t-on diriger cette entreprise? "Il va falloir y mettre des militants chevronnés, convaincus, comment on va faire, avec qui? Moi j'ai des craintes, on est faibles politiquement, 120 communistes ça fait pas le poids devant le déferlement de la propagande patronale et gouvernementale. Renforçons nous! Chaque travailleur de cette entreprise a sa place dans notre parti"

Retour au bureau de vote de plein air. Un ouvrier, visiblement peu habitué à prendre la parole, a voté oui pour lutter contre le chômage, augmenter les salaires et le nombre d'embauches. Une jeune femme et son collègue, vraisemblablement cols blancs, votent à leur tour. L'homme : "Je trouve scandaleux qu'une entreprise comme Usinor qui reçoit pas mal de deniers publics, décide du chômage alors qu'elle s'est servie de l'argent des travailleurs pour faire son entreprise." Que va apporter la nationalisation? "Le PCF l'exprime bien : la garantie de l'emploi, une retraite plus tôt, de meilleures conditions de travail, il faut dire que pas mal de travailleurs ont été tués dernièrement par de mauvaises conditions de travail."
Un constat néanmoins : même si on arrive à se débarrasser du patronat de la sidérurgie, les cadres et la maîtrise seront toujours là...

La sidérurgie française connaît depuis le début des années 1970 de grosses difficultés financières, mais tout s'accélère à partir de 1977, avec l'annonce des premières vagues massives de licenciements, en même temps que le lancement du "plan acier" de Raymond Barre (février 1977). Les communistes voient dans ce plan (qui consiste en l'apport de milliards d'argent public) le rachat par l'Etat des dettes du patronat de l'acier, pour lui permettre de mieux licencier dans un deuxième temps. En avril 1978, 13 500 emplois sont supprimés en Lorraine ; en septembre, le deuxième plan acier prévoit 14 000 suppressions d'emplois supplémentaires ; en décembre Usinor annonce 20 000 suppressions d'emploi d'ici 1980... Malgré la forte mobilisation à Longwy, Denain et ailleurs, c'est la quasi totalité de la sidérurgie qui disparaît en l'espace de dix ans, et la nationalisation de 1981 n'y changera rien.

Mots clés : métallurgie, sidérurgie, Usinor, hauts fourneaux, plan acier, démantèlement, Barre Raymond, programme commun, nationalisation

Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF
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Sons d'ambiance ("t'as voté?" "non pas encore" "ben faut voter camarade, tiens, tu prends ton bulletin!"), un militant communiste présente le référendum et son succès en termes de participation.
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Le bureau de vote. Les votants expliquent ce qu'ils attendent de la nationalisation.
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Sur une vue du port de Dunkerque et des hauts fourneaux, l'organisateur du référendum explique ses craintes : le PCF est devenu très minoritaire dans l'entreprise.
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Retour au bureau de vote. Plusieurs votants s'expriment. Un militant communiste énonce ses craintes pour l'avenir.

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