QUAND LE PARTI COMMUNISTE OUVRE SES ARCHIVES
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- Sous-titrePORTES OUVERTES SUR LES ARCHIVES DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS
- Réalisateur.ice.sOlivier CHAMBON, Sylvain HUET, Ramogigno Pierre
- Année(s)1998 précisément
- Durée00:11:00
- ColorationCouleur
- FormatBétacam SP
- SonSonore
En mars 1993, le Comité central du PCF décide d'ouvrir les archives du Parti aux chercheurs. Le travail d'inventaire et d'archivage est mis en chantier, aboutissant à l'ouverture effective de ces archives en janvier 1998. Dans un premier temps consultables au siège du PCF, place du Colonel Fabien, les documents sont depuis 2003 conservés aux Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis, à Bobigny.
Pour célébrer cette ouverture, le PCF organise le 24 janvier 1998 une journée de débats et d'exposition d'affiches et documents issus du fonds. De nombreux historiens (Claude Pennetier, Serge Wolikow, Marc Lazar, Roger Martelli, Nicolas Werth, Jean-Jacques Becker, Karel Bartosek....) assistent à l'événement, qui se tient place du Colonel Fabien.
Karel Bartosek, historien tchèque naturalisé français, auteur du livre Les aveux des archives, revient sur sa trajectoire personnelle : arrêté en 1972 pour activité anti-communiste en Tchécoslovaquie, il est manœuvre pendant 10 ans avant d'émigrer en France où il reprend son activité d'historien. Il explique venir depuis une semaine consulter les archives du Bureau Politique du PCF. "Je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire cela!"
Serge Wolikow, spécialiste du mouvement ouvrier et de l'histoire des organisations politiques, explique l'intérêt exceptionnel de cette décision : il avait jusqu'à présent pu consulter les archives de l'entre-deux-guerre de l'Internationale communiste conservées à Moscou. Désormais, ce sont également les archives de la IVème République et des années 1960 qui sont mises à disposition des chercheurs, chose rare en France.
Dans le hall du bâtiment, Lucie Fougeron, petite-fille du peintre André Fougeron, qui fut après-guerre une des figures de proue de "l'art social" encouragé par le PCF, présente des affiches réalisées par son grand-père sur commande du Parti.
Robert Hue prononce un discours sur la nécessité d'accompagner le travail de mutation du PCF par l'ouverture de ses archives. La mutation suppose un effort de lucidité sur les choix du Parti au cours de son histoire. L'ouverture des archives doit permettre de comprendre "comment et pourquoi ces scléroses ont prévalu, comment et pourquoi nous avons été étouffés par le stalinisme."
Nicolas Werth, spécialiste de l'Union Soviétique (abordée sur le plan de l'histoire sociale et de l'histoire politique et répressive) : "Un des grands problèmes du PCF, c'est son rapport à l'histoire."
Marc Lazar, auteur entre autres d'une Histoire du Parti Communiste Français, est interrogé devant une affiche commémorant le 1er anniversaire de la mort de Staline. Il se réjouit de l'accès désormais possible aux archives de la direction, du Bureau Politique et du Comité Central. Certains documents sont toujours manquants : les biographies des dirigeants, les rapports des commissions et des secrétaires à l'Organisation... sans oublier tous les document conservés par la Police ou par les archives de Moscou. Il déplore ainsi l'absence de traces des correspondances entre le PCF et le PCUS.
Karel Bartosek, lui, pointe les documents censurés, dont certains ont visiblement été découpés.
Les historiens assistent ensuite à une conférence présentant le travail d'inventaire réalisé par le service Archives du PCF. Jean-Jacques Becker, historien du mouvement ouvrier, estime que cette ouverture des archives marque une grande date, et en remercie indirectement Robert Hue.
Roger Martelli, historien du communisme et animateur du courant de la refondation du PCF, conclut : il espère que l'accès à ces archives va permettre d'aborder de façon plus sereine et moins sacralisée l'histoire du communisme.
Le film est dédié à Claude Thiébaut, qui entreprit dès les années 1970 le travail de collecte et de sauvegarde des films du PCF.
Preuve de la volonté de rupture de Robert Hue, un certain nombre des historiens présents appartiennent à un courant de pensée extrêmement critique envers le PCF et le communisme en général (Marc Lazar, Karel Bartosek, Nicolas Werth...)
Lieu : Siège du Parti Communiste Français, place du Colonel Fabien
Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF
Pour célébrer cette ouverture, le PCF organise le 24 janvier 1998 une journée de débats et d'exposition d'affiches et documents issus du fonds. De nombreux historiens (Claude Pennetier, Serge Wolikow, Marc Lazar, Roger Martelli, Nicolas Werth, Jean-Jacques Becker, Karel Bartosek....) assistent à l'événement, qui se tient place du Colonel Fabien.
Karel Bartosek, historien tchèque naturalisé français, auteur du livre Les aveux des archives, revient sur sa trajectoire personnelle : arrêté en 1972 pour activité anti-communiste en Tchécoslovaquie, il est manœuvre pendant 10 ans avant d'émigrer en France où il reprend son activité d'historien. Il explique venir depuis une semaine consulter les archives du Bureau Politique du PCF. "Je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire cela!"
Serge Wolikow, spécialiste du mouvement ouvrier et de l'histoire des organisations politiques, explique l'intérêt exceptionnel de cette décision : il avait jusqu'à présent pu consulter les archives de l'entre-deux-guerre de l'Internationale communiste conservées à Moscou. Désormais, ce sont également les archives de la IVème République et des années 1960 qui sont mises à disposition des chercheurs, chose rare en France.
Dans le hall du bâtiment, Lucie Fougeron, petite-fille du peintre André Fougeron, qui fut après-guerre une des figures de proue de "l'art social" encouragé par le PCF, présente des affiches réalisées par son grand-père sur commande du Parti.
Robert Hue prononce un discours sur la nécessité d'accompagner le travail de mutation du PCF par l'ouverture de ses archives. La mutation suppose un effort de lucidité sur les choix du Parti au cours de son histoire. L'ouverture des archives doit permettre de comprendre "comment et pourquoi ces scléroses ont prévalu, comment et pourquoi nous avons été étouffés par le stalinisme."
Nicolas Werth, spécialiste de l'Union Soviétique (abordée sur le plan de l'histoire sociale et de l'histoire politique et répressive) : "Un des grands problèmes du PCF, c'est son rapport à l'histoire."
Marc Lazar, auteur entre autres d'une Histoire du Parti Communiste Français, est interrogé devant une affiche commémorant le 1er anniversaire de la mort de Staline. Il se réjouit de l'accès désormais possible aux archives de la direction, du Bureau Politique et du Comité Central. Certains documents sont toujours manquants : les biographies des dirigeants, les rapports des commissions et des secrétaires à l'Organisation... sans oublier tous les document conservés par la Police ou par les archives de Moscou. Il déplore ainsi l'absence de traces des correspondances entre le PCF et le PCUS.
Karel Bartosek, lui, pointe les documents censurés, dont certains ont visiblement été découpés.
Les historiens assistent ensuite à une conférence présentant le travail d'inventaire réalisé par le service Archives du PCF. Jean-Jacques Becker, historien du mouvement ouvrier, estime que cette ouverture des archives marque une grande date, et en remercie indirectement Robert Hue.
Roger Martelli, historien du communisme et animateur du courant de la refondation du PCF, conclut : il espère que l'accès à ces archives va permettre d'aborder de façon plus sereine et moins sacralisée l'histoire du communisme.
Le film est dédié à Claude Thiébaut, qui entreprit dès les années 1970 le travail de collecte et de sauvegarde des films du PCF.
Preuve de la volonté de rupture de Robert Hue, un certain nombre des historiens présents appartiennent à un courant de pensée extrêmement critique envers le PCF et le communisme en général (Marc Lazar, Karel Bartosek, Nicolas Werth...)
Lieu : Siège du Parti Communiste Français, place du Colonel Fabien
Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF