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Catalogue
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MANIFESTATIONS DANS LE PAS-DE-CALAIS CONTRE LES LICENCIEMENTS CHEZ DANONE

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Expression directe du 09 juin 2001

Marie-Noëlle Bertrand reçoit Jean-François Gau, membre de l'exécutif du PCF, et Monique Somers, déléguée du personnel à l'usine Lu de Calais, syndiquée à la CGT. Les salariés du groupe Danone, à qui appartient la marque LU, ont en effet appris la nouvelle d'un plan de licenciements, alors même que les profits du groupe ont explosé. De grandes manifestations sont organisées à Calais et à Paris. Ces licenciements boursiers interviennent au moment du vote de la loi de modernisation sociale, visant à légiférer sur les questions de l'emploi et des licenciements.

Marie-Noëlle Bertrand expose brièvement la situation à Danone, avant de lancer un reportage tourné par France 2, sur la manifestation du 21 avril 2001, qui a rassemblé 30 000 personnes à Calais.
Un couple d'ouvriers de l'usine Lu d'Evry a fait le déplacement en car pour prendre part à la manifestation. Ils exposent leurs craintes. Dans le cortège, un ancien salarié d'Unilever, licencié dans un plan de licenciement l'année précédente, dit son amertume et sa crainte de voir l'histoire se répéter. Michèle Demessine, Sénatrice communiste du Nord, alors secrétaire d'Etat au tourisme, exprime sa colère. Robert Hue estime que le gouvernement de gauche doit prendre ses responsabilités face à cette "déferlante néo-libérale". Il estime que les mesures proposées par le Premier Ministre Lionel Jospin sont insuffisantes.

De retour sur le plateau, Monique Somers expose les revendications des salariés de Lu. La grève continue, et les ouvriers sortent de l'usine pour expliquer la situation aux habitants. Ils appellent au boycott des produits Danone, rappelant que le groupe a réalisé 4,7 milliards de bénéfices, dont 900 millions pour le seul pôle biscuits. Ils protestent contre les contreparties déplorables qui sont avancées : un reclassement au SMIC, sans aucune garantie de durée, et sans tenir compte de l'ancienneté. Monique Somers conclut : "Nous exigeons du gouvernement de gauche un loi interdisant les licenciements boursiers".

Jean-François Gau prend la parole pour expliquer la position du PCF sur la loi de modernisation sociale. Robert Hue a obtenu le report du vote de ce projet de législation sur les licenciements, estimant qu'il était inaccaptbale dans sa première mouture. Jean-François Gau explique que le vote aura lieu la semaine suivante, le temps d'améliorer ses conditions. Les communistes exigent notamment que cette loi propose une définition de ce qu'est un licenciement boursier (c'est-à-dire un licenciement collectif, lié non pas à des difficultés financières de l'entreprise mais à une volonté de maximiser les profits), et qu'elle ouvre de nouveaux droits aux salariés, qui leur permette de peser sur les décisions, prises pour le moment dans la plus totale liberté par les actionnaires.
Jean-François Gau estime que le PCF ne fait pas le grand écart : on peut être au gouvernement et être en désaccord avec son orientation. Il se dit préoccupé par l'écart qui se creuse entre le gouvernement de gauche et les électeurs. "Lorsque nous demandons des mesures plus ambitieuses, nous avons l'impression d'être dans notre rôle."

L'émission se termine sur un appel à rejoindre la manifestation parisienne qui se tiendra le jour même.

La loi de modernisation sociale sera finalement votée en deuxième lecture, après des négociations pied à pied sur de nombreux articles. Le volet "licenciements" de cette loi permet aux salariés d'engager une bataille juridique avec l'employeur, et de contraindre celui-ci à justifier ses projets. Ce volet sera finalement abrogé en 2004 par François Fillon. Les usines de Calais et d'Evry fermeront leurs portes en 2003, et Lu sera ensuite racheté par la multinationale Kraft Food.

Mots clés : loi de modernisation sociale, licenciements boursiers, licenciements abusifs, gouvernement Jospin

L'émission « Expression Directe » est une case de programmation réservée à l'expression des partis politiques français sur les chaînes de la télévision publique. Chaque parti dispose de moyens et d'un budget attribués par l'Etat pour la préparation de ces émissions dont la réalisation lui appartient en propre. A l'origine, elles duraient en moyenne un quart d'heure et étaient diffusées aux heures de grande écoute.

Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF, Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis

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