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Catalogue
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IMMIGRÉS EN FRANCE - LE LOGEMENT (LES)

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Réalisé en 1970, ce documentaire témoigne des conditions de vie et de logement des travailleurs immigrés en banlieue parisienne, où l'immigration est la plus importante. Le film est constitué de nombreuses interviews de migrants d'origines diverses (Mali, Portugal, Espagne, Mauritanie, Guadeloupe) qui expliquent les raisons de leur venue en France : économiques (pauvreté du pays d'origine), professionnelles (apprendre de nouvelles techniques) ou pour aider la famille restée au pays d'origine.
Les conditions dramatiques de logement des migrants sont également largement exposées, notamment dans une longue séquence consacrée au bidonville d'Argenteuil (95). La rencontre avec plusieurs familles qui y vivent permet de dénoncer les situations d'insalubrité.

Depuis le XIXe siècle, la France est un pays d'immigration majeur en Europe. Après les premières grandes migrations de l'intérieur, la France a accueilli, non sans tensions, des vagues d'immigration de pays limitrophes (Belgique, Italie, puis Espagne) ou européens (Pologne).
Le XXe siècle élargit les horizons migratoires, avec les premières migrations coloniales, même si les migrants européens restent majoritaires jusqu'aux années 1960 (Italiens, Espagnols et portugais en particulier). Dès leur arrivée en France, les migrants sont confrontés aux difficultés de logement. Traditionnellement, ils se concentrent dans des quartiers populaires souvent dégradés, assez largement dans le centre des grandes villes. Au début du XXe siècle, de larges quartiers immigrés se constituent aux portes de la capitale, à l'exemple de la « Petite Espagne » à Saint-Denis.

Après la Seconde guerre mondiale, l'urgence de bras pour reconstruire la France et le contexte de croissance économique encouragent l'immigration. L'ONI (l'Office national de l'immigration) scelle des accords migratoires avec plusieurs pays, comme ceux du Mahgreb, tandis que le patronat encourage l'arrivée de travailleurs migrants. Leurs conditions de logement restent précaires, entre logements anciens et foyers de travailleurs migrants. De nouvelles structures de gestion du logement des immigrés se créent, comme la SONACOTRAL (Société nationale de construction pour les travailleurs algériens).
À la fin de la période coloniale, l'immigration en France prend un nouveau tournant. Dès la signature des accords de paix en Algérie, de nombreux colons nord-africains et des harkis sont rapatriés. Leur nombre est particulièrement important : plus d'un million de personnes, dont près de 500 000 pour la première année. Avec plus de 3 millions d'immigrés et une crise du logement persistante, les logements précaires se développent. C'est la grande période des bidonvilles : plus de 250 bidonvilles, en grande partie en région parisienne, accueillent plusieurs centaines de milliers de migrants, comme à Nanterre, aux Francs Moisins ou à Champigny. Pour ces populations en majorité ouvrières, la précarité et les problèmes sanitaires sont nombreux. Des associations se mobilisent au côté des migrants : en 1966, suite à un incendie d'un bidonville, se crée la FASTI (Fédération des associations de soutien aux travailleurs immigrés).

Les villes communistes de banlieue rouge, qui accueillent un nombre importants d'immigrés, peinent à les loger, dénonçant la concentration des migrants dans certains quartiers, sous la contrainte du pouvoir. Le PCF essaie dans le même temps d'organiser les immigrés, fidèle à sa tradition de groupes de langue, de travail en sections d'immigrés (Section MOI). Dans ces mêmes années 1960, le PCF est confronté à une opposition de gauche sur la question de l'immigration. Le PSU s'empare du sujet, les mouvements d'extrême gauche et les étudiants de 1968 dénoncent le sort fait aux immigrés, sur le plan national mais aussi dans les villes communistes.
Le film « Les immigrés en France et le logement » apparaît dès lors comme une mise au point sur le sujet.
Le film est réalisé en collaboration avec la section MOI du Comité central (on aperçoit une intervention de Charles Barontini, responsable de la commission nationale de la MOI, lors du 19ème Congrès du PCF). Selon la plaquette de présentation, il y a la « volonté d'en faire un acte d'accusation du capitalisme ». Il en ressort surtout un film de témoignages sur la condition des travailleurs immigrés en banlieue parisienne. Constitué de nombreuses interviews, ce documentaire tire également son intérêt d'une longue séquence consacrée au bidonville d'Argenteuil (95). Comme le relève une réaction de la fédération du Val d'Oise [archives Ciné Archives], si le documentaire est pertinent, il ne laisse pas apparaître une réelle perspective politique sur la question du logement des immigrés. Il reste cependant un matériau original pour comprendre la situation des immigrés en France et leurs conditions de vie et de logement.


Générique : production DYNADIA
Images : Bruno MUEL, Raymond SAUVERE, Pierre LI, Jacques BIDOU
Son : Antoine BONFANTI, Francis BONFANTI, Alix COMTE, Gérard LAMPS
Mixage : Alain GARNIER
Musique : Claude REVA, Roque CARBAJO
Photos : Gerald BLONCOURT, Michel SMOLIANOFF
Commentaire : Claude LECOMTE dit par Jacques BIDOU
Montage : Jacques BIDOU


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF

NB : Aucune cession d'extraits n'est possible pour ce documentaire.
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Un bref entretien avec une jeune femme espagnole permet d'introduire le documentaire. Elle dénonce les conditions de vie des migrants, et demande à ce qu'un reportage puisse être réalisé pour « faire voir » cette situation dramatique. Le titre s'affiche ensuite : « les immigrés en France et le logement. »
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Sur des vues de quartiers populaires (Pantin) et sur fond de musique, une voix off présente le contexte en donnant les principaux chiffres de l'immigration en France. Il souligne en particulier le cas de la région parisienne, où l'immigration est la plus importante. Il conclut sur les conditions dramatiques de logement des migrants, en évoquant différentes situations (taudis, caves, bidonvilles...)
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La séquence suivante est construite à partir d'interviews, autour de la question : « pourquoi es-tu venu ici ? » Plusieurs migrants d'origines différentes (Mali, Portugal, Mauritanie, Guadeloupe) apportent des réponses complémentaires. Les causes sont économiques (pauvreté du pays d'origine), professionnelles (apprendre de nouvelles techniques) ou l'aide à la famille restée au pays d'origine.
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Le documentaire peut ensuite apporter des éléments critiques sur la politique d'immigration gouvernementale. Il dénonce le « pillage colonial » qui se poursuit, en vidant des pays d'émigration de leurs forces vives, au travers des accords avec la France, particulièrement important après la décolonisation. Cela s'inscrit dans une politique de classe envers le monde ouvrier : le discours traditionnel du PCF dénonce la pression sur les emplois et les salaires par la politique d'immigration.
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Le film se poursuit en abordant directement les enjeux du logement. La rencontre avec plusieurs familles permet de dénoncer les situations d'insalubrité, en particulier dans le bidonville d'Argenteuil. Les familles nombreuses s'entassent dans des logements où règnent l'humidité, le froid et la maladie. D'autres travailleurs, compte tenue de cette situation, se refusent à faire venir leur famille. À l'inverse, les grands ensembles HLM sont salués comme un espoir de meilleures conditions de vie.
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Le réalisateur enchaîne sur une critique de la politique de Debré et de Chaban Delmas, les deux artisans de la politique d'éradication des bidonvilles. Ils notent la fracture entre les discours (1964 : Debré annonce la fin des bidonvilles sous 5 ans) et les réalisations au début de la décennie suivante.
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La caméra se déplace ensuite dans une école. Des scènes collectives montrent de jeunes enfants apprendre ou s'amuser devant la caméra. L'instituteur souligne les difficultés de ces jeunes : retard d'apprentissage, problème de langue, manque de lieux pour apprendre. Les conditions d'enseignement se trouvent entravées par la situation de précarité locative des jeunes. Cela implique par exemple de ne pas donner de devoirs en dehors de la classe.
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Une longue séquence montre la situation du bidonville. On y voit les travailleurs se déplacer sous la pluie, dans la boue, apportant quelques améliorations à leurs logements pour limiter l'insalubrité. Plusieurs scènes montrent de jeunes enfants ou des bébés.
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Dans ce contexte, l'état sanitaire des populations migrantes est préoccupant. Un médecin alerte sur les problèmes effroyables d'hygiène qui conduisent au retour de maladies graves comme la tuberculose. Elle frappe en particulier les habitants des bidonvilles. Les enfants sont aussi marqués par le rachitisme, les carences, etc. Il dénonce cette situation qui alourdit les coûts de la protection sociale, alors que l'amélioration de leurs conditions de logement permettrait de faire de réelles économies en matière sanitaire.
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Sur le marché d’Argenteuil, le film se poursuit par des entretiens avec la population non immigrée. Pour la majorité, la présence de migrants ne pose pas de problème, même s'ils alertent sur l'état sanitaire des bidonvilles. Plusieurs habitants critiquent le gouvernement et l'exploitation de ces migrants. Ils soulignent à l'inverse le travail important de la municipalité en leur faveur. Deux habitants se montrent plus critiques sur l'immigration, en privilégiant l'idée d'un retour au pays de ces populations.
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Raymond Barbet, maire communiste de Nanterre depuis 1935, explique la politique d'accueil des migrants dans les municipalités de banlieue rouge. Elle passe par une aide financière (aide sociale), l'accès aux cantines et hôpitaux sans discrimination, mais aussi la construction de logements. Le film critique cependant la politique gouvernementale de concentration des immigrés dans les municipalités communistes. Il demande une meilleure répartition du logements dans les municipalités de la région parisienne, en fonction du lieu de travail.
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Le relogement d'une famille dans des logements neufs de la municipalité témoigne du travail des maires communistes. Étienne Fajon, député de la Seine Saint-Denis, et originaire d'Argenteuil, dénonce le manque de crédits pour la construction de logements. Cela a conduit à des drames, comme celui d'Aubervilliers. Nous assistons à la cérémonie d'obsèques des cinq travailleurs morts par asphyxie dans ce foyer. Cela lui permet de dénoncer l'attitude du pouvoir à l'égard des migrants.
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Nous assistons ensuite au 19e Congrès du PCF, dont une séance est consacrée aux migrants. Intervention à la tribune de Charles Barontini, responsable de la commission nationale de la main d’œuvre immigrée (MOI). Les militants soulignent la présence des migrants dans les luttes, comme en 1968 et leurs intérêts communs (intérêts de la classe ouvrière). Des migrants soulignent l'accueil positif qui leur est fait dans le PCF. La jeune femme de la première séquence montre le mur de son logement, où elle a affiché les grands symboles des luttes communistes internationales (Guerre d'Espagne, Vietnam...)
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La dernière séquence donne brièvement les éléments politiques du discours communiste sur l'immigration. Les migrants sont victimes du système capitaliste et sont utilisés pour diviser la classe ouvrière. Le PCF demande une nouvelle politique migratoire, qui fait payer le patronat et les pays d'origine, qui bénéficient du retour de devises. Il se termine, avant le générique, sur une vue du bidonville au son de l'accordéon. Générique : production DYNADIA, Images : Bruno MUEL, Raymond SAUVERE, Pierre LI, Jacques BIDOU, Son : Antoine BONFANTI, Francis BONFANTI, Alix COMTE, Gérard LAMPS Mixage : Alain GARNIER, Musique : Claude REVA, Roque CARBAJO, Photos : Gerald BLONCOURT, Michel SMOLIANOFF, Commentaire : Claude LECOMTE dit par Jacques BIDOU, Montage : Jacques BIDOU

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