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Catalogue
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FÊTE DE L'HUMANITÉ 1982 : "ARAGON THÉÂTRE"

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
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Captation du spectacle "Aragon Théâtre" représenté en clôture de la fête de l'Humanité le 12 septembre 1982. Il retrace l'itinéraire de Louis Aragon.

Sur la grande scène, Claude Villers et José Artur annoncent le programme de la soirée : avant le feu d'artifice final, Aragon théâtre va être montré. Puis ils nomment les scénographes, chorégraphe, danseurs, acteurs et musiciens.
Le spectacle est construit comme une succession de tableaux vivants qui relatent la vie d'Aragon depuis l'enfance. Pour chaque tableau, des comédiens récitent des textes d'Aragon (poèmes, extraits d'articles, de romans). Ils sont accompagnés par des danseurs qui évoquent, en mouvement, le récit. Le film est entrecoupé de documents d'archives montrant Aragon qui lit ses écrits ou évoque sa rencontre et sa vie avec Elsa Triolet. Le spectacle suit une chronologie historique : après la jeunesse d'Aragon pendant la Première Guerre mondiale, c'est sa période surréaliste pendant l'Entre-deux-guerres qui est abordée. Viennent ensuite l'entrée au Parti communiste à la fin des années 1920, la rencontre avec Elsa Triolet, puis la Seconde Guerre mondiale et la Résistance. Un dernier tableau relate l'épisode de la publication dans les Lettres françaises du portrait de Staline dessiné par Picasso au lendemain de sa mort.
Le film est incomplet.

Ce spectacle, présenté à la fête de l’Humanité en 1982 rend hommage, deux mois avant sa mort, à un grand écrivain communiste : Louis Aragon (1897-1982).
Né à la fin du XIXe siècle, Louis Aragon a grandi dans un univers bourgeois. Il entame des études de médecine avant d’être envoyé sur le front en 1917. Après la guerre, Aragon se tourne vers la littérature : il participe activement à l’aventure dadaïste puis fonde le mouvement surréaliste. Il publie des poèmes et théorise le surréalisme dans Une vague de rêve. Dans la deuxième moitié des années 1920, Aragon évolue sensiblement sur un plan littéraire et politique. En 1927, il entre au PCF. L’année suivante, en 1928, il rencontre Elsa Triolet, qui est la sœur de Lili Brik, qui partage la vie de Maïakovski. Elsa Triolet devient la compagne d’Aragon et le reste jusqu’à sa mort, en 1970. Sous l’influence d’Elsa Triolet, Louis Aragon s’intéresse à la Révolution soviétique et devient l’un de ses ardents défenseurs. Il opte alors pour un style réaliste, inspiré du Réalisme socialiste, le dogme artistique en vigueur en URSS. Dans les années 1930, puis dans les années 1940, Aragon rédige des romans qui relaient ses positions littéraires et politiques : il compose la fresque du Monde réel qui comprend cinq romans (Les cloches de Bâle, Les beaux quartiers, Les voyageurs de l’impériale, Aurélien, Les communistes).
Pendant la guerre, Aragon entre en Résistance : il préside avec Elsa Triolet et Jean Paulhan le Comité national des écrivains (CNE) et collabore aux Lettres françaises, périodique né clandestinement. Il compose alors surtout des poèmes, dédiés à l’amour (Les yeux d’Elsa) ou à la Résistance (La rose et le réséda).
A la Libération, Aragon continue à s’engager aux côtés du PCF : il incarne dès lors la figure de l’intellectuel communiste. En 1950, il est élu suppléant au Comité central du PCF. A partir de 1953, et jusqu’en 1972, il dirige Les lettres françaises, qui est devenu le principal hebdomadaire communiste dédié à la culture. Dans le courant des années 1950, Aragon assouplit ses positions en matière artistique et culturelle. Son œuvre littéraire évolue avec un roman tel que La semaine sainte (1958) ou le recueil de poésie le Fou d’Elsa (1963). Au tournant des années 1970, Aragon explore les questions de la place de l’artiste dans la société et du processus de création avec des ouvrages comme Blanche ou l’oubli (1967) ou Je n’ai jamais appris à écrire ou les incipit (1969).

Dans la captation, toute une séquence est consacrée à l’ « affaire » du portrait de Staline dessiné par Picasso. Juste après la mort de Staline, en mars 1953, Aragon fait publier à la une des Lettres françaises un dessin au crayon de Picasso représentant Staline jeune, dans un style plutôt naïf. La direction du PCF juge aussitôt ce dessin non conforme aux canons réalistes socialistes et infamant à l’égard de Staline: le Secrétariat publie un communiqué officiel qui blâme Aragon, mais pas Picasso. Sous la pression du PCF, Aragon doit faire son autocritique et publier les lettres des lecteurs désapprouvant le portrait. Cette affaire révèle d’une part la rigidité idéologique de la période et d’autre part les différents traitements réservés aux intellectuels et créateurs communistes : Aragon est réprimandé parce qu’il est considéré comme un « intellectuel de Parti » et doit du fait de ce statut rester dans « le rang communiste ». Picasso, parce qu’il existe avant tout en dehors du Parti en tant qu’artiste mondialement reconnu, et que le PCF souhaite profiter de sa notoriété, bénéficie alors de la tolérance du Parti.

Lieux : fête de l’Humanité, la Courneuve (93)
Personnalités : Louis Aragon, Elsa Triolet

Réalisation : Philippe Laïk
Mise en scène : Bruno Carlucci
Scénographie : Hubert Monloup
Chorégraphie : Carole Marcadet
Interprètes : Evelyne Aillot, Catherine Arditi, Judith Beygle, Chrisitiane Bissaut, Bertrand Bonvoisin, Maurice Deschamps, Jean-Claude POuget, Denis Manuel, François Marthouret, Guy Préjean.

Mots clés : Louis Aragon, Elsa Triolet, Claude Villers, José Artur, danse, danseur, comédien, poème, spectacle, écrivain, littérature, Picasso, Lettres françaises


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images

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