DROIT D'APPRENDRE, LE TEMPS D'ENSEIGNER (LE)
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- Réalisateur.ice.sJacques KRIER, Paul SEBAN
- Année(s)1972 précisément
- Durée00:56:00
- ColorationCouleur
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
- CollectionCANAL 10
Construit en deux parties sous la responsabilité de Jacques Krier et Paul Seban, ce documentaire de la FEN (Syndicat national des enseignants du secondaire) présente un panorama complet des difficultés qui grèvent l'enseignement du secondaire, avec le point de vue des élèves et des parents, puis celui des équipes éducatives. Un commentaire off très présent souligne les failles d'un système injuste pour les élèves et épuisant pour la communauté éducative. Sur-effectif, manque d'enseignants, manque d'équipements sportifs, surcharge de travail, inégalité des chances, orientations injustes, manque d'accompagnement personnalisé de l'élève sont pointés du doigt. Les objectifs de la FEN sont dans le titre et le crédo final : « Assurer à chaque enfant le droit d'apprendre, donner aux enseignants le temps d'enseigner ».
Partie 1 : « Le droit d'apprendre » (36 min)
- Sortie de collège: plan rapproché sur les élèves. Commentaire off : « Ils sont des millions dans le 1er degré et 240000 en Seconde, quels obstacles ont-ils rencontrés ? »
- TRAV voiture sur un jeune homme marchant dans la rue. Commentaire Off : Patrick a 17 ans, il se rend à l'usine. PR Intérieur pharmacie. Off : Christian a 14 ans, il est apprenti dans une pharmacie. TRAV voiture cité HLM. ITV off puis IN dans la cuisine de leur mère : elle est rentrée à 13 ans à l'usine, le père est ouvrier aussi. Elle ne saurait dire si les difficultés scolaires de ses enfants sont imputables au fait qu'ils ne pouvaient les aider (elle est dépassée depuis le CM2) ou à un mauvais enseignement. DPR sur la benjamine de la famille, devant son CES et en classe, qui est elle arrivée jusqu'en Terminale G. ITV dans sa chambre : elle aurait préféré faire un cursus avec 3 langues vivantes, elle n'a pas choisi. ITV mère : les fournitures, le lycée coûte cher, un seul salaire rentre. ITV père devant la porte : il part à 5 heures, rentre à 20 heures, c'est sa femme qui s'occupe des enfants, il ne connaît pas les sections, ne sait des enseignants que ce que ses enfants en disent. ITV Patrick dans sa chambre, puis Off dans la rue : il avait des difficultés dès la 5è, à l'école « on ne s'occupe que de ceux qui marchent ». Aujourd'hui, il a des problèmes pour rédiger des tracts par exemple, il est souvent trop fatigué pour lire. Comme il était l'aîné, il a préféré entrer au CET et travailler tôt. TRAV sur usine au crépuscule. Off Patrick : aujourd'hui la modernisation de son usine handicape encore plus ceux qui n'ont pas suivi d'études.
- ITV commerçant dans son épicerie : le monde change et il faut faire des études secondaires. Son père a travaillé à 8 ans, lui à 14, ses enfants à 17.
- PR enfants attendant de nuit le bus de ramassage du matin pour le collège : ils sont interrogés sur leurs sections. Commentaire off insiste sur les orientations obscures des élèves : « orientés dès la 6è à leur insu, on trace leur avenir. Les parents le savent-ils ? »
- ITV Off de la mère de famille : C'est l'école qui décidait de l'orientation, elle ne connait pas les différences entre les sections 1, 2 et 3. Elle pense que l'enseignement cherche à évincer le plus d'enfants possible.
- ITV d'une mère de famille femme d'ingénieur : les chances sont inégales, certaines classes cumulent les handicaps : effectifs lourds, profs non remplacés. ITV de sa fille dans sa chambre : il n'y a pas moyen d'établir un contact avec l'enseignant, si on ne peut pas poser de questions, on avance pas. DPR des élèves dans leur classe. ITV off jeune fille expliquant son rôle de déléguée. Elle évoque un foyer socio éducatif minable. Commentaire off : souvent il n'y a rien, que le café.
- DPR INT café, flipper, baby foot, jeunes travaillant sur les tables, jouant aux tarots. ITV off jeune homme : les acquis de 68 ont disparu : pas de lieux, plus de syndicats.
- PR EXT pavillon de la famille de Serge. Repas du soir de la famille. Frère ingénieur, père chef de rayon en grande surface, mère receveuse des Postes. ITV Serge qui prépare son sac : il veut être prof d'espagnol, et l'essentiel de son travail ce sera aider les jeunes à se développer. TRAV voiture sur le CES le soir : Serge en off : il faut sans cesse acquérir de nouvelles connaissances.
Partie 2 : « Le temps d'enseigner » (20 min)
- Classe de 5è un prof de français ramasse les copies de ses 35 élèves
- Commentaire off « 16h » : une enseignante récupère son bébé chez sa nourrice, elle rentre chez elle
- « 17 heures » les élèves du CES sortent dans les escaliers
- Une autre enseignante rentre chez elle après ses enfants et les aide à faire ses devoirs
- La première enseignante nourrit son bébé, son petit garçon se fait aider par son père (le prof de français) dans la lecture d'un livre.
- La seconde enseignante explique sa soirée : aide aux devoirs, préparation des repas, puis elle couche les enfants puis elle prépare ses cours et corrige ses copies. Elle se couche souvent vers 23 heures. PR enseignante travaillant le soir à son bureau.
- Matin : la première enseignante sort de son HLM avec son bébé qui pleure dans les bras
- La seconde entre dans sa classe. PR sur la porte de la classe où entrent les 38 élèves décomptés 1 par 1 par la voix off. GP profil de l'enseignante. GP élèves travaillant silencieusement. ITV off sur la conséquence de la surcharge des classes : pas de mise à portée des connaissances possible, pas d'intérêt à la personnalité des élèves alors qu'ils sont adolescents possible. Il y a les moyens pour leur faire « enfourner les connaissances et vérifier qu'elles sont acquises, mais par ceux pour qu'ils s'expriment ». ITV IN : la classe ne peut que peser sur l'élève.
- Le prof de français travaille avec sa classe dédoublée : un rapport personnalisé est possible
- ITV d'un surveillant, doctorant, dans la cours de récréation : après la suppression de deux surveillants, la sécurité des élèves et des locaux ne peut plus être assurée, il a 180 élèves à surveiller au lieu de 100.
- Divers plans rapprochés sur des élèves sur des postes de travail dans un atelier de lycée technique. Le commentaire off insiste sur la vétusté des machines outils, sur les rapides évolutions du secteur : l'élève passera de la mécanique à l'électronique, du métal au plastique, les rythmes de changement sont très préoccupants, il y a une nécessité de gens très qualifiés. On parle de professeurs techniques adjoints. Le commentaire off souligne : « pourquoi adjoints ? ». ITV enseignant : il faut en plus de la même formation générale que pour les autres une formation technique et une ouverture pour s'adapter aux diverses professions. Avec les moyens données, ce n'est pas réalisable.
- ZOOM AV sur 3 enseignants au lycée réalisant des taches administratives. PR bulletin. ITV jeune enseignante de langue vivante. Le temps de parole des élèves est impossible avec le nombre. Elle travaille pour la moyenne de la classe, jusque là elle a pu sauver les bases, mais elle a du retard, doit avancer plus vite et risque de perdre les élèves. Elle n'a pas le temps en fin de cours de discuter avec les élèves, de leur demander ce qui ne va pas quand ils sont fatigués, on ne sait rien de ce qui se passe.
- PR rencontre parents avec le prof de français autour du cas d'un élève qui ne s'exprime pas.
- Le professeur sort des exercices sur une ronéotypeuse : éloge de la machine...
- Rencontre de l'équipe éducative. Le commentaire off déplore qu'elle ne soit que rarement complète dans les établissements (CPE, Conseiller orientation...) et les conséquences.
- INT gymnase, cours de gymnastique (sol). ITV off prof d'EPS : seules la moitié des heures d'EPS prévues sont effectives (2h30) : conséquence d'une politique qui ne considère pas l'EPS comme relevant de l'éducation. Manque cruel de gymnases : de nouveaux CES sont construits sans, pas de moyen de se rendre à la piscine, manque de profs
- Divers PR d'élèves en blouses blanches en cours de biologie. ITV off enseignante qui salue la curiosité des élèves, explique les difficultés à « traduire » certaines notions complexes, et le manque de recul que l'enseignant peut prendre sur sa pédagogie
- Classe de 5è : le professeur de français est sollicité par ses élèves, va de l'un à l'autre, ils l'attendent la main levé. Le commentaire off souligne l'impossibilité de répondre aux 35 élèves et la tension qui en résulte.
- ITV de l'enseignant de français chez lui : il explique la condition de maître auxiliaire, soumis aux mêmes responsabilités que le certifié mais qui peut être licencié sans indemnité et sans préavis. Il faut, en plus de leur journée de travail, que les auxiliaires (29 sur 36 profs dans son CES !) travaillent à la préparation du concours.
- ITV de deux profs titulaires chez eux : elle travaille entre 45 et 50 heures / semaine : 18 heures de cours, 1 heure de préparation pour un cours, le gros du temps est mangé par les corrections de copies : 46 copies / semaines, il faut 1/4 d'heure pour une bonne correction. Lui explique que plus de profs et moins d'élèves sont le préalable quantitatif nécessaire mais non suffisant au qualitatif.
- Intertitre défilant et lu :
« Les témoignages des parents et des élèves ont été recueillis dans un même secteur scolaire. Ceux des enseignants auprès d'un professeur agrégé, des professeurs certifiés, un professeur technique adjoint, une adjointe d'enseignement, un maître auxiliaire, un conseiller principal d'éducation, un surveillant, un conseiller d'orientation scolaire et professionnelle, un professeur d'éducation physique et sportive. ».
- Générique de fin
- 2ème intertitre défilant et lu : « Ces films viennent d'illustrer les problèmes actuellement les plus importants, ceux qui sont vécus tous les jours par des millions d'élèves et leurs parents, comme par les enseignants. Nul ne peeut prétendre améliorer et démocratiser l'enseignement qu'en apportant d'abord des réponses positives à ces problèmes. Assurer à chaque enfant le droit d'apprendre, donner aux enseignants le temps d'enseigner, tels sont les objectifs de notre action. ». Un ZOOM AV isole le mot « action ».
Crédits :
Début : Pour ouvrir la discussion Le syndicat national des enseignants du secondaire, La « FEN » présente.
Fin : Le droit d'apprendre a été réalisé sous la responsabilité de Jacques Krier. Avec la participation technique de Georges Lendi : opérateur, François Lartigues : assistant opérateur, Marc Dutrait : électricien, Geneviève Landeau : monteuse. Avec la collaboration de JL Mingallon.
Le temps d'enseigner a été réalisé sous la responsabilité de Paul Seban. Avec la participation technique de Henri Clairon : opérateur, Alain Pillet : assistant opérateur, Brigitte Dornes : monteuse. Avec la collaboration de Daniel Wuhrmann. Commentaire dit par Jean Bouchard.
Lieux : banlieue parisienne (?)
MOTS-CLÉS : enseignement, collège, lycée, syndicat, élève, pédagogie, lycée technique, orientation scolaire, enseignant, communauté éducative, famille, classe sociale.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
Partie 1 : « Le droit d'apprendre » (36 min)
- Sortie de collège: plan rapproché sur les élèves. Commentaire off : « Ils sont des millions dans le 1er degré et 240000 en Seconde, quels obstacles ont-ils rencontrés ? »
- TRAV voiture sur un jeune homme marchant dans la rue. Commentaire Off : Patrick a 17 ans, il se rend à l'usine. PR Intérieur pharmacie. Off : Christian a 14 ans, il est apprenti dans une pharmacie. TRAV voiture cité HLM. ITV off puis IN dans la cuisine de leur mère : elle est rentrée à 13 ans à l'usine, le père est ouvrier aussi. Elle ne saurait dire si les difficultés scolaires de ses enfants sont imputables au fait qu'ils ne pouvaient les aider (elle est dépassée depuis le CM2) ou à un mauvais enseignement. DPR sur la benjamine de la famille, devant son CES et en classe, qui est elle arrivée jusqu'en Terminale G. ITV dans sa chambre : elle aurait préféré faire un cursus avec 3 langues vivantes, elle n'a pas choisi. ITV mère : les fournitures, le lycée coûte cher, un seul salaire rentre. ITV père devant la porte : il part à 5 heures, rentre à 20 heures, c'est sa femme qui s'occupe des enfants, il ne connaît pas les sections, ne sait des enseignants que ce que ses enfants en disent. ITV Patrick dans sa chambre, puis Off dans la rue : il avait des difficultés dès la 5è, à l'école « on ne s'occupe que de ceux qui marchent ». Aujourd'hui, il a des problèmes pour rédiger des tracts par exemple, il est souvent trop fatigué pour lire. Comme il était l'aîné, il a préféré entrer au CET et travailler tôt. TRAV sur usine au crépuscule. Off Patrick : aujourd'hui la modernisation de son usine handicape encore plus ceux qui n'ont pas suivi d'études.
- ITV commerçant dans son épicerie : le monde change et il faut faire des études secondaires. Son père a travaillé à 8 ans, lui à 14, ses enfants à 17.
- PR enfants attendant de nuit le bus de ramassage du matin pour le collège : ils sont interrogés sur leurs sections. Commentaire off insiste sur les orientations obscures des élèves : « orientés dès la 6è à leur insu, on trace leur avenir. Les parents le savent-ils ? »
- ITV Off de la mère de famille : C'est l'école qui décidait de l'orientation, elle ne connait pas les différences entre les sections 1, 2 et 3. Elle pense que l'enseignement cherche à évincer le plus d'enfants possible.
- ITV d'une mère de famille femme d'ingénieur : les chances sont inégales, certaines classes cumulent les handicaps : effectifs lourds, profs non remplacés. ITV de sa fille dans sa chambre : il n'y a pas moyen d'établir un contact avec l'enseignant, si on ne peut pas poser de questions, on avance pas. DPR des élèves dans leur classe. ITV off jeune fille expliquant son rôle de déléguée. Elle évoque un foyer socio éducatif minable. Commentaire off : souvent il n'y a rien, que le café.
- DPR INT café, flipper, baby foot, jeunes travaillant sur les tables, jouant aux tarots. ITV off jeune homme : les acquis de 68 ont disparu : pas de lieux, plus de syndicats.
- PR EXT pavillon de la famille de Serge. Repas du soir de la famille. Frère ingénieur, père chef de rayon en grande surface, mère receveuse des Postes. ITV Serge qui prépare son sac : il veut être prof d'espagnol, et l'essentiel de son travail ce sera aider les jeunes à se développer. TRAV voiture sur le CES le soir : Serge en off : il faut sans cesse acquérir de nouvelles connaissances.
Partie 2 : « Le temps d'enseigner » (20 min)
- Classe de 5è un prof de français ramasse les copies de ses 35 élèves
- Commentaire off « 16h » : une enseignante récupère son bébé chez sa nourrice, elle rentre chez elle
- « 17 heures » les élèves du CES sortent dans les escaliers
- Une autre enseignante rentre chez elle après ses enfants et les aide à faire ses devoirs
- La première enseignante nourrit son bébé, son petit garçon se fait aider par son père (le prof de français) dans la lecture d'un livre.
- La seconde enseignante explique sa soirée : aide aux devoirs, préparation des repas, puis elle couche les enfants puis elle prépare ses cours et corrige ses copies. Elle se couche souvent vers 23 heures. PR enseignante travaillant le soir à son bureau.
- Matin : la première enseignante sort de son HLM avec son bébé qui pleure dans les bras
- La seconde entre dans sa classe. PR sur la porte de la classe où entrent les 38 élèves décomptés 1 par 1 par la voix off. GP profil de l'enseignante. GP élèves travaillant silencieusement. ITV off sur la conséquence de la surcharge des classes : pas de mise à portée des connaissances possible, pas d'intérêt à la personnalité des élèves alors qu'ils sont adolescents possible. Il y a les moyens pour leur faire « enfourner les connaissances et vérifier qu'elles sont acquises, mais par ceux pour qu'ils s'expriment ». ITV IN : la classe ne peut que peser sur l'élève.
- Le prof de français travaille avec sa classe dédoublée : un rapport personnalisé est possible
- ITV d'un surveillant, doctorant, dans la cours de récréation : après la suppression de deux surveillants, la sécurité des élèves et des locaux ne peut plus être assurée, il a 180 élèves à surveiller au lieu de 100.
- Divers plans rapprochés sur des élèves sur des postes de travail dans un atelier de lycée technique. Le commentaire off insiste sur la vétusté des machines outils, sur les rapides évolutions du secteur : l'élève passera de la mécanique à l'électronique, du métal au plastique, les rythmes de changement sont très préoccupants, il y a une nécessité de gens très qualifiés. On parle de professeurs techniques adjoints. Le commentaire off souligne : « pourquoi adjoints ? ». ITV enseignant : il faut en plus de la même formation générale que pour les autres une formation technique et une ouverture pour s'adapter aux diverses professions. Avec les moyens données, ce n'est pas réalisable.
- ZOOM AV sur 3 enseignants au lycée réalisant des taches administratives. PR bulletin. ITV jeune enseignante de langue vivante. Le temps de parole des élèves est impossible avec le nombre. Elle travaille pour la moyenne de la classe, jusque là elle a pu sauver les bases, mais elle a du retard, doit avancer plus vite et risque de perdre les élèves. Elle n'a pas le temps en fin de cours de discuter avec les élèves, de leur demander ce qui ne va pas quand ils sont fatigués, on ne sait rien de ce qui se passe.
- PR rencontre parents avec le prof de français autour du cas d'un élève qui ne s'exprime pas.
- Le professeur sort des exercices sur une ronéotypeuse : éloge de la machine...
- Rencontre de l'équipe éducative. Le commentaire off déplore qu'elle ne soit que rarement complète dans les établissements (CPE, Conseiller orientation...) et les conséquences.
- INT gymnase, cours de gymnastique (sol). ITV off prof d'EPS : seules la moitié des heures d'EPS prévues sont effectives (2h30) : conséquence d'une politique qui ne considère pas l'EPS comme relevant de l'éducation. Manque cruel de gymnases : de nouveaux CES sont construits sans, pas de moyen de se rendre à la piscine, manque de profs
- Divers PR d'élèves en blouses blanches en cours de biologie. ITV off enseignante qui salue la curiosité des élèves, explique les difficultés à « traduire » certaines notions complexes, et le manque de recul que l'enseignant peut prendre sur sa pédagogie
- Classe de 5è : le professeur de français est sollicité par ses élèves, va de l'un à l'autre, ils l'attendent la main levé. Le commentaire off souligne l'impossibilité de répondre aux 35 élèves et la tension qui en résulte.
- ITV de l'enseignant de français chez lui : il explique la condition de maître auxiliaire, soumis aux mêmes responsabilités que le certifié mais qui peut être licencié sans indemnité et sans préavis. Il faut, en plus de leur journée de travail, que les auxiliaires (29 sur 36 profs dans son CES !) travaillent à la préparation du concours.
- ITV de deux profs titulaires chez eux : elle travaille entre 45 et 50 heures / semaine : 18 heures de cours, 1 heure de préparation pour un cours, le gros du temps est mangé par les corrections de copies : 46 copies / semaines, il faut 1/4 d'heure pour une bonne correction. Lui explique que plus de profs et moins d'élèves sont le préalable quantitatif nécessaire mais non suffisant au qualitatif.
- Intertitre défilant et lu :
« Les témoignages des parents et des élèves ont été recueillis dans un même secteur scolaire. Ceux des enseignants auprès d'un professeur agrégé, des professeurs certifiés, un professeur technique adjoint, une adjointe d'enseignement, un maître auxiliaire, un conseiller principal d'éducation, un surveillant, un conseiller d'orientation scolaire et professionnelle, un professeur d'éducation physique et sportive. ».
- Générique de fin
- 2ème intertitre défilant et lu : « Ces films viennent d'illustrer les problèmes actuellement les plus importants, ceux qui sont vécus tous les jours par des millions d'élèves et leurs parents, comme par les enseignants. Nul ne peeut prétendre améliorer et démocratiser l'enseignement qu'en apportant d'abord des réponses positives à ces problèmes. Assurer à chaque enfant le droit d'apprendre, donner aux enseignants le temps d'enseigner, tels sont les objectifs de notre action. ». Un ZOOM AV isole le mot « action ».
Crédits :
Début : Pour ouvrir la discussion Le syndicat national des enseignants du secondaire, La « FEN » présente.
Fin : Le droit d'apprendre a été réalisé sous la responsabilité de Jacques Krier. Avec la participation technique de Georges Lendi : opérateur, François Lartigues : assistant opérateur, Marc Dutrait : électricien, Geneviève Landeau : monteuse. Avec la collaboration de JL Mingallon.
Le temps d'enseigner a été réalisé sous la responsabilité de Paul Seban. Avec la participation technique de Henri Clairon : opérateur, Alain Pillet : assistant opérateur, Brigitte Dornes : monteuse. Avec la collaboration de Daniel Wuhrmann. Commentaire dit par Jean Bouchard.
Lieux : banlieue parisienne (?)
MOTS-CLÉS : enseignement, collège, lycée, syndicat, élève, pédagogie, lycée technique, orientation scolaire, enseignant, communauté éducative, famille, classe sociale.
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
Cartons générique « Pour ouvrir la discussion Le syndicat national des enseignants du secondaire « FEN » présente Le droit d’apprendre, le temps d’enseigner
Sortie de collège: plan rapproché sur les élèves. Commentaire off : « Ils sont des millions dans le 1er degré et 240 000 au lycée, quels obstacles ont-ils rencontrés ? » Beaucoup n’accèdent pas au second cycle. Enfants souriants avec leurs cartables, puis adolescents devant leur lycée, certains avec leur bicyclette.
Carton : Le droit d’apprendre
00:02:13 :00
Un jeune homme, Patrick, 17 ans, se rend à l'usine à pied. Il regrette d’avoir abandonné les études.
00:02:55:00 Son petit frère Christian, 14 ans, vient lui aussi d’arrêter l’école ; il est apprenti dans une pharmacie.
Leur cité HLM. Le père est ouvrier, la mère femme au foyer. ITV dans la cuisine de leur mère : elle est entrée à 13 ans à l'usine. Elle ne saurait dire si les difficultés scolaires de ses enfants sont imputables au fait qu'ils ne pouvaient les aider (elle est dépassée depuis le CM2) ou à un mauvais enseignement, qui ne tient pas compte des enfants en difficultés. Les enfants d’ouvriers sont pénalisés par rapport à ceux des classes plus aisées.
La cadette de la famille poursuit, elle, ses études, dans une filière professionnelle, en section « G » (technique et commerciale). En classe, on voit les élèves, garçons et filles, apprendre à taper à la machine à écrire.
ITW de la jeune fille dans sa chambre : elle aurait préféré faire un cursus général avec 3 langues vivantes, elle n'a pas choisi son orientation.
00:06:03:00
ITV de la mère : le lycée coûte cher pour les foyers comme le leur où un seul parent travaille. Les bourses ne suffisent pas à payer la demi-pension.
00 :06:41:00
ITV père devant la porte : il part à 5 h, rentre à 19h30, c'est sa femme qui s'occupe des enfants, il ne connaît pas les sections, ne sait des enseignants que ce que ses enfants en disent.
ITV Patrick dans sa chambre, puis Off dans la rue : il avait des difficultés, à l'école « on ne s'occupe que de ceux qui marchent ». Aujourd'hui, il a des problèmes pour rédiger des tracts par exemple, il est souvent trop fatigué pour lire. Comme il était l'aîné, il a préféré entrer au CET et travailler tôt.
TRAV sur usine au crépuscule. Off Patrick : aujourd'hui la modernisation de son usine handicape encore plus ceux qui n'ont pas suivi d'études et qui n’ont pas de diplômes.
Un épicier ou charcutier dans sa boutique : le monde change et il faut faire des études secondaires. Son père a travaillé à 8 ans, lui à 14, ses enfants à 17.
Les enfants attendant de nuit le bus de ramassage du matin pour le collège : ils sont interrogés sur leurs sections. Le commentaire off insiste sur les orientations obscures des élèves : « orientés dès la 6ème à leur insu, pour la plupart d’entre eux leur avenir est déjà tracé. Les parents le savent-ils ? ».
ITW d’une mère de famille : C'est l'école qui décidait de l'orientation, elle ne connaît pas les différences entre les sections 1, 2 et 3. Elle pense que l'enseignement cherche à évincer le plus d'enfants possible et à en garder une minorité. A la maison elle a toujours encouragé ses enfants à bien travailler à l’école, mais elle voit bien que l’école les décourage. Ses deux cadets sont encore élèves, mais son aîné travaille déjà à l’usine.
ITW d'une mère de famille bourgeoise, femme d'ingénieur : elle est consciente que les chances sont inégales, certaines classes cumulent les handicaps : effectifs lourds, profs non remplacés.
00:14:32:00
ITW de sa fille dans sa chambre : il n'y a pas moyen d'établir un contact avec l'enseignant, si on ne peut pas poser de questions, on n’avance pas. Les élèves dans leur classe. La jeune fille explique son rôle de déléguée de classe. Plan large du lycée. Elle évoque un foyer socio éducatif minable. Commentaire off : souvent il n'y a rien, que le café.
Faute de mieux, les adolescents se retrouvent au café. On les voit jouer au flipper, baby foot. Des jeunes travaillant sur les tables de bistrot, jouent au tarot. Les acquis de 68 ont disparu : pas de lieux, plus de syndicats.
Un quartier résidentiel ; le pavillon de la famille de Serge. Repas du soir de la famille. Frère ingénieur, père chef de rayon en grande surface, mère receveuse des Postes. Les deux plus jeunes sont au CES. ITV Serge qui prépare son sac : il veut être prof d'espagnol, et l'essentiel de son travail ce sera aider les jeunes à se développer. 00:18:58:00 travelling depuis une voiture sur le CES, bâtiment préfabriqué, le soir.
Partie 2 : « Le temps d'enseigner »
Dans une classe de 5ème : un professeur de français ramasse les copies de ses 35 élèves
Sa femme, enseignante également, se hâte : elle récupère son bébé chez la nourrice, elle rentre chez elle
00:21:06:00
« 17 heures » les élèves du lycée sortent de cours et descendent les escaliers
00:21:32:00
Une autre enseignante rentre chez elle après ses enfants et les aide à faire leurs devoirs ; elle prépare à manger
- La première enseignante nourrit son bébé, son petit garçon se fait aider par son père (le prof de français) dans la lecture d'un livre.
- La seconde enseignante explique sa soirée : aide aux devoirs, préparation des repas, puis elle couche les enfants puis elle prépare ses cours et corrige ses copies. Elle travaille souvent jusqu’à 23 heures. L’enseignante travaille le soir à son bureau.
Le lendemain matin : la première enseignante sort de son HLM avec son bébé qui pleure dans les bras
- La seconde entre dans sa classe. PR sur la porte de la classe où entrent les 38 élèves décomptés 1 par 1 par la voix off. Les élèves travaillent silencieusement. ITV off sur la conséquence de la surcharge des classes : pas de mise à portée des connaissances possible, pas de possibilité de connaître la personnalité des élèves, leurs problèmes individuels. Il y a les moyens pour leur faire « enfourner les connaissances et vérifier qu'elles sont acquises, mais pas ceux pour qu'ils s'expriment ». La classe ne peut que peser sur l'élève.
Le prof de français peut une fois par semaine travailler en petits groupes, avec une moitié de classe seulement, ce qui permet d’avancer et de s’occuper davantage de chaque élève.
10h du matin. ITW d'un pion, doctorant, dans la cour de récréation : après la suppression de deux surveillants, la sécurité des élèves et des locaux ne peut plus être assurée, il a 180 élèves à surveiller au lieu de 100.
Divers plans rapprochés sur des élèves sur des postes de travail dans un atelier de lycée technique. Le commentaire off insiste sur la vétusté des machines outils, non adaptés aux rapides évolutions du secteur économique auxquels ils seront confrontés : l'élève passera de la mécanique à l'électronique, du métal au plastique, les rythmes de changement sont très préoccupants, il y a une nécessité de gens très qualifiés. On parle de professeurs techniques adjoints. Le commentaire off souligne : « pourquoi adjoints ? ». ITW d’un enseignant : il faut en plus de la même formation générale que pour les autres une formation technique et une ouverture pour s'adapter aux diverses professions. Avec les moyens donnés, ce n'est pas réalisable.
Zoom avant sur 3 enseignants au lycée réalisant des taches administratives : remplir les bulletins, le carnet de suivi. ITV d’une jeune enseignante de langues vivantes. Le temps de parole des élèves est impossible avec le nombre, ce qui pose de gros problèmes pour apprendre à parler une langue étrangère. Elle travaille pour la moyenne de la classe, jusque là elle a pu poser les bases, mais elle a du retard, doit avancer plus vite et risque de perdre les élèves. Elle n'a pas le temps en fin de cours de discuter avec les élèves, de leur demander ce qui ne va pas quand ils sont fatigués, on ne sait rien de ce qui se passe.
Une rencontre parents-professeur, autour du cas d'un élève qui ne s'exprime pas. Le jeune garçon ne parle pas à ses parents, ni à ses professeurs.
Le professeur polycopie des exercices sur une ronéotypeuse : éloge de la machine…
Réunion dans la salle des professeurs. Rencontre de l'équipe éducative. Le commentaire off déplore qu'elle ne soit que rarement complète dans les établissements (CPE, Conseiller orientation, infirmière scolaire...) et les conséquences. Vue de la cour de récréation.
Dans le gymnase, cours de gymnastique. ITW du professeur d'EPS (éducation physique et sportive) : seule la moitié des heures d'EPS prévues sont effectives (2h30) : conséquence d'une politique qui ne considère pas le sport comme relevant de l'éducation. Manque cruel de gymnases : de nouveaux CES sont construits sans, pas de moyen de se rendre à la piscine, manque de professeurs.
Des élèves en blouse blanche en TP (travaux pratiques) sur les paillasses en cours de biologie ou chimie. ITV off enseignante qui salue la curiosité des élèves, explique les difficultés à « traduire » certaines notions complexes, et le manque de recul que l'enseignant peut prendre sur sa pédagogie
Le professeur de français est sollicité par ses élèves de 5ème, va de l'un à l'autre, ils l'attendent la main levée. Le commentaire off souligne l'impossibilité de répondre aux 35 élèves et la tension qui en résulte pour lui.
00 :45:00:00
Le soir, chez lui, il prépare son cours et corrige des copies. Sa femme travaille aussi. Il explique la condition de maître auxiliaire, (non titulaire du CAPES) soumis aux mêmes responsabilités que le certifié mais qui peut être licencié sans indemnité et sans préavis. Il faut, en plus de leur journée de travail, que les auxiliaires (29 sur 36 profs dans son CES !) travaillent à la préparation du concours.
- ITV de deux profs titulaires chez eux : elle travaille entre 45 et 50 heures / semaine : 18 heures de cours, 1 heure de préparation pour un cours, le gros du temps est mangé par les corrections de copies : 46 copies / semaines, il faut 1/4 d'heure pour une bonne correction. Lui explique que plus de profs et moins d'élèves sont le préalable quantitatif nécessaire mais non suffisant au qualitatif. Les enseignants ne peuvent pas faire 2h de travail supplémentaire. On alterne avec des vues de la femme donnant son cours en classe, et de ses réponses aux questions et remarques des élèves.
Intertitre défilant et lu :
« Les témoignages des parents et des élèves ont été recueillis dans un même secteur scolaire. Ceux des enseignants auprès d'un professeur agrégé, des professeurs certifiés, un professeur technique adjoint, une adjointe d'enseignement, un maître auxiliaire, un conseiller principal d'éducation, un surveillant, un conseiller d'orientation scolaire et professionnelle, un professeur d'éducation physique et sportive. ».
- Générique de fin
- 2ème intertitre défilant et lu : « Ces films viennent d'illustrer les problèmes actuellement les plus importants, ceux qui sont vécus tous les jours par des millions d'élèves et leurs parents, comme par les enseignants. Nul ne peeut prétendre améliorer et démocratiser l'enseignement qu'en apportant d'abord des réponses positives à ces problèmes. Assurer à chaque enfant le droit d'apprendre, donner aux enseignants le temps d'enseigner, tels sont les objectifs de notre action. ». Un ZOOM AV isole le mot « action ».