DASSAULT NOTRE FORCE
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- Réalisateur.ice.sCOLLECTIF DYNADIA
- Année(s)1968 précisément
- Lieu(x)Hauts-de-Seine (92)
- Durée00:14:00
- ColorationCouleur
- FormatFilm 16 mm
- SonSonore
Une brève évocation de la chronologie des événements de Mai 68 permet d'introduire le déclenchement de la grève à l'usine aéronautique Dassault de Saint-Cloud (92) dès le 17 mai.
Une occupation est décidée par les ouvriers et un drapeau rouge est planté au sommet de la façade de l'entrée de l'usine. Les protagonistes reviennent, en voix-off, sur la grève pendant que défilent des images de celle-ci ; de l'avis général, il y avait « un enthousiasme formidable ». Tous les épisodes de l'occupation sont évoqués : les rassemblements et les harangues politiques, les moments passés ensemble dans les locaux de l'usine avec leur lot de distractions (ping-pong, flipper, concert ou fléchettes). Les négociations en vue des accords de Grenelle sont rappelées. Ceux qui y étaient présents racontent cette expérience de « démocratie syndicale » : acceptés par les représentants syndicaux, les accords sont finalement rejetés parce que « les ouvriers n'en voulaient pas ». Une longue séquence revient ensuite sur la grande manifestation du 29 mai où « on a entendu « nationaliser Dassault » ». Par la suite, la fin de Mai 68, c'est la renégociation des accords de Grenelle où « ce qu'on a obtenu, c'était énorme » et la reprise du travail dont on voit le vote à l'unanimité le 10 juin. La banderole « usine occupée » est alors retirée ainsi que le drapeau rouge mais ailleurs, la grève continue et le film se termine par l'évocation de la solidarité des ouvriers de Dassault avec ces grévistes.
Mai 68 est généralement divisé en trois temps: le « mai des étudiants » qui lance le mouvement dès le 2 mai ; celui-ci est relayé par un « mai ouvrier » avec l'appel à la grève générale de la CGT et de la CFDT et la manifestation du 13 mai. Enfin, le dernier temps est celui d'un « mai politique » où les diverses forces politiques défendent ou s'opposent aux événements en cours. Dans Dassault, notre force, c'est très clairement le « mai ouvrier et syndical » qui est à l'honneur. Le film est très cégétiste et vise sans doute à répondre aux attaques sur l'attitude de la CGT et du PCF en Mai 68. Ici, réponse est faite en images et les limites à Mai 68 sont à chercher dans l'absence d'unité syndicale et plus largement d'union de la Gauche. Cette dernière idée, celle de la nécessité d'une union de la Gauche, émerge dès 1964 et se développe surtout dans l'après 68 ; elle trouve son aboutissement avec le Programme commun signé en 1972 avec le Parti Socialiste.
Dassault, notre force est l'une des premières réalisations du collectif Dynadia qui voit le jour dans la sillage de Mai 68 et qui débouchera par la suite sur le groupe Unicité. Adoptant une perspective volontairement partielle sur Mai 68 (où par exemple, les étudiants sont quasiment absents), Dassault, notre force est un contrepoint intéressant à la mémoire traditionnelle de Mai 68, celle-ci étant le plus souvent étudiante et d'extrême gauche non PCF. On a trace d'une tentative de construction de mémoire ouvrière et communiste tendance PCF. Mai 68 sonne alors comme un écho lointain des grèves ouvrières de 1936, qui avaient elles aussi donné lieu à des films tel que, par exemple, Grèves d'occupation.
De beaux plans sur l'usine occupée avec son drapeau rouge au sommet de la façade. À noter l'omniprésence du drapeau rouge dans toutes les actions des ouvriers de Dassault: à l'usine ou dans les manifestations.
"Notre Force" n'a pas obtenu de visa de censure en raison d’un passage sonore ou le commentaire off qualifiait les policiers d’ « assassins de Charonne ». Mais il a reçu le second prix au festival de Leipzig en 1969 (?). Il a été diffusé régulièrement lors des reprises de cartes de la CGT à l'usine Dassault Aviation Saint-Cloud.*
Une table ronde sur la grève et l'occupation avait été filmée réunissant les responsables syndicaux de la CGT. Initialement ajoutée au film, elle en avait été ôtée car jugée ennuyeuse en regard du film lui-même. On peut supposer que les témoignages inclus dans la bande son ont été extraits de l'enregistrement de cette table ronde.*
Pas de générique de début.
Carton final : « Ce film a été réalisé par la commission de propagande du syndicat CGT Dassault Saint Cloud avec la collaboration de Dynadia »
Lieux : Saint-Cloud, Paris, usine Dassault
Événements : Mai 68
Slogan : « Il faut nationaliser Dassault »
Equipe de tournage CGT* :
Prise de vues : Guy TEHET et Guy MEZIERE
Prise de son : Philippe BERTRAND
Photographe : Bernard LEBOEUF
Supervision/réalisation : Claude PELLETIER
"L'homme au micro" : Serge MATTHIEU, secrétaire de la CGT
Extraits en voix off des témoignages de : Claude PELLETIER (secrétaire du comité d'entreprise), Guy TEHET, Jean-Claude LAM (permanent CGT)*.
* D'après le témoignage de Christophe LOPEZ, ouvrier et membre du syndicat CGT de Dassault Saint-Cloud qui avait alors 18 ans).
Selon lui, "Notre Force" est le seul tourné par la section syndicale de la CGT Dassault Saint-Cloud qui ait été monté. Quelques rushes ont été tournés (5/6 bobines) sur des manifestations, des colonies de vacances, etc. Mais l'essentiel de l'activité audiovisuelle a été la photographie.
Mots Clés :
France, St Cloud, Paris, Mai 68, révolte, occupation, grève, manifestation
Dassault, aviation, usine, ouvrier, Accords de Grenelle, Drapeau, banderole , Loisir, ping-pong, flipper, concert, fléchette
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
Une occupation est décidée par les ouvriers et un drapeau rouge est planté au sommet de la façade de l'entrée de l'usine. Les protagonistes reviennent, en voix-off, sur la grève pendant que défilent des images de celle-ci ; de l'avis général, il y avait « un enthousiasme formidable ». Tous les épisodes de l'occupation sont évoqués : les rassemblements et les harangues politiques, les moments passés ensemble dans les locaux de l'usine avec leur lot de distractions (ping-pong, flipper, concert ou fléchettes). Les négociations en vue des accords de Grenelle sont rappelées. Ceux qui y étaient présents racontent cette expérience de « démocratie syndicale » : acceptés par les représentants syndicaux, les accords sont finalement rejetés parce que « les ouvriers n'en voulaient pas ». Une longue séquence revient ensuite sur la grande manifestation du 29 mai où « on a entendu « nationaliser Dassault » ». Par la suite, la fin de Mai 68, c'est la renégociation des accords de Grenelle où « ce qu'on a obtenu, c'était énorme » et la reprise du travail dont on voit le vote à l'unanimité le 10 juin. La banderole « usine occupée » est alors retirée ainsi que le drapeau rouge mais ailleurs, la grève continue et le film se termine par l'évocation de la solidarité des ouvriers de Dassault avec ces grévistes.
Mai 68 est généralement divisé en trois temps: le « mai des étudiants » qui lance le mouvement dès le 2 mai ; celui-ci est relayé par un « mai ouvrier » avec l'appel à la grève générale de la CGT et de la CFDT et la manifestation du 13 mai. Enfin, le dernier temps est celui d'un « mai politique » où les diverses forces politiques défendent ou s'opposent aux événements en cours. Dans Dassault, notre force, c'est très clairement le « mai ouvrier et syndical » qui est à l'honneur. Le film est très cégétiste et vise sans doute à répondre aux attaques sur l'attitude de la CGT et du PCF en Mai 68. Ici, réponse est faite en images et les limites à Mai 68 sont à chercher dans l'absence d'unité syndicale et plus largement d'union de la Gauche. Cette dernière idée, celle de la nécessité d'une union de la Gauche, émerge dès 1964 et se développe surtout dans l'après 68 ; elle trouve son aboutissement avec le Programme commun signé en 1972 avec le Parti Socialiste.
Dassault, notre force est l'une des premières réalisations du collectif Dynadia qui voit le jour dans la sillage de Mai 68 et qui débouchera par la suite sur le groupe Unicité. Adoptant une perspective volontairement partielle sur Mai 68 (où par exemple, les étudiants sont quasiment absents), Dassault, notre force est un contrepoint intéressant à la mémoire traditionnelle de Mai 68, celle-ci étant le plus souvent étudiante et d'extrême gauche non PCF. On a trace d'une tentative de construction de mémoire ouvrière et communiste tendance PCF. Mai 68 sonne alors comme un écho lointain des grèves ouvrières de 1936, qui avaient elles aussi donné lieu à des films tel que, par exemple, Grèves d'occupation.
De beaux plans sur l'usine occupée avec son drapeau rouge au sommet de la façade. À noter l'omniprésence du drapeau rouge dans toutes les actions des ouvriers de Dassault: à l'usine ou dans les manifestations.
"Notre Force" n'a pas obtenu de visa de censure en raison d’un passage sonore ou le commentaire off qualifiait les policiers d’ « assassins de Charonne ». Mais il a reçu le second prix au festival de Leipzig en 1969 (?). Il a été diffusé régulièrement lors des reprises de cartes de la CGT à l'usine Dassault Aviation Saint-Cloud.*
Une table ronde sur la grève et l'occupation avait été filmée réunissant les responsables syndicaux de la CGT. Initialement ajoutée au film, elle en avait été ôtée car jugée ennuyeuse en regard du film lui-même. On peut supposer que les témoignages inclus dans la bande son ont été extraits de l'enregistrement de cette table ronde.*
Pas de générique de début.
Carton final : « Ce film a été réalisé par la commission de propagande du syndicat CGT Dassault Saint Cloud avec la collaboration de Dynadia »
Lieux : Saint-Cloud, Paris, usine Dassault
Événements : Mai 68
Slogan : « Il faut nationaliser Dassault »
Equipe de tournage CGT* :
Prise de vues : Guy TEHET et Guy MEZIERE
Prise de son : Philippe BERTRAND
Photographe : Bernard LEBOEUF
Supervision/réalisation : Claude PELLETIER
"L'homme au micro" : Serge MATTHIEU, secrétaire de la CGT
Extraits en voix off des témoignages de : Claude PELLETIER (secrétaire du comité d'entreprise), Guy TEHET, Jean-Claude LAM (permanent CGT)*.
* D'après le témoignage de Christophe LOPEZ, ouvrier et membre du syndicat CGT de Dassault Saint-Cloud qui avait alors 18 ans).
Selon lui, "Notre Force" est le seul tourné par la section syndicale de la CGT Dassault Saint-Cloud qui ait été monté. Quelques rushes ont été tournés (5/6 bobines) sur des manifestations, des colonies de vacances, etc. Mais l'essentiel de l'activité audiovisuelle a été la photographie.
Mots Clés :
France, St Cloud, Paris, Mai 68, révolte, occupation, grève, manifestation
Dassault, aviation, usine, ouvrier, Accords de Grenelle, Drapeau, banderole , Loisir, ping-pong, flipper, concert, fléchette
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis