Ce documentaire municipal réalisé en 1971 présente les différentes actions et réalisations de la mairie de Pantin. Il distingue trois chapitres, trois phases dans le raisonnement. En premier lieu, il accuse le gouvernement de mener une politique de régression envers les municipalités, en particulier ouvrières : baisse des crédits et des financements, nouvelles compétences non compensées, etc. Cela permet de valoriser dans une seconde partie les réalisations importantes de la mairie, en dépit de ce contexte national défavorable. Il présente enfin le travail d'union à gauche, autour du PCF, qui permet l'ensemble de ces avancées municipales.
Pantin est jusqu'au début du XIXe siècle une petite bourgade de maraîchers. La percée du canal de l'Ourcq sous l'Empire napoléonien signe le début de son développement industriel, encouragé aussi quelques décennies après par l'arrivée du chemin de fer reliant Paris à Strasbourg. L'expansion de Paris en 1860 la transforme en commune limitrophe de la capitale. Les grands espaces de terrains dont elle dispose facilitent une implantation industrielle rapide, avec l'arrivée de grandes usines comme la fabrique de fils de coton Cartier Bresson, les parfums Bourgeois, la blanchisserie Leducq, les Moulins Abel Leblanc ou l'industrie du tabac. Cela fait de Pantin un haut lieu ouvrier, dès le début de la IIIe République, avec plus de 3000 ouvriers. De nouveaux quartiers se créent ex nihilo pour accueillir cette nouvelle population laborieuse, largement immigrée. C'est ainsi que se développe la zone des quatre chemins, dans des immeubles de rapport occupés par de nombreuses nationalités d'origine européenne. Ce développement rapide porte la ville à 32.000 habitants au début du XXe siècle. Les problèmes y sont nombreux : les logements sont exigus et souvent insalubres, les voiries et les équipements sont très insuffisants. La municipalité engage alors une politique hygiéniste, prolongée dans l'entre-deux-guerres par la nouvelle équipe municipale socialiste. L'assainissement de la ville, la mise en place de transports en communs et d'un éclairage public transforment la ville. Les équipements publics sont aussi une préoccupation municipale : Pantin dispose progressivement de nouvelles écoles, d'un stade, d'une piscine, d'une école de plein air à destination des familles ouvrières. Les premières colonies de vacances apparaissent, de même que les fêtes sportives (rendez vous municipal de gymnastique).
Les chantiers urbains se portent aussi sur le logement des pantinois. Si les premières HBM sont réalisées dans l'entre-deux-guerres, les Trente Glorieuses marquent le réel essor de la construction sociale. Le quartier de l’Église accueille 800 nouveaux logements, avec encore des carences en matière d'équipements sociaux, sportifs et culturels. La commune est alors dominée par les socialistes (à l'exception de la période 1949 – 1953, où le maire Marcel Eugène Leclerc est de sensibilité gaulliste). Dans les années 1950, une figure politique nouvelle émerge à Pantin, celle de Jean Lolive. Résistant, déporté, il obtient d'abord un mandat d'élu local, avant de conquérir un siège de député en 1958. L'année suivante, il rassemble autour de lui une large union de la gauche qui lui permet de conquérir la ville. Dès son arrivée, de nouveaux grands chantiers sont lancés, en particulier celui des Courtillières. L'architecte Émile Aillaud y prévoit 3000 logements, avec la construction de nombreux équipements de proximité. Les politiques sociales (colonies de vacances), sportives et culturelles se multiplient. Mort brutalement au cours de son second mandat, Jean Lolive est remplacé par Fernand Lainat au poste de premier magistrat de Pantin.
Générique:
Réalisation collective : Gilberto Azevedo, Jorge Blanco, Jacques Comets, Alix Comte, Jean-Pierre Riffet, Marino Rio
Avec la collaboration de la municipalité d'union démocratique et de la population de Pantin.
Production: Dynadia
Lieux de consultation: Ciné-Archives, Archives Départementales de Seine-Saint-Denis, Pantin
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Le film débute au cœur d'une usine, avec l'interview d'un ouvrier. Une voix off évoque les difficultés rencontrées par la commune, accusant le gouvernement de freiner l'action de la municipalité. Pourtant, l'union de la population avec le PCF, le PS et les Radicaux a permis de nombreuses avancées. Il pose ainsi la trame du film et des différentes parties qui le composent.
Programme commun, union de la Gauche - Usine
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L'intertitre annonce la première partie : « Un seul responsable: le gouvernement ».
Dans une usine, un ouvrier se montre préoccupé par les enjeux de l'emploi : si la population de Pantin augmente, le nombre d'emplois reste stable. Il accuse le VIe Plan gouvernemental d’encourager le départ des industries de la première couronne parisienne. Le nouveau maire, Fernand Lainat, signale sa bataille en faveur du maintien de la vocation industrielle de la ville, face aux appétits des promoteurs. Un ouvrier critique le poids démesuré de la TVA, reprenant le discours communiste sur l'injustice de cette taxe. Cette question financière est aussi prégnante dans le cas des équipements scolaires (baisse de 70 % à 30 % des financements des écoles), et dans les HLM où les constructions sont encore insuffisantes au regard des besoins. Un élu explique aux habitants qui demandent des logements que la responsabilité en incombe au gouvernement, qui bloque les crédits en faveur de la construction sociale ou des rénovations (Place de l’Église). Le maire dénonce aussi la composition du Conseil d'administration de l'Office HLM (loi de 1963) qui donne une majorité aux représentants du préfet et non de la municipalité.
Un deuxième intertitre annonce le changement de partie : « Pourtant à Pantin, on réalise ». Les différentes réalisations sont évoquées successivement. Sur fond d'accordéon qui contraste avec la gravité de la partie précédente, nous assistons à un bal populaire pour personnes âgées. Interviewées, elles soulignent le bonheur de vivre à Pantin, les efforts en leur faveur. Une personne âgée souligne la continuité de gestion entre le maire Jean Lolive (très apprécié) et Fernand Lainat. La caméra se déplace ensuite sur le chantier de la bibliothèque de Pantin, financée par des emprunts et des subventions. Elle doit répondre à l'essor du nombre de lecteurs pantinois. Ces financements sont importants, en décalage avec l'accusation de recul du rôle de l’État dénoncé dans la première partie. Le plan suivant montre les réalisation scolaires, dont une porte le nom de l'ancien maire. Ce travail à destination des scolaires est complété par un fort développement des cantines scolaires, des classes de neige ou de classes vertes (Saint Martin du Tertre). On y retrouve des images similaires à celles du documentaire de 1965. L'enseignement est donc une priorité de l'action municipale, en représentant 25 % du budget.
Bibliothèque - Classe verte - Enseignement - Troisième âge - Équipement collectif
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La caméra se porte ensuite sur la grande zone des Courtillières, ses 3.000 logements et 10.000 habitants, loin de la ville historique. La ville y a largement investi, avec des écoles, le dispensaire, le gymnase, la bibliothèque, la maison de jeune. Cela répond aux problèmes de sous équipements de la majorité des grands ensembles. Le documentaire se veut enthousiaste, en valorisant le quartier, qui ne serait plus en marge de la ville. Des activités spécifiques sont organisées pour les jeunes, afin d'éviter les nouveaux phénomènes de bandes qui se développent fortement dans ces grandes cités d'habitat collectif. L'accueil est réalisé dans un centre de loisirs le soir et le week end. Les projets restent malgré tout insuffisants face à la taille de la cité. On y voit ensuite la piscine, le terrain de basket ou encore les répétitions de danse. Le film évoque enfin la création d'un conservatoire dans la ville et la part importante consacrée à la culture à Pantin (3,5 % contre 0,5 % au niveau national).
Le troisième intertitre annonce la dernière partie : « Avec et pour la population: l'union ». Elle débute sur les enjeux de logement, à partir de l'évocation d'une manifestation des habitants de Pantin en faveur des mal-logés. Cette action a poussé l'OPHLM à acheter et rénover certains bâtiments insalubres de la ville. D'après le maire, la solution serait la prise en main de l'OPHLM par les élus, et non la mainmise de la préfecture sur le conseil d'administration. L'éducation est ensuite évoquée par les habitants, qui rappellent la nécessité des associations de parents d'élèves en lien avec les élus de la majorité d'union municipale. Le projet d'un lycée mixte est également mis en chantier à Pantin. Le rôle de la concertation avec les associations, sportives, culturelles et de jeunesse, est mis en valeur.
Grand ensemble - Lycée - Urbanisme, habitat, logement
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Selon le maire Fernand Lainat, l'union de la Gauche (PCF, PS, MRG) est bénéfique pour la population car elle répond à leurs aspirations et la défense de leurs intérêts, comme en témoignent les scores électoraux de 1965. Le travail est, selon le maire, très collectif à Pantin entre les trois courants de la gauche. Cette union est nécessaire face au pouvoir central, à la politique du gouvernement.
Programme commun, union de la Gauche
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Générique: Réalisation collective (Gilberto Azevedo, Jorge Blanco, Jacques Comets, Alix Comte, Jean-Pierre Riffet, Marino Rio)
Avec la collaboration de la municipalité d'union démocratique et de la population de Pantin.
Production: Dynadia
1972 Programme commun - Accordéon - Arts et Cultures - Banlieues rouges, « communisme municipal » - Basket-ball - Bibliothèque scolaire - Campagne électorale - Cantine - Classe de neige - Classe verte - Conservatoire de musique (bâtiment) - Danse classique - Enseignement - Espace scolaire - Grand ensemble - HLM - Lainat Fernand - Lolive Jean - Lycée d'enseignement général - Mouvement de jeunesse - Pantin (93) - Piscine - Seine-Saint-Denis (93) - Sport - Thésaurus - Troisième âge - Urbanisme et paysage - Usine (bâtiment) - École primaire - Élément d'équipement collectif - Équipement sportif