Les luttes des dockers durant l'hiver et le début du printemps 1950, filmées à Rouen, Saint-Nazaire, La Pallice (La Rochelle), Marseille et Bordeaux.
Après une évocation de la précarité, de la pénibilité et de la dangerosité de leur métier, ce film militant exalte l'héroïsme et les sacrifices des débardeurs mobilisés contre la politique américaine et le plan Marshall, le réarmement allemand et la guerre d'Indochine...
Tourné dans les principaux ports français (à l'exception notable du Havre), Vivent les dockers mêle des images dérobées (débarquement des cercueils des soldats français tués en Indochine, présence des C.R.S.) et des scènes reconstituées (accidents du travail et manifestations, harangue d'un travailleur algérien et fraternisation). Il s'inscrit dans la bataille esthético-idéologique du parti communiste tendant à construire, principalement durant le premier semestre 1950, une image héroïque des dockers.
Interdit par la censure. Grand prix du documentaire au festival de Karlovy-Vary en 1951.
Générique : « La CGT-FSM et l'Union des Syndicats de la Région Parisienne présentent un film réalisé par un groupe de techniciens en hommage aux dockers français, à leur rude métier et à leur lutte héroïque pour la paix ».
Production : CGT, FSM (Fédération syndicale mondiale), Union des Syndicats de la région parisienne
Images : Robert Ménégoz, Serge (Jean ?) Bénézech, Jean Roullet, Paul Carpita (Marseille) et René Vautier (Les images de Brest ont été tournées par René VAUTIER pour son film Un Homme est mort , ces images sont reprises dans Le Chant des Fleuves de Joris Ivens dont Robert Ménégoz était l'assistant).
Montage : Victoria Mercanton
Commentaire : André Stil
Musique : Marche de L'Amour des trois oranges de Prokofiev.
Lieux et monuments : Marseille, Brest, Bordeaux, Rouen...
Personnalités : Victor Gagnaire (L'homme trapu, relativement âgé, portant une écharpe est Victor GAGNAIRE, syndicaliste marseillais), Andréani (docker marseillais)
Lieux, évènements et personnes cités : Dunkerque, Rouen Saint-Nazaire, Marseille, Nice, La Pallice, Bordeaux, Cherbourg (« solidarité des travailleurs parisiens aux dockers de Cherbourg » ), dockers de Tunis, de la Rochelle, dockers algériens, Corée ; retour d'Indochine du Chantilly, enterrement d'Edouard Mazé (ouvrier du bâtiment tué à Brest en mars 1950 dans une manifestation).
Collectif, sous la direction de Robert Ménégoz
Film disponible en DVD dans le coffret <a href="https://www.cinearchives.org/Edition-DVD-Grands-Soirs-et-Beaux-Lendemains.-1945-1956_-le-cinema-militant-de-la-Liberation-et-de-la-Guerre-froide-827-6-0-0.html"><b>Grands soirs et beaux lendemains, 1945-1956 - Le cinéma militant de la Libération et de la Guerre froide</b></a>
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
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1. Un dur métier : Générique. Le film est signé de la C.G.T., de la F.S.M. et par l'Union des syndicats de la Région Parisienne. Il est également signé par "un groupe de techniciens en hommage aux dockers français, à leur rude métier, et à leur lutte héroïque pour la paix". La première image montre le plan d'ensemble d'un grand port (Marseille ?) accompagné d'un commentaire off "Un port de France ..... où des hommes luttent, vivent et espèrent". On entend en fond sonore, des sirènes de bateaux.
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Deux dockers face à face blessés aux mains se demandent s'ils auront du travail aujourd'hui. Plan sur un groupe de débardeurs attendant l'embauche. Le commentaire note que "le syndicat organise le tour de rôle, car on ne travaille en moyenne que 12 jours par mois". Une série de gros plan, illustre la pénibilité et la dangerosité du travail : des hommes portent des sacs visiblement très lourds, ils manipulent des billes et des planches de bois.
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La séquence est consacrée au déchargement du charbon. "Quand on remonte au jour, il n'y a plus de jour". La caméra fixe un docker qui enlève ses lunettes de travail. La voix off indique que "le (brais) charbon" rend aveugle pour un bon moment.
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Le corps inanimé d'un homme est remonté d'une cale et emporté par ses camarades. Cette séance sur les accidents du travail introduit le problème des armes. "Des morts, ils en veulent beaucoup d'autres " dit le commentaire " On veut forcer les dockers à décharger des armes pour l'Allemagne.
CONTEXTE : GUERRE FROIDE
LIEUX : Brest / Marseille
ORGANISATIONS : Union des syndicats de la Région Parisienne / F.S.M. / C.G.T.
Descripteurs : C.G.T. / F.S.M. / Union des syndicats de la Région Parisienne / pacifisme / Région Parisienne /bateau / port / syndicat / docker / Marseille / Allemagne / chômage / GUERRE FROIDE
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2. Les armes - grèves et sacrifices : Après une séquence sur les accidents du travail, et sur fond d'images de déchargement de chars et de caisses d'armes, le commentaire indique que "l'on veut forcer les dockers à décharger des armes pour l'Allemagne".
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Des CRS gardent le port. La voix off parle "de route de la guerre". Gros plan sur le drapeau français.
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Déchargement des cercueils "cachés" des victimes de la guerre d'Indochine. Ils sont déchargés du "Chantilly". "Voilà le plan Marshall" dit le commentaire tandis que des images montrent des caisses estampillées avec le logo US. La voix off poursuit " ces armes sont en fait fournies pour le réarmement de l'Allemagne et la guerre d'Indochine".
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Les dockers quittent les navires, les quais et se regroupent. Harangués par un dirigeant syndical, les marins les rejoignent. Le port est désert.
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Un docker étranger s'adresse à ses compatriotes. En off "On fait venir d'Afrique du Nord des chômeurs qui ne parlent pas français". Les images ne sont ici que prétexte. Le commentaire domine la séquence. "Souvenez-vous que c'est dans les ports d'Afrique du Nord que les dockers ont donné l'exemple, du refus de charger et décharger le matériel de guerre".
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Mise en scène d'un piquet de grève qui "veille". Des dockers tentent de reprendre le travail. La voix off simule la conversation : "j'ai des gosses dit le premier ". "C'est justement pour eux qu'il ne faut pas toucher aux armes, répond le gréviste".
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La grève impose des sacrifices aux dockers et à leurs familles. Cette séquence montre des femmes qui achètent les légumes d'une vendeuse de quatre saisons. Une autre lave du linge. Une mère prépare le biberon de son nourrisson " des pommes de terre écrasées et de l'eau bouillie." dit la voix off. Le bébé filmé en gros plan, rejette le biberon. Des écoliers entrent dans un logement misérable, leur mère leur distribue un morceau de pain. Le père docker, appelé Monsieur Bonnet relayé par la voix off, explique "qu'il faut du courage pour leur donner du pain sec". Monsieur Bonnet pêche au filet, pour nourrir ses enfants.
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Un camion chargé d'hommes surgit d'un virage, ouvre la séquence consacrée à la solidarité, qualifiée de "grande arme des travailleurs en lutte". Le comité de grève animé par des femmes distribue de la soupe.
CONTEXTE : GUERRE FROIDE / GUERRE D'INDOCHINE
Descripteurs : drapeau / GUERRE D'INDOCHINE / victimes / plan marshall / pacifisme / famille / femme / solidarité / immigration / unité / grève / travailleur / GUERRE / dirigeant / TRAVAIL / port / docker / Allemagne / légume / pêche / réarmement / GUERRE FROIDE / enfance
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3. La lutte, la répression : Un groupe d'hommes attend sur une place. En off "Le gouvernement et les patrons font appel à la répression". Les plans successifs de coupures de presse bancs-titrées, montrent l'unité des dockers face aux "licenciements des meneurs". Parmi les articles de journaux, l'un note que "les dockers algériens ont refusé de charger 20 bateaux pour le Vietnam".
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Pour empêcher le chargement des armes par les militaires et les CRS, les dockers marchent sur le bateau. La séquence est mise en scène. Le groupe marche avec en tête un drapeau. Un dirigeant syndical est filmé en contre-plongée son propos en off affirme "qu'aucune arme ne quittera notre port".
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" La guerre est déclarée aux travailleurs du port" dit le commentaire. La troupe : chars, chenillettes, fusils
- images puisées dans un fonds d'archives - prennent place. Évocation de la mort de l'ouvrier brestois Edouard MAZE. Une foule lui rend hommage.
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Un graffiti indique : "docker, ta lutte sert d'exemple au peuple qui entre dans l'action".
Une foule accueille des syndicalistes à leur sortie de prison, parmi eux le marseillais Victor GAGNAIRE.
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La caméra suit le cargo chargé d'arme quittant le port. Il largue les amarres. Suit une série de gros plan, Sur le visage d'un jeune ouvrier puis un plan fixe sur des poings serrés. La voix off conclue que "des hommes font triompher l'espoir contre la misère, contre ceux qui croient possible d'arrêter le temps avec des bombes".
Plan final sur la bateau qui s'éloigne.
CONTEXTE : GUERRE FROIDE
LIEUX : Brest / Marseille
PERSONNES ÉVOQUÉES : MAZE (Edouard) / GAGNAIRE (Victor)
Descripteurs : répression / politique / docker / famille / femme / grève / immigration / pacifisme / plan marshall / port / solidarité / unité / syndicat / victimes / GUERRE FROIDE / GUERRE D'INDOCHINE / drapeau / poing levé / GAGNAIRE (Victor) / MOZE (Edouard)
1946-1954 Guerre d'Indochine - Adhésion et remise de carte (militantisme) - Bordeaux (33) - Brest (29) - Carpita Paul - Confédération Générale du Travail - Gagnaire Victor - Hommage - Lutte - Lutte anti-franquiste - Marseille (13) - Mercanton Victoria - Militantisme - Rouen (76) - Thésaurus - Vautier René